‎Adam Paul .‎
‎Dieu‎

‎. "Albert Messein, Editeur ""Paris, 1924, in-12 carré br., couv. Illustrée d'une vignette en noir intitulée """"La Montée"""". Coll. La phallange dirigée par Jean Royère. 122pp. Préface de Jean Royère. Portrait caricatural de l'auteur en frontispice. Tirage à 1535 ex., celui-ci un des 1500 ex. sur Vélin bouffant. Dos et couverture marginalement passés. Manque coin inférieur du premier plat. Intérieur propre."""‎

Reference : 7543


‎‎

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‎JUCHEREAU DE LA FERTE, dite de Saint-Ignace, Jeanne-Françoise.‎

Reference : LCS-18112

‎Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec. Edition originale de ces annales retraçant le récit de la création à Québec du premier hôpital par les Hospitalières de Dieppe sous les auspices de la duchesse d’Aiguillon, nièce du cardinal de Richelieu.‎

‎« Ces annales sont un des documents historiques les plus précieux que l’on possède. » Montauban, chez Jerosme Legier, et se vend à Paris, chez Claide-Jean-Baptiste Herissant, s.d. [1752]. In-12 de (8) ff., 556 pp., (1) f. Veau brun, filet à froid autour des plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, coupes décorées, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 162 x 91 mm.‎


‎Édition originale de ces annales retraçant le récit de la création à Québec du premier hôpital par les Hospitalières de Dieppe sous les auspices de la duchesse d’Aiguillon, nièce du cardinal de Richelieu. Barbier, II, 686. Chassés de la Nouvelle-France après la chute de Québec aux mains des frères Kirke en 1629, les Jésuites y retournent trois ans plus tard après que le Traité de Saint-Germain-en-Laye (1632) ait rendu à la France sa colonie et, pour un temps, « l’Église canadienne sera missionnaire », avec à sa tête le père Paul Le Jeune. C’est lui qui, en 1634, exprime le besoin d’un hôpital pour soigner les autochtones et les quelques colons qui s’y trouvent. C’est en pensant surtout aux autochtones que le père Le Jeune demandait la venue à Québec de religieuses hospitalières. « S’il y avait ici un Hopital il y aurait tous les malades du pays, & tous les vieillards, pour les hommes nous les secourerons, selon nos forces, mais pour les femmes il ne nous est pas bien seant de les recevoir en nos maisons», écrit-il. L’institution souhaitée était en effet moins destinée aux Français qu’aux autochtones, « sujets à de grandes maladies, et qui n’avaient aucun moyen d’adoucir la misère dont ils étaient accablez surtout dans leur extreme vieillesse». « L’élan mystique qui traverse la France dans les premières décennies du XVIIe siècle coïncide avec le mouvement colonisateur » et il n’est pas étonnant que plusieurs religieuses d’ordres et monastères manifestent un vif intérêt pour le projet du jésuite. Toutefois, les conditions matérielles pour l’établissement de religieuses et l’aménagement d’un monastère-hôpital à Québec sont à toutes fins utiles inexistantes. Le père Le Jeune lance alors nouvel appel mais cette fois il s’adresse aux personnes « capables de supporter financièrement l’entreprise ». La réponse est venue de la cour de France. La duchesse d'Aiguillon, mariée à 16 ans au marquis de Combalet, selon la volonté de son oncle, le cardinal de Richelieu, devient veuve à 18 ans ; elle ne se remarie pas et emploie presque toute sa fortune à soulager les pauvres et à fonder des établissements de charité. À 31 ans seulement, elle est déjà très engagée à ces fins. Elle est notamment la principale fondatrice du grand hôpital de Paris, rappelle l’historien Henri-Raymond Casgrain. Sous la conduite spirituelle de saint Vincent de Paul, promoteur et initiateur de nombreuses œuvres de charité et marquée par sa lecture des Relations des Jésuites, notamment celle de 1635 du Père Le Jeune, la duchesse prend conscience de l’importance des missions canadiennes dans l’histoire de l’Église. En 1636 en effet, la duchesse d’Aiguillon « se résolut de fonder à ses dépens un Hôtel-Dieu ». Et, pour réaliser cet ambitieux projet, elle choisit de faire appel aux Religieuses Hospitalières de l’Ordre de Saint-Augustin, dites alors Filles de la Miséricorde, installées au monastère de Dieppe. « Le Cardinal de Richelieu, son oncle, voulut entrer dans la bonne œuvre, & jusqu’à leur mort ils eurent l’un et l’autre une affection singulière pour cette maison, ils donnerent quinze cent livres de revenu au capital de 20000 liv. à prendre sur les coches et carosses de Soissons qui leur appartenoient, le contrat fut passé le 16 août 1637. ». Le Dr Yves Morin décrit la « jonction des quatre facteurs » qui ont amené la duchesse à exécuter son œuvre : « (…) l’esprit de charité de la duchesse, son influence à la cour par le biais de son oncle, le cardinal Richelieu, sa connaissance de la Nouvelle France grâce aux Jésuites et le rôle essentiel de l'Hôtel-Dieu de Dieppe, un des établissements prééminents en France ». En avril 1639, le roi Louis XIII accorde des lettres patentes pour l’établissement de l’hôpital et mentionne explicitement les motifs religieux de la duchesse. Il y aura aussi un second contrat en 1640 où ces mêmes motifs seront énoncés. Dans sa lettre à Marie Guenet de Saint-Ignace, première supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, la veille du départ pour Québec des trois Augustines, la duchesse d’Aiguillon écrit clairement que l’Hôtel-Dieu devra être « dédié à la mort et au précieux Sang du fils de dieu répandu pour faire miséricorde à tous les hommes et pour lui demander qu'il l’applique sur l’âme de Monseigneur le Cardinal Duc de richelieu, et celle de Madame la Duchesse Daiguillon et pour tout ce pauvre peuple…». La duchesse obtient de la Compagnie des Cent-Associés une concession de sept arpents dans l’enclos où on avait commencé à bâtir Québec et un fief de soixante arpents dans la banlieue, entre Cap-Rouge et le coteau Sainte-Geneviève, ce terrain qu’on avait désigné sous le nom de Sainte-Marie. Les mères Anne Le Cointre de Saint-Bernard (28 ans), Marie Forestier de Saint-Bonaventure-de-Jésus (22 ans) et Marie Guenet de Saint-Ignace (29 ans), qui deviendra la première supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, quittent familles et amis, et leur monastère de Dieppe, établi depuis 1285, le 4 mai 1639, à destination de Québec. « De 1739 à 1779, Latour publia une imposante somme de sermons, panégyriques, discours dogmatiques, mémoires liturgiques, canoniques et autres. En quittant le Canada, il avait emporté une copie manuscrite des ‘Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec’ rédigées par Jeanne-Françoise Juchereau de La Ferté, dite de Saint-Ignace. Il fit paraître ce texte en 1752 à Montauban, sous le titre d’’Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec’ ». « Dans ses notes bibliographiques touchant les sources de sa propre « Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec », Montréal, éd. C. O. Beauchemin & Fils, tome 4, p. 11, l’historien Henri-Raymond Casgrain écrit à propos de l’« Histoire de l'Hotel-Dieu de Québec », par la mère Juchereau de Saint-Ignace : « Cette Histoire a été écrite d'après les renseignements de la mère (Marie Guenet) de Saint-Ignace et rédigée par la mère de Sainte-Hélène. Une copie de ces annales ayant été fournie à M. de La Tour, doyen du chapitre de Québec, qui retourna en France en 1731, il prit sur lui de les faire imprimer à l'insu de la communauté de Québec. Cette impression se fit sans beaucoup de soin, et il s'est glissé dans l’ouvrage un grand nombre de fautes typographiques. Heureusement qu'on possède encore à l'Hôtel-Dieu la copie originale de la main même de la mère (Marie-André Duplessis) de Sainte-Hélène, et signée par la mère (Marie-André Duplessis) de Sainte-Hélène, et signée par la mère Jeanne-Françoise Juchereau de Saint-Ignace. CES ANNALES SONT UN DES DOCUMENTS HISTORIQUES LES PLUS PRECIEUX QUE L’ON POSSEDE. » Le texte de Jeanne-Françoise Jucheron a été réédité à Québec par Dom Albert Jamet en 1939 sous le titre de « Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec, 1636-1716 » ». Précieux exemplaire de ce rare canadiana conservé dans sa reliure de l’époque.‎

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‎SAINT-AUGUSTIN‎

Reference : LCS-18473

‎De Civitate Dei. [En italien.] Edition princeps rarissime de « La Cité de Dieu » de Saint Augustin en langue italienne imprimée à Venise entre 1476 et 1478.‎

‎«On n’en connait pas d’exemplaires» (Brunet, I, 560-561). 2a. Tauola et capittoli del primo libro || sācto Augnstino de la cita dio. 13a. Queste illibro di sancto Augustino de || lacita didio ilquale ediuiso ī. xxii libri || Iquali sono īcōfusiōe delrito dilliddii de || pagani... comīcia ilprologo tracto || del secundo libro delere-tractaciōe de Au||gustino:... 333b. COLOPHON : DEO GRATIAS. [P]Armi con laiutorio didio ha||uere renduto il debito di que||sta grande opera. Adcui pare troppo : o || adcui pare poco miperdonino. Ma ad || cui basta non adme: ma adio congratu||landosi meco ne rendano gratie. Glo||ria et honore alpadre et al figliuolo et || allo spirito sancto omnipotente idio in || secula seculorum. Amen. Chancery folio, 322 leaves (of 324, without first and last blank leaves), a12 a-k L m-z10 A-G10 H12, double column, 47 lines, roman type, initial spaces (the first supplied in red, a few others supplied later in brown ink), book number supplied in manuscript at head of each recto (faded), eighteenth-century cat's-paw calf, spine gilt in compartments with red morocco lettering-pieces, red edges. Reliure du XVIIIe siècle. 286 x 198 mm.‎


‎Edition originale en italien de «La Cité de Dieu» de Saint-Augustin, rarissime. «On n’en connait pas d’exemplaires» (Brunet, I, 560-561). HC *2071; GW 2892; BMC VII, 1136; BSB-Ink A-865; CIBN A-691; Bod-inc A-534; Goff A-1248. First edition of the only medieval translation into Italian of Augustine's City of God, traditionally ascribed to the fourteenth-century Florentine Dominican Jacopo Passavanti, and which appeared shortly after the editio princeps of the Latin printed by Sweynheym and Pannartz. Cité De Dieu est l'apologie du christianisme, écrite par Saint Augustin (354-430) vers la fin de sa vie. C'est à la fois une philosophie de la société humaine dans son devenir historique, une métaphysique de la société et une interprétation de la vie individuelle et sociale, à la lumière des principes fondamentaux du christianisme. Le livre est écrit en réponse à l'accusation formulée en 410 par les païens, qui prétendent que le sac de Rome, infligé par les Goths d'Alaric, a pour cause l'abandon du culte des dieux traditionnels, abandon imposé par le christianisme. Augustin répond en rejetant l'accusation ; mais d'abord, pour avertir et rassurer les chrétiens eux -mêmes, qui n'avaient pas été sans s'émouvoir et sans souffrir de ce carnage, il explique quelle est la véritable nature du bien et du mal, et démontre comment ce dernier ne peut nous venir d'une violence extérieure, puisqu'il tire son origine de la volonté qui se soumet aux biens temporels. Les dévastations et les massacres perpétrés par les Goths n’ont pas porté atteinte à ce qui a une vraie valeur; ils ont été, tout au plus, une épreuve salutaire et un avertissement éloquent pour les chrétiens trop attachés aux biens terrestres (livre I). Dans son développement, Augustin a mis en valeur la tradition apologétique de Tertullien à Origène, en la revivant avec sa vaste expérience de penseur et d'évêque, en en élargissant les perspectives, en en faisant une interprétation de l'histoire de l'humanité. C'est pourquoi cette histoire a exercé une influence profonde sur toutes les époques et sur tous les individus curieux et inquiets de leur propre destin. C'est pourquoi, aussi, dans les polémiques du Moyen Âge entre la papauté et l'empire, on a voulu puiser dans cette œuvre (identifiant faussement la cité de Dieu avec l’Église empirique et la cité du monde avec l'État concret) ; c'est pourquoi, de Bossuet à Balbo, tous ceux qui se sont à nouveau penchés sur le problème de l'histoire se sont tournés vers saint Augustin ; c'est pourquoi, malgré le développement des sciences théoriques, La Cité de Dieu reste encore un livre vivant, qui ne cesse de trouver des lecteurs. Ce fut le premier livre imprimé en Italie (1467, à Subiaco) et nous savons combien ensuite l'humanisme en sentit le charme profond, comme le sentirent aussi les Réformateurs, Pascal, Kierkegaard. Many incunable catalogues continue to express uncertainty about whether this edition was printed in Venice or in Florence, and about its date. But the research by Tommaso Accurti and Roberto Ridolfi has established clearly that this edition was printed by Antonio Miscomini in Venice, during the years of his activity there, 1476-78. By 1480, Miscomini had moved to Nonantola, from where he migrated to Florence. During the years of his first shop in Venice he did not use his surname in his colophons, referring to himself as Antonius Bartholomaei, and Antonio da Bologna. «In quire q the text is almost free from contractions and the pages of the inner opening are short, with a blank space of nearly a column between two chapters. This book was assigned to Miscomini's Florentine press by Procter (n° 6145) but is here taken to have been printed by him at Venice because (I) of the numerous watermarks several (scales in circle, large oxhead with shaft ending in cross and rosette, etc.) are characteristically Venetian but none characteristically Florentine ; (2) the heavy a with head curled to left which is occasion-ally found occurs elsewhere only in the Venetian Virgil of ‘1486’, IB. 20447, vol. v, p. 240. The considerations that one of the Bodleian copies belonged to the Jesuates of Venice and that, according to R. Lier & Co.'s Catalogue IX (1926), no. 8, at least two copies in original Venetian bindings are known point in the same direction. On the other hand, the frequent combination of the article with its substantive in one word is rather a Florentine characteristic. Wherever it was printed, the book cannot be later than 1483, as is shown by the inscription in the Bodleian copy : Questo libro e dipoueri Iesuati da uenegia. 1483. The only well authenticated early edition.» (BMC, VII, 1136). Très bel exemplaire. Hauteur 286 mm contre 241 pour l’exemplaire Théordore Low Devinne.‎

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EUR38,000.00 (€38,000.00 )

‎CHARTIER, Alain (Gilles Le Bouvier).‎

Reference : LCS-18588

‎Les Croniques du feu roy Charles septiesme de ce nom que Dieu absoulle contenans les faits et gestes dudit seigneur lequel trouva le royaulme en grant desolation et neantmoins le laissa paisible. Ladvenement de la pucelle faits et gestes dicelle et autres choses singulieres advenues de son temps. Rédigées par escript par feu maistre Alain Chartier homme bien estime en son temps secretaire dudcit feu roy Charles VIIe. Avec privilège. Édition originale littéraire et historique rare et appréciée de l’épopée de Jeanne d’Arc et du règne du roi Charles VII. ‎

‎Superbe exemplaire à marges immenses. Paris, François Regnault, 1528. Petit in-folio gothique de LXXX feuillets à longues lignes, titre compris en rouge et noir. Plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée de Trautz-Bauzonnet. 256 x 188 mm.‎


‎Édition originale littéraire et historique fort rare relatant avec brio l’épopée de Jeanne d’Arc, le règne du roi Charles VII (1403-1461), les troubles occasionnés par la guerre de cent ans et la victoire finale. «Le volume que nous venons de décrire est l’édition originale de la Chronique de Charles VII. Cet ouvrage qui, dans la plupart des manuscrits, ne porte aucun nom d’auteur, était alors, on ne sait trop pourquoi, attribué à Alain Chartier. Le nom du poète figure de nouveau sur la réimpression de Nevers, Pierre Roussin, 1594, in-4; enfin André Du Chesne ne manqua pas d’insérer la chronique dans son édition des Œuvres de maistre Alain Chartier, 1617. Plus tard, le manuscrit de Bigot, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale (fr. 2860), permit à Du Chesne de corriger son erreur et lui révéla le nom de l’auteur, Gilles Le Bouvier, dit Berry, roi d’armes de France. Voy. l’excellent article publié par M. Vallet de Viriville dans la Nouvelle Biographie générale, XXX, 113-118» (Catalogue James de Rotschild, II, 2099). L’auteur commence sa chronique en l’an 1402, année où naquit Charles VII. Ce prince devient à partir de 1417 le point central du récit. Le chroniqueur nous brosse un tableau minutieux et vivant du règne et termine son récit à la mort du Roi le 22 juillet 1461. «Lors de la tragédie du pont de Montereau (1419), Charles VII publia des manifestes pour se disculper du meurtre de Jean sans Peur, accompli en sa présence; mais il n’en demeura pas moins chargé de la solidarité de cette sanglante représaille. Sa mère, l’indigne Isabeau de Bavière, le poursuivit de sa haine et contribua à la conclusion du traité de Troyes, par lequel il était exclu du trône au profit du roi d’Angleterre. A la mort de son père, il se fit couronner à Poitiers, pendant que le duc de Bedford, maître de Paris et d’une partie du royaume, prenait les rênes du gouvernement au nom de son neveu Henri IV, encore en bas âge. Les Anglais poursuivirent le cours de leurs succès, et les troupes de Charles VII perdirent successivement les batailles de Crevant (1423) et de Verneuil (1424). Déjà maîtres des trois quarts du royaume, les Anglais vinrent mettre le siège devant Orléans, et bientôt la funeste journée des Harengs (1429) vint porter le découragement parmi les derniers champions de l’indépendance nationale. C’est à ce moment qu’une jeune paysanne, exaltée par les misères et les douleurs de la patrie se présenta au roi en affirmant qu’elle avait reçu du ciel la mission de sauver la France, enflamma la nation et l’armée de l’enthousiasme patriotique et religieux dont elle était dévorée, et après une suite de succès extraordinaires, fit lever le siège d’Orléans et conduisit le roi à Reims, où l’onction sacrée lui donna aux yeux des peuples le prestige de la légitimité (1430). Quelques seigneurs puissants se rallièrent à Charles, et le duc de Bourgogne lui-même, brouillé avec les Anglais, se réconcilia solennellement avec lui par le traité d’Arras (1435). L’année suivante, Paris affranchi rouvrait ses portes au roi de France. Ce prince indolent et efféminé saisit d’une main ferme les rênes du gouvernement, s’occupa avec activité et persévérance à réparer les maux du pays, réforma son armée, dont les brigandages désolaient ses provinces, réorganisa les finances délabrées, montra le plus grand courage aux sièges de Montereau (1437) et de Pontoise (1442), et obtint enfin une trêve honorable (1444), qu’il sut employer à relever la France épuisée. Pendant cette période réparatrice, les cités sortirent de leurs décombres, les campagnes furent rendues à l’agriculture, les villes au commerce et à l’industrie, l’armée devint permanente et fut l’égide du pays au lieu d’être l’effroi des populations, les finances prospérèrent, et, sous l’influence de Jacques Cœur, le Colbert du XVe siècle, le commerce maritime fut créé et la prospérité publique se développa avec cette énergie créatrice qui suit les grandes calamités. Lorsque les Anglais, par une inspiration malheureuse, rompirent la trêve en 1448, ils trouvèrent une nation forte, unie et compacte, et n’essuyèrent plus que des revers. En moins d’un an, la Normandie était entièrement reconquise: en 1453, la Guyenne redevint définitivement française.» L’édition comporte un titre en rouge et noir avec belle initiale historiée sous laquelle figure la marque «à l’éléphant» de François Regnault. Sur le second feuillet un bois, représentant un docteur enseignant à ses disciples, précède le prologue. Le verso de ce même feuillet contient le portrait gravé sur bois du roi, surmonté de la devise «Espoir en dieu», et le commencement de la chronique. Le texte orné de nombreuses initiales décorées est accompagné de sommaires imprimés en manchettes. Né à Bourges en 1386, l’auteur, Gilles le Bouvier fut introduit à la cour à l’âge de 16 ans sous le patronage de Jean, duc de Berry; il obtint de Charles vii, alors régent, l’office de héraut d’armes en 1420; il fut créé roi d’armes du pays et Marche de Berry le 25 décembre 1420. A plusieurs reprises dans l’histoire du règne de Charles vii, G. le Bouvier prend part aux opérations importantes, tant sur le plan diplomatique que militaire. C’est ainsi qu’il pénètre à la tête de la Maison du Roi lors de l’entrée solennelle de Charlesvii à Paris le 8 novembre 1437. Les beaux exemplaires de cette édition originale littéraire et historique ont de tout temps suscite de fortes enchères. Le supplément de Brunet cite ainsi, dans les années 1870, les 920 F or atteints par l’exemplaire Potier (apparemment le présent exemplaire) relié en maroquin de Trautz; à titre comparatif aux mêmes ventes Potier et Benzon, l’édition originale des Essais de Montaigne imprimée à «Bourdeaux en 1580» atteignait 1420 F or en veau ancien. Superbe exemplaire à marges immenses (hauteur 256 mm, contre 239 mm pour l’exemplaire du marquis de Serrant relié en veau du XVIIe siècle). Références: Tchemerzine ii, 335; Brunet I, 1816; Cat. James de Rothschild, II, 2099; Institut de France, manuscrit Godefroy 242.‎

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EUR23,000.00 (€23,000.00 )

‎Cécile Merckel‎

Reference : 65646

‎dieu de Sénèque. Optimisme rationnel et pessimisme tragique‎

‎, Brepols, 2024 Hardback, 691 pages, Size:156 x 234 mm, Language: French. ISBN 9782503610139.‎


‎Summary This volume concludes that there is such a thing as a unified Senequian theology, which forms a system despite the necessary duality of its philosophical and literary approaches. This quest for a definition of the Stoic god is achieved through multiple literary forms, which provide as many perspectives on the divine. Seneca's religious views offer the individual growing in wisdom to develop a knowledge of the god which is inductive rather than deductive, experimental and not only theoretical, sensitive and not purely rational - all within the context of a pagan and philosophical monotheism. Thus all the originality of Seneca's theological undertaking lies, paradoxically, in a refocusing on Man, who must be freed from his existential fears and led to the heroic acceptance of the divine plan. Indeed, Seneca's carefully thought out theodicy goes beyond the Stoic's traditional optimism - which considers the rational god to be inherently provident - and positively confronts the question of the existence of Evil, which culminates in tragedies. Ultimately, the center of gravity of Seneca's religion, which is based on an exaltation of human interiority, shifts from the god to the sage, a true hero who has managed to overcome the vicissitudes of life and whose glorification constitutes the supreme degree of piety. Ce volume conclut a? l'existence d'une the?ologie se?ne?quienne unifie?e et faisant syste?me, malgre? la dualite? des approches philosophique et litte?raire qu'elle implique. Cette que?te de définition du dieu stoïcien se réalise à travers une multiplicité de formes littéraires, qui sont autant de perspectives sur le divin. Les ide?es religieuses du philosophe offrent au progressant en sagesse une connaissance du dieu inductive et non de?ductive, expe?rimentale et non seulement the?orique, sensible et non purement rationnelle - dans le cadre d'un monothe?isme philosophique pai?en. Toute l'originalite? de l'entreprise the?ologique de Sénèque re?side donc paradoxalement dans un recentrage sur l'Homme, qu'il s'agit de de?livrer de ses angoisses existentielles et de conduire à l'acceptation héroïque du plan divin. En effet, la the?odice?e mu?rement pense?e par Se?ne?que dépasse l'optimisme traditionnel du Portique - qui tient le dieu rationnel pour foncie?rement provident - et affronte positivement la question de l'existence du Mal, qui culmine dans les tragédies. En de?finitive, le centre de gravite? de la religion de Se?ne?que - fonde?e sur une exaltation de l'inte?riorite? humaine - se de?place du dieu vers le sage, véritable héros parvenu à dépasser les vicissitudes de l'existence et dont la glorification constitue le degre? supre?me de pie?te?. TABLE OF CONTENTS Pre?face des éditeurs de la collection Avant-propos par Yves Lehmann Introduction PREMIE?RE PARTIE : Se?ne?que et la superstitio I. Description du phe?nome?ne religieux a? Rome a? l'e?poque de Se?ne?que 1. Religion et sentiment religieux a? Rome 2. Philosophie et religion dans l'Antiquite? 3. Se?ne?que et l'e?valuation de la croyance II. Les proble?mes de de?finition de la superstition chez Se?ne?que 1. L'e?volution de la notion de superstitio a? Rome 2. L'ambivalence de Se?ne?que devant l'opposition religio/superstitio 3. Une re?probation strictement morale a. Les racines de la superstitio b. La superstition, mai?tresse d'erreur et d'illusion c. De l'ignorance a? la folie III. La critique du de?tournement du ritus Romanus 1. Le De superstitione de Se?ne?que - fragments et te?moignages 2. La contamination par les cultes orientaux 3. Les attaques contre les pratiques religieuses des Juifs : un enjeu politique 4. La critique de l'idola?trie a? Rome 5. Le drame du fanatisme ordinaire IV. Les poe?tes, agents immoraux de la superstition V. Le dieu des philosophes : une croyance comme une autre ? DEUXIE?ME PARTIE : Re?concilier raison et croyance I. Des concessions au discours mythologique et poe?tique 1. L'instrumentalisation du discours des poe?tes dans les oeuvres en prose a. La vertu consolatoire du verbe poe?tique b. Les vertus didactiques de la poe?sie c. La parole poe?tique comme carmen sacre? 2. Le genre tragique : une catharsis des pratiques religieuses II. Le respect du mos maiorum 1. La fide?lite? a? la tradition religieuse de Rome : une contradiction apparente 2. Les pre?notions et l'argument du consensus omnium gentium 3. La religion romaine, norme de la moralite? publique et prive?e III. Le philosophe et le prince : le cas particulier du culte impe?rial 1. Se?ne?que, homme d'E?tat et philosophe 2. Le culte impe?rial a? l'e?poque de Se?ne?que 3. La divinisation impe?riale dans l'oeuvre de Se?ne?que a. La figure exemplaire du diuus Augustus b. La Consolation a? Polybe et le De clementia c. L'Apocoloquintose du divin Claude C1. L'oeuvre et son contexte C2. L'apothe?ose du prince : entre respect civique et critique philosophique C3. L'ironie et l'humour, armes de la critique the?ologique C4. E?prouver l'apothe?ose in vitro par la fiction de?clamatoire IV. Vers une pie?te? rationnelle 1. Privile?gier l'inte?riorite? pluto?t que la pietas visible 2. Concilier Cite? et Cosmos V. L'e?motion rationnelle face au cosmos 1. Se?ne?que face a? l'e?nigme de la Nature 2. La pie?te? du philosophe, entre raison et e?motion 3. L'initiation aux myste?res de la Nature TROISIE?ME PARTIE : Nommer et repre?senter le dieu I. Se?ne?que a? l'e?preuve des fondements de la the?ologie stoi?cienne 1. Le dieu est monde : une affirmation ambigue? 2. Le dieu est raison, fondement de l'analogie entre l'homme et le monde 3. Le dieu est destin : l'affirmation de l'absolue ne?cessite? du monde II. Le proble?me de l'interpre?tation stoi?cienne des the?onymes et des traditions religieuses 1. La critique se?ne?quienne de la me?thode alle?gorique 2. Se?ne?que et la pluralite? des noms du dieu a. Une multiplicite? de noms, un dieu unique b. Le cas particulier de Jupiter III. Comment de?finir le dieu de Se?ne?que ? 1. La religion de Se?ne?que est-elle un monothe?isme ? Unite?, unicite? et universalite? du dieu 2. L'inde?passable imperfection de la de?finition du dieu stoi?cien : un stimulus pour le discours et la pense?e 3. Exposer le dieu gra?ce a? l'image a. L'image au service de la the?ologie de Se?ne?que b. Un exemple d'hypotypose symbolique du dieu : l'empereur ide?al QUATRIE?ME PARTIE : De l'acceptation de la loi cosmique a? l'exaltation de la rationalite? humaine : l'he?roi?sme du sage I. La pre?e?minence de l'e?thique sur la physique 1. La de?marche singulie?re des Questions naturelles a. La Pre?face du Livre I des Questions naturelles b. Pre?fe?rer le vraisemblable au vrai 2. La divination : entre physique et e?thique a. La divination dans l'Ancien et le Moyen Portique b. La divination selon Se?ne?que : valide en the?orie, inutile en e?thique B1. La finitude humaine : obstacle inde?passable de la divination B2. L'inutilite? morale des pratiques divinatoires II. Le the?a?tre de la causalite? : l'affirmation du tragique de l'existence 1. L'impossible de?passement de la contingence a. Se?ne?que et la mort : la tentation du dualisme platonicien b. La the?odice?e a? l'e?preuve des objections de l'existence B1. La solubilite? du Mal dans la Raison : un mythe stoi?cien ? B2. Le courage de Se?ne?que face a? la the?odice?e B3. L'affirmation de la providence divine, malgre? tout 2. Le cas des trage?dies : l'affirmation d'une faille dans la matrice cosmique ? a. Le ro?le du the?a?tre dans l'oeuvre de Se?ne?que b. Hercule furieux c. oedipe d. Thyeste e. Me?de?e f. De?passer le stoi?cisme classique 3. Comment sauver la contingence dans le syste?me stoi?cien ? L'influence ne?cessaire de la direction de conscience sur la philosophie a. Les personae de la Fortune dans les oeuvres en prose b. La contingence, condition sine qua non de l'he?roi?sme du sage se?ne?quien c. « Danser dans les chai?nes » du Logos divin CINQUIE?ME PARTIE : Le de?centrage the?ologique de Se?ne?que I. Culte du dieu, culte du sage 1. L'affinite? e?lective entre le dieu et l'a?me humaine 2. Concentration et dilatation de l'a?me comme principes de l'imitatio dei 3. La contemplation comme culte de la divinite? 4. Le sage, « le plus proche voisin des dieux » a. Le sage est soumis a? la temporalite? b. E?galer, voire de?passer le dieu par la sagesse c. Substituer l'imitatio sapientis a? l'imitatio dei d. Un panthe?on a? l'e?chelle de l'homme II. La prie?re chez Se?ne?que, aboutissement et couronnement de la pie?te? philosophique 1. Prier le dieu en nous 2. Inutilite? de la prie?re et ine?luctabilite? du destin 3. La prie?re dans les trage?dies 4. Prie?re et adhe?sion a? l'ordre du monde 5. Prie?re au dieu et exhortation a? soi-me?me Conclusion Bibliographie Index des notions Index des passages Table des matie?res‎

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‎Chrystel Bernat, Frédéric Gabriel (eds)‎

Reference : 66073

‎Émotions de Dieu. Attributions et appropriations chrétiennes (XVIe - XVIIIe siècle)‎

‎, Brepols - Ecole Pratique des Hautes Etudes, 2019 Paperback, 404 pages, Size:156 x 234 mm, Illustrations:12 b/w, Language: French. ISBN 9782503583679.‎


‎Summary Parler de Dieu suppose de lui attribuer des qualités qui montrent combien sa nature diverge de celle de l'homme. De sa perfection découlent notamment l'impassibilité et l'immutabilité. Dès lors, comment parler d'émotions de Dieu, puisque les mouvements, le dérèglement et l'altération qu'elles présument renvoient, dès l'Antiquité, à la faiblesse et à la passivité humaines ? Ces émotions divines traversent pourtant bien l'Ancien Testament, qui présente un Dieu tour à tour affligé, offensé, en colère, aimant et prenant pitié de ses créatures. Ces anthropomorphismes doivent-ils être lus de manière allégorique, comme la preuve d'une inadéquation sémantique et d'une intention pédagogique ? Est-ce parce que ce sujet résiste que le vaste courant d'histoire des émotions l'a délaissé ? L'implication affective du Fils a pourtant été décisive pour appréhender la spécificité chrétienne et l'empathie divine comme source de consolation suprême. Notre volume se situe à l'intersection de ce double angle mort thématique de l'histoire des émotions, et chronologique de l'histoire de la théologie de la souffrance de Dieu qui néglige l'époque moderne. Il propose d'élargir l'enquête aux gestes sociaux dans lesquels les émotions de Dieu sont impliquées. En quel sens peut-on parler d'émotions divines ? Par qui, dans quels cadres et à quelles intentions sont-elles mobilisées ? À quels titres sont-elles révélatrices de la difficulté à penser la divinité ? Les embarras narratifs, ontologiques, exégétiques et confessionnels auxquels donnent lieu ces émotions divines se déploient ici dans des cadres théologiques, homilétiques, littéraires, et plus largement oratoires, théâtraux et guerriers. TABLE OF CONTENTS Chrystel Bernat, Avant-propos. Émotion et divinité : valeur heuristique d'un paradoxe doctrinal Frédéric Gabriel, Introduction. Les émotions de Dieu : situation et histoire d'un problème Piroska Nagy, Liminaire. Émotions de Dieu au Moyen Âge : de la passivité à la compassion Première partie : Matrices bibliques et philosophiques, entre immutabilité de Dieu et anthropopathie Gilbert Dahan, Les émotions de Dieu dans l'exégèse médiévale Alberto Frigo, Affectiones Dei : les débats sur les passions divines dans la scolastique médiévale et postmédiévale Brigitte Tambrun, Le Dieu des sociniens serait-il sujet à toutes les passions humaines ? Laurent Thirouin, Quand il est parlé de Dieu à la manière des hommes : l'irritation de Dieu chez Pascal Deuxième partie : Combats et justice : dynamiques de l'émotion divine Véronique Ferrer, « Jamais le soleil radieux ne se courrouce » : l'interprétation confessionnelle de la colère divine dans le contexte réformé des persécutions (XVIe et XVIIe siècles) Silvia Mostaccio, Dieu à la guerre. Les émotions de Dieu et la guerre de Quatre-vingts ans aux Pays-Bas espagnols Chrystel Bernat, La dilection divine. Usages et enjeux d'une proximité élective dans la littérature pastorale huguenote en temps de persécution (XVIIe et XVIIIe siècles) Troisième partie : Transpositions et mises en scène Audrey Duru, Sensibilité divine et communauté émotionnelle dans la tragédie humaniste biblique : le Jephté latin de Buchanan (1554) et ses traductions françaises (1566-1601) Claudie Martin-Ulrich, Les émotions de Dieu dans l'oraison funèbre de la Renaissance française : un cas d'école ? Paula Barros, De la « sobre intempérance » divine à la sanctification des passions humaines : émotion et spiritualité dans l'Angleterre du premier XVIIe siècle Frédéric Gabriel, La Passion comme mise en scène de l'émotion : rhétorique et christologie chez Jacques Biroat Sébastien Drouin, Postface. Divines émotions humaines‎

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