Paris, Laurens Raveneau, 1668. In-4 de (30)-104 pp., 5 planches gravées repliées, demi-veau brun à petits coins, dos lisse orné (reliure début XIXe siècle).
Reference : 42170
Édition originale de la plus grande rareté. Important traité d’aide juridique aux pauvres dédicacé au roi Louis XIV par son auteur le prieur de Saint-Pierre Alexandre de La Roche dont l’ambition est exposée au titre : « Cela se fera facilement si les évêques et les curés, les gouverneurs des provinces et les seigneurs des grands fiefs ont la bonté d’être les médiateurs, comme ils l’ont été autrefois, et qu’ils sont obligés de l’être, suivant l’Évangile, les Pères, les Canons, les Conciles et les Ordonnances de nos rois. M. le Prince de Conti l’a fait dignement, pendant sa vie, dans ses terres et dans ses gouvernements. Et notre monarque au milieu de tous ses soins, prend bien la peine de donner ses audiences publiques, jusqu’aux moindres de ses sujets, pour terminer promptement leurs procès et différends. Après un exemple si illustre, qui refusera de seconder les bonnes intentions de notre prince ? » L'illustration remarquable comprend 5 planches repliées dessinées et gravées dans le goût d'Abraham Bosse, représentent les tribunaux d’arbitrage qui existaient alors à Paris présidés par Louis XIV, Saint Augustin, le curé de Saint-Yves, le prince de Conti et « les bons avocats et procureurs et arbitres charitables ».L’ouvrage qui suggérait aux évêques et curés de se faire les médiateurs entre les hommes conformément à l’Évangile aux canons et aux ordonnances des rois fut approuvé en 1670 sur l’intervention de Bossuet et encouragé dans les diocèses. « La tendance, dès le milieu du XVIIe siècle, fut de confier la défense du pauvre à des institutions en partie composées d’avocats ou de gens de loi. Les plus anciennes furent créées par la Compagnie du Saint-Sacrement, dont l’une des œuvres était de concilier les différends, de prévenir les emprisonnements pour dettes et d’aider les pauvres jusqu’en justice. Une forme d’assistance judiciaire fut mise en place à Paris et à Poitiers en 1643. À Marseille, dès 1644, la Compagnie tenta d’établir un « bureau de justice pour les pauvres » qui, semble-t-il, fut presque aussitôt interdit ; l’initiative fut reprise en 1662, mais réalisée en 1674 seulement. À Lyon, c’est en 1679 que fut créée une « compagnie pour assister les pauvres dans leurs procès » qui, après l’examen des dossiers, tentait de concilier les parties ou assurait l’assistance judiciaire. L’élan était donné, et bien d’autres initiatives paraissent procéder de ces premières expériences ; c’est notamment le cas à Paris où, en 1666, l’assemblée du conseil charitable de la paroisse de St-Sulpice résolut de prendre en charge les procès des « pauvres honteux » ; deux ans plus tard, de la Roche rapportait que s’associèrent à l’entreprise « une foule illustre de personnes eminentes en qualité, et en toutes sortes de vertus ; des Ducs & Pairs, des Cordons bleus, des Lieutenans du Roy dans les Provinces, des premiers Officiers de la maison du Roy, des Marquis, des Presidens actuellement servans, des Conseillers, des Advocats mesme et des Procureurs, des Conseillers d’Estat et des Maîstres des requestes, et enfin des personnes eminentes qui ont esté Ambassadeurs, et un grand nombre d’autres personnes Charitables » (Hervé Leuwers, Les avocats et la défense du « pauvre » : L’aide judiciaire pans la France du xviiie siècle).Cachet « P.ce Corompt » sur la garde supérieure. Mors supérieur partiellement fendu, traces de frottement.Brunet, III, 843 ; Bulletin du bibliophile, avril 1857, p. 213 : « Rare ».
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