A Paris, au Palais, chez Nicolas Le Gras et Guillaume Cavelier, 1708 2 tomes reliés en 1 volume in-12 (17 x 10 cm) de (8)-230 et (12)-300 pages. Reliure plein maroquin à grain long, dos à faux-nerfs richement orné de fleurons à froid et dorés, filets dorés, roulettes dorées, encadrement des plats doré et à froid, fleurons à froid dans les angles, coupes décorées de roulettes et fers dorés, encadrement intérieur des plats de maroquin rehaussé d'une roulette dorée, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées (reliure non signé exécutée vers 1825 - dans le goût de Simier ou Thouvenin). Reliure parfaitement conservée. Infimes marques et traces à la reliure qui reste étincelante. Intérieur frais malgré un papier uniformément légèrement teinté, avec parfois quelques rousseurs. Nouvelle édition. Ouvrage publié pour la première fois en 1690.
Reference : AMO-3291
Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy est née à Barneville-la-Bertran en 1651, et morte à Paris le 14 janvier 1705. Femme « d’esprit » et scandaleuse, elle est l’un des auteurs à l’origine du genre écrit du conte merveilleux auquel, à la différence d’auteurs comme Charles Perrault, qui ont tâché de polir la matière littéraire qu’ils élaboraient, elle a insufflé un esprit subversif en usant d’allégories et de satires. Son travail de création littéraire est souvent rapproché de celui de Jean de La Fontaine pour sa critique masquée de la cour et de la société française du XVIIe siècle. Contemporaine de Madame de La Fayette et de la marquise de Sévigné, liée d’amitié avec Saint-Évremond et avec plusieurs conteuses du siècle comme Henriette-Julie de Murat et Marie-Jeanne L’Héritier, Marie-Catherine d’Aulnoy publie, dès 1690, ses premiers récits : les Mémoires sur la cour d’Espagne, l’Histoire d’Hippolyte, comte de Douglas ou la Relation du voyage d’Espagne(1691), les Mémoires des aventures de la cour de France (1692), les Mémoires secrets de plusieurs grands princes de la cour(1696). Ces productions littéraires estimées sont suivies des contes qui ont assuré sa notoriété. L’Île de la félicité est le premier conte de fées à être publié en France. Ce premier conte de fées littéraire, inséré dans son roman Histoire d’Hypolite, comte de Duglas a lancé la mode des contes de fées. Après le succès des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault en 1697, elle fait paraître les quatre volumes des Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou les Fées à la mode, respectivement parus en 1697 et 1698 et qui lui valent la célébrité, jusqu’à surpasser Perrault selon certains. Comptant parmi les plus authentiques chefs-d’œuvre de la littérature féerique, ses contes alliant romanesque et merveilleux L’Oiseau bleu, La Belle aux cheveux d’or, Gracieuse et Percinet, Le Prince lutin, La Biche au bois, La Chatte blanche, Le Rameau d’or, Finette Cendron, Le Nain jaune, La Grenouille bienfaisante, reflètent l’évolution d’un genre emprunté aux traditions populaires en un genre littéraire destiné au lectorat adulte de la société galante. Construits comme des aventures romanesques, où se découvre aisément l’influence de la pastorale, du théâtre et du roman contemporains, ses contes mêlent allègrement excès de préciosité, qui se manifeste notamment par le gout prononcé, qu’elle partage avec La Fontaine, pour les néologismes, naturel désinvolte, réalisme et cruauté. Son vécu se manifeste également dans son écriture lorsqu’elle se sert de l’allégorie pour dénoncer sans ambages l’épreuve du mariage forcé qu’elle a dû subir.
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