LE PORNOGRAPHE OU IDÉES D'UN HONNÊTE-HOMME SUR UN PROJET DE RÈGLEMENT POUR LES PROSTITUÉES, Propre à prévenir les Malheurs qu'occasionne le Publicisme des Femmes. Avec des Notes historiques et justificatives. A Londres, chez Jean Nourse et à La Haye, chez Gosse junior et Pinet, 1769 2 parties reliées en 1 volume in-8 (19 x 12 cm) de 368 pages. Les pages 5/6 n'existent pas. Bien complet du faux-titre "Idées singulières. Première partie.". Reliure plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin vieux rouge, tranches jaspées (reliure de l'époque). Réparation au mors supérieur. Les plats sont cambrés et légèrement déformés, sans gravité. Léger manque de cuir à la coiffe inférieure et sur un coin. Intérieur très frais. Provenance : ex libris du Chevalier Hervé. Le Chevalier Hervé était un traducteur de la langue allemande en français. On a de lui une traduction datant de 1828 (Théâtre de la guerre autrichien et russe, dans la Turquie d'Europe) ainsi qu'une traduction datant de 1826 (Chimie du fer de Berzelius). On sait désormais que ce Chevalier Hervé lisait Rétif de la Bretonne. ÉDITION ORIGINALE DE CE CÉLÈBRE TEXTE DE RÉTIF DE LA BRETONNE. Tirage à 2.000 exemplaires suivant la Revue des ouvrages de l'Auteur (1784). Ici avec le tirage de la page de titre sans le nom du libraire Delalain qui vendait les exemplaires. « La dépravation suit le progrès des lumières. Chose très naturelle que les hommes ne puissent s'éclairer sans se corrompre. » écrit Rétif dans son Pornographe, lui qui fréquentait assidûment les petites maisons de la capitale comme il le décrit lui-même dans divers ouvrages. Rétif se targuait de vouloir tout réformer : les mœurs, les arts (le théâtre), et bien d'autres choses encore. Les mots pornographie et pornographe ont déjà au XVIIIe siècle le sens d’aujourd’hui (peinture ou texte obscène, et celui qui produit ces œuvres), mais Rétif dans son titre l’emploie dans un sens plus technique, celui d’essai sur la prostitution et la manière de la réformer. « Je te vois sourire ; le nom demi barbare de PORNOGRAPHE erre sur tes lèvres. Va, mon cher, il ne m’effraie pas. Pourquoi serait-il honteux de parler des abus qu'on entreprend de réformer ? » (Le Pornographe). L'ouvrage est divisé en deux parties. La première, sous forme de lettres adressées entre deux personnes de qualité. On trouve à la fin le Projet de Règlement pour les Filles publiques, sous la protection du gouvernement, établi en LXV articles. La seconde partie contient les notes historiques. C'est le même Rétif qui écrivait : « La pudeur des femmes n'est que leur politique ; tout ce qu'elles cachent ou déguisent n'est caché ou déguisé que pour en augmenter le prix quand elles le révèlent. » ou encore « La femme ne sent son pouvoir qu'autant qu'elle en abuse. » ; attaqué sournoisement par une première maladie vénérienne en 1757 (il a 23 ans), puis une seconde en 1770 même, puis encore en 1776 et 1785 ; Rétif avait de quoi en vouloir aux prostituées, sa passion dévorante pour le beau sexe et le libertinage lui aura prodigué mille délices et mille supplices. « Les belles du Palais Royal sont très jolies, surtout les jeunes ; quant aux vieilles, c’est comme partout ; une vieille bête n’est jamais belle. » in Le Palais Royal - Première partie: Les filles de l’Allée-des-soupirs, en 1790. Références : P. Lacroix, p. 98-100 ; Rives-Childs, p. 210-212 TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CETTE ÉDITION RARE ET RECHERCHÉE.
Reference : AMO-4250
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Amsterdam, Changuion, La Haye, Gosse & Pinet, 1770. 2 vol. in-8°, veau fauve marbré, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, pièces de titre en maroquin rouge, pièces de tomaison en basane verte, filet doré sur les coupes, tranches rouges. Reliures de l'époque, mors fendus, accroc avec manque à une coiffe, mais agréable exemplaire. xij-388 pp., 88 pp., puis pp. 477 à 492, (4) ff. 466 pp. Quelques rares rousseurs.
Rare ensemble en reliure uniforme des deux premières parties des Idées singulières. Troisième édition en partie originale, très rare, du Pornographe. "Elle est incontestablement la plus complète et la meilleure" (Rives Childs). C'est une réimpression de la seconde imprimée en 1775 sous la fausse date de 1770 à laquelle Restif a ajouté la note Q qui forme les pages 477 à 492. Le projet de règlement pour les filles publiques occupe les pp. 57 à 102 et les réponses relatives à ce projet s'étendent de la page 110 à la page 146. Dans la seconde partie du volume, on trouve (pp. 181 à 252, avec une double numérotation), un opuscule portant une page de titre spéciale : Représentation à Mylord maire de la ville et cité de Londres sur les filles entretenues de France, vulgairement dites courtisanes ou demoiselles du bon ton, par un Anglais actuellement à Paris. Plus loin, (pp. 313 et suivantes), on trouve une étude singulière sur les seize classes de prostituées actives existant en France ainsi qu'un opuscule de 88 pp., paginé séparément avec une nouvelle page de titre, intitulé Lit de Justice et d'Amour, ou le Code de Cythère (Erotopolis, chez Harpocrates, seul imprimeur de Cupidon, à la coquille de Vénus & aux ruines du temple de l'Hymen nec-non au treizième des Travaux d'Hercule, l'an du monde 7776). L'auteur de ce dernier morceau est un certain Mouet, fils d'un libraire, employé au cabinet des livres du roi à Versailles, d'après le marquis de Paulmy. Entre les pp. 477 et 492, figure un beau morceau de Restif avec la nomenclature des courtisanes en activité, qui comprend de croustillants détails et qui paraît pour la première fois. Le Pornographe lui-même, qui constitue la première partie, est un roman par lettres qui traite du problème social de la prostitution. Pour Restif, plutôt que réprimer, il faut mieux organiser la prostitution et la réglementer en regroupant les femmes publiques dans des établissements qu'il appelle Parthenions, de manière à éviter tous les problèmes d'hygiène et de criminalité qu'elle entraîne. La seconde partie (notes justificatives) comprend des pièces fort curieuses dont "Représentation à Mylord maire de la ville et cité de Londres sur les filles entretenues de France, vulgairement dites courtisanes ou demoiselles du bon-ton" (avec un titre spécial et une double numérotation des pages), une sorte de physiologie des prostituées qui sont distinguées en seize classes (Pidansat de Mairobert serait l'auteur de ce morceau), ainsi que la réimpression d'un opuscule de 88 pages, attribué à J.-P. Moët, intitulé Lit de justice de l'amour ou Code de Cythère (publié pour la première dois en 1746) sorte d'utopie sociale dont Restif s'est fortement inspiré, dans laquelle l'auteur suggérait la constitution de couvents de prostituées encadrés par des prêtres. Edition originale et seule édition de la Mimographe donnée par Restif et tirée, selon ses dires dans Monsieur Nicolas, à 2000 exemplaires. "Cet ouvrage est rare, peut-être très-rare, n'ayant pas été réimprimé par l'auteur ni par ses contrefacteurs ordinaires" (Lacroix). La Mimographe reprend les protagonistes féminins de la série des Idées singulières, Mme de Tianges et Mme des Arcis. Restif y a inséré au milieu de sa compilation sur l'art théâtral, plein de détails historiques et de particularités curieuses, un petit roman sur les moeurs du théâtre. Il suggère notamment, comme idée singulière, de recruter les acteurs parmi les enfants trouvés... La Mimographe fait partie des ouvrages imprimés par Restif lui-même. Il le composa entièrement chez l'imprimeur Michel durant l'été 14769 et lui donna "des peines infinies". Lacroix, VI, n°3 et VII; Rives Childs VI-5 et VII-1; Cioranescu, 52677; Gay-Lemonnyer III, 230 et III, 814; Soleinne V, 55.
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Londres et La Haye, Jean Nourse et Gosse junior & Pinet, 1769 In-12 de 368 pp., demi-maroquin à coins citron bordé de filets dorés, dos à nerfs orné de doubles filets dorés et caissons de fleurons dorés, pièces de titre et de date de maroquin rouge, tranches dorées (C. Hardy).
"Édition originale de ce traité libidino-moral. Très soignée, elle est ornée d'un joli fleuron d'en-tête gravé. Sous le vocable sulfureux du Pornographe, ce ""nom demi-barbare"" inventé par l'auteur pour désigner un ""écrivain qui traite de la prostitution"", se dévoile l'un des ouvrages les plus étonnants du prolixe Restif. Projet empreint de l'esprit réformateur du XVIIIe siècle, cette ""rationalisation"" de la prostitution vise à ordonner un ""mal nécessaire"", à établir une prophylaxie sociale des maladies vénériennes mais aussi à défendre la moralité contre le libertinage. La prostitution sera désormais circonscrite dans le lieu clos du Parthénion - sorte de phalanstère idéal. Mais au-delà, Le Pornographe conserve encore aujourd'hui toute son ambiguïté: sous le ""législateur"" pointe l'homme. L'auteur témoigne en effet, dans cet ouvrage, d'une solide expérience personnelle du dossier… Ce texte majeur écrit par un Restif âgé de 35 ans apparaît ainsi également comme le reflet de ses propres obsessions, à la poursuite de femmes toujours différentes. Le Pornographe débute par une correspondance de onze lettres, échangées entre M. des Tianges et sa femme et leur ami d'Alzan, spéculant sur l'aspect moral de la prostitution. À la suite se trouve le projet de règlement des filles publiques. Les notes qui terminent le volume traitent de la manière dont la prostitution est envisagée, particulièrement à l'étranger. On y remarquera une nomenclature des prostituées et des lieux de débauches à Avignon, donnée par la reine Jeanne de Naples en 1347. La dernière note, toute ""restivienne"", contient la triste aventure d'un homme de province qui, étant venu à Paris, se laisse entraîner dans un lieu de débauche et y reconnaît sa fille. Le Pornographe est le premier ouvrage de la fameuse série des ""graphes"" portant le titre général d'Idées singulières, ce vaste programme de réformes comprenant outre le Pornographe : la Mimographe, le Gynographe, l'Andrographe, le Thesmographe et l'inachevé Glossographe. Très bel exemplaire en reliure de Hardy. Rives-Childs, Restif de la Bretonne, 210-212."
Londres et La Haye, Jean Nourse et Gosse junior & Pinet, 1769 In-8 de 368 pp., veau marbré, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
"Edition originale de ce traité libidino-moral. Sous le vocable sulfureux du Pornographe, ce ""nom demi-barbare"" inventé par l'auteur pour désigner un ""écrivain qui traite de la prostitution"", se dévoile l'un des ouvrages les plus étonnants du prolixe Restif. Projet empreint de l'esprit réformateur du XVIIIe siècle, cette ""rationalisation"" de la prostitution vise à ordonner un ""mal nécessaire"", à établir une prophylaxie sociale des maladies vénériennes mais aussi à défendre la moralité contre le libertinage. La prostitution sera désormais circonscrite dans le lieu clos du Parthénion - sorte de phalanstère idéal. Mais au-delà, Le Pornographe conserve encore aujourd'hui toute son ambiguïté : sous le ""législateur"" pointe l'homme. L'auteur témoigne en effet, dans cet ouvrage, d'une solide expérience personnelle du dossier ; ce texte majeur écrit par un Restif âgé de 35 ans apparaît également comme visionnaire de ses propres obsessions, à la poursuite de femmes toujours différentes. Le Pornographe débute par une correspondance de onze lettres, échangées entre M. des Tianges et sa femme et leur ami d'Alzan, spéculant sur l'aspect moral de la prostitution. A la suite se trouve le projet de règlement des filles publiques. Les notes qui terminent le volume traitent de la manière dont la prostitution est envisagée, particulièrement à l'étranger. On y remarquera une nomenclature des prostituées et des lieux de débauches à Avignon, donnés par la reine Jeanne de Naples en 1347. La dernière note, toute ""restivienne"", contient la triste aventure d'un homme de province qui, étant venu à Paris, se laisse entraîner dans un lieu de débauche et y reconnaît sa fille. Le Pornographe est le premier ouvrage de la fameuse série des ""graphes"" portant le titre général d'Idées singulières, ce vaste programme de réformes comprenant outre le Pornographe : la Mimographe, le Gynographe, l'Andrographe, le Thesmographe et l'inachevé Glossographe. Bel exemplaire en reliure de l'époque. Rives-Childs, Restif de la Bretonne, 210-212."
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A Londres, chez Jean Nourse, A La Haye, chez Gosse junior et Pinet, 1770. 2 parties en 1 vol. in-8 de (8)-215 pp., veau marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Contrefaçon datée 1770, un an après l'originale. Rives Child : « Restif nous disait que Le Pornographe "a été contrefait trois fois". Celle-ci peut bien être une des trois ». Premier ouvrage de la fameuse série des graphes portant le titre général Les Idées singulières et comprenant, outre le Pornographe, le Mimographe, le Gynographe, l'Andrographe, le Thesmographe et le volume inachevé de Glossographe. Restif propose d'ériger la prostitution en institution publique pour lutter en premier lieu contre la prolifération des maladies vénériennes. Il imagine une maison close idéale, appelée parthénion, placée sous le contrôle de l'Etat. Son projet intègre tous les aspects de la vie quotidienne des pensionnaires. « Le Pornographe connut un succès européen et inspira à Joseph II les règlements sur la prostitution qu'il appliqua dans ses Etats » (Lumières ! Un héritage pour demain, BnF 2006, n° 141). Ex-libris "Liss Stokvis".Rives Child, p. 212, VI, 3 ; Lacroix, Bibliographie et iconographie de Restif de la Bretonne, pp. 98-100.
A Londres, chez Jean Nourse, A La Haye, chez Gosse junior et Pinet, 1770. In-8 de 368 pp., veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Édition identique à l'édition originale, sauf pour le titre qui est à la date de 1770.Premier ouvrage de la fameuse série des graphes portant le titre général Les Idées singulières et comprenant, outre le Pornographe, le Mimographe, le Gynographe, l'Andrographe, le Thesmographe et le volume inachevé de Glossographe. Restif propose d'ériger la prostitution en institution publique pour lutter en premier lieu contre la prolifération des maladies vénériennes. Il imagine une maison close idéale, appelée parthénion, placée sous le contrôle de l'Etat. Son projet intègre tous les aspects de la vie quotidienne des pensionnaires. « Le Pornographe connut un succès européen et inspira à Joseph II les règlements sur la prostitution qu'il appliqua dans ses Etats » (Lumières ! Un héritage pour demain, BnF 2006, n° 141). Bon exemplaire. Dos et coins restaurés.Rives Child, p. 212,2 ; Lacroix, Bibliographie et iconographie de Restif de la Bretonne, pp. 98-100.