Paris, Flammarion, 1993. 15 x 24, 610 pp., quelques illustrations en N/B, broché, bon état (quelques rares surlignages).
Reference : 19758
ISBN : 208667955
traduit de l'anglais par Marie-Alyx Revellat, avant-propos de l'auteur.
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Albert skira 1943 in8. 1943. Broché.
Très bon état de conservation bords un peu frottés intérieur propre bonne tenue sous papier de soie
EUROPE. Nov-Dec 1989. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 290 pages.. . . . Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Sommaire : André Malraux - Visages de Malraux, Un contemporain d'avenir par Jean Lacouture, Malraux journaliste et critique littéraire par Christiane Moatti, Lecteur de Sade par André Malraux, Malraux et la revue Commune par Nicole Racine, Malraux et le Combat de Camus par Jeanyves Guérin, Malraux et les prix littéraires par Walter Langlois, Présentation des lettres d'André Malraux a Jean Paulhan par Claire Paulhan et Christiane Moatti, D'une lettre a Jean Paulhan par André Malraux Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Gallimard 2001 704 pages 15x24x4cm. 2001. Broché. 2 volume(s). 704 pages.
Bon état (BE) couvertures défraîchies intérieurs proprse
Clermont de l'Oise, 33 place de l'Hôtel de ville, [1928]. 2 pages 1/2 en 1 f. (280x 180 mm) plié, encre bleue sur papier de deuil. « Monsieur, Si je puis vous être utile ou simplement agréable, j’en serai trop heureux, car je n’ai pas oublié votre fidèle et généreuse critique de L’Imposture, et votre nom est pour moi celui d’un ami. Puis-je vous prier de me fixer un rendez-vous à Paris, jeudi prochain, au début de l’après-midi, (mon train arrive à deux heures), et à l’endroit qui vous plaira ? Veuillez croire, Monsieur, à ma très fidèle et profonde sympathie, G. Bernanos. Lundi soir. »
Historique premier échange entre les deux écrivains, auteurs dans la décennie suivante des deux romans majeurs sur la guerre d’Espagne : L’Espoir et Les Grands Cimetières sous la lune. Cette lettre fait suite à l’article donné par Malraux dans La N.R.F. (n° 242, 1er mars 1928, p. 745), rendant compte de L’imposture lors de sa publication : elle constitue la première trace d’une « rencontre » entre les deux écrivains, « au moment où Malraux faisait connaître sa réaction face au deuxième roman de Bernanos […]. Malraux a été un des premiers à percevoir la nouveauté du roman bernanosien, où [il] voit dans la structure dramatique de L’Imposture un signe indubitable que le roman moderne a pris le relais de la tragédie » (Joseph Jurt, Malraux et Bernanos face à la guerre civile d’Espagne, Présence d’André Malraux, n° 16, 2018, p. 73-87). Malraux l’agnostique sera durablement marqué par la lecture de Bernanos ; tellement, qu’il devait accepter sur-le-champ en 1974 (à la demande de Jean-Loup Bernanos, le fils cadet de l’écrivain) de préfacer une réédition à venir aux Éditions Plon de l’œuvre complète de son père. Cet ambitieux projet n’ayant pas abouti, la préface a été reprise dans l’édition de poche du Journal d’un curé de campagne, mais fut d’abord publié dans Le Figaro littéraire (n° 1480, 28 septembre 1974, p. 11 et 12), sous le titre « Bernanos, le dernier témoin de la pitié sacrée ». Texte remarquable, l’un des plus pénétrants écrits sur Bernanos, qui fait notamment référence à l’œuvre de Dostoïevski, à près de vingt reprises. Rappelons que Georges Bernanos décède Le 7 juillet 1948 à l’hôpital américain de Neuilly : quelques jours auparavant, il avait fait appeler à son chevet André Malraux, sorti bouleversé après un entretien de quatre heures, dont rien ne devait filtrer. « On sait assez bien en revanche le dialogue qui s’était engagé entre les deux écrivains à leur retour d’Espagne, chacun de son côté, en 1937. À Malraux le félicitant pour sa ‘sincérité inflexible’ et lui faisant part à son tour de ses propres déconvenues dans l’autre camp, Bernanos l’interrompant avait alors lancé : » Mais pardon, Malraux, avez-vous fait comme moi ? » Malraux : Vous êtes chrétien, vous agissez en chrétien, moi je suis communiste, je n’écrirai jamais un mot qui puisse porter le moindre préjudice au parti. » Bernanos : Bon, cela vous regarde, mais alors quel cas dois-je faire de vos éloges ? Aux yeux des hommes comme vous, je ne puis passer que pour un imbécile ou un fou. » (Pilé, « Bernanos ou l’invincible présence », Expressions, n° 536, juin 1998). Malraux sera présent aux obsèques – mais à titre seulement privé –, et en était le seul représentant du monde des lettres et de la politique, lequel, sans doute, ne s’était pas senti obligé envers un homme obstiné à décliner ses honneurs : refus à trois reprises de la Légion d’honneur (1927, 1938 et 1946), d’un fauteuil à l’Académie française ou de postes de ministre et d’ambassadeur. Malraux, en 1974, terminait sa préface par ces mots : « Rendant compte de L’imposture lors de sa publication en mars 1928, j’écrivais dans La N.R.F. : Dans ce livre, ce ne sont pas les personnages qui créent les conflits, mais les conflits qui suscitent les personnages… Je ne serais pas étonné que les ‘crises’ apparussent à M. Bernanos avant même que les personnages fussent fixés par son imagination. La réussite de L’Imposture était moins grande que celle du Journal d’un curé de campagne. Mais qu’il est singulier d’employer le mot réussite pour parler d’un livre de Bernanos ! »
BELLE ET INTÉRESSANTE LETTRE AMICALE À UN INTIME DE LONGUE DATE, LESSAYISTE EMMANUEL BERL QUI LUI AVAIT DÉDIÉ SON PREMIER OUVRAGE « MORT DE LA PENSÉE BOURGEOISE » EN 1929 : ...Jai donc fait une rechute de plus. Ça devient lassant. Passons... Pour le tome III [de LHistoire de lEurope, Gallimard, 1951], jespère que le service [de presse] a été fait proprement (je ne lai évidemment pas vu). Sinon, donnez un coup de téléphone à Beuvet, qui sera chez moi à ma place à partir du 1er août... Il enchaîne sur le roman autobiographique « Sylvia » que Berl venait de faire paraître, également chez Gallimard : ...Je ne trouve pas ce que vous dites de Sylvia, décourageant. Jai toujours pensé que la bizarre barrière quil y a entre vous et le public craquerait un jour. Pourquoi pas sur ce livre, auquel vous semblez vous acharner, et qui recoupe en vous bien des choses importantes ? Sans doute la barrière tombera-t-elle par une sorte de pourriture naturelle, coïncidant avec un tableau davancement (quelque part en enfer) ; encore est-il bon daider le bois mort à tomber... Quant à la politique !... Le journaliste et essayiste Emmanuel Berl (né en 1892 au Vésinet près de Paris), fréquente les Surréalistes, en particulier Aragon, et son ancien condisciple du lycée Carnot, Pierre Drieu La Rochelle avec lequel il publie un périodique éphémère « Les Derniers jours », puis collabore aux Cahiers bleus de Georges Valois. En 1928 il rencontre André Malraux et lui dédie Mort de la pensée bourgeoise (Grasset, 1929), un pamphlet dans lequel il dénonce la pensée intellectuelle conformiste contemporaine. En 1932 il lance lhebdomadaire Marianne, puis Pavés de Paris quil dirige jusquen 1940. Successivement favorable à Pétain et hostile à la révolution nationale, rompant avec Vichy, il sexile en Corrèze en juillet 1941 où il est rejoint par Bertrand de Jouvenel, le dessinateur Jean Effel et André Malraux et sa compagne Josette Clotis. Au lendemain de guerre, il abandonne la politique pour se consacrer à la rédaction douvrages autobiographiques. En 1967 lAcadémie française lui décerne le Grand Prix de littérature.Intime de Malraux qui lui reprocha son manque de volonté politique « votre rapport avec la politique est mauvais parce que vous ne voulez rien » [Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean dOrmesson, 1968, p. 60], lui avait dit Malraux. Cependant les deux écrivains nouèrent des liens dune amitié pérenne. Berl dans les entretiens quil accorda à Patrick Modiano à la fin de sa vie lui confiait les raisons de la longévité de sa belle amitié avec Malraux, toute intellectualisée : « Je crois quil y a un lien entre sa métaphysique et la mienne, sans cela, on naurait pas pu se supporter aussi longtemps, tant dannées, tant dheures. Il y a une obsession du divin ressenti en tant quabsence, auquel il faut penser toujours sans en parler jamais... ».