‎PEUMERY (Jean-Jacques).‎
‎Histoire illustrée de l'asthme de l'Antiquité à nos jours.‎

‎ P., Editions Roger Dacosta, 1984, in-4°, 320 pp, préface du Pr Jacques Charpin, 71 illustrations dans le texte ou à pleine page, 8 pl. en couleurs hors texte, biblio, index, in-4, reliure toile chocolat décorée de l'éditeur, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état‎

Reference : 121230
ISBN : 9782851280541

‎La signification attribuée au mot « asthme » a beaucoup évolué au cours des siècles. Alors qu'avant notre ère, on entendait sous le vocable d'asthme l'ensemble de tous les essoufflements (ou dyspnées) en général, d'étiologie pulmonaire ou cardiaque, le sens de ce terme s'est progressivement restreint jusqu'à signifier simplement une dyspnée revenant habituellement par accès, due à un broncho-spasme souvent d'origine allergique. L'asthme a été reconnu dans l'Antiquité gréco-romaine par Hippocrate et Galien, qui utilisèrent le terme « asthma « pour désigner certains états morbides accompagnés de dyspnée. Aretee de Cappadoce, qui vécut un peu avant Galien, donna une très bonne description de la crise d'asthme, pour son temps. Parmi les grands médecins du Moyen Age, Maïmonide, dans son Traité de l'asthme, tend aussi à confondre l'asthme avec les autres formes de dyspnée. Avicenne, cependant, semble l'avoir compris ; mais cet auteur en fait une sorte d'épilepsie. Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste Van Helmont et Thomas Willis ont distingué l'asthme des autres variétés de dyspnée, mais ils regardaient cet état comme une variété d'accès nerveux ou convulsif, apparenté à l'épilepsie. Sir John Floyer fut le premier à avoir su distinguer réellement l'asthme des autres types de dyspnée et reconnaître le spasme des bronches au cours de l'accès d'asthme. Asthmatique lui-même, Floyer étudia sa propre observation et en fit un remarquable ouvrage : “A treatise of the Asthma” (Londres, 1698), dont il y eut une traduction française, en 1761, qui connut un réel succès dans le monde médical. Dans la première édition de son “Traité de l'auscultation médiate” de 1819, Laennec a des notions un peu confuses de la pathogénie de l'asthme tandis que, dans la deuxième édition de 1826, ses vues sont d'une remarquable exactitude; cette deuxième édition succède, il est vrai, à la découverte des muscles des parois bronchiques, par Reisseissen, en 1822. Un autre auteur, Amédée Lefebvre, asthmatique lui aussi, a rénové, au XIXe siècle, la notion du bronchospasme, sur le point d'être oubliée. L'ouvrage est divisé en deux parties, la première allant jusqu'à la découverte du spasme bronchique, la seconde étant consacrée à la découverte de l'allergie respiratoire. Ces deux disciplines de recherche convergent en un point crucial : le bronchospasme est souvent une réaction d'hypersensibilité allergique. Soucieux de bien montrer l'évolution des idées jusqu'aux données actuelles, l'auteur a tenu à enrichir le texte de citations nombreuses et à évoquer un grand nombre de chercheurs. Nous sommes persuadés que cet ouvrage intéressera non seulement les médecins de toutes disciplines, mais aussi les bibliophiles passionnés par l'histoire de la médecine. (P. Durel, Bulletin de l'Histoire des sciences médicales, 1985) ‎