‎PERCY (Pierre-François).‎
‎Journal des campagnes du Baron Percy, chirurgien-en-chef de la Grande Armée. Publié d'après les manuscrits inédits avec une introduction par Emile Longin. Première réédition de l'édition originale de 1904. Préface par le médecin général A. Fabre, avant-propos par Jacques Jourquin.‎

‎ Tallandier, 1986, 2 vol. in-8°, 12-lxxvii-535-(6) pp, pagination continue, 2 frontispices et 29 illustrations hors texte, index des lieux, des personnes et des sujets, reliures plein cuir carmin de l'éditeur, dos ornés,encadrements et armes dorées du Baron Percy sur les plats, têtes dorées, bon état. Tiré à 1000 ex. numérotés‎

Reference : 1905

‎Tome I : 1799-avril 1807 ; II : Mai 1807-1809. — "L'ouvrage s'ouvre sur la campagne de 1799 ; il se poursuit avec Austerlitz, Iéna, Eylau, Dantzig, Friedland, l'Espagne. C'est un document capital pour l'étude de l'organisation du service de santé, des blessures et des épidémies." (Tulard, 1134) — "Percy, ex-chirurgien de l'armée du Rhin et ami de Lecourbe, n'a servi sous les ordres de l'Empereur que de 1805 à 1809, date à laquelle il a quitté les camps, et il est mort dès 1825, après s'être rallié aux Bourbons. Ses mémoires présentent un vif intérêt. D'abord le Journal fait connaître Percy avec ses qualités et ses défauts, sa raideur de caractère tempérée par beaucoup de bonté. Ensuite il constitue, pour l'histoire de la chirurgie militaire, une source de renseignements de premier ordre : nombreux sont les passages qui concernent des cas exceptionnels de traumatisme, les procédés opératoires, la thérapeutique des blessés et malades, la pharmacopée de l'époque. Il fournit aussi, sur la vie de Napoléon en campagne, au bivouac, quelques particularités à retenir. Enfin – et c'est là son titre principal à l'attention des historiens – il offre de l'état interne de l'armée du Rhin, et surtout de la Grande Armée, de 1805 à 1809, un tableau d'un réalisme saisissant. II faut songer à la situation spéciale de Percy, qui marche constamment avec les « services de l'arrière », arrive sur les champs de bataille après l'action, vit au milieu des magasins, des convois, de la queue des traînards : c'est en quelque sorte l'envers du décor légendaire qu'il a sans cesse sous les yeux. Ses notes quotidiennes laissent, à la lecture, une impression pénible, amère. Elles évoquent la barbarie de ces guerres idéalisées par l'épopée, l'horreur des blessures du boulet plein, la brutalité des amputations sans anesthésiques, la saleté des hôpitaux mal tenus, encombrés de fiévreux, de vénériens, de galeux, de blessés aux plaies suppurantes, mourant de la gangrène et du tétanos. Elles évoquent aussi l'état pitoyable des services de l'intendance, la maraude, le pillage incessant, toléré par Napoléon comme rançon des marches forcées qu'il exige, l'indiscipline, l'ivrognerie, la Garde tout entière ivre-morte à Burgos. (...) Ce qui donne au témoignage de Percy une autorité incontestable, c'est : 1) que le Journal a été rédigé à peu près au jour le jour ; 2) qu'il n'a été nullement – le nombre des détails intimes, souvent prosaïques, en fait foi – écrit pour être publié ; 3) qu'on ne peut y saisir aucune trace d'hostilité contre l'Empereur. Si Percy a peu de sympathie pour Berthier, qui n'aime pas les chirurgiens, il n'a que de l'admiration pour l'Empereur, auquel il prodigue les flatteries. Ce n'est ni un aigri, ni un envieux..." (Pierre Caron, Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1905) ‎