Reference : 5733
Buchet-chastel, 1985 - In 8°, 224 pp, cartonnage souple éditeur illustré
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Le voyage diplomatique de Foy de La Neuville en Russie en 1689. Superbe exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge décoré à la Du Seuil. Paris, Pierre Aubouyn & Charles Clouzier, 1698. In-12 de (8) ff., 225 pp. mal chiffrées 231, (3) pp. Relié en plein maroquin rouge de l’époque à la Du Seuil, dos à nerfs richement orné, roulette dorée sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure. 162 x 86 mm.
Edition originale de cette très intéressante description de l’empire Russe et de sa population a la fin du XVIIe siècle. Brunet, supp. I, 774 ; Barbier, IV, 201 ; Cordier, Bibliotheca Sinica, 2465 ; Quérard, La France littéraire, 188. « Ce petit volume intéressant et rare a été reproduit l’année suivante en Hollande (La Haye, 1699, in-12) ». (Brunet). « Le ‘Moréri’ de 1759 attribue à tort cet ouvrage à Adrien Baillet. » (Barbier). « L’auteur de cet ouvrage était envoyé du roi de Pologne au tsar Pierre Ier ». (Quérard). De nombreux bibliographes ont tenté de découvrir l'identité de l'auteur de la Relation curieuse de la Moscovie, publiée sous le nom de Foy de la Neuville. Son identification avec Adrien Baillet (1649-1706) est désormais rejetée. La Neuville semble être solidement en place à la Cour de Pologne et sa présence en qualité d'envoyé de la Pologne en Angleterre et en France est attestée. Isabel de Madariaga a consacré une étude détaillée à la découverte de l’identité de cet auteur. Nous allons résumer ici les divers points qu’elle aborde dans sa thèse : Le peu d’informations concernant l’auteur sont comprises dans l’introduction de sa Relation curieuse, dans laquelle il dédie son ouvrage à Louis XIV. Isabel de Madariaga explique tout d’abord qu’il ne peut pas s’agir d’Adrien Baillet, le bibliothécaire de Lamoignon, qui ne s’est jamais rendu en Russie. La mission de La Neuville en Russie eut lieu durant l’été 1689. Au printemps 1689, le Marquis de Béthune apprend que la Suède et Brandebourg ont envoyé des émissaires à Moscou, et il décide à son tour d’envoyer quelqu’un en Russie pour découvrir le but poursuivi par ces représentants. L’émissaire qu’il choisit pour représenter la France est La Neuville, qui s’était déjà rendu en Russie auparavant. Craignant d’être pris pour un espion français, La Neuville suggère alors à Béthune que le roi de Pologne lui fournisse le statut d’envoyé polonais. Le roi de Pologne accepte, et La Neuville voyage donc en tant qu’émissaire polonais. La Neuville quitte Varsovie le 19 juillet 1689, est bien accueilli à Smolensk, puis arrive à Moscou le 20 aout, où on lui fournit aussitôt une maison et un garde. Après 8 jours, La Neuville est reçu par le prince V.V. Golitsyn, le favori de Sofia. Il rend ensuite visite aux émissaires envoyés de Suède et de Brandebourg, et découvre le but de leur visite. Leur rôle était en fait d’éveiller les soupçons de la Russie en lui faisant croire que la Pologne souhaitait conclure une paix séparée avec la Porte ottomane, afin d’attaquer la Prusse ducale. Les informations de La Neuville s’avérèrent beaucoup plus intéressantes pour la Pologne que pour la France. Ne parvenant pas à se faire recevoir par le tsar Pierre Ier, le frère de Sofia, La Neuville quitte Moscou le 18 décembre et arrive à Varsovie le 3 janvier 1690. Il est évident que La Neuville était connu à Paris et qu’il effectuait de fréquents voyages entre Varsovie et la France. La question que l’on peut se poser est de savoir de qui La Neuville était vraiment l’agent. Certains historiens affirment qu’il était un agent français envoyé par Béthune en Russie, mais d’autres pensent qu’il était en fait un « gentilhomme du roi de Pologne ». La Neuville a sans doute dédié le récit de son voyage à Louis XIV, en n’insistant pas sur sa qualité d’émissaire polonais, dans l’espoir d’une promotion. Il semble avoir rédigé son ouvrage durant l’année 1690. La dernière question abordée est celle des sources auxquelles La Neuville a puisé ses informations. C’est une question primordiale dans la mesure où son récit est l’unique source de renseignements concernant les idées de V.V. Golitsyn, et notamment sur son désir présumé d’émanciper les serfs. La Neuville a du obtenir de nombreuses informations auprès du résident polonais, Lyadzinski, qui l’a activement aidé à découvrir ce que l’émissaire de Brandebourg planifiait. La Relation curieuse révèle une combinaison d’observations clairvoyantes, d’informations justes et de nombreux préjugés. Ceux-ci sont sans doute le fruit du sentiment de supériorité occidentale ressenti par l’auteur. En effet, il décrit souvent les russes avec mépris, les traitant de : « cruels, sodomistes, avares, gueux et poltrons ». Pour résumer, La Neuville ne fut jamais un agent français. Il était au service du roi de Pologne, pour lequel il mena diverses missions. On comprend d’ailleurs à la lecture de la Relation curieuse que lors de sa seconde visite en Russie, en 1689, La Neuville servit autant les intérêts polonais que les intérêts français. Pour la France, il découvrit quels étaient les projets des envoyés de Suède et de Brandebourg. Pour la Pologne, il découvrit que l’émissaire de Brandebourg cherchait à persuader la Russie que la Pologne trahissait ses alliés. Toutes ses autres missions furent menées en tant qu’agent du roi de Pologne. Source : Isabel de Madariaga. Who was Foy de la Neuville ? Cahiers du Monde Russe et soviétique. 28/ 1. 1987. Cet ouvrage curieux a contribué à faire connaître la vie russe aux Français pendant le règne de Louis XIV. On y trouve une description de l'empire Russe, les récits des expéditions en Crimée depuis 1687 jusqu’en 1689, les causes des dernières révolutions en Russie, des remarques sur les mœurs et la religion de la population, sur le commerce des fourrures de zibeline, sur la production de caviar, etc. Le Récit d'un Voyage de Spatarus par terre à la Chine occupe les pp. 206 à 231 et relate l'ambassade à Pékin d'un Moldave, Nicolas Spatar Milescu, envoyé par le Tzar Alexis pour étendre l'influence russe en Asie. Superbe exemplaire de toute fraicheur de cette relation de voyage en Russie, relié à l’époque en maroquin rouge à la du Seuil. Aucun exemplaire de cette rare relation n’est passé sur le marché public international ces trente dernières années.
L’abondante illustration comporte le portrait de Nicolas Ier gravé par Piaud, d’après Raffet et 24 planches gravées hors texte, tirées sur Chine et montées sur papier fort, dont 1 planche de musique. Paris, Ernest Bourdin, 1840. Grand in-8 de (2) ff., vii pp. (préface), viii pp. (dédicace), 621 pp., (3) et 25 planches. Qq. rares ff. piqués. Relié en chagrin rouge vif, encadrement à froid sur les plats et large composition dorée baroque avec des feuillages, dos à nerfs couvert d’un décor baroque doré, tranches dorées. Reliure de l’époque. 255 x 163 mm.
Edition originale de cet ouvrage dans lequel Demidoff relate son voyage entrepris en Russie et en Crimée en 1837. Atabey 337; not in Blackmer; Brunet, II, 583. This is the first part of Demidov's account of his mission in Russia and the Crimea, an account of the voyage itself. The scientific observations by Huot, Leveille, Rousseau and Nordmann were published in three volumes in 1842, together with an atlas of natural history plates.'' (Atabey) Quelques très rares exemplaires possèdent une dédicace à «sa Majesté l’Empereur de toutes les Russies» en viii pp. reliée au début du volume, et le présent exemplaire en fait partie. L’abondante illustration comporte le portrait de Nicolas Ier gravé par Piaud, d’après Raffet et 24 planches gravées hors texte, tirées sur Chine et montées sur papier fort, dont 1 planche de musique. En 1837-1838, Démidoff organisa une expédition scientifique en Russie du Sud et en Crimée, dont il confia la direction scientifique à Frédéric Le Play. Elle comprenait 22 savants, écrivains et artistes français dont Auguste Raffet et le critique Jules Janin. L'expédition comprenait aussi Jean-Jacques Nicolas Huot (géologue), Louis Rousseau (aide naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle), Léon Lalanne (ingénieur des Ponts et chaussées), Henri Malinvaud, le dessinateur Raffet, et le comte de Saint-Aldegonde, qui a accompagné Le Play dans sa traversée prospective du bassin du Donetz. La présence de ce dernier personnage, polytechnicien, officier de l'artillerie français au service de la Couronne fait ressortir encore une particularité constatée à juste titre par A. Savoye : la commandite tripartite de l'expédition. En effet, celle-ci comprend d'abord Démidoff, initiateur et directeur du voyage, ensuite, d'une façon implicite, les administrations des Corps des Mines et des Ponts françaises sans l'aval desquelles les fonctionnaires de ces corps n'auraient pas pu être du voyage, enfin, les autorités russes qui, outre l'autorisation officielle de prospecter, lui apportent un soutien logistique subsistant. Notons que, de leur côté, les services de renseignement français ont porté de l'intérêt à ce voyage. En tout cas, dans les circonstances et au moment que nous ignorons, les rapports de Le Play et de Saint-Aldegonde relatifs à la prospection du bassin du Donetz leur ont été transmis ; le résultat de cette expédition fut publié sous le titre Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée avec une centaine de lithographies originales de Raffet. Le tsar, dédicataire de l'ouvrage, montra de l'irritation contre le fait que la plupart des membres de l'expédition étaient français. Démidoff voulait combattre certaines idées reçues des Français à l'encontre de la Russie. Néanmoins, ces comptes-rendus irritèrent le tsar Nicolas Ier par leur description du système féodal russe. Bel exemplaire bien complet de la préface, de la dédicace et de la planche de musique «Marche Valaque» qui manquent souvent, de cet intéressant récit de voyage, conservé dans sa reliure romantique de l’époque en chagrin rouge richement décoré.
Première édition très recherchée de ces charmants volumes consacrés à la Russie et ornés de 111 estampes, presque toutes aquarellées à la main à l’époque. Paris, Nepveu, 1813. 6 tomes en 6 volumes in-12 de : I/ xxxii pp., 163, 2 pp., 10 pp. d’avis au relieur, 17 planches dont 2 dépliantes et 14 en couleurs ; II/ (2) ff., 186 pp., (2) pp. de table, 13 planches dont 1 dépliante et 12 en couleurs ; III/ (2) ff., 190 pp., 2 pp. de table, 24 planches dont 1 dépliante et 22 en couleurs ; IV/ (2) ff., 196 pp., 2 pp. de table, 13 planches en couleurs dont 1 dépliante ; V/ (2) ff., 192 pp., 2 pp. de table, 24 planches dont 23 en couleurs ; VI/ (2) ff., 198 pp., 2 pp., 20 planches en couleurs. Soit un total de 111 planches aquarellées (sauf 7 qui sont en noir). Veau granité, roulette dorée autour des plats, dos lisses ornés de filets et fleurons dorés, coupes décorées, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque. 131 x 80 mm.
Première édition très recherchée de ces charmants volumes consacrés à la Russie et ornés de 111 estampes, presque toutes aquarellées à la main à l’époque. Lipperheide 1350. Toutes ces estampes illustrent avec bonheur les mœurs, professions et modes de vie, quelquefois sur fond de paysages, des Russes de la Russie ancienne du début du XIXe siècle. Certaines gravures très jolies évoquent ainsi les traineaux, les paysannes des différentes provinces, l’intérieur des yourtes… Toutes ces gravures ont été exécutées sur les dessins originaux et d’après nature, par Damane, Demartrait, peintre français, auteur et éditeur des Maisons de Plaisance impériales de Russie et Robert Ker-Porter, peintre anglais, inventeur des « Panoramas ». Très séduisant exemplaire aquarellé à la main à l’époque conservé dans ses élégantes reliures en veau granité de l’époque.
Edition originale de La Russie en 1839 de Custine. Paris, Amyot, 1843.4 volumes in-8 de: I/ (2) ff., xxxi pp., 354 pp. ; II/ (2) ff., 416 pp., III/ (2) ff., 470 pp. ; IV/ (2) ff., 544 pp., 1 tableau dépliant. Reliés en demi-veau bleu de l’époque, dos lisses ornés de fleurons et filets dorés, tranches mouchetées.207 x 129 mm.
Edition originale de « l’ouvrage le plus recherché de Custine » selon Clouzot (80). Vicaire, Manuel de l’amateur, 1090. C’est incontestablement son chef-d’œuvre, et son ouvrage le plus célèbre. Composée à son retour de Russie, vraisemblablement en 1840, cette relation écrite sous forme de lettres connaît un succès considérable. « C’est un modèle de reportage, avec un interview du tsar mais cet excellent journaliste est également un grand écrivain. Il a le mouvement, la couleur et le trait ; sa langue est ferme, preste, châtoyante et souple ; elle vibre avec la pensée et la sensation dans une sorte « d’impressionnisme romantique ». Custine excelle à se camper en spectateur dans la relation de ce voyage où dominent l’intelligence et la clairvoyance du voyageur, la sagacité de l’observation, la vivacité et la diversité du sentiment et du jugement, le don du tableau et du portrait. Custine était parti en Russie pour plaider la cause du comte Ignace Gurowski à Petersbourg, en s’efforçant de n’avoir pas de préjugés. « Ce voyage devient un drame et la marquis de Custine un révolutionnaire lorsqu’il se heurte à la servitude et plus encore à l’effrayant silence où tout un peuple est muré ». Une phrase célèbre symbolise le cri de Custine : « Il n’y manque rien – que la liberté, c’est-à-dire la vie ». Bel exemplaire de cet ouvrage recherché, sans rousseur, conservé dans ses élégantes reliures en demi-veau bleu nuit de l’époque.
Paris, Amyot, 1843. 4 volumes in-8, 2ff.-XXXIpp.-354pp. - 2ff.-416pp. - 2ff.-470pp. - 2ff.-544pp.- tableau généalogique au tome 3. Demi-basane verte, dos lisses, roulettes dorées. (Reliures de l'époque).
Édition originale. Une seconde édition ainsi qu'une contrefaçon belge ont paru la même année. La Russie en 1839 est le chef-d'œuvre du Marquis de Custine. Entrepris pour plaider personnellement la cause de son ami Ignace Gurowski, ce récit sera une révélation. Devant l'effrayant spectacle de la société russe qui s'offre à son analyse, l'aristocrate dans l'âme qu'est Custine devient une sorte de révolutionnaire "face à la servitude et plus encore à l'effrayant silence où tout un peuple est muré". "Le despotisme n'est jamais si redoutable que lorsqu'il prétend faire du bien, car alors il croit excuser ses actes les plus révoltants par ses intentions !". Les dures réflexions de Custine sur le gouvernement des tsars jalonnent l'ouvrage et vont crescendo. Ce qui le frappe le plus dans "l'âme russe" c'est cette acceptation de la servitude. Il parle de mystique et de volupté de la servitude. Custine justifie et annonce la révolution russe : "nos petits enfants ne verront peut-être pas l'explosion que nous pouvons cependant présager dès aujourd'hui comme inévitable". (Dictionnaire des oeuvres). La conclusion prend le ton pamphlétaire : "Quand votre fils sera mécontent en France, usez de ma recette, dites lui : Allez en Russie". C'est un voyage utile. Quiconque aura bien vu ce pays se trouvera content de vivre partout ailleurs !" - "Je ne crois pas que le suicide y soit commun ; on souffre trop pour se tuer. Singulière disposition de l'Homme ! quand la terreur préside à sa vie, il ne cherche pas la mort ; il sait déjà ce que c'est". La Russie... est aussi un reportage. On y rencontre même le modèle de l'interview : celle qu'il prend au tsar. La Russie lui arrache ce cri : le voyage est un drame. "La découverte progressive des coulisses monstrueuses d'un théâtre charmeur. Enguirlandé de faveurs, de fêtes, de pittoresque, le touriste ébloui se laisse cacher les déportations, la psychiatrie politique, la bureaucratie policière, la misère des populations. La Russie n'est qu'un royaume des façades ivre de knout où l'esclave à genoux rêve la domination du monde... Custine a sans doute mal vu, mais bien deviné. Non content de dénoncer le péril russe, il prévoit la capitulation des médiocraties occidentales". (En Français dans le texte, n° 262). Le livre connut un grand succès en France et fut interdit en Russie. Balzac, qui passait la fin de l'été 1843 à Saint Petersbourg chez Madame Hanska, le lit en cachette et le blâme ouvertement. Il supprimera lâchement la dédicace à Custine qu'il comptait mettre en tête du Colonel Chabert. Le bruit a même couru que le romancier fut sollicité pour écrire une réfutation de La Russie en 1839. Peu à peu on oublia ce texte. En 1930 paraît à Moscou une nouvelle traduction du livre qui condamne le gouvernement des tsars. En 1946, l'U.R.S.S. paraît constituer pour l'Europe une menace semblable à celle de la Russie de 1839 et l'on imprime à Paris des extraits du Voyage. Après la France, l'Amérique s'intéresse à lui. On le relit, on en parle. Diplomates, journalistes et hommes politiques de tous bords s'en font à peu de frais un allié. - Quelques légères éraflures, petite réparation ancienne sur le faux-titre et le titre du tome 1 (dues au relieur ?), pas de rousseurs.