S.l.n.d., , (1795). Manuscrit in-folio broché de 4 pp. à 62 lignes par page.Les Femmes françaises à la Convention nationale. S.l.n.d. (1795). In-12 broché de 16 pp.
Reference : 42285
Suite manuscrite inédite de la brochure imprimée au mois de juillet 1795 Les Femmes françaises à la Convention Nationale - ici en édition originale très rare - établies sur le modèle de deux autres brochures royalistes datées "Vendémiaire an IV" : Les Femmes françaises à la Nation et Les Femmes françaises, pour la seconde fois, à la Nation. Législateurs, Si des considérations majeures ont pu nous déterminer une première fois à venir dans cette enceinte vous présenter de grandes vérités, aujourd'hui de nouveaux motifs d'un égal intérêt nous ramènent encore devant vous. (…) Qui oserait Législateurs justifier tant d'abus aussi énormes et aussi révoltants par des considérations trompeuses d'Égalité ? (…) Le droit unique de renverser de même un Trône, assis depuis autant de siècles sur les lois les plus fondamentales les plus révérées ? Le droit barbare de vouer à son gré par la loi contre l'Émigration un nombre immense de familles à la spoliation, au bannissement à la mort. (…) Cessez vos injustices : réparez avec empressement celles qui sont réparables encore (…) Suivent pour la seconde fois des millions de signatures.« J’exclus l’hypothèse que proviennent de femmes les trois brochures (très proches l’une de l’autre) envoyées à l’Assemblée dans la seconde moitié de l’année 1795 : Les Femmes françaises à la Nation (juillet 1795), Les Femmes françaises à la Convention Nationale (juillet 1795), Les Femmes françaises pour la seconde fois à la Nation (septembre - octobre 1795). Ce sont propos de politique générale, qui stigmatisent les hommes du gouvernement comme usurpateurs coupables de “lèse-nation” et défendent l’idée qu’il n’est point besoin d’une nouvelle constitution : qu’il faut rendre « au culte catholique la prééminence, au clergé ses biens légitimes, aux Bourbons un trône et des propriétés héréditaires ; à la Noblesse des distinctions méritées ». Les prétendues autrices prennent par ailleurs soin de répéter : « La couronne est héréditaire de mal en mal ». À l’évidence ces textes proviennent du camp de Louis XVIII dont le dernier neveu est mort le 12 juin à la prison du Temple. Louis XVIII lança une Déclaration du roi au mois de juillet 1795 et de « son règne le premier ».Pourquoi, alors, faire parler des femmes ? Peut-être parce qu’il reste « Madame Royale » Marie Thérèse de France. Le message s’adresserait donc aux royalistes de l’intérieur : s’ils gagnaient la partie (il va y avoir des élections) qu’ils n’aillent surtout pas oublier la loi salique ! Ventriloquisme encore, donc, même s’il ne s’agit pas ici, de se moquer des femmes ; juste de les utiliser, en usant d’un stratagème dont seuls des émigrés, apparemment ignorent qu’il n’est plus d’actualité. » (Éliane Viennot).Inconnu de Monglond et Tourneux ; Éliane Viennot, Et la modernité fut masculine (1789-1815), 2016.
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