, , (1870 ca). Manuscrit in-8 (24 x 16 cm) de (4) ff. 458-(9) pp. à 23 lignes par page, demi-veau fauve, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque).
Reference : 42149
Mémoires inédits d’un chapelier né en 1773 à St Nazaire-les-Eymes dans le Dauphiné, conscrit en 1794 dans l’Armée d’Italie, garçon chapelier en apprentissage à 27 ans, marié et établi en 1805 à Paris.« Sur la route de Grenoble à Chambéry et sur la rive droite de l’Isère, est situé un hameau appelé les Aimes et dépend de la commune de Saint Nazaire qui est à deux lieues de Grenoble sur cette route, on appelait autrefois ce pays la vallée du Graisivaudant. Dans ce hameau habitait un bon cultivateur nommé Dominique B… qui indépendamment de ses biens en propre faisait encore valoir la ferme de la Chatellière appartenant à Monsieur Debellemont seigneur de l’endroit en 1768, il fit l’acquisition du domaine de Débalme à Lumbin, village situé à une lieue de son habitation et y plaça son fils aîné. (…) ledit domaine [de Lumbin] fut adjugé à mon aïeul pour treize mille francs on verra quelle progression ont fait les prix des terres dans l’espace de 36 ans que mon père a vécu en étant possesseur. (…) François l’aîné des quatre avait pour sa part le domaine de Lumbin (…) Pierre le puîné le domaine des Aimes (…) très longtemps maire de sa commune (7) … François l’aîné mon père ». Le domaine appartient sous l'Empire aux Dupré de Mayen, puis par alliance aux Beaufort de Lamarre, dont le père Auguste Frédéric et le fils Henri seront maires de Saint-Nazaire, respectivement de 1827 À 1830 et de 1866 À 1870. Ainsi les Histoires de Monsieur D.que F.ois B..r..t écrites par lui-même peuvent être attribuées à Dominique François Beaufort, patronyme associé à St Nazaire-les-Eymes ; nous citerons encore dans le texte le nom de Montbonnot (« François B… c’est le petit de la fille de Madame M… de Montbonnot » page 59) seigneurie du hameau principal de Saint-Nazaire-les-Eymes.« Lorsque le détachement et le conducteur arrivèrent à Lumbin plusieurs de nous le virent et comme il avait encore un lieu pour arriver au Touvet, nous lui dîmes que nous le joindrions avant de partir de là. Alors nous allons tous ensemble couché à Montmélian et le sixième jour après nous étions à la grande croix sur le Mont Cenis où était le premier bataillon franc de la République (…) C’était le 23 Prairial an 2 de La République (11 juin 1794 vieux style) que nous arrivâmes sur le Mont Cenis (…) pour attaquer les piémontais. » Réquisitionné dans l’Armée d’Italie à la conquête du Piémont au printemps 1794, il revint partiellement sourd de ses campagnes dans les Alpes. « Je dis adieu à l’amour et à mes travaux champêtres et me rendis à la ville pour chercher un établissement qui put me convenir (…) je fus chez mon chapelier avec lequel j’étais assez ami, je lui fis part de mes intentions et lui demandais des conseils, il me fit voir de suite qu’aucun état ne pouvait me convenir mieux que le sien il m’en démontra toutes les parties et de plus qu’avec cet été lorsque l’on voulait voyager et travailler dans les grandes villes c’était le plus agréable et que ces voyages étaient indispensables pour faire un bon ouvrier à même de bien connaître son état pour le commerce si on voulait s’établir. (…) je lui demandais s’il voulait me prendre en apprentissage chez lui et combien il me faudrait de temps pour me mettre en état de faire mon tour de France, il me dit qu’il me prendrait et qu’il me fallait dix-huit mois pour me rendre ouvrier capable de travailler en France et même à Malines et Bruxelles (…) Me voilà donc une aiguille à la main pour faire avec quelques morceaux de toiles bleues pour faire des coiffes de chapeaux pour les paysans ».Son tour de France l’amène à Paris où d’abord ouvrier, il se marie puis se met à son compte. « J’ai continué d’exercer mon état jusqu’au janvier 1823 où je vendis mon fond et tout ce qui y avait rapport ». Précieux souvenirs inédits destinés à ses enfants d'un chapelier isérois né sous l'Ancien Régime, illustré d'un plan topographique manuscrit de la Vallée du Grésivaudan en Dauphiné en 1829. [Saint-Nazaire-les-Eymes]. Elsa Donadieu, Christine Penon et Emmanuelle Vin, État des lieux patrimonial, commune de Saint-Nazaire-les-Eymes, 2013-2014 [Parc naturel régional de Chartreuse / Service du Patrimoine culturel de l’Isère / Conservation Départementale de Savoie] ; Groupe Patrimoine de Saint-Nazaire-les-Eymes, Flâneries dans Saint-Nazaire-les-Eymes, Les Drogeaux, 2010 ; Groupe Patrimoine de Saint- Nazaire-les-Eymes, La vie locale de l’ancien régime à nos jours.
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