Paris, Henri Veyrier, 1981. 15 x 24, 460 pp., quelques illustrations en N/B, broché, couverture à rabats, bon état.
Reference : 77778
ISBN : 2851992295
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P., Henri Veyrier, 1981, gr. in-8°, 460 pp, 48 pl. de photos hors texte, liste alphabétique des réalisateurs, liste chronologique des films, fiches techniques et résumés des 220 films analysés, broché, couv. à rabats, bon état
"Le titre choisi par Siclier, critique au “Monde”, exprime le désir de l'auteur de ne pas porter sur le cinéma de la France occupée "le regard d'un intellectuel politisé des années 70 sur un passé non directement vécu". L'ambition de ce volume n'est pas de présenter une analyse idéologique mais, plus modestement, de livrer le témoignage d'un spectateur dont les jugements concernent la qualité des oeuvres plus que leur message réel ou supposé. Siclier, comme tant d'autres adolescents, a vécu l'Occupation plus ou moins en marge de conflits dont l'écho n'arrivait souvent qu'assourdi dans sa petite ville. II le reconnaît simplement, et le charme de son livre tient sans doute à la chronique discrète qu'il fait de sa jeunesse à Troyes. Une jeunesse exemplaire dans sa banalité, à laquelle seul le cinéma pouvait apporter la part de rêve indispensable. Mais nul impressionnisme dans ces souvenirs : l'auteur s'appuie sur une documentation précise, a revu tous les films qu'il évoque et a rencontré certains acteurs et réalisateurs. Le spécialiste trouvera donc dans cet ouvrage une foule de renseignements, dont l'intérêt est aussi historique car ils aident à mieux comprendre les ambiguités et les contradictions de la France de Vichy. Sans prétendre résumer un travail aussi riche, l'on signalera un passionnant chapitre sur la Continental, société allemande opérant en France, chargée d'inonder le marché de "films [...] divertissants mais nuls" afin de hâter la décadence morale du pays ; parmi de nombreuses comédies de valeur inégale, destinées à combler le vide laissé par le cinéma américain (interdit), elle produisit quelques authentiques chefs-d'oeuvre, dont Le Corbeau. Siclier, à l'occasion de tel ou tel film marquant, évoque également les principales tendances du cinéma français d'alors, qui se caractérise par l'importance des adaptations littéraires et la persistance de comédies boulevardières traditionnelles : échapper à la vigilance de la censure, affirmer la continuité et l'éclat de la culture française malgré la défaite, oublier la guerre, telles étaient les préoccupations essentielles. Les signes de l'idéologie dominante sont perceptibles dans ces films mais elle n'épargnait totalement personne, comme le montre courageusement le cinéaste résistant Louis Daquin. Toutefois, Siclier insiste avec raison sur l'écart existant entre le message explicite ou implicite des films et leur réception par un public souvent critique. Surtout, la plupart des oeuvres présentées se rattachaient au cinéma d'avant-guerre, transgressant parfois ouvertement l'ideologie pétainiste, comme dans Voyage sans espoir. Sur les 220 films tournés sous l'Occupation, beaucoup n'ont plus qu'un intérêt documentaire. Mais l'on note l'apparition de talents qui devaient marquer le cinéma français par la suite, comme Becker ou Bresson. Siclier consacre les dernières pages à étudier rapidement les films sur la Résistance, évoque le toumant de 1971 avec le choc provoqué par Le Chagrin et la Pitié ainsi que la vogue actuelle de films sur la Collaboration : "Depuis 1945 l'époque Pétain, mythifiée ou demythifiée, refoulée ou éclairée, n'a pas cessé de hanter le cinéma français"." (Jean Paulhan, The French Review, 1983) — "Pour tout travail sur le cinéma de l’Occupation, l’ouvrage de J. Siclier offre un double intérêt. Le témoignage d’un jeune cinéphile reconstitue à merveille l’atmosphère d’illusion des salles des « années noires ». Mais en contrepoint apparaît le jugement de l’adulte qui a médité sur la période, peut-être poussé par la volonté d’exorciser ses souvenirs. A travers l'analyse des 220 longs métrages tournés en France entre 1940 et 1944, J. Siclier y développe sa thèse : l’inexistence d’un cinéma de Vichy, vitrine artistique de l’État français, 1940-1944 marquant la persistance de structures dans une nouvelle conjoncture politique." (Jean-Marc Lafon) — De l'Armistice à la Libération, le cinéma français a continué à exister. Des cinéastes et des acteurs se sont expatriés, mais deux cent vingt longs métrages de fiction ont été réalisés sous le régime de Vichy par des cinéastes aussi prestigieux que Robert Bresson, Marcel Carné, Henri-Georges Clouzot, Jacques Becker, Sacha Guitry, Marcel Pagnol et Jean Delannoy. Pour Jacques Siclier, ce cinéma n'a pas été aussi lié qu'on a bien voulu le dire au régime de Vichy. Et s'il y a eu des films pétainistes, il n'y a pas eu, contrairement à l'opinion reçue, de "Cinéma de Vichy". Son livre n'est pas seulement l'analyse, titre par titre, de tous ces films et de leurs conditions de production, mais une réflexion sur l'esprit du temps et la psychologie des spectateurs de cinéma en France occupée. C'est à cette lumière que l'on peut revoir Les visiteurs du soir, Le corbeau, Les inconnus dans la maison, Le ciel est à vous, L'éternel retour et Les enfants du paradis.
Paris, Henri Veyrier, 1981. Fort in-8, broché, couverture noire illustrée, 460 pp.
Planches hors-texte. Ouvrage de documentation. Ex. en parfait état. Photos sur demande.
Henri Veyrier, 1981, 460 pp., broché, trace de pli sur le dos, tranche supérieure tachée, état correct.
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Paris, Editions Henri Veyrier 1981 1 in 12 Broché couverture Illustrée 460[p.p]
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Henri Veyrier Paris 1981 Fort in-8 ( 235 X 150 mm ) de 460 pages, broché sous couverture illustrée en couleurs rempliée. Planches photographiques hors-texte, index. Edition originale. Bel exemplaire.