‎JORGA (Nicolae).‎
‎Philippe de Mézières, 1327-1405, et la croisade au XIVe siècle.‎

‎ P., Emile Bouillon, 1896, gr. in-8°, xxxiv-555 pp, biblio, index, reliure pleine toile verte, pièce de titre chagrin olive (rel. postérieure), bon état (Bibl. de l'Ecole des hautes etudes, fascicule 110)‎

Reference : 64119

‎"Parmi toutes les figures du XIVe siècle, il n'en est peut-être pas de plus intéressante et de plus pure que celle de Philippe de Mézières, chancelier de Chypre, qui finit ses jours aux Célestins de Paris en 1405. Doué d'une imagination ardente, il se dépense en vains efforts pour entraîner ses contemporains à une nouvelle croisade ; mais ce n'était pas chez lui simple désir pieux de délivrer Jérusalem asservie aux infidèles, il avait longtemps vécu en Orient, et, plus perspicace que les souverains de son temps, il savait quels dangers faisait courir à l'Occident Chrétien le progrès de la puissance musulmane. Très lettré, écrivain fécond, il a passé sa vie a prêcher la cause sainte à tous ceux qu'ii fréquentait, et des désastres tels que celui de Nicopolis ne feront que le confirmer dans ses opinions. Mais on peut dire qu'il a été jusqu'ici assez mal traité par les historiens ; la plupart des ouvrages de Mézières existent encore aujourd'hui ; tous sont intéressants, et pourtant il n'a pas encore trouvé un biographe digne de lui. M. Jorga, ancien élève de l'Ecole des hautes études, vient enfin de consacrer à ce personnage, si sympathique et si curieux, un volumineux ouvrage, qui n'est pas sans quelques défauts, mais qui a tout au moins le grand mérite de renfermer à peu près tout ce qu'on peut savoir actuellement sur le chancelier de Chypre. Avant tout ; il faut louer chez l'auteur l'étendue de l'information, M. Jorga a lu tout ce qu'on pouvait lire sur le sujet ; le fait doit etre noté, car la tâche était difficile. Mézières a été en relation avec tout ce que le XIVe siècle compte d'hommes illustres : papes, rois, prélats, aventuriers militaires ; il a vécu dans l'ntimité de plusieurs princes, enfin il a écrit quantité de traités de tout genre, aujourd'hui dispersés, et dont les moins historiques renferment maints détails importants sur la personnalité et la vie de l'auteur. On ne saurait refuser au biographe de ce nouveau Pierre l'Ermite cette qualité essentielle d'avoir épuisé le sujet..." (A. Molinier, Revue Historique, 1896) ‎