Paris, Chez Royol, Plancher, 1820. Petit in-8 de (2)-248 pp., demi-chagrin vert, dos orné à nerfs (relié vers 1860).
Reference : 4001
Edition originale rare illustrée d'une gravure repliée en frontispice représentant l'ancienne et la nouvelle cabane.« Il y a plus de seize ans qu'un pauvre vigneron, Morisset, possède une pièce de terre qui fait vivre sa famille. Il y fit élever une maisonnette pour y serrer ses récoltes et pour l'habiter lui-même. C'est donc sur son terrain qu'il a bâti, et non sur la route ; il eut même soin de se tenir à huit pieds en arrière de l'alignement. Mais la cabane et les deux ou trois arpents qui l'entourent se trouvaient situés en face de la grille du château ; la maison en masquait la vue, et le terrain convenait au seigneur. Celui-ci fit en 1809 des offres à Morisset, car notez bien que c'est en 1819 seulement qu'on a démoli sa maison, et qu'elle est construite depuis plus de dix ans ; le marché fut même verbalement conclu ; mais le maître du château se dédit tout-à-coup. Depuis cette époque, les persécutions contre le malheureux Morisset n'ont pas cessé ; on suscite contre lui les agents des ponts-et-chaussées, qui jusqu'à ce moment, l'avaient laissé tranquille ; on trouve son bâtiment trop près de la route, tandis que la grille et les murs du château le sont beaucoup plus. Il fait une pierrée pour l'écoulement des eaux, et on prétend qu'il les empêche de s'écouler. Les Cosaques brisent les portes de sa maison ; il n'a pas le moyen de les rétablir ; on l'assigne, on le condamne à l'amende : enfin, il ferme sa chaumière ; mais il devient plus coupable encore que lorsqu'elle était ouverte. Il avait acheté à Paris des volets d'une ancienne boutique sur lesquels étaient peints des bas et des bonnets de coton : ce spectacle ignoble blessait les yeux du propriétaire du château, qui a été, dit-on, marchand avant d'être seigneur. Alors les intrigues redoublent ; on ne craint pas de tromper l'autorité ; on présente Morisset comme un vagabond qui ne possède rien, sa maison, comme une masure abandonnée, comme pouvant servir de repaire à des brigands, quand elle est fermée et couverte, quand elle est vis-à-vis le château et à l'entrée du village, quand pendant deux années il a payé au gouvernement la patente de cabaretier ; enfin l'autorité surprise prononce la démolition et l'amende, car dans notre bienheureux pays ce sont toujours les battus qui la paient. Le propriétaire du château, qui a agi comme seigneur et comme maire, signifie, par écrit, à Morisset que le 17 Juillet, il sera procédé tant en son absence qu'en sa présence, et à ses frais à la démolition de sa baraque ». Contient la liste des personnes qui ont souscrit à la nouvelle cabane, leurs devises et diverses lettres d'envoi, des pièces officielles, plusieurs relations de voyages à Clichy dont l'une en prose et en vers, la lettre de Morisset, les noms des membres de la commission nommée pour la réédification, le projet d'inauguration, des romances et rondes analogues, des airs nouveaux notés. Manque au catalogue Lacombe. Bel exemplaire relié par Duquesne à Gand.
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