[Hanau], , [1813-1814]. 40 x 55,5 cm, Gouache sur papier contrecollée, cadre de bois.
Reference : 2296
La peinture, gouache sur papier, montre des combats dans une ville probablement allemande en 1813. On peut y distinguer des troupes autrichienne et saxonne (?). Au premier plan un officier blessé sur son cheval est soutenu par un de ses aides de camp. Derrière lui l'infanterie se déplace vers un pont jonché des cadavres. Une partie des maisons est en feu et le ciel est encombré d'une épaisse fumée. La facture naïve et réaliste du tableau nous permet de penser qu'elle est contemporaine des événements et que le peintre a probablement été témoin de la scène. Poignant témoignage partisan de la Campagne d'Allemagne en 1813, dans le style des gouaches du XVIIIe. Le peintre, sans doute autrichien ou bavarois, évoque l'affrontement, après la bataille de Leipzig, entre les troupes de Napoléon et les troupes de la sixième coalition. 43 000 Bavarois et Autrichiens commandés par le général de Wrede avancent au nord du Danube. Ils atteignent Hanau, dans le Grand-Duché de Francfort, bloquant l'itinéraire de Napoléon. Croyant que le gros de l'armée française fait route plus au nord, Wrede pense faire face à seulement 20.000 hommes et déploie ses troupes le long de la Kinzig dont la porte d'Hanau est le seul pont - on en aperçoit l'ouvrage en arrière plan de la scène. Malgré la résistance la supériorité française affaiblit son armée et le 31 octobre, dans l'après-midi, un tireur embusqué vise et blesse de Wrede. La blessure du chef de l'armée bavaroise va décapiter les forces austro-bavaroises et assurer la victoire aux français. Les pertes de l'armée seront importantes dont de nombreux officiers supérieurs. Les princes Œttingen, dont le gendre du général de Wrede y mourront. Contrastant avec la vivacité des uniformes, les couleurs fines de la gouache autorisent des nuances d'émotions et laisse percevoir dans la blancheur cadavérique choisie pour le général blessé la peur et le bouleversement. Éléments symboliques et ostentatoires de la composition, le drapeau blanc couronné de l'armée bavaroise et l'aigle bicéphale sur le drapeau jaune de l'armée autrichienne encadrent les troupes (on aperçoit les russes sur le coté gauche). Alors que le Bulletin français mentionne des drapeaux pris pendant Hanau, et envoyés à Paris avec ceux pris aux batailles de Wachau et Leipzig, les autrichiens et bavarois ont toujours prétendu n'avoir perdu aucun drapeau ou étendard pendant la bataille. La vérité n'a semble-t-il jamais pu être établie. Il n'y eu en fait aucun trophée réel pour les deux armées tant les pertes humaines et les conséquences stratégiques furent lourdes des deux cotés. Ainsi, bien qu'Horace Vernet en fit le sujet d'une de ses toiles, aujourd'hui à la National Gallery de Londres, on peut presque parler de thème plus anecdotique dans l'iconographie française pour la victoire d'Hanau. Mais celui-ci suggère aussi une faible occurence. Notre gouache possède néanmoins un pendant, sans doute réalisée par le même peintre tant elles sont similaires ; elle représente Hanau au début de la bataille et est détenue par la petite ville de Karlstein, au bord de Hanau. Le peintre était probablement un habitant de cette même ville car il ne semble pas reprendre les canons de la gouache militaire tout en traitant le sujet sous l'angle de l'anecdote et de l'exaltation. De plus la ville est précisément décrite en flamme et pillée au second plan. Lefebvre de Bhaine, La Campagne de France. Tulard, 863.
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