par Pierre Manuel, l'un des Administrateurs de 1789. Avec gravure et tableaux. A Paris, chez Garnery, libraire, à Strasbourg chez Treuttel, à Londres, chez de Boffe, l'an second de la liberté (1791) [de l'imprimerie de Fiévée, rue Serpente, n°17 - qui est aussi l'adresse du libraire Garnery]. 2 volumes in-8 (21,5 x 14 cm) brochés de 402-(3) et 330 (mal chiffrée 230)-(3) pages. Frontispice gravé. Tableaux dépliants. Couvertures d'époque de papier rose. Couverture usagée avec manques et en partie détachées, dos fendillés, non rogné. Quelques coins roulés en début et en fin des volumes. Intérieur frais. Complet. Édition originale. La plupart des catalogues (y compris le catalogue de la Bnf / Gallica et d'anciens catalogues de vente) ont confondu l'an second de la liberté (1791) avec l'an second de la République (1793). La Police de Paris dévoilée a paru à la fin du mois de juin 1791 (voir les Révolutions de Paris qui en informe ses lecteurs après la date du 22 juin). Louis Prudhomme écrit alors : "Cet ouvrage attestera à la postérité l'infamie des rois, et tout l'odieux d'un gouvernement pourri. Le seul règne et Louis XVI fournit une carrière de seize années de crimes et de lettres de cachet qui, presque toutes, ont eu pour objet la proscription de têtes innocentes. Tantôt ce sont d'honnêtes gens, [...], Pierre Manuel a eu besoin de tout son courage pour fouiller dans la sentine de la police, et en tirer des noms flétris, qui naguère étaient encore respectés. L'article de la police sur la librairie suffirait seul pour prouver à quel degré d'avilissement était tombé le gouvernement français. Au soin qu'on prenait pour enchaîner la presse, étouffer la voix de ceux qui avaient encore la force de se plaindre, on sent que le crime était sur le trône, et que le peuple avait la gorge sous le couteau des tyrans. Le plus léger soupçon suffisait pour exposer l'asile d'un imprimeur, d'un libraire, à être pillé par une brigade d'espions, de voleurs et de commissaires. [...]. La police des prêtres et des moines est un objet de scandale et de turpitudes, qui justifie pleinement la réforme du clergé [...]." Après avoir participé activement aux événements de juillet 1789, il devient membre de la municipalité provisoire de Paris, et « administrateur de la police, du département de la librairie, des spectacles et attributions accessoires » ; il intègre le club des Jacobins. En septembre 1791, il est élu procureur syndic de la municipalité de Paris, responsable de l’exécution des lois et arrêtés. Suspendu un temps par le directoire du département de Paris, il est défendu par la Législative qui lui rend sa place. Bras droit du maire Pétion, il l'accompagne de son action. Il est ainsi l'un des instigateurs de la journée du 20 juin 1792. Le 30 juillet, la Législative décrète la suppression de la Commune, mais, menacée d'une insurrection par Manuel, elle n'en fait rien. Il soutient toujours l'action de Pétion et des 47 sections lors des journées du 3 au 10 août 1792 comme membre de la commune insurrectionnelle. Le 13 août, il est nommé procureur syndic de la Commune de Paris et après en avoir fait proposition devant l'Assemblée, il escorte Louis XVI à la prison du Temple. Il est jusqu'à sa mort en fréquente relation avec le souverain déchu auquel il apprend en personne l'instauration de la République. Chargé par le conseil général de l'Assemblée d'assurer la tranquillité du Temple le 3 septembre, son rôle dans les massacres de Septembre est controversé. Certains témoignages l'accusent de laxisme, d'autres, comme celui de Pierre-Jean-Baptiste Nougaret, lui prêtent une complicité avec les massacreurs. Selon d'autres sources, peu avant les Massacres, il requiert la sortie des prisonniers pour dette ainsi que celle de Mme de Tourzel et de Jean-Jacques Duval d'Éprémesnil. Il se défend avec véhémence de toute responsabilité dans les événements, accuse la ville de Paris d'être complice, selon ses termes, de cette « Saint-Barthélémy des Français » et ses propos suscitent une dispute au club des Jacobins avec son collègue Jacques Alexis Thuriot. Élu à la Convention nationale, comme député de la Seine, il est nommé « commissaire chargé de rendre compte de l'état de la ville de Paris », puis suppléant au Comité d’instruction publique. Il obtient la suppression de la croix de Saint-Louis mais sa proposition de vente du château de Versailles est refusée. Son attitude envers le roi se modifie ouvertement dès le 7 novembre lorsque le député Mailhe présente un projet de décret sur le jugement du roi et les formes pour y procéder. Manuel propose que tout défenseur de Louis XVI soit sous la sauvegarde de la loi. Le 3 décembre, il donne son avis sur le sort de Louis XVI et le 6, il déclare à la Convention : « La Convention nationale ne peut commettre un assassinat. Je demande que Louis XVI soit entendu. » Ses interventions en faveur du roi font croire un moment qu’il est devenu fou. Le 15 décembre, il est exclu du Club des Jacobins. Un mois plus tard, en dépit de ses positions affichées, il vote la culpabilité du roi comme tous ses collègues. Le lendemain, il vote pour la ratification du jugement du peuple, le 17 janvier, pour la détention dans un fort ailleurs qu’à Paris, puis la déportation. Aussitôt que la peine de mort fut prononcée contre le roi Louis XVI, il quitta la salle et envoya sa démission par lettre. Les membres de la Montagne l’accusent en tant que secrétaire de séance, d’avoir tenté de falsifier les résultats de l’appel nominal. Il se retire à Montargis, où il est l'objet d'une tentative d'assassinat en mars 1793. Retiré de la vie politique, il se serait rendu selon Nougaret dans un château à Fontainebleau. Il est finalement arrêté le 20 août 1793 à Montargis où il se tenait caché. Transféré à Paris, à la prison de l'Abbaye. il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire. Condamné à la peine de mort pour avoir voulu sauver le roi et coupable de conspiration contre la République, il est guillotiné le 24 brumaire an II (14 novembre 1793). Il était âgé de 42 ans. Il a été l'éditeur des Lettres originales de Mirabeau : écrites du donjon de Vincennes [à] Sophie Ruffey, marquise de Monnier (Paris, Garnery, 1792). Bon exemplaire conservé dans son brochage de l'époque de cet ouvrage passionnant.
Reference : AMO-3515
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Paris, J. B. Garnery, l'an second de la Liberté. 2 volumes in-8 de 11-[1]-402-[4] pages et 1 front. et 3 tabl.; [4]-330-[4] pages et 2 tabl., plein veau moucheté brun, dos lisses ornés de filets et fleurons dorés, pièces de titre et tomaison verte et rouge, tranches mouchetées bleues. Ex-libris de Roquencour [J.-J. Roussel de la Celle ](découpé); Sir Robert Peel; et inconnu. Reliure épidermée, un mors fendu.
Le premier volume est illustré d'un frontispice et de 3 tableaux dépliants (sur deux feuilles), le second de 2 plus grands tableaux dépliants. Edition originale de cet ouvrage, qui, par l'examen des "secrets" de la police de Paris sous l'Ancien Régime, prônait un meilleur contrôle de l'activité policière. L'ouvrage dévoile les abus de la police, notamment en matière de commerce de la librairie et liberté de la presse avec des données sur la prostitution, les comédiens, les jeux. Pierre Manuel était un des espions salariés par la police de Paris. Il sera embastillé en 1786 suite à la perquisition de son domicile et la découverte d'ouvrages clandestins de sa composition et de "nouvelles à la main" qu'il détenait. Il en gardera un grand ressentiment contre l'administration policière. Il est à l'époque l'un des admirateurs du comte de Mirabeau, dont il éditera les Lettres à Sophie, en 1792 (Mirabeau qui publia en 1788 un violent pamphlet contre le système pénitentiaire français). Durant l'été 1789, Pierre Manuel participe aux événements parisiens avec enthousiasme, joue un grand rôle dans les premières émeutes et devient membre de la municipalité provisoire de Paris, « administrateur de la police, du département de la librairie, des spectacles et attributions accessoires ». Il sera guillotiné le 24 brumaire an II, soit la même année que la parution de ces volumes. Le Clère, Bibliographie critique de la police, 691.
Paris, J. B. Garnery, l'an second de la Liberté. 2 volumes in-8 de 11-[1]-402-[4] pages et 1 front. et 3 tabl.; [4]-330-[4] pages et 2 tabl., demi-veau bleu nuit, dos lisses ornés de roulettes dorées et fleurons à froid, tranches jaspées. Ex-libris La Rochefoucauld Duc de Bisaccia. Bel exemplaire parfaitement établi au début du XIXe siècle.
Le premier volume est illustré d'un frontispice et de 3 tableaux dépliants, le second de 2 plus grands tableaux dépliants. Edition originale de cet ouvrage, qui, par l'examen des "secrets" de la police de Paris sous l'Ancien Régime, prônait un meilleur contrôle de l'activité policière. L'ouvrage dévoile les abus de la police, notamment en matière de commerce de la librairie et liberté de la presse avec des données sur la prostitution, les comédiens, les jeux. Pierre Manuel était un des espions salariés par la police de Paris. Il sera embastillé en 1786 suite à la perquisition de son domicile et la découverte d'ouvrages clandestins de sa composition et de "nouvelles à la main" qu'il détenait. Il en gardera un grand ressentiment contre l'administration policière. Il est à l'époque l'un des admirateurs du comte de Mirabeau, dont il éditera les Lettres à Sophie, en 1792 (Mirabeau qui publia en 1788 un violent pamphlet contre le système pénitentiaire français). Durant l'été 1789, Pierre Manuel participe aux événements parisiens avec enthousiasme, joue un grand rôle dans les premières émeutes et devient membre de la municipalité provisoire de Paris, « administrateur de la police, du département de la librairie, des spectacles et attributions accessoires ». Il sera guillotiné le 24 brumaire an II, soit la même année que la parution de ces volumes. Le Clère, Bibliographie critique de la police, 691.
à Paris, chez J. B. Garnery, libraire,l 'an second de la Liberté 1791 2 volumes. In-8 20 x 12,5 cm. Reliures de l’époque basane havane, dos à nerfs encadrés de fers dorés, pièces de titre et de tomaison maroquin rouge, 402-330 pp. édition originale.
L'ouvrage, critique de la police de l'ancien régime, donne surtout une relation importante de l'état de la police et de ses activités à l'heure de la Révolution. Bon état d’occasion
A Mons, 1809 2 vol. in-8, 402 pp. (2) ff. et 330 pp., 3 tabl. dépl., demi-basane brune à coins, dos lisse, filets dorés (rel. de l'époque). Dos passé, petit trou de ver au dos et coins.
Nouvelle édition après celle publiée en l'an II sans nom d'auteur.En réalité il s'agit de la remise en vente de l'édition de l'an II. En effet la pagination est identique et le catalogue de Garnery, l'éditeur de la première édition, est présent à la fin du tome second. Les pages de titre ont été renouvelées, le frontispice n'est plus présent et il n'y a plus que 3 tableaux au lieu de 3.Administrateur de la police en 1789, Manuel publie ici un "recueil de tous les potins et des histoires rapportées par Marais et Meusnier" (Le Clère, 691). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Couverture rigide Chez J.-B. Garnery 1790 Paris 19,5x12,5 cm
2 vol., reliure contemporaine pleine toile noire, titre doré au dos - 402 pp.; 330 pp. Bien complet des tableaux dépliants. Papier fragile, mais l'ensemble en très bon état.Gravure en frontispice du tome 1.