‎MARION (Georges).‎
‎Gaston Defferre.‎

‎ Albin Michel, 1989, gr. in-8°, 362 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état‎

Reference : 105131

‎"La biographie de Gaston Defferre qui paraît sous la plume de G.M., journaliste au Monde, est pleine d'intérêt non seulement parce qu'elle recoupe un grand nombre de témoignages directs sur un des principaux personnages du Parti socialiste, mais aussi parce qu'elle apporte des éléments très substantiels sur l'histoire politique de Marseille. De toutes les fonctions exercées sous la IVe et la Ve République, c'est bien celle de maire de la cité phocéenne qui a de loin été considérée comme la plus importante par G. Defferre, celle pour laquelle il a livré ses combats les plus acharnés, entachés parfois d'épisodes compliqués, voire douteux. L'auteur a eu sans doute raison de consacrer une partie très substantielle de son livre à une analyse détaillée du système de gouvernement marseillais, basé sur la prééminence de la fonction de maire, fortement adossée au contrôle de la presse locale et servie par un contrôle étroit et autoritaire de la fédération socialiste. G.M. reconstitue avec exactitude l'histoire de l'implantation municipale de Defferre à Marseille, les réseaux qu'elle a mis en œuvre, la succession des conflits, à l'occasion desquels se fait jour une volonté sans faille et une résolution implacable du futur ministre de l'Intérieur de François Mitterrand. Dans cette ville où le Parti communiste a longtemps été le plus influent à gauche et où la droite l'emportait en même temps sur le plan électoral, Defferre a su nouer ou rompre à peu près tous les types d'alliances imaginables pour s'imposer durablement de la fin de la guerre à sa mort comme le maître incontesté de la ville. On regrettera cependant — mais n'est-ce pas la conséquence du genre littéraire choisi ? — que l'accent mis sur la personnalité de l'homme, dont la discrétion même rend difficile l'approche, malgré la multiplication des anecdotes et la richesse de la galerie de portraits présentés, laisse peu de place à l'analyse des liens existant entre le système Defferre et la population de la ville ou les militants de son parti." (Revue française de science politique, 1989) ‎