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‎[Régiment de la Calotte. Manuscrit]. Recueil des Brevets du Régiment de la Calotte. Se vend chez Momon libraire Place des Ris au Miroir sans fard.‎

‎, , (1731 ca). Manuscrit in-4 à 13 lignes par page )de (2)-751 pp. mal chiffrées, (14) pp. de table, titre encadré, veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque). ‎

Reference : 42379


‎Archives manuscrites réunies l'année de la mort du fondateur "généralissime" du Régiment de la Calotte Aymon Ier en 1731 âgé de plus de 80 ans.Le "Régiment de la Calotte" avait été créé en 1702 par Étienne-Isidore-Théophile Aymon et Philippes-Emmanuel de Torsac et réunissait en de joyeuses mascarades une société de viveurs, qu'on appelait les "Calotins" ; il avait pour armoiries une lune d'argent et, en souvenir de Momus, une calotte à grelots. « Sous prétexte de manquement aux bienséances, au bon goût, à la logique et au bon sens, soit dans les paroles soit dans les actions, les membres de l’association de la Calotte envoyaient des brevets à tous ceux qu’ils croyaient dignes d’être enrôlés dans leur régiment. Aucun grade, aucune dignité, nulle position élevée n’était à l’abri des brevets satiriques de ces joyeux critiques » (Arthur Dinaux, Les sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes, I, p. 134). Réunion de 110 brevets décernés à Voltaire “Grand Bâtonnier du Régiment”, John Law “Contrôleur Général du Régiment” mais aussi Dabats imprimeur du Châtelet, le Prince de Conti "brevet qui le nomme Juge Souverain de la Musique", un “brevet d’historiographe du Régiment pour l’Évêque de Soissons” daté 1730, un “brevet pour les Avocats du Parlement de Paris” daté 1731. Les pièces liminaires comprennent Idée légère du Régiment de la Calotte, Académie des Inscriptions, Table alphabétique des Brevets contenus dans ce Recueil.« [Avec la calotte] le brevet est l’autre signe de reconnaissance calottin. Il s’agit de poèmes d’une cinquantaine de vers parfois de petits textes en prose énumérant plaisamment les travers et les ridicules qui distinguent telle ou telle victime de la satire. Le brevet est un détournement satirique de la lettre patente, ce document qui conférait emploi dignité et privilège dans l’ancienne France. Les Mémoires pour servir histoire de la Calotte dont cinq éditions augmentées à chaque reprise se sont succédé entre 1725 et 1754 ont réuni deux cents de ces brevets. (…) Les auteurs calottins forment un groupe assez identifiable dans espace littéraire français du début du 18e siècle. Au nombre d'une dizaine, ils disent se retrouver régulièrement dans les cafés proches de Opéra comique pour rédiger les brevets de la calotte. (…) l’abbé François Gacon père de l’Oratoire puis prieur de Bâillon auteur d'une cinquantaine de brevets au début de la Régence. De même Guillaume Plantavit de la Pause abbé de Margon a acquis sa réputation de plus caustique des hommes au cours de ses démêlés avec les Jésuites, auteur du Jansénisme démasqué en 1715 ; l'abbé de Grécourt lui aussi a acquis une certaine célébrité au cours des querelles religieuses du moment en publiant Le Philotanus en 1720. Pierre Charles Roy poète lyrique a rencontré le succès avec son Ballet des Éléments joué en 1725, succès beaucoup plus conséquent que ses brevets calottins adressés aux hommes de lettres visés par le Régiment, Voltaire, Fontenelle ou Crébillon ; on connaît quatre autres auteurs de brevets ayant été joués sur la scène de l'Opéra comique, Desfontaines, Bosc du Bouchet mais surtout Louis Fuzelier auteur du Carnaval du Parnasse et Alexis Piron créateur de l’École des Pères pièce de 1733 au succès considérable. Le dernier auteur calottin important est aussi le protecteur le plus influent du Régiment le comte de Maurepas, un des principaux ministres du Régent puis de Louis XV. (…) Comme tous les satiristes, ce groupe a mauvaise réputation, ni les gazettes du temps ni les notices des dictionnaires littéraires ne rendent hommage à Gacon, Margon, Roy, Grécourt, Desfontaines, Fuzelier ou même Piron pourtant le plus connu d’entre eux » (Antoine de Baecque).Précieux manuscrit calligraphié précédé d'un faux-titre illustré de deux cornes croisées, d’un grelot et d’une calotte, le tout surmonté de l'effigie de Momus. Provenance : Maison de Montmorency (ex-libris armorié) et ses descendants depuis 1862 : la Maison de Gontaut-Biron (cachet "Montmorency - Gontaut-Biron"). Coins frottés, petit accident en pied.Antoine de Baecque. Les éclats du rire. Le Régiment de la calotte, ou les stratégies aristocratiques de la gaieté française (1702-1752). In Annales. Histoire, Sciences Sociales. 52 année, N. 3, 1997. pp. 477-511. ‎

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