P., Editions Univers, 1947, in-12, 256 pp, index, broché, bon état. Edition originale
Reference : 18249
Faux témoignage du général Vlassov (1900-1946) intitulé « J’ai choisi la potence », publié à l'instigation des services secrets soviétiques peu après « J’ai choisi la liberté. La vie publique et privée d’un haut-fonctionnaire soviétique », du transfuge Viktor Kravchenko, qui venait alors de défrayer la chronique. — "Le 2 août 1948 la presse de Moscou annonçait qu'à l'issue d'un procès à huis clos devant le collège militaire de la Haute Cour de l'URSS le général Vlassov avait été pendu avec onze de ses complices. C'était l'épilogue normal d'une trahison. Fait prisonnier par les Allemands en 1941, cet officier de l'armée rouge s'était mis au service de Hitler et avait organisé une "armée russe de la libération" en enrôlant par dizaines de milliers les prisonniers faits par la Wehrmacht. Pourquoi s'était-il lancé dans cette aventure ? Était-il un simple traître ? Ou ne fallait-il pas plutôt voir en lui un patriote fanatique, désireux d'affranchir son pays de la dictature communiste à la faveur de circonstances exceptionnelles ? Un livre paru sous le titre accrocheur "J'ai choisi la potence" nous apporte les confidences faites par Vlassov à l'un de ses intimes collaborateurs qui n'a pas voulu révéler son nom. Devant ce document on n'éprouve d'abord que de la méfiance, puis à mesure qu'on avance dans la lecture on est de plus en plus enclin à admettre son authenticité. Vlassov a cru qu'il pourrait jouer un rôle historique, qu'avec l'aide des Allemands il réussirait dans une entreprise où avaient échoué, il y a plus d'un quart de siècle, les Denikine et les Wrangel mal soutenus par les Anglais et les Français. Cet homme ambitieux était surtout un naïf, et l'on se demande s'il avait vraiment lu Mein Kampf. Dès 1942, d'ailleurs, le chef de l'armée russe de la libération put se rendre compte qu'il avait fait un marché de dupe. Ses entretiens avec Gœring, Gœbbels et Hitler furent très orageux. "Nous croyez-vous assez fous ou assez idiots pour rétablir une Russie grande, indépendante et forte, avec une armée puissante ?" lui dit Gœbbels un jour de décembre 1942. Et, quelques semaines plus tard, le même Gœbbels rappelle à Vlassov qu'il n'est juridiquement que "le prisonnier de guerre de l'Allemagne". Au lendemain du désastre de Stalingrad on consent pourtant à négocier avec lui. Gœring lui demande de mettre trente divisions (!) à la disposition de la Wehrmacht. Hitler lui promet de créer un État russe indépendant qui signera après la guerre un traité d'alliance avec l'Allemagne, et Ribbentrop lui fait signer un projet d'accord en ce sens. Mais Vlassov apprend bientôt, par von Beck, qu'une copie de cet accord a été remise au colonel japonais Uchigawa, qui, par l'entremise de l'ambassade nippone à Stockholm, doit la montrer à Mme Kollontaï, ambassadrice de l'URSS en Suède... Schulenburg, ancien ambassadeur d'Allemagne à Moscou, lui confirme que Ribbentrop se joue de lui : "Je sais, dit-il à Vlassov, que Ribbentrop propose de livrer toute votre armée et vous-même à l'URSS au cas où une paix séparée serait signée entre l'Allemagne et la Russie." Le malheureux Vlassov se débat au milieu des intrigues et des complots que les militaires allemands ourdissent contre Hitler. Von Beck lui expose son plan : les généraux suppriment le Fuhrer, éliminent les "fous" (Gœbbels et Ribbentrop), signent une paix séparée avec l'Angleterre et les États-Unis et se tournent contre l'URSS. On proclame la déchéance du gouvernement soviétique et l'on instaure un autre gouvernement "sous la présidence du général Vlassov, général de l'armée rouge, allié des Allemands". Ce conflit entre Allemands qui rêvent d'une paix séparée, les uns avec l'URSS, les autres avec les Anglo-Saxons, inspire de tristes réflexions à Vlassov : "Ces gens commencent à comprendre que la guerre est perdue." Mais si l'Allemagne est vaincue tout le plan de Vlassov s'écroule ! Et son collaborateur Kozlovski (personnage louche qui finit par regagner l'URSS dont il était sans doute l'espion) s'emploie de son mieux à le démoraliser. Après lui avoir dit en janvier 1943 : "Nous sommes foutus, Vlassov, tout est perdu", il s'efforce de le persuader en mai que Staline est devenu un héros national, qu'il réalise le rêve historique de la Russie. Kozlovski abandonne la partie, mais conseille à Vlassov de rester jusqu'au bout : "Quand les troupes de l'armée rouge apparaîtront ici en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, au moment final de la lutte, foncez sur le dos des Allemands, rendez à l'armée rouge un ultime service. Cela vaudra à vos soldats le pardon. Vous personnellement, vous ne serez jamais pardonné ni amnistié. Mais vous mourrez pour sauver vos soldats, pour expier votre faute et pour adresser avant votre mort le dernier salut à votre peuple triomphant." Il semble bien que Vlassov ait suivi le conseil de Kozlovski. Après avoir joué "le rôle hideux des traîtres", il ne vit qu'un moyen pour se racheter : trahir les Allemands. Et, d'après maints témoignages, il les a effectivement trahis dans les combats des environs de Prague, en 1945. Certains de ses compagnons d'armes, dont le général Meandrov, firent comme lui. Dans la riche galerie des traîtres et des collaborateurs de la seconde guerre mondiale, Vlassov n'est pas, somme toute, la figure la plus antipathique. Il ne s'était pas mis au service de l'ennemi par germanophilie, par admiration pour le nazisme. Quand il voit qu'il n'est qu'un jouet aux mains des Allemands et qu'il ne peut rien changer au cours des événements, il est bourrelé de remords et il cherche à se justifier devant sa conscience. Le préfacier anonyme de l'ouvrage montre justement que son drame est celui d'un grand nombre d'émigrés russes et que son crime est analogue à celui de Toukhatchevski Pour libérer sa patrie il avait accepté "une alliance avec le diable". Et sa fatale erreur devait le conduire au gibet." (Le Monde, 26 janvier 1948)
Pages d'Histoire - Librairie Clio
Clio Histoire
8, rue Bréa
75006 Paris
France
01 43 54 43 61
Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. Les livres sont garantis complets et en bon état sauf mention contraire. Les prix sont nets et payables en euros. L'envoi des ouvrages par la Poste est en sus. Un envoi prioritaire sous enveloppe matelassée ou étui carton rigide (colissimo suivi) est d'environ 8 euros pour la France (colissimo suivi), 14 euros pour la communauté européenne, 16 euros pour le reste de l'Europe et 30 euros pour le Canada et les USA. Ce tarif est basé sur celui d'un livre pesant 1 kilogramme. Si le livre commandé dépasse ce poids, il peut être un peu plus élevé. Les expéditions se font après réception du règlement, par Carte Bancaire (Eurocard, Mastercard, Visa, par Chèque sur une banque française, ou par Virement bancaire. SARL F. BLAYO - PAGES D'HISTOIRE LIBRAIRIE CLIO 8 rue BREA 75006 PARIS Etablissement : 20041, Guichet : 01012, N° de compte : 4322878W033, clé RIB : 45 IBAN Identifiant international de compte : FR94 2004 1010 1243 2287 8W03 345 Bank Identifier Code (BIC) : PSSTFRPPSCE Domiciliation : LA BANQUE POSTALE -- CENTRE FINANCIER DE LA SOURCE Il est bien sûr toujours possible de passer chercher le livre à la librairie. Il est recommandé de téléphoner ou de nous envoyer un email pour vérifier la disponibilité du ou des livres demandés. L'exécution des commandes téléphonées est garantie mais sans règle absolue, la disponibilité des livres n'étant pas toujours vérifiable lors de l'appel. Au delà de huit jours sans règlement effectué les livres réservés seront remis en vente.
UNIVERS. 1947. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 251 pages - un accroc sur le dos. . . . Classification Dewey : 848-Ecrits divers, citations, journaux intimes, souvenirs, mémoires
Classification Dewey : 848-Ecrits divers, citations, journaux intimes, souvenirs, mémoires