Sans lieu, , 1604. In-16 de (2)-168 pp., vélin souple (reliure de l'époque).
Reference : 41376
Édition originale rare de ce pamphlet protestant resté anonyme, parfois attribué à Nicolas Vignier auteur six ans plus tard d'un Théâtre de l'Antéchrist, auquel est répondu au cardinal Bellarmin, au sieur de Rémond, à Pererius, Ribera, Viegas, Sanderus et autres qui, par leurs escrits, condamnent la doctrine des églises réformées sur ce subjet.Depuis le synode de Gap en 1603, le Pape était nommé l’Antéchrist. Théologien protestant, Nicolas Vignier fils (1575 - 1645) étudia la théologie à Leyde et remplissait les fonctions de ministre à Blois. « En 1543 et 1544, Calvin condamne tout accommodement religieux avec l’Église catholique romaine, adjurant les réformés les plus timides de sortir de Babylone (sous-entendu de ne plus se rendre à la messe et de fuir les pratiques jugées idolâtres et superstitieuses des papistes) et de s’exposer plutôt au martyre ou de préférer l’exil au compromis religieux. Entreprenant de réfuter les prétextes des « moyenneurs », Calvin identifie, par le truchement des figures démoniaques (Baal comme précédemment Babylone), l’adversaire catholique à l’ennemi même du Christ, le Dieu d’Israël ne pouvant se confondre avec Baal et Mammon, qui ne sont que des déclinaisons nominatives (et dans le cas de Babylone une engeance) de l’Antéchrist auxquelles sacrifient les nicodémites. (...) On trouve également trace de cette association dans les corpus les plus fameux et les plus communs aux huguenots, aussi bien dans le martyrologe de Jean Crespin et certaines éditions de la Bible de Genève et de la Confession de foi réformée, que dans les actes synodaux des Églises réformées de France. Le sujet y est clairement mentionné (semble-t-il pour la première fois) en 1603, à l’article VI du chapitre dédié à l’Examen de la Confession de foi du synode national de Gap : L’article touchant l’Antechrist sera inséré dans la Confession de foi… Malgré de vives remontrances, l’article V des Matières générales du même synode national confirme l’emploi du qualificatif polémique, au motif que « c’est la croiance & la Confession commune de nous tous [...] & que c’est un des principaux fondemens de nôtre separation d’avec l’Eglise romaine ». Cet article ne relève pas de l’injure gratuite, mais pose une identification théologiquement signifiante, tenue par les députés des synodes pour un élément de « doctrine », qu’Henri IV appelle cependant à retirer des exemplaires suivants. Ces députés chargent alors le ministre Nicolas Vignier de rédiger un ouvrage sur la matière, qui est présenté au synode suivant sous le titre du Theatre de l’Antéchrist, soumis à l’examen des théologiens de l’Académie de Saumur avant impression, et pour lequel son auteur est gratifié » (Chrystel Bernat, Prêcher contre Rome au temps de la Révocation : Babylone, figure archétypale de la polémique anticatholique dans l’homilétique protestante du second XVIIe siècle, Études Épistémè, 38 | 2020). Tache sur le plat supérieur du vélin fuligineux, sinon très bon exemplaire.Desgraves, 554.
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