‎DELPERRIÉ de BAYAC (Jacques).‎
‎Histoire du Front populaire.‎

‎ Fayard, 1972, in-8°, 542 pp, biblio, index, reliure percaline jaune de l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Les Grandes Etudes contemporaines)‎

Reference : 17448

‎"... C'est à toutes ces questions et à bien d'autres (sur les négociations secrètes de Blum avec l'Eglise catholique, sur la querelle Blum-de Gaulle, sur la politique coloniale du Front populaire) que Jacques Delperrié de Bayac répond avec objectivité dans cet ouvrage, le plus complet qui ait été consacré à ce jour à l'histoire du Front populaire." (L'éditeur) — "Un gros ouvrage dont la lecture séduit et parfois passionne... L'apport de l'ouvrage n'est pas négligeable ; servi de ce point de vue par sa méthode d'exposition, brossant ses tableaux en légères touches successives, analysant à chaque instant l'évolution d'une situation grosse de virtualités, Delperrié de Bayac nous fait revivre avec talent la geste du Front populaire. Il démonte adroitement la complexité des problèmes, nous rappelant notamment l'interférence constante des problèmes extérieurs avec la politique intérieure ; que la guerre civile espagnole ait par exemple sérieusement assombri les relations de Blum avec le Parti communiste est vérité d'évidence, encore faut-il montrer, comme l'auteur le fait ici avec bonheur, quel fut son retentissement sur toute la vie sociale et politique du pays ; autre exemple instructif, le déroulement des procès de Moscou, qui renforça singulièrement les réticences de toute l'opinion française à l'égard de Staline, n'alla pas sans émousser le maigre désir de nos gouvernants de conclure un accord militaire avec l'Union soviétique. Au développement du pacifisme dans les partis de gauche, l'auteur consacre également de bonnes pages ; autour de Paul Faure, secrétaire général de la S.F.I.O., de syndicalistes comme André Delmas ou René Belin, et de la kyrielle des tendances d'extrême-gauche, trotskystes, anarchistes, syndicalistes révolutionnaires, se crée un milieu d'ultra-pacifisme bêlant où, par hostilité à l'idée de l'union sacrée, souvenir trop cuisant des années de guerre, l'on se dresse contre tout effort de réarmement – alors qu'Hitler n'attend pas –, et où l'on va jusqu'à combattre toute aide matérielle qui pourrait être accordée à la jeune république espagnole, qu'on gratifie cependant d'une sympathie toute verbale. Peu importe si ce pacifisme de gauche se conjugue avec celui qui se développe à partir de 1934-1935 au sein d'une droite plus éprise d'anticommunisme que de patriotisme, et où l'on entend déjà le fameux « Plutôt Hitler que Blum ! » Mais l'histoire ne se repète pas ; Marceau Pivert en fera l'amère expérience, lui qui ira passer la guerre et l'occupation nazie au Mexique, dans la vaine attente d'une nouvelle conférence de Zimmerwald... Sur ces points et sur beaucoup d'autres, sur la dévaluation trop tardive, sur le blocage économique consécutif à l'application trop brutale de la loi des quarante heures, Jacques Delperrié de Bayac, s'il n'innove pas, met bien en valeur les idées forces et trouve souvent le mot juste. La sympathie visible qu'il éprouve pour son sujet n'exclut pas la lucidité, voire la sévérité." (Jean-Paul Brunet, Revue Historique, 1974) ‎