Sherbrooke (Québec), Editions Naaman, 1982, pt in-8°, 302 pp, 2 photos, 4 fac-similés, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Reference : 122061
Marichette est le nom de plume d’une femme au grand cœur, Émilie C. LeBlanc. Cette enseignante de Memramcook, qui a vécu de 1863 à 1935, a publié de nombreuses lettres dans le journal L’Évangéline de 1895 à 1898. Elle se présentait comme une mère de nombreux enfants, pauvre et peu instruite. Ses lettres dénonçaient des injustices sociales surtout à l’endroit des Acadiens et des femmes comme le droit à la parole, à l'éducation et le droit de voter. Marichette n'avait pas la langue dans sa poche et ne se gênait pas pour faire la leçon aux hommes : « Nous avons une langue et savons s’en servir et une cervelle itou. J’heu (Dieu) nous a baillé plus d’esprit qu’aux houmes. Quand il a fait la femme il a trouvé Adam, le boss de tous les hommes, endormi le ventre au soleil, trop paresseux pour travailler dans son jardin, on y arraché la cervelle et pris le meilleur « stuff » de dedans et fait la femme qui a sauvé les houmes du naufrage. » — Deux universitaires des provinces maritimes du Canada présentent, avec cet ouvrage, un commentaire étoffé et multiple de lettres publiées dans L'Evangéline de Weymouth Bridge, en Nouvelle-Ecosse, du 14 février 1895 au 3 février 1898. L'introduction tente de cerner le mythe 'Marichette', qui, selon les auteurs, concurremment avec toute une tradition acadienne, a frayé la route à l'avènement de la désormais célèbre Sagouine. La correspondance compte treize lettres de Manchette, deux de Pite, son prétendu mari (lignes reproduisant le style et la façon de penser de l'épouse présupposée), et l'une d'un certain Marc. Toujours dans cet avant-texte, l'on nous dévoile la thématique de l'auteur des lettres : préoccupations politiques et féministes (revendication du droit de vote – le 'soutirage' – des femmes, luttes entre conservateurs et libéraux, proclamation de la supériorité de la femme sur l'homme), le désordre social, les injustices, l'émigration de la jeunesse... — Marichette fait ses débuts en 1895 dans la revue l’Évangeline (un journal hebdomadaire français de Weymouth, N.-É). Sa première lettre à l’éditeur M. Landry, datée : « Chéticamp, Clare, 9 Fev. 1895. » est simplement signée « Marichette ». Elle nous dit : « J’lit l’Évangéline avec beaucoup de plaisir, quand j’peux mettre la main sur mes lunettes; et à tout les fois qu’elle arrive je la lit tout haut à mon vieux. » Cette première lettre est au sujet d'une élection qui s’en vient, à propos de laquelle elle a des opinions bien fortes. Elle commence sa lettre en parlant des femmes et du vote : « J’veux vous écrire pour vous dire que j’sont fatiguée d’attendre pour la souffrage des femmes pour nous donner le droit de voter. Durant c’temps les femmes souffre d’envie de se rendre au polls pour montrer à nos vieux comment voter. » « Nos vieux » est l’expression de Marichette quand elle se réfère aux maris en général. Elle a aussi des problèmes avec les candidats, des anglophones de Digby, qui achètent des votes avec du « wisqui » et prétendent représenter les habitants de Clare. Elle les appelle « la belle crasse de Digby » et « les foux de Digby », disant qu’ils sont des candidats qui parlent beaucoup et qui viennent dire aux gens comment voter. « Attend un peu on va tenir une autre assemblé à la Court House dans Clare et ils feront le choix d’un candidat pour montrer au gens de Digby que les Acajins ne sont pas des foux », dit-elle. Marichette craint que sa première lettre est déjà trop longue et invite l'éditeur à lui rendre visite s'il veut en savoir plus ; elle lui donne des indications pour se rendre chez elle à Chéticamp : « On reste à la quatrième maison après que vous avez laissé le p’tit portage en bas de la quatrième butte en allant par la cote. » Les lettres de Marichette à l'éditeur ont été publiées dans l'Évangéline, entre le 14 février 1895 et le 3 février 1898. Elles ont été rédigées à une époque où le rôle et les opinions des femmes étaient peu valorisés. Chaque lettre traitait d'un aspect des conditions de vie des Acadiens en général et des femmes en particulier. Les sujets politiques, religieux et économiques propres à la Baie Sainte-Marie ont été abordés et ont porté sur des questions telles que les droits des femmes, les mœurs électorales, l'immigration, la langue, l'alcool, le Carême et le Mardi-Gras, entre autres. Alors, qui était cette Marichette opiniâtre ? La véritable identité de l'auteure de ces lettres est restée longtemps inconnue mais il s'agissait d'Émilie C. LeBlanc, fille de Calixte LeBlanc et de Mathilde, née le 14 mai 1863 dans la paroisse de Memramcook au N.-B. Émilie a enseigné à Weymouth pendant une dizaine d'années, durant lesquelles elle a créé Marichette de la Baie Sainte-Marie, notre toute première Sagouine. (Madeleine LeBlanc)
Pages d'Histoire - Librairie Clio
Clio Histoire
8, rue Bréa
75006 Paris
France
01 43 54 43 61
Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. Les livres sont garantis complets et en bon état sauf mention contraire. Les prix sont nets et payables en euros. L'envoi des ouvrages par la Poste est en sus. Un envoi prioritaire sous enveloppe matelassée ou étui carton rigide (colissimo suivi) est d'environ 8 euros pour la France (colissimo suivi), 14 euros pour la communauté européenne, 16 euros pour le reste de l'Europe et 30 euros pour le Canada et les USA. Ce tarif est basé sur celui d'un livre pesant 1 kilogramme. Si le livre commandé dépasse ce poids, il peut être un peu plus élevé. Les expéditions se font après réception du règlement, par Carte Bancaire (Eurocard, Mastercard, Visa, par Chèque sur une banque française, ou par Virement bancaire. SARL F. BLAYO - PAGES D'HISTOIRE LIBRAIRIE CLIO 8 rue BREA 75006 PARIS Etablissement : 20041, Guichet : 01012, N° de compte : 4322878W033, clé RIB : 45 IBAN Identifiant international de compte : FR94 2004 1010 1243 2287 8W03 345 Bank Identifier Code (BIC) : PSSTFRPPSCE Domiciliation : LA BANQUE POSTALE -- CENTRE FINANCIER DE LA SOURCE Il est bien sûr toujours possible de passer chercher le livre à la librairie. Il est recommandé de téléphoner ou de nous envoyer un email pour vérifier la disponibilité du ou des livres demandés. L'exécution des commandes téléphonées est garantie mais sans règle absolue, la disponibilité des livres n'étant pas toujours vérifiable lors de l'appel. Au delà de huit jours sans règlement effectué les livres réservés seront remis en vente.