Paris, 1965, in-8, 220pp, broché, Très bel exemplaire! 220pp
Reference : 34506
Librairie Axel Benadi
M. Axel Benadi
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XVIIIe Sans lieu ni date [début XVIIIe]. Manuscrit in-folio (238 X 356) veau blond glacé, armes dorées sur les plats dans un large encadrement de triple filet à froid, dos six nerfs, caissons dorés ornés aux petits fers, dentelles et roulettes en queue, pièces de titre maroquin rouge et ocre, coupes et coiffes ornées, tranches marbrées (reliure de l’époque); (1) f. blanc, 211 feuillets numérotés rédigés recto-verso, (2) ff. blancs. Ex-libris manuscrit et deux cachets anciens en tête et en marge du titre. Quelques épidermures sur les plats, sans gravité.
IMPORTANT MANUSCRIT HISTORIQUE, POLITIQUE ET RELIGIEUX SUR LA CENSURE DE LIBELLES JÉSUITES publiés sous le règne de Louis XIII, dans le contexte de la guerre de trente ans et du conflit de la Valteline, en Lombardie. Ce manuscrit s'inspire de l'affaire des libelles publiés par les jésuites André Eudaemon-Jean et Jacques Keller en 1625 et 1626 et de la censure qui en suivit, rédigée par Léonor d'Estampes de Valençay (1589-1651), évêque de Chartres. COMPOSÉ AU DÉBUT DU XVIIIe siècle, ce mémoire est rédigé à l'encre brune d'une écriture large, très lisible, en grande partie en français; il est constitué de cinq parties distinctes formant 421 pages au total. La première partie traite de la publication des libelles et de leur retentissement (ff. 1 à 5); la deuxième partie donne un extrait en latin du libelle "Admonitio ad regem" (ff. 5 à 10); la troisième partie, en latin, s'intéresse à la censure de l'évêque de Chartres (ff. 11 à 40); la quatrième partie reproduit le manifeste rédigé par l'Évêque de Chartres au sujet de la Censure qu'il a publiée au nom du clergé en 1626(ff. 41 à 191) ; enfin la cinquième et dernière partie reprend les procédures faites contres les jésuites ainsi que d'autres sentences et déclarations diverses, dont quatre feuillets rédigés en latin (ff. 192 à la fin). DE VIOLENTS LIBELLES DIRIGÉS PAR LES JÉSUITES CONTRE RICHELIEU : ce manuscrit rapporte par le détail l'affaire des libelles dirigés en 1625 par les jésuites contre la politique de Richelieu, jugée trop favorable aux protestants. Il s'agit très exactement des livres intitulés "Mysteria politica" et "Admonitio ad regem Ludovicum christianissi", dans lesquels les jésuites prétendent notamment démontrer qu'en s'engageant dans la guerre de la Valteline, en Lombardie, la France a fait une alliance honteuse et impie avec les protestants, et entrepris une guerre contre les catholiques qu'elle ne pouvait continuer sans risquer de détruire la religion. Au tout début des années 1620, la France reprend en effet une politique active d'hostilité à la maison d’Autriche et renoue son alliance avec les Provinces-Unies. L'action de la France peut ainsi être jugée ambiguë et louvoyante, car bien que surveillant avec méfiance l'encerclement du royaume par les territoires soumis aux Habsbourg, le cardinal de Richelieu n'hésite pas à soutenir ou à s'allier aux princes protestants pour contrer la maison d'Autriche, tout en souhaitant rester le champion du catholicisme et de la chrétienté contre les Turcs et en combattant les protestants en France. LES DÉBUTS DE LA GUERRE DE TRENTE ANS : à partir de 1618 paraît devoir se trancher en Europe centrale la querelle séculaire entre le catholicisme romain et l'hérésie. La victoire de la Montagne blanche (1619) semble inaugurer une ère de reconquête catholique. Dans ce combat à l'échelle de l'Europe, le cas français avec la cohabitation admise entre catholiques et protestants garantie par l'Édit de Nantes, fait figure d'exception dénoncée par certains milieux romains et, en particulier, certains jésuites. Depuis la conversion d'Henri IV au catholicisme, les confesseurs du roi sont tous jésuites. En 1624-1625, au moment où Richelieu entre puis s'impose au conseil du roi Louis XIII, le dynamisme et la prospérité de la Compagnie de Jésus en France vient donc heurter de front des intérêts religieux et extra-religieux. C'EST AINSI QUE LES JÉSUITES VONT DEVENIR L'OBJET D'UNE SÉRIE DE PERSÉCUTIONS VISANT À AMOINDRIR LEUR INFLUENCE. Ils réagissent en publiant clandestinement des pamphlets, dirigés contre la politique étrangère de la France et contre son nouvel acteur principal, le cardinal de Richelieu. Vite écrits, vite publiés, ces pamphlets, écrits en latin, "Mysteria Politica" et "Admonitio ad regem" dénoncent les alliances protestantes de la France, le second allant jusqu'à menacer le roi d'excommunication s'il s'obstine dans cette voie. Immédiatement ces libelles furent attribués aux jésuites. Le Parlement, la Sorbonne, l'assemblée du clergé se mirent en branle et l'un après l'autre condamnèrent ces textes. LE FAIT LE PLUS SIGNIFICATIF est que, dans cette affaire, le pouvoir politique utilise et soutient les gallicans radicaux, encourageant la préparation des censures les plus dures contre ces textes. LA CENSURE DES LIBELLES PAR L'ÉVÊQUE DE CHARTRES. Fidèle de Richelieu, Léonor d'Estampes de Valençay (1589-1651), évêque de Chartres de 1620 à 1641, est chargé de rédiger la censure de ces libelles; il va ainsi jouer un rôle important dans les Assemblées du clergé de 1625. L'Église ayant en effet besoin de la protection du roi, en particulier de sa protection militaire, la première Assemblée du clergé souscrit les rapports financiers entre l'Église et le roi. Les versements de l'église pour l'extinction de la dette publique sont supposés s'achever avec son apurement. C'est la nécessité de contrôler cet apurement qui fournit le prétexte aux assemblées de se réunir et au roi de leur accorder le droit de le faire. Durant l'assemblée de 1625, Monsieur de Chartres tient la plume de façon décisive en défendant l'autorité absolue du roi face à Rome, et prône donc des positions très fermement gallicanes. En dressant la censure des "Mysteria Politica" et de l’"Admonitio ad regem", Monsieur de Chartres sera désavoué par l'Assemblée, certains évêques en blâmant la rédaction, mais sa censure fut maintenue par plusieurs arrêts du parlement. C'EST DONC CETTE BATAILLE D'INFLUENCES, ENTRE LES JÉSUITES ET L'ÉGLISE ROMAINE D'UNE PART, ET LE POUVOIR ROYAL EN FRANCE, représenté par le roi Louis XIII, son ministre Richelieu et l'Evêque d'Estampes d'autre part, qui est relatée ici dans ce mémoire. EXEMPLAIRE AUX ARMES de Charles-François de CHÂTEAUNEUF DE ROCHEBONNE (Lyon, 1671-1740), qui assista au sacre de Louis XV et fut promu archevêque de Lyon le 6 février 1731. C'est très probablement lui qui fit copier au début du XVIIIe siècle ces pièces capitales pour l'autorité religieuse de l'époque, avant de les faire relier à ses armes. BEL EXEMPLAIRE en veau blond armorié. (Provenance: Bibliothèque de l'église abbatiale de Saint-Antoine-l'Abbaye (Isère) avec la mention manuscrite : «Ex Libris abbatiae S. Antonii Viennensis Catal. inscriptus anno 1740» – Cachet encre noire «G[rand] S[éminaire]» puis autre cachet encre bleue «Grand séminaire de Grenoble» - Bibliographie: Bardiche, Poussou et Tallon, "Pouvoirs, contestations et comportements dans l'Europe moderne", Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2005 – OHR, pl. 2400). NICE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST.
Phone number : 06 21 78 12 79
[Mame Frères, le Normant, etc.] - CHATEAUBRIAND, François René de
Reference : 66514
(1814)
12 vol. in-8 br. : De Buonaparte, des Bourbons et de la nécessité de se rallier à nos Princes légitimes, pour le bonheur de la France et celui de l'Europe, Mame Frères, Et se trouve chez Le Normant, H. Nicole, Paris, 1814, 87 pp. sous couv. blanche muette [ On joint : ] Du Système politique suivi par le Ministère. Par M. le Vicomte de Chateaubriand Pair de France, Le Normant, Paris, 1817, 64 pp. sous couv. muette [ Edition originale ] [ On joint : ] Remarques sur les Affaires du Moment, Chez le Normant, Paris, 1818, 36 pp. sous couv. muette[ Edition originale ] [ On joint :] Lettre à un Pair de France, [ 1ère lettre ] Le Normant Père, Paris, 1824, 44 pp. ous couv. muette [ Edition originale ] [ On joint : ] Lettre à un Pair de France,[ 2e lettre ] Le Normant Père, Paris, 1824, 88 pp. sous couv. muette [ Edition originale ] [ On joint : ] De la Censure que l'on vient d'établir en vertu de l'article 4 de la loi du 17 mars 1822, Troisième édition, Le Normant Père, Paris, 1824, 44 pp. [ On joint : ] Les Amis de la Liberté de la Presse. Marche et Effets de la Censure, Le Normant Père, Paris, 1827, 32 pp. [ Edition originale ] [ On joint : ] Opinion de M. le Vicomte de Chateaubriand Pair de France, sur le Projet de Loi relatif à la Police de la Presse. Deuxième édition, Chez Ladvocat, Paris, 1827, 104-16 pp. (Prospectus des Oeuvres complètes) sous couv. imprimée [ On joint : ] De la Restauration et de la Monarchie élective, ou Réponse à l'interpellation de quelques journaux sur mon refus de servir le nouveau gouvernement, Chez Le Normant Fils, Paris, 24 mars 1831, 48 pp. sous couv. muette [ Edition originale ] [ On joint : ] De la nouvelle Proposition relative au Bannissement de Charles X et de sa Famille, ou Suite de mon dernier écrit : De la Restauration et de la Monarchie élective, Le Normant Fils, Paris, octobre 1831, 155 pp. et 2 ff. sous couv. imprimée [ Edition originale ] [ On joint : ] Mémoire sur la Captivité de Mme la Duchesse de Berry, Le Normant Editeur, Paris, 1833, 121 pp. et 2 ff. sous couv. imprimée [ Edition originale ] [ On joint : ] Discours prononcé à la Chambre des Pairs par M. le Vicomte de Chateaubriand à l'occasion de la mort de M. le Comte de Sèze le 18 juin 1828, (Extrait du Moniteur de 1828), Typographie de Firmin Didot Frères, Paris, 1861, 30 pp. sous couv. imprimée
Intéressante réunion de 12 brochures et volumes brochés dont 8 éditions originales, parmi lesquelles les deux éditions de la "Lettre à un Pair de France", à savoir celle s'opposant à la poursuite de la politique de Villèle et la second relative à l'indemnisation des émigrés. Une partie des brochures est conservée sous un étui moderne.
Paris Charavay Frères 1882. In-8 broché 400pp. Dos de la couverture bruni avec petits manques de papier, quelques pâles rousseurs. exemplaire complet, non coupé. La censure au théâtre, dans les journaux, les livres censurés. Un grand nombre de documents relatifs à la censure et à Madame de Staël ont été réunis en appendice.
Rouen, coédition Alinéa, E. Brunet, Point de Vues, 2007. Deux volumes de 240 et 264 pp. sur centaure 90 g. pour le texte, accompagnés d'une plaquette de 64 pp. sur le même papier:" Madame Bovary : la censure et l'oeuvre". Notice d'Yvan Leclerc, lettres de Flaubert, note inédite de Flaubert à maître Senard, reproductions de pages manuscrites, extraits du réquisitoire, de la plaidoirie et des arrêtés du jugement. Broché sous emboîtage, couvertures vertes à l'identique de l'édition originale.
Du 1er octobre au 15 décembre 1856, la Revue de Paris publie dans six numéros consécutifs un roman inédit, Madame Bovary. Cette Revue a exigé de son auteur des coupes et censuré certaines scènes. S'en sont suivis un procès pour outrage aux bonnes moeurs et à la morale publique et religieuse puis un acquittement. Dès qu'il reçoit l'un des volumes de l'édition originale en avril 1857, Flaubert, désireux d'éterniser la bêtise du Censeur, reporte une par une les corrections exigées et commente la suppression imposée de quelques scènes-clés : la noce, les comices, le fiacre, le pied-bot. Il procède très minutieusement. Au crayon d'abord, il met les passages concernés entre crochets ; il barre d'un trait horizontal les fragments courts, d'une croix de Saint-André les plus longs. Puis, à l'encre, il encadre presque toujours le morceau visé et, quelquefois, il repasse à la plume sur les rayures au crayon. Paradoxe de la rature, ce qui immédiatement saute aux yeux, c'est la violence de la mutilation : parce que le Censeur transforme le mot raturé en trait saillant, lui donnant une force qu'il n'avait pas initialement dans le corps du texte. Et c'est presque une autre Madame Bovary que l'on découvre, une Bovary décolorée, aseptisée, une Bovary de bon goût, enfin acceptable, privée de son immoralité supposée : immoralité de mot - tout ce qui touche à la chair, à la physiologie est épinglé par le Censeur - immoralité de situation, comique de caractère atténué. Premier écrivain sans doute dans l'histoire littéraire à inscrire rétrospectivement dans le corps même du livre l'un des moments douloureux de sa genèse, Flaubert montrait volontiers cet exemplaire-témoin à ses amis. Cent cinquante ans plus tard, grâce à ce fac-similé, son objectif est désormais atteint : faire sortir la censure du cadre privé du manuscrit afin que la postérité puisse juger.