‎TARDE (Jean).‎
‎Les Chroniques de Jean Tarde, chanoine théologal et vicaire général de Sarlat. Contenant l'histoire religieuse et politique de la ville et du diocèse de Sarlat, depuis les origines jusqu'aux premières années du XVIIe siècle, annotées par le vicomte Gaston de Gérard, membre de la Société historique du Périgord, précédées d'une introduction par M. Gabriel Tarde, membre de la même Société.‎

‎ Marseille, Laffitte Reprints, 1981, gr. in-8°, xliv-(2)-iv-432 pp, introduction de Gabriel Tarde, une carte ancienne du diocèse de Sarlat en dépliant hors texte, qqs figures armoriées dans le texte, index des noms de lieux et de personnes, imprimé sur papier crème, reliure simili-cuir havane de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Réimpression tirée à 400 exemplaires seulement de l'édition de Paris, 1887‎

Reference : 117880

‎"Les historiens du Périgord ont souvent cité les chroniques du chanoine Jean Tarde (1561-1636), mais jusqu'ici il ne s'était trouvé personne pour les publier. A première vue, il semble bizarre d'imprimer aujourd'hui une œuvre d'érudition datant de plus de deux siècles ; l'ouvrage de Tarde n'a pourtant pas autant vieilli qu'on le pourrait croire, et encore aujourd'hui il n'existe pas d'autre histoire complète du pays de Sarlat. Jean Tarde, au surplus, n'était pas un esprit ordinaire ; très versé dans les sciences mathématiques, il a laissé, entre autres ouvrages manuscrits, la relation d'un voyage fait par lui en Italie en 1614, voyage au cours duquel il connut Galilée. Ce voyage le décida à étudier particulièrement l'astronomie, et, dès son retour en France (1615), il commençait une série d'observations qu'il réunit, en 1620, dans ses “Sidéra Borbonia” ; il s'y occupe notamment du problème encore aujourd'hui obscur des taches solaires, dont il fait de petites planètes, baptisées par lui du nom de Bourboniennes, d'où le titre du livre. La chronique publiée par MM. de Gérard et Tarde paraît avoir été écrite dans les premières années du XVIIe siècle ; elle a été continuée par l'auteur jusque vers 1624. Elle renferme sans doute beaucoup d'erreurs, imputables plutôt au temps où vivait l'auteur qu'à celui-ci ; mais elle offre l'avantage d'avoir été rédigée sur les sources authentiques. Sans doute les premiers livres, qui traitent des époques gauloise et romaine, nous paraissent bien arriérés, mais une fois que Jean Tarde entre en possession de documents écrits, il sait en tirer des renseignements exacts et précis, et fait généralement preuve de sens critique. Il semble avoir connu beaucoup de manuscrits et de pièces d'archives aujourd'hui dispersés ou perdus, et certains des renseignements qu'il donne sur les évêques de Sarlat des XIVe et XVe siècles paraissent tirés des registres pontificaux. Pour l'histoire civile du même temps, il a dû employer les comptes municipaux de Sarlat et beaucoup de pièces d'archives. Comme de juste, à mesure que le chroniqueur se rapproche du temps où il vivait, son récit devient plus détaillé et plus intéressant, et plus de 100 pages sont consacrées par lui à l'histoire des guerres de religion depuis 1561. La biographie de Jean Tarde par M. G. Tarde est développée et intéressante à lire ; l'auteur a heureusement mis en lumière cette curieuse figure. L'annotation due à M. G. de Gérard est copieuse et puisée en grande partie à des sources inédites, notes des compilateurs de la collection de Périgord à la Bibliothèque nationale, quittances, comptes, lettres originales. On peut toutefois reprocher aux éditeurs d'avoir changé le titre donné par Tarde à son œuvre et qualifié de “Chroniques” ce que lui-même appelait : “Table chronologique de l'église de Sarlat, diocèse, et pays Sarladois”. Dans une série de notes finales (p. 343-407), l'éditeur a traité certains points de l'histoire de Sarlat qu'il avait dû, faute de place, laisser de côté ; on trouve clans cet appendice l'histoire développée des premiers évêques de Sarlat, puis des notes plus courtes sur quelques épisodes de la guerre de Cent ans, sur les fêtes du Carnaval à Sarlat, la reprise de Dome par les Français en 1438, les origines du protestantisme en Périgord, la reprise de Sarlat par les catholiques en 1574, le siège de la même ville en 1587, sa soumission à Henri IV en 1594, la révolte des Croquants de Guyenne en 1594, la conspiration de Bouillon en 1605, etc. Une table copieuse des noms de lieux et de personnes complète ce beau volume, dont l'exécution matérielle est remarquable." (Auguste Molinier, Bibliothèque de l'école des chartes, 1888) ‎