‎CARDINNE-PETIT (R.).‎
‎Les Soirées du Continental. Ce que j'ai vu à la Censure, 1939-1940.‎

‎ Jean-Renard, 1942, in-12, 266 pp, broché, bon état‎

Reference : 10287

‎"Un censeur de l'équipe du « Continental » a retracé l'histoire du contrôle de la presse, mais l'ouvrage de Cardinne-Petit fait davantage figure de pamphlet que de récit objectif. S'il apporte des détails sur « les travaux et les jours » des équipes chargées de maintenir le moral français, on ne doit pas oublier qu'il a été écrit en 1942, à Paris, et, comme tel, soumis à la censure des autorités d'occupation. Ainsi, l'auteur se plaît à souligner les incohérences du contrôle de presse du « régime déchu » et l'aveuglement de ses gouvernants. II se montre, en revanche, beaucoup plus discret sur la partialité dont, bien souvent, les services du « Continental » ont fait preuve en faveur d'hebdomadaires d'extrême-droite (Gringoire, Je suis partout), qui ne ménageaient pas les institutions républicaines, et sur leur italophilie qui s'exerçait parfois de façon trop voyante..." (Claude Lévy, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1966) — "Parmi les innombrables témoignages sur les causes de notre défaite, celui de M. Cardinne-Petit devait être écrit. On pourra discuter sur l'opportunité de sa publication, mais on ne peut nier son intérêt pour les futurs chroniqueurs. Dans une guerre totale, l'information est une arme redoutable, qu'il faut préparer à l'avance et manier avec habileté. Or, à la veille du conflit, cette arme n'existait chez nous qu'à l'état embryonnaire, et jamais elle ne fut mise au point. M. Cardinne-Petit nous conduit dans les coulisses de l'Hôtel Continental et nous dévoile l'incroyable « pagaïe » qui régnait à l'Information et à la Censure. On voudrait croire que l'auteur exagère. Hélas ! par expérience personnelle, nous savons qu'il n'en est rien. C'était bien la maison à l'envers et cela en dépit d'excellents éléments s'efforçant d'introduire un peu d'ordre. L'auteur veut être juste dans ses critiques. Nous ne sommes pas certains qu'il y soit toujours parvenu et plusieurs de ses vues sur la France de demain sont discutables. Mais dans l'ensemble, son témoignage mérite d'être retenu." (Joseph Brandicourt, Etudes, déc. 1942) ‎