[1949] Cette oeuvre unique sur parchemin a figuré à l'une des premières expositions du peintre Robert Lapoujade, "50 portraits d'écrivains exécutés à la pointe d'argent" (Galerie Chardin, Paris, 1949). La matière légèrement oxydée et racornie du parchemin contribue à vieillir le visage du modèle qui pointe vers l'artiste un regard incisif. En face de son portrait Supervielle a rédigé un beau texte autographe signé (22 lignes) précisément consacré au regard :"Le visage humain est une réponse à une question que, malgré les battements du coeur et de la pensée, nous ne parvenons pas à connaître. Cette réponse, de jour en jour, et d'année en année, subit de très délicates retouches. Seul, le regard reste le même. Regard, point lumineux qui nous accompagne la vie durant ; regard, le siège même de l'âme peut-être, laquelle ne doit pas avoir besoin de beaucoup de place. Dès les premiers mois de l'enfant, il est là, ce regard qui ne ressemble à aucun autre. Et l'humanité n'est faite que de ces milliards de petits points entre les paupières. Angoisse, désir, colère, le bonheur et la volupté, les guerres et l'amour, tout vient sans bruit de cette vivante et imperceptible pointe du regard humain et tout y va, même si nous baissons les paupières."Ce texte semble inédit, tout comme le portrait.
Reference : 114236
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M. Henri Vignes
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[1949] Marcel Arland pose de face, les mains croisées. Cette oeuvre unique sur parchemin a figuré à l'une des premières expositions de Robert Lapoujade "50 portraits d'écrivains exécutés à la pointe d'argent" (Galerie Chardin, Paris, 1949). On joint un commentaire autographe signé de 2 pages in-folio (42 lignes) où Marcel Arland évoque l'expression et la mémoire des visages.