S.D. Michaël, 1972. 14 x 20, 211 pp., broché, bon état.
Reference : 28366
Traduit de l'anglais par S.D. Michaël.
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Edition originale de ce texte important concernant l’un des actes majeurs de la lutte des Juifs quant à l’obtention de la citoyenneté française. [Révolution]. Exceptionnelle réunion de 2 brochures sur la question juive en Alsace au début de la Révolution française. [Godard, Jacques]. Pétition des Juifs établis en France, adressée à l’Assemblée Nationale, le 28 janvier 1790, sur l’ajournement du 24 décembre 1789. Paris, Prault, Imprimeur du Roi, 1790. Brochure in-8 de (1) f. de titre, iv pp., 108 pp. numérotées de 3 à 107. Cousue, sous couverture de papier, non rognée. Dos absent. [Avec:] Adresse des Juifs Alsaciens au Peuple d’Alsace. S.l.n.d. Brochure in-8 de 6 pp., (1) p. bl. Non rognée et non coupée. 220 x 149 mm.
I/ Edition originale de ce texte important concernant l’un des actes majeurs de la lutte des Juifs quant à l’obtention de la citoyenneté française. Szajkowski (Emancipation, 52) attribue ce texte à Jacques Godard. Jacques Godard (1762-1791), auteur du présent mémoire, fut avocat et député français à l'Assemblée législative. Il fut un des principaux militants pour que les Juifs de l'Est obtiennent la citoyenneté française. La présente pétition émane des juifs alsaciens et lorrains, sous la signature (imprimée) de Cerf-Berr, ci-devant Syndic Général des Juifs, Mayer-Max, Ber-Isaac-Berr, David Sintzheim (le futur Grand-Rabbin, par ailleurs gendre de Cerf Berr), Théodore-Cerf-Berr, Lazare-Jacob et Trenelle père. Elle est précédée d’une lettre au président de l’Assemblée, signée Mayer-Marx, Ber-Isaac-Berr, etc., députés, Cerf-Berr, ci-devant Syndic-général des Juifs. «On se rappelle que l’Assemblée nationale, en accordant aux non catholiques qui auront rempli les conditions d’éligibilité le droit d’être élus dans tous les degrés d’administration, et de posséder les emplois civils et militaires comme les autres citoyens, déclara par le même décret qu’elle n’entendait rien préjuger sur les juifs, sur lesquels elle se réservait de statuer. C’est sur cet ajournement indéfini, qui laissait en sus-pens le sort de cinquante mille juifs établis en France, que leurs députés viennent, en leur nom, de présenter cette pétition à l’Assemblée nationale [...] Si quelque chose peut avancer l’époque de cette délibération, et préparer la décision de cette grande cause de la justice et de l’humanité, c’est sans doute le mémoire qui vient d’être présenté à l’Assemblée nationale par les juifs établis en France. Il est divisé en quatre parties. La première est destinée à établir les principes qui réclament pour les juifs le droit de citoyen. – La seconde, à prouver que l’intérêt de la France est de leur accorder ce droit. – La troisième, à rétracter et combattre les objections qu’on oppose au rétablissement de leurs droits civils. – La quatrième, à démontrer que le droit de citoyen doit être accordé aux juifs sans restriction et sans retard; c’est-à-dire, qu’il serait à la fois injuste et dangereux de vouloir les préparer à le recevoir par des améliorations graduées, et qu’il y aurait aussi de l’injustice et du danger à ne pas les en revêtir avec la plus grande promptitude [...]. Les juifs prouvent donc que la France doit, par justice et par intérêt, leur accorder les droits de citoyen, parce qu’ils sont domiciliés dans cet empire, qu’ils y vivent comme sujets, qu’ils servent leur patrie de tous les moyens qui sont en leur pouvoir, qu’ils contribuent à l’entretien de la force publique comme tous les autres citoyens du royaume, indépendamment des taxes onéreuses, avilissantes, arbitraires, que d’anciennes injustices, d’anciens préjugés, soutenus par l’ancien régime, ont accumulées sur leurs têtes: il n’y a, disent-ils, il ne peut y avoir que deux classes d’hommes dans un Etat; des citoyens et des étrangers; prouver que nous ne sommes pas étrangers c’est prouver que nous sommes citoyens [...]. Cette pétition, écrite avec philosophie, éloquence et sensibilité, a été rédigée par M. Godard, et est digne, sous tous les rapports, du talent dont il a donné des preuves dans toutes les circonstances où il a consacré sa plume aux intérêts de l’humanité». (Réimpression de l’Ancien Moniteur, III, 1860, pp. 368-369). II/ «Les Juifs alsaciens publient une «Adresse» au peuple d’Alsace dans laquelle ils tendent fraternellement la main aux Alsaciens. Dans l’intérêt des deux parties, ils espèrent que leur appel recevra un accueil fraternel». Szajkowski, Emancipation, 120. Exceptionnelle réunion de brochures sur la question juive en Alsace au début de la Révolution française.
Bordeaux, Le Courrier d'Aquitaine, 1984, in-8 br. (14,5 x 20,5), 317 p., "Les Cahiers de l'I.A.E.S. - N° 5", traduit de l'anglais par Jean Cavignac, un portrait d'Abraham Furtado, bon état.
Cet ouvrage est centré sur une petite communauté de juifs français, les juifs de Bordeaux. Ils ont été les premiers juifs en Europe à avoir dû faire face aux exigences d’un Etat-nation en formation et à avoir été reconnus par cet Etat comme citoyens égaux à part entière. Les sépharades de Bordeaux n’étaient représentatifs ni de la majorité des juifs de France ni de celle des juifs de l’Europe de l’Ouest. Ils étaient arrivés en France comme nouveaux-catholiques et ce n’est qu’après plus d’un siècle d’adhésion formelle au catholicisme que leur communauté fut officiellement reconnue comme juive. Néanmoins leur assimilation, leur conformité aux modèles de la société française comme leur attachement au judaïsme, constituent un legs pour le judaïsme français et un modèle pour le développement des juifs modernes. L’auteur veut montrer comment les sépharades de Bordeaux ont réussi à léguer leur héritage aux juifs de France. Frances Malino analyse ainsi les imbrications entre la politique de Napoléon et la question des juifs de France tout en soulignant l’apport et la spécificité des juifs de Bordeaux au sujet de l’émancipation. Elle rappelle que de la même façon que les sépharades avaient cherché à prouver leur utilité, tous les juifs de France devaient désormais justifier leur admission au sein de l’Etat français en devenant des citoyens utiles et productifs. Comme les juifs sépharades avaient dépouillé le judaïsme de son héritage rabbinique, désormais tous les juifs de France devaient confesser un judaïsme dépouillé de sa dimension nationale, vidé de ses rêves messianiques et subordonné à la loi laïque et à la vie politique françaises. Enfin, l’auteur rappelle que le reste des juifs de Bordeaux a rejoint les ashkénazes ; ensemble pour la première fois, ils entreprennent d’achever la transformation des juifs de France. En dépit des compromis qu’ils ont passés avec le judaïsme et leur engagement pour adopter la France pour patrie et les Français pour concitoyens, les juifs de France ont continué à être des marginaux. Si d’un côté la coercition légale avait bien disparu, une pression sociale qui n’était pas moins ressentie comme une véritable humiliation a longtemps persisté. Voir le sommaire sur photos jointes.
5 vol. in-12 reliure de l'époque plein veau blond, Chez Reinier Leers, Rotterdam, 1707 (1706 pour le tome 4) Tome 1 : L'Histoire et la Religion des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent. Pour servir de Suplément & de Continuation à l'Histoire de Joseph, 1707, 29 ff., 600 pp. ; Tome 2 ("Troisième, Seconde Partie") : L'Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent contenant leurs Rites et leurs Cérémonies, 1707, pp. 601-1132 et 18 ff. ; Tome 3 : L'Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent contenant les Dogmes des Juifs ; leur Confession de Foi ; leurs Variations ; & l'Histoire de leur Religion, depuis la ruine du Temple jusqu'à présent, 1707, 912 pp. ; Tome 4 : Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent contenant leurs Antiquitez, leur Religion, leurs Rites, la Dispersion des dix Tribus en Orient, & les persécutions que cette Nation a souffertes en Occident, 1706, pp. 913-1430 et 1 f. blanc ; Tome 5 : Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent contenant leurs Antiquitez, leur Religion, leurs Rites, la Dispersion des dix Tribus en Orient, & les persécutions que cette Nation a souffertes en Occident, 1707, pp. 1433-2174 et 41 ff.
Bon ensemble bien complet en soi. Un sixième tome souvent rajouté, publié ultérieurement en 1711, est ici absent (petits mq. en coiffes et petits frott. à la reliure, bon état par ailleurs). Pasteur réformé, Jacques Basnage (1653-1723) quitta la France suite à la révocation de l'Edit de Nantes. Son "Histoire des Juifs" remporta un grand succès et fit l'objet de nombreuses traductions.
Edi, 1990 Édition originale 224mm x 130mm 403 pp Livret particulièrement recherché : L’éditeur ayant eu le courage de publier ce livre a subi un attentat à la bombe. Des juifs dans la collaboration est paru en 1980. L’auteur, le journaliste devenu historien Maurice Rajsfus, est né en 1928, de parents juifs polonais, morts en déportation à Auschwitz et Maurice Rajsfus fut lui-même raflé au Vel d’Hiv alors qu’il n’était qu’adolescent (il en réchappa par miracle). L’ouvrage est préfacé par Pierre Vidal-Naquet, historien connu notamment pour ses travaux sur le génocide juif et le négationnisme, qui apporte au livre son indispensable crédit. Les instances représentatives juives ont collaboré et ont elles même fourni la liste des gens qu’il fallait aller rafler, la rafle du vel d’hiv se faisant avec la collaboration de l’UGIF. A la libération, les nombreux juifs collaborationnistes (il faut lire Rebatet dans les Décombres qui dit qu’il a quitté Vichy tellement il y avait de juifs autour de Pétain, on rappellera qu’Emmanuel Berl écrivait ses discours) ont été jugés “en interne” et non devant la justice de la République. Des Juifs dans la Collaboration démontre notamment que de nombreux juifs ont participé activement à la déportation de leurs coreligionnaires pendant la guerre et rend caduque l’argument (dominant aujourd’hui) selon lequel l’État français est seul responsable de la déportation des juifs. Cette distinction entre d’un côté les juifs de France, et de l’autre l’Etat français (donc les Français non-juifs), distinction créée par Jacques Chirac le 16 juillet 1995 au Vel d’Hiv, n’a donc pas lieu d’être. Elle se révèle être ce qu’elle est : une nouvelle discrimination raciale, 50 ans après les faits, dans ce même Vélodrome d’Hiver. Avec, faut-il l’ajouter, l’assentiment officiel des représentants de la communauté juive, comme en 1942. Avril 1941. Les notables du Consistoire israélite proposent au Commissariat général aux questions juives de fournir une main-d'oeuvre immigrée pour le "Retour à la terre". Les nazis vont s'intéresser vivement à ce projet. Quelques centaines de "petits tailleurs" juifs polonais seront expédiés dans les Ardennes dès novembre 1941. On leur a promis en échange de leur engagement, la liberté, un travail libre et la sauvegarde de leur famille. Tous seront soumis à l'état de forçat avant d'être raflés dans les exploitations agricoles en janvier 1944, ramenés à Drancy et déportés à Auschwitz. en 1941, les Ardennes avaient été présentées comme une terre promise à une population immigrée affolée. Cette aventure se terminera comme un drame ordinaire, comparable à celui vécu par l'ensemble des Juifs immigrés de Paris.
Paris: EDHIS, 1968 8 volumes in-8, brochés, état neuf. Un des 750 exemplaires numérotés sur papier vergé.
La Révolution française et l'émancipation des Juifs. 8 tomes: I - MIRABEAU, Sur Moses Mendelssohn, sur la réforme politique des Juifs (1787). II - THIRY, Dissertation sur cette question: Est-il des moyens de rendre les Juifs plus heureux et plus utiles en France? (1788). III - GREGOIRE, Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs (1789). IV - ZALKIND-HOURWITZ, Apologie des Juifs (1789). V - Adresses, Mémoires et Pétitions des Juifs (1789-1794). VI - La Commune et les Districts de Paris. Discours, Lettres et Rapports (1790-1791). VII - L'Assemblée Nationale Constituante. Motions, Discours et Rapports. La Législation nouvelle (1789-1791). VIII - Lettre, mémoires et Publications diverses (1787-1806). (Paris: EDHIS, 1968). [M.C.: Judaïsme, histoire, Révolution française]