‎GAZIN (Capitaine F.).‎
‎La Cavalerie française dans la guerre mondiale (1914-1918).‎

‎ Payot, 1930, in-8°, 334 pp, préface du général Brécard, 30 croquis dans le texte et hors texte (certains dépliants), broché, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale)‎

Reference : 56666

‎"Déjà pendant la guerre, la Revue militaire suisse avait pu fournir à ses lecteurs quelques renseignements sur le rôle joué par la cavalerie française. Ces renseignements ont été complétés depuis au fur et à mesure que paraissaient les différents « historiques des corps de cavalerie ». Aujourd'hui, nous avons sous les yeux un ouvrage complet, richement documenté, ne négligeant aucun côté de l'important problème qu'il traite et bénéficiant du recul du temps. Le capitaine Gazin ne s'est pas borné au récit, à la fois clair et vivant, des opérations successivement menées par les grandes unités de cavalerie, il les a commentées, jugées et a su en tirer des leçons opportunes. (...) le capitaine Gazin a raison de rappeler l'opinion du maréchal Foch lui-même « la cavalerie gardera sa raison d'être aussi longtemps que la vitesse et la surprise conserveront leur rôle sur le champ de bataille. » Du chapitre fort instructif qui clôt l'ouvrage et qui est intitulé « Observations et enseignements », je ne veux mentionner qu'une leçon parce qu'elle peut être utile à tous ceux qui ont de la cavalerie sous leurs ordres. Il s'agit de la formidable usure des chevaux au début de la campagne. Cette usure, dont la responsabilité incombe tant au haut commandement qu'aux chefs de la cavalerie, prit de telles proportions que l'arme en resta longtemps pantelante. En quatre mois de guerre de mouvement elle avait perdu le quart de son effectif et ce qui restait encore debout était épuisé à l'extrême. La continuité des efforts exigés, l'abus des marches forcées, les ordres et les contre-ordres, les passages successifs et toujours hâtifs d'une aile à l'autre, d'une armée à une autre, les arrivées tardives dans les cantonnements, la suppression des abreuvoirs, toutes ces causes ont contribué à ruiner prématurément la plus belle des cavaleries. Pour exploiter le succès après la bataille de la Marne et pour la manoeuvre à grande envergure de la course à la mer on ne disposait plus que de divisions squelettiques. La leçon ne fut pas perdue cependant puisque en 1918 le 2e corps de cavalerie se portant au secours des Anglais dans les Monts de Flandres put parcourir 218 kilomètres en 68 heures sur des routes en mauvais état, sur un terrain accidenté, par des itinéraires fréquemment embouteillés et cela avec un déchet de chevaux insignifiant. Il est vrai que les conditions de ces marches forcées étaient essentiellement différentes de celles du corps Sordet en particulier, mais la façon dont elles furent organisées et exécutées indiquent un progrès marqué et une technique cavalière bien supérieure. L'ouvrage du capitaine Gazin, qui se lit comme un roman d'épopée, est illustré de nombreux croquis fort clairs. C'est un livre que tout officier de cavalerie et, plus encore, tout officier ayant à se servir de la cavalerie, devrait posséder dans sa bibliothèque." (Revue militaire suisse, 1930) ‎