Montréal (Québec), Fides, 1978, in-8°, 418 pp, 8 pl. de photos hors texte, une carte repliée, qqs illustrations de Gabriel Ouellet dans le texte, broché, bon état, envoi a.s.
Reference : 119569
Réimpression de l'édition Fides de 1948. — "Le 15 juin 1940, l’auteur, Félix Prieur, est capturé par les Allemands à la tête d’une section du 115e régiment d’infanterie. Envoyé tout d’abord au Stalag VII A de Moosburg, en Bavière, il devient pour les cinq années à venir le matricule 68.881. Le récit de sa captivité ressemble à tous ceux écrits par des militaires français ayant subi le même sort pendant cette guerre. On y retrouve en effet les descriptions caractéristiques de leur détention dans les camps : le désoeuvrement, la faim, la saleté, le froid... Mais l’auteur a ceci de particulier qu’il est aspirant. Or, les autorités allemandes n’ont pas tranché quant au statut de ce grade hybride dans la hiérarchie militaire. Cela lui vaut d’être interné en mars 1941 au Stalag I A de Stablack, en Prusse Orientale. Situé non loin de Königsberg, ce lieu est réservé aux élèves-officiers comme lui. A ces yeux, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un camp de représailles, les aspirants ayant démontré leur esprit "potache et résistant" (110) au sein des Oflags. Il projette de s’en évader quand "les Allemands acceptent le départ des prêtres-aspirants comme aumôniers des kommandos" (184). En tant qu’ancien séminariste, l'auteur trouve là le moyen de se consacrer pleinement à son sacerdoce. Cette décision paraît logique lorsque l’on considère l’ardente religiosité qu'il exprime tout du long de son ouvrage. Le 30 juillet 1941, il est envoyé à Gumbinnen où il va se trouver immergé dans un univers très différent de ce qu’il a connu auparavant. Bénéficiant d’une semi-liberté, il apprend à connaître les civils allemands de cette région, mais aussi les travailleurs forcés polonais et les prisonniers de guerre russes. Jusqu’à l’invasion de la région par l’Armée rouge, il s’emploie à évangéliser ses congénères de toutes nationalités, allant de ce fait bien au-delà de ses attributions originelles. Bien qu’antinazi et passablement antiallemand, il n’y a aucune place pour la politique dans son coeur. Ainsi, il participe à la rédaction d’un journal destiné aux prisonniers français qui se révèle à la fois pour Pétain et pour de Gaulle, "les deux hommes qui servaient la France, l’un à l’intérieur de la patrie blessée et l’autre à l’extérieur" (206) ajoute-t-il. Le 26 janvier 1945, Félix Prieur et ses camarades quittent leur camp en direction de la mer Baltique. L’étau des armées soviétiques s’étant refermé sur la Prusse Orientale, il n’existe dès lors plus d’autre échappatoire. Commence alors un long exode dans le chaos d’une Allemagne moribonde. Le 2 mai 1945, il est enfin libéré par les troupes britanniques, ce qui lui permet de rentrer en camion en France avant la fin du mois." (Stéphane Lamache, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 39-45) — "La dernière guerre a suscité un grand nombre de récits dramatiques ; bien peu cependant sauront atteindre l’intensité grandiose et éloquente de ce « mémorial », qui nous raconte les années de captivité de l’auteur. Né d’une mère canadienne et d'un père français, M. l’abbé Félix Prieur ne peut manquer d’être sympathique aux lecteurs. Capturé par les Allemands le 15 juin 1940, il eut à subir pendant cinq ans les horreurs de la prison, du camp de concentration et de la marche forcée ; comme tous les forçats des camps totalitaires, il connut les souffrances de la faim et de la soif, du froid et de la vermine. Conscient de sa dignité sacerdotale, il parvint à exercer son ministère dans des circonstances bien tragiques ; il se rappela en même temps qu’il était un homme comme ses compagnons de misère et il sut accepter les plus humbles besognes. C’est dire qu’il eut un apostolat fructueux, capable de ressusciter la foi endormie chez les malheureux qu’il put approcher. Ce volume se lit comme un roman ; mais c’est un roman vécu et dont l’action ne languit pas un seul instant. La langue de l’auteur est des plus vivantes : en quelques lignes, il nous transporte sur la scène d’un événement, nous fait apprécier l’humour de ses compatriotes, nous empoigne par l’exposé de situations terribles. C’est tantôt la lutte contre des « ennemis intimes » comme les poux, les puces et les punaises ; tantôt « l’histoire d’une musette » qui contient tous les objets nécessaires à la célébration de la messe. On assiste aussi à des conversations familières avec des copains ou avec d’autres prêtres ; ailleurs on nous raconte toutes les difficultés que suscita aux prisonniers le contact avec les Russes. Les documents sur cette triste époque sont si nombreux que bien des lecteurs sont tentés de rejeter à priori toute cette « littérature de guerre » ; ils auraient pourtant tort dans le cas présent de suivre une impulsion bien compréhensible, car il s’agit d’un ouvrage de première valeur, à la fois sérieux et pittoresque, bien pensé et bien écrit." (Roland Germain, Lectures (Montréal), nov. 1948) — "M. l’abbé Félix Prieur est de l’héroïque phalange des prêtres qui ont enduré une dure captivité au cours de la dernière guerre. Comme il le dit dans son introduction, il a vécu en Prusse Orientale, il a été enfermé au-dedans des barbelés de Stablack, il a supporté les épreuves des camps de travail de Koenigsberg ou des frontières de Russie. Toutes ces aventures nous sont d’ailleurs exposées dans son ouvrage 68.881 VIIA." (Roland Germain) — "M. l’abbé Félix Prieur, de Chartres, France, ex-officier de l’armée française, et pendant cinq années prisonnier des allemands, est arrivé hier à Montréal pour un séjour indéterminé au Canada, afin de refaire sa santé. Il a fait la traversée Cherbourg-New-York à bord du paquebot America. M. l’abbé Prieur a été fait prisonnier de guerre par les Allemands en juin 1940 et a souffert pendant cinq ans dans l’infâme stalag situé au sud de Koenigsberg, en Prusse-Orientale. Ce stalag fut la dernière prison à être libérée par les troupes alliées en 1945. Le prêtre français fut libéré à Lübeck, par la 51e division écossaise, après une extraordinaire marche forcée de 720 milles, effectuée en des conditions effroyables à travers toute l’Allemagne du Nord, pendant la suprême offensive russe d’hiver. Son arrivée à la maison paternelle, à Chartres, coïncida avec l’avis officiel de son décès, l’avis étant occasionné par le complet pillage par les Russes de ses effets particuliers, lesquels furent retrouvés en cours de route par ses camarades de stalag." (Le Devoir (Montréal), 4 février 1947)
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