broché - 13.5x21 - 344pp - imprimerie marcel BON Vesoul - 1985
Reference : 19181
Bouquinerie70
M. Jean-Pierre Ison
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1 L.A.S. de 4 pages sous enveloppe jointe affranchie le 4 mars 1849, adressée à M. "Deulin, Etudiant, à Condé sur l'Escaut" : Edmond About s'excuse de ne pas avoir répondu plus tôt "mais heureusement vous êtes en état de me comprendre et de m'excuser quand je vous dirai que je vous aurai répondu depuis longtemps si je n'étais moi-même amoureux, et sérieusement, c'est à dire follement et de manière à ne pouvoir rien faire de sérieux, pas même une lettre à un ami. Il y a peut-être cette différence entre votre infirmité et la mienne que vous êtes probablement heureux, ou que vous pourrez l'être ; tandis que moi sauf le bonheur d'aimer, je n'en attends, je n'en espère et je ne voudrais même pas en désirer d'autre. [... ] Celui qui vous écrit est dans une impasse d'où l'on ne sort que par un mariage ou par une infamie ; or ni l'un ni l'autre ne sont de mon goût. Je désire de tout mon coeur, mon coeur ami, que vous soyez plus heureux que moi" [ About se réjouit de la vie douce de son ami à Condé-sur-l'Escaut : ] "Je vous félicite donc sincèrement de n'être pas venu à Paris, et d'avoir compté vainement sur M. de Falloux. Si je l'avais connu la dernière fois que je vous ai écrit, j'aurai pu vous éclairer sur la nature de sa parole. Il est venu nous voir à l'Ecole et nous a noyés de compliments délayés et très fades : au reste, il nous déteste et ne songe qu'à nous traiter comme l'école d'administration" [ Il l'invite à se préparer lui-même au concours de l'Ecole : ] "Dans le cas où vous ne seriez pas reçu (ce dont les Dieux nous gardent !) vous vous seriez fait connaître de ces messieurs, et ils vous obtiendraient une place de professeur en province ; en attendant, ils l'ont fait pour un de nos camarades qui ne vous valait pas, et qui avait été refusé pour impertinence à l'examen oral" [ Il répond ensuite en 11 points à toutes ces questions sur l'examen ; durée, longueur, compositions en vers, examens oraux, et notamment pour la dissertation philosophique : ] "Lisez le manuel des trois demi-ânes éclectiques Simon, Jacquin et Saisset ; prenez, si vous avez le temps, une teinture de Descartes, de Malebranche et de Leibnitz. Généralement, la composition est mal faite" [Pour la question d'histoire :] " Peu d'élèves savent répondre par des faits ; on dit le plus de généralités qu'on peut. Une date, quelquefois deux, et c'est tout" [Avec la même verve, il continue plus loin : ] "D'auteurs français, je vous conseille de n'en lire aucun, et surtout de vous abstenir du commentaire de Laharpe. A l'examen, on ne vous demande pas de français, mais du latin et du grec. Ne lisez de français que ce qu'il vous faut pour vous former le style [etc... ] "Je crains, mon cher ami, que vous ne vous fassiez beaucoup d'illusions sur l'Ecole. J'ai été comme vous, mais je ne veux pas anticiper sur votre expérience personnelle. Vous ne trouverez pas ici tout ce que vous espérez. Mais du moins vous y trouverez un ami" [... ]
Magnifique lettre destinée au futur journaliste et écrivain Charles Deulin (1827-1877), l'auteur des "Contes d'un buveur de bière". Edmond About (1828-1885) était rentré à l'Ecole Normale Supérieure en 1848, il sera reçu premier à l'agrégation de lettres en 1851. Il fournit ici ses meilleurs conseils à son ami, et propose un témoignage exceptionnel sur le concours de la rue d'Ulm (où l'Ecole Normale Supérieure venait de s'installer en 1847). Superbe autographe (fente et effrangures n'affectant pas le texte sur un bord).
Vannes, J.-M. Galles, 1829. 1829 1 vol in 12° (170 x 105 mm) de : X (faux titre, titre, avertissement) ; 215 pp. (rousseurs, petit manque p. 1). Cartonnage de papier bleu dépoque, dos lisse muet.
Edition originale de cette grammaire du français et du breton due à l'abbé Joachim Guillome (1797-1857), ecclésiastique séculier français. Né à Malguénac dans le Morbihan, Guillome (ou Gwillom) est ordonné prêtre en 1821 et nommé vicaire à Séné, puis à Pluvigner en 1838. Il est ensuite recteur de Kergrist en 1843. Ainsi, locuteur expérimenté du breton et du français, Guillome publie le présent ouvrage quil présente dans lavertissement de la sorte : Quoique ce vocabulaire Français et Breton puisse être également utile à ceux qui sont curieux dapprendre lun ou lautre de ces langues, lintention principale, en le composant, a été de fournir à ceux qui ne savent que le Français le moyen dentendre et de parler le Breton.. Dans un premier temps, lauteur présente un lexique bilingue très complet (animaux, nombres, habits, adjectifs courants etc.), avant doffrir des mises en situation sous forme de dialogues de la vie quotidienne en français et en breton (entre un précepteur et son écolier, entre un jeune homme et une demoiselle, dans une auberge etc.). Il sagit ici du breton vannetais, lune des variétés du breton parlée principalement dans la partie bretonnante du Morbihan. La pratique traditionnelle du breton est majoritairement concentrée dans l'ouest de la péninsule de Bretagne, au-delà d'une ligne allant de Plouha au nord jusqu'au pays de Muzillac au sud. Historiquement, le breton (langue celtique) a pour voisin breton également mais bien distinct le Gallo (langue romane). Ce dernier est traditionnellement parlé en Ille-et-Vilaine, dans la Loire-Atlantique et dans l'est du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Exemplaire bien conservé de cet ouvrage dun intérêt certain pour lhistoire du breton.
3 LAS datée de 1877 et 1888, 2 au format in-4, une page et demie chacune, anciennement montées sur onglet, la dernière de 1888 de 2 pp. et demie : 2 lettres autographes signées d'Alfred Pottier de Courcy. 1 LAS datée de Paris, le 31 octobre 1887 sur papier à en-tête de la Compagnie d'Assurances Générales Maritimes : [ Il remercie son correspondant pour ses informations et continue : ] "Sur les informations du Commissaire du Port de mer de Dax, je lui envoie aujourd'hui un secours de f. 200 pour la protégée de Monseigneur. Voici que je recours encore à votre obligeance, cette fois pour un sujet bien futile. J'ai un vieil original de frère qui se livre dans sa province à des travaux de bénédictin et s'attache en ce moment à l'historique généalogique de la famille ou des familles de Loménie, et de quelques autres [ ... ] Il m'en demande aujourd'hui qui ne peuvent se trouver qu'aux Archives de la Marine si les registres de St Dominique y sont conservés comme ceux de l'Ile de France [ ... ] Il publie à la librairie Firmin-Didot un ouvrage effrayant, une édition continuée de l'Histoire des grands officiers de la Couronne du Père Anselme, et ces recherches sont destinées à combler des lacunes. Chacun prend son plaisir où il le trouve. Je ne connais guère de labeurs plus rebutants que des travaux généalogiques, mais mon cher frère ne s'intéressera pas davantage à mes gros volumes de Droit Maritime et se garde bien de les lire [ ... ] ; 1 LAS datée du 12 décembre 1887 sur papier à en-tête de la Société de Secours aux familles des marins Français Naufragés : "Mon cher Monsieur, depuis qu'on a donné un peu de publicité à ma société, cela m'amène quelques concours sans doute, mais m'amène aussi une recrudescence [ il évoque une postulante veuve en premières noces du lieutenant de vaisseau Mage, qui a péri avec la Gorgone en 1869 ] "J'aurai tous les droits du monde de dire néant à la requête, l'événement étant antérieur de dix ans à la naissance de ma société. On me représente cette femme comme dans la plus profonde détresse, nourrie par une domestique dévouée qui l'entretiendrait au lieu d'être payée, et qui si l'histoire est vraie mériterait un prix Montyon [ ... ] "J'aurai cru que la veuve d'un lieutenant de vaisseau qui a péri à la mer aurait eu une pension, un bureau de tabac, des secours annuels et on prétend que c'est parce qu'elle s'était remariée qu'elle n'obtiendrait rien, le second mari qu'elle a eu la faiblesse d'épouser aurait été un détestable qui ne lui aurait laissé que des dettes [ ... ]
Assureur maritime, Alfred de Courcy (1816-1888) arma notamment un navire hôpital et fonda une caisse pour les familles de marins. Il évoque ici son frère Pol Potier, baron de Courcy, auteur du "Nobiliaire et Armorial de Bretagne". Il évoque également la veuve d'un naufragé de la Gorgone ; corvette à roues, la Gorgone sombra en 1869 sur le phare des Pierres Noires au large de la pointe Saint-Mathieu, noyant les 93 membres de l'équipage. La dernière lettre est très remarquable pour l'histoire des assurances maritimes.
Ensemble de 5 pièces autographes signées, à savoir : 1 L.A.S. du 16 juillet 1900, 9 rue Richepanse : [il répond à propos de M. Speck : ] "Je l'ai vu plusieurs fois ces dernières semaines & j'aurai sans doute eu recours à ses bons offices, ayant apprécié comme il convient sa mise en scène du Théâtre Lyrique. Mais je viens de m'engager avec l'orchestre & les choeurs du Casino d'Aix-les-Bains, où va être incessamment représentée Iphigénie. Vous savez que le chef d'orchestre en est M. Johin, de Monte-Carlo. Je ne puis donc songer à d'autre régisseur qu'à celui d'Aix, sous la direction, bien entendu, de M. Baduel, metteur en scène du théâtre d'Orange" ; [ On joint : ] 1 CDV avec texte autographe signé [adressée à Mounet-Sully selon une mention ms. au crayon ] : "Cher Ami Je suis rentré de chez mes parents. On vous a espéré aux 2 répétitions des Burgraves (Trocadero) hier & aujourd'hui. Elles ont lieu à 4 h1/2 à la suite du Roi Midas. Je sais que vous avez à répéter Hernani au Théâtre Français, de 2 h à 4 chaque jour. Voulez-vous venir ensuite au Trocadéro [... ] ; [ On joint : ] 1 CDV avec texte autographe signé [ Paul Mariéton évoque un courrier à envoyer à Valère Bernard et des détails sur les "scission" ] ; [ On joint : ] 1 L.A.S. [Paul Mariéton demande de publier une notule pour signaler un jeune artiste de vrai talent ] ; [ On joint : ] 1 CDV avec texte autographe signé ; [ On joint : ] Recueil de coupures de presse relatives à Paul Mariéton
Intéressant lot de documents autographes et de coupures de presses témoignant du travailleur inlassable qu'était Paul Mariéton (1862-1911). Félibre et confident de Frédéric Mistral, Paul Mariéton fut aussi responsable des "Chorégies d'Orange" dont il évoque le metteur en scène dans sa première lettre.
1846 Paris, Imprimerie Royale, Louis Hachette et Cie, 1846-1847, 2 ouvrages en 1 vol. in 12 de 106 pp, 92 pp., rel. d'ép. demi-veau bleu nuit, dos à nerfs orné de pointillés dorés, soulignés de filets à froid et double-filets dorés, la coiffe sup. manque, sinon bon ex. sans rousseurs.
Éd. orig. pour les deux ouvrages. Auguste Cherbonneau (1813-1882) fut un orientaliste de renom, fondateur puis secrétaire de la Société archéologique du département de Constantine en Algérie. Il fut également Directeur du Collège arabe français d'Alger, puis inspecteur des écoles musulmanes d'enseignement supérieur, et correspondant de l'Institut ainsi que professeur d'arabe vulgaire à l'École des langues orientales vivantes.