1928 P., L'Artisan du Livre, Cahiers de la Quinzaine (Treizième Cahier de la Dix-huitième Série), 1928, in 12 broché, 137 pages.
Reference : 9437
EDITION ORIGINALE ; tirage limité et numéroté, un des exemplaires sur alfa Navarre (n°1624). ...................... Photos sur demande ..........................
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Sept textes sont réunis sous ce titre, acerbe et ironique à l'égard du modernisme. Aussi, Kundera s'y décrit-il en écrivain "postmoderne, sorte de moderniste antimoderne", dont la définition plut sûrement à Maurice Nadeau. Bandeau éditeur conservé. Paris, Gallimard, (5 novembre) 1986. 1 vol. (140 x 205 mm) de 199 p. et [2] f. Broché. Édition originale. Envoi signé : « Paris 86, À mon très cher Maurice [Nadeau] avec l'amitié fidèle de Milan ».
Sept textes sont réunis sous ce titre, acerbe et ironique à l'égard du modernisme. Aussi, Kundera s'y décrit-il en écrivain "postmoderne, sorte de moderniste antimoderne". Evoquant l'histoire du roman au travers de quelques unes de ce figures de proue - de Rabelais à Musil, de Cervantès à Flaubert - il y affirme son opposition au Nouveau Roman, par trop soucieux de la forme selon lui. Se défendant de vouloir apparaître en théoricien, et n'ayant nulle autre intention que de livrer "la confession d'un praticien", il considère que le Roman se doit d'être garant de cette capacité qu'il offre, que de découvrir les aspects inconnus de la nature humaine tout autant que les pouvoirs démesurés de son exploration. Roman que Sarraute juge archaïque, bientôt mort. Ce à quoi Kundera objecte affirmant - et démontrant au travers de ce roman - que le "courant de pensée moderne sera celui qui fera redécouvir l'individu, proposant une interrogation esthétiquement valable sur l'existence humaine". Bande à parution conservée.
s.d. Un manuscrit. 25 x 38 cm. 116 p. numérotées 1 à 110 (+ une p. dex-dono, une de titre n. ch., ainsi que quatre pp. dactylographiées additionnelles numérotées 14, 33, 34 et 35bis). Le manuscrit, entièrement écrit à la plume par Edmond Jaloux, est raturé et porte de nombreuses corrections dauteur. Il sagit vraisemblablement ici de la copie remise à limprimeur, comme le montrent les multiples indications typographiques (tailles des caractères, sauts de paragraphes, etc.), ainsi que la mention suivante, écrite sur la page de titre: «A composer, 22/6/33». Lensemble porte de fréquentes salissures dues à une manipulation intense, mais est bien complet de tous ses feuillets, fort lisible et en très bon état.
Écrivain, critique littéraire et historien de la littérature, Edmond Jaloux (1878-1949) a collaboré à plusieurs revues et publié de nombreux ouvrages, avant dêtre élu à lAcadémie française en 1936. Chargé de mission culturelle en Suisse, il termine sa vie sur les bords du lac Léman. Son oeuvre, très prolifique, se partage entre des essais sur la littérature, avec une prédilection pour la littérature étrangère, et des romans. Parmi eux, Les routes du bel univers, dont le manuscrit est présenté ici, est publié à Paris en 1933 dans la revue littéraire Les oeuvres libres, vol. 147, avant dêtre réédité chez Plon en 1936. Le texte est précédé dun ex-dono dEdmond Jaloux libellé en ces termes: «Ce manuscrit est offert à Paul Bonard et aussi à Jean-François, en gage de ma sincère affection, Lutry: 7 octobre 1940». Paul Bonard (1900-1982), était professeur du secondaire suisse, historien et homme de grande culture. Passionné d'histoire régionale, il avait publié un ouvrage intitulé Fontaines des campagnes vaudoises (1977). Le don de ce manuscrit à une personnalité du canton de Vaud souligne le profond enracinement de Jaloux en Suisse et sa proximité avec le milieu intellectuel et artistique local. On se souvient par exemple que Jaloux a régulièrement écrit pour le Bulletin de la Guilde du livre et le Journal de Genève. Les routes du bel univers est dédié à Monique Saint-Hélier (1895-1955), pour qui Jaloux a toujours montré un intérêt particulier: il a notamment pris soin dintroduire cette dernière dès 1932 dans le milieu des lettres parisiennes en préfaçant son roman La Cage des rêves. En plus de Saint-Hélier, le manuscrit révèle quEdmond Jaloux avait prévu de dédier son texte à quelqu'un d'autre encore, mais le nom, illisible, a été raturé avant limpression. Très beau manuscrit original d'un roman écrit par un critique littéraire majeur du XXe siècle. [Ref. RHV, 91(1983), pp. 7-8. Bulletin de la Guilde du livre, 9/1943, p. 148. Anne-Lise Delacrétaz, Daniel Maggetti, Histoire de la littérature en Suisse romande, t. 3, p. 57-60.]
Édition originale du chef-d'oeuvre de l'auteur ; une épopée délirante et loufoque qui narre la fin d'un monde et la possible naissance d'un autre.Rare exemplaire en reliure d'époque. [Петроград] : тип. М.М. Стасюлевича [Petrograd, M. Stasulevich], 23 février 1916. 3 tomes en 1 vol. (150 x 220 mm) detitre, [1] et 148 ; [1] 5-209 ; et 3-276 p. Demi-basane marron, dos à nerfs (reliure de l'époque). Édition originale.
Rédigé entre 1910 et 1913, et publié en 1916, Petersbourg est un livre inclassable. Tout juste peut-on dire qu'il s'agit d'une épopée délirante, loufoque, parfois à la limite du carnavalesque et surtout très imagée. Petersbourg est ici la fin d'un monde, la possible naissance d'un autre, dessiné dans le brouillard de la ville la plus fantastique et la plus terroriste du monde d'alors où se prépare la révolution d'Octobre. L'on y suit les vingt-quatre heures d'attente avant un acte terroriste confié par le Parti à Nikolaï, le fils même de la future victime, le Sénateur Apollon Apollonovitch Ableoukov, à l'aide d'une bombe dissimulée dans un baluchon. Pour son traducteur, Georges Nivat (en 1967), c'est la folie qui unit le roman : « Ce livre a une singulière unité : c'est l'unité compacte des cauchemars, la logique inattaquable des délires. À la source de ces délires, catalysant tous les fantasmes morbides d'une âme, nous trouvons une ville, ou plutôt un mirage de ville : Petersbourg. » L'ouvrage sera salué par Mandelstam et Nabokov qui, dans son panthéon personnel, le place immédiatement après Joyce et Kafka, comme « one of the four most important works of twentieth century literature ». Bel exemplaire en reliure d'époque.
Belle provenance sur l'adaptation du roman de Dostoïevski : Bataille fut l'un des rares à défendre Camus lors de la publication de l'Homme révolté, en 1952. Les échanges entre les deux hommes furent espacés, mais constants, et ils s'envoyèrent plusieurs de leurs ouvrages : L'Abbé C., Le Bleu du ciel, Le coupable, La part maudite et Sur Nietzsche seront envoyés dédicacés à Camus, tandis que Camus lui offrira - au moins - son étude sur Chamfort, Les Esprits, La Dévotion de la croix, Actuelles II et ces Possédés. Paris, Gallimard, coll. « le Manteau et l'Arlequin », (27 mars) 1959. 1 vol. (120 x 190 mm) de 297 p. et [3] f. Broché, chemise et étui. Édition originale. Envoi signé : « à Georges Bataille, son vieil ami, Albert Camus ».
« En 1951-1952, au moment où a lieu la polémique sur Lautréamont et où paraît L'Homme révolté (...) une autre voix se fait entendre : celle de l'auteur de Madame Edwarda, de L'Expérience intérieure et de La Part maudite : la voix de Georges Bataille. Dans les numéros 55 (décembre 1951) et 56 (janvier 1952) de la revue qu'il dirige - Critique -, Bataille défend en effet Camus et L'Homme révolté (dans lequel il voit un livre capital), contre Breton, mais entend aussi « montrer non seulement l'accord essentiel de Breton et de Camus, mais une coïncidence de la position qui leur est commune avec celle [qu'il a] prise de [son] côté (...) Un an plus tard, en décembre 1952, suite au numéro de mai des Temps Modernes consacré à Camus, Bataille prendra à nouveau la défense de Camus dans le n° 67 de Critique : c'est L'affaire de « L'Homme révolté ». (Albert Gauvin, « Bataille à propos de Camus : Le temps de la révolte », Rédact, en ligne, décembre 2012) Les échanges entre les deux hommes furent espacés, mais constants, et ils s'envoyèrent plusieurs de leurs ouvrages : L'Abbé C., Le Bleu du ciel, Le Coupable, La Part maudite et Sur Nietzsche lui seront dédicacés, tandis que Camus lui offrira, d'après la bibliothèque cataloguée par Vignes, son étude sur Chamfort, Les Esprits, La Dévotion de la croix, Actuelles II et ces Possédés.
Paris, Stock, 1923. 2 vol. (120 x 190 mm) de 203 p., [2] et 1 f. ; 48 p. et 1 f. Brochés, sous chemise et étui papier. Édition originale. Exemplaire imprimé du service de presse pour le second volume. Envois signés aux deux volumes : « bonjour Kiki [Moïse Kisling], je t'embrasse, Jean, mai 1923 » et « à mon cher Kiki, Jean, juin 1923 ».
Jean Cocteau annonça à sa mère les contours du personnage qu'il méditait pour La Moitié d'ombre, premier titre du Grand écart. «Ce sera un coeur riche et pur mêlé aux bassesses d'une ville, et qui marche au bord, comme les somnambules au bord d'un toit. Une sensibilité qui désire dans le vague, et trouve une réponse courte et se dépense comme s'il s'agissait d'un amour maternel». Quinze ans après son aventure avec la comédienne Madeleine Carlier, l'auteur tissait sur la trame de cet amour malheureux un roman bref, comme une esquisse de Thomas l'imposteur publié une semaine après Le Grand écart. Mais tous deux ne connurent pas le même succès. L'on raconta volontiers que le cabaretier Louis Moyses - patron du Gaya et prince du Boeuf sur le toit - baptisa son nouveau cabaret montmartrois Le Grand écart, lequel reçut en un mois davantage de visiteurs que le livre n'eut jamais de lecteurs... C'est en se frayant un chemin dans l'antre des Editons de La Sirène dirigées par Blaise Cendrars que Jean Cocteau investira après la première guerre mondiale l'univers des peintres de Montparnasse. Moïse Kisling fera son portrait, en noeud papillon et en guêtres, dans une pose sage avec à ses pieds le chien Kouski. Bel ensemble de belle provenance.