Paris, Édition de l'Herne, Cahiers de L'Herne, 2012. Un volume petit in-4, broché, non coupé, 383 pp.
Reference : 30803
Édition originale. Tirage à 120 ex numérotés. N° 27. Cahier publié à l'occasion du 50è anniversaire de la disparition de Roger Nimier et du prix Roger Nimier. BEL EXEMPLAIRE A L'ÉTAT DE NEUF. Photos sur demande.
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Laval 19 septembre 1957, 17,2x22,1cm (feuillets) ; 10,5x14,7cm (cartes postales), 2 feuillets + 5 cartes postales + une enveloppe.
Précieuse saynète autographe signée par Antoine Blondin ainsi que cinq cartes postales avec annotations autographes détaillant les lieux de la scène, adressées au hussard Roger Nimier à son bureau parisien de la N.R.F. Blondin envoie à son compère Nimier «l'Acte II, Scène XXXII» d'une pièce de théâtre intitulée «La Curée», un dialogue humoristique et surréaliste dans un bistrot de Mayenne entre un Boulevardier, une jeune fille accompagnée de sa petite sur et une serveuse. 79 lignes sur deux feuillets (3 pages numérotées par l'auteur). 5 cartes postales des vues de Mayenne numérotées et commentées par l'auteur (49 lignes au total). Enveloppe jointe. Publiée dans À mes prochains:lettres, 1943-1984, éd. Alain Cresciucci, 2009, p. 104-108. Belle manifestation de l'esprit anarchiste et loufoque qui dirigeait les pas, pas souvent assurés mais toujours imbibés, d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier. Dans la petite scène de deux feuillets envoyée à Nimier, un pilier de bar (le «Boulevardier») tente d'approcher une jeune fille («La Jeunesse») sortant d'un cinéma: «Excusez-moi Mademoiselle... [...] Je crois que je vous ai déjà vue quelque part... [...] Saperlipopette! Voilà le mot qu'il ne fallait pas prononcer... Il a le don de titiller mes vieux sphincters». La conversation se poursuit dans un troquet tandis que dans les cartes postales jointes par Blondin avec les feuillets, Le Boulevardier guette et suit La Jeunesse à travers la ville. Son itinéraire est soigneusement retranscrit à l'aide des cinq cartes des vues de la ville, qui illustrent la scène, indiquant l'endroit précis de tous les événements, ainsi que les horaires auxquels ils se sont déroulés, écrits au dos de chacune d'elles : «Quand la jeunesse [la jeune fille] sort de l'épicerie en 1, le Boulevardier en 2 s'installe à un mirador de café en 3, la jeunesse après une fausse démarche en 4 revient sur ses pas et passe après une fausse démarche en 4 revient sur ses pas et passe près du boulevardier 4 bis dont le télémètre indique alors = d = trois mètres 50. Le Boulevardier règle sa bière et s'élance». Le Boulevardier est sûrement inspiré de Blondin lui-même, comme laisse deviner ce passage écrit au dos de la troisième carte postale : "Le Boulevardier feint de prendre des notes pour son prochain roman. En fait il établit un relevé topographique". Ce fameux relevé topographique correspond à la série de cartes postales elle-même, où Blondin indique directement sur les photographies à l'aide de flèches à l'encre bleue la trajectoire des regards des personnages, et de leurs déplacements. Blondin a touché à tous les genres, et travailla à une pièce de théâtre,Un garçon d'honneur, écrite avec Paul Guimard et adaptée d'un sujet d'Oscar Wilde. Crédité lui-même sur des dizaines d'adaptations, de scénarios et de dialogues pour le cinéma, son chef-d'uvre Un singe en hiver sera cinq ans plus tard interprété et mis à l'écran par des géants du septième Art, le duo Gabin-Belmondo dirigé par Henri Verneuil.Cet autre face-à-face dans un troquet, adressé à Nimier, ressemble à un dialogue de film: les cartes postales agissent en effet comme un story-boardde la petite scène manuscrite de Blondin, permettant de visualiser les plans de son dialogue à la manière d'une séquence cinématographique. A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteur déclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait :«Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures." Rare création théâtrale de Blondin, aux confins du vaudeville et du cinéma, composée pour Roger Nimier, son ami de toujours et compagnon de festins mémorables. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Réalmont s.d. (cachet postal 1959), 16,9x17,7cm, un feuillet + une coupure de presse + une enveloppe.
Délicieuse lettre manuscrite probablement inédite, signée par une énigmatique Marijo, femme de chambre de son état, qui avec des accents rabelaisiens et une longue litanie de jeux de mots s'adressedepuis un hôtel de Réalmont (Tarn) au hussard Roger Nimier en son bureau parisien de la N.R.F. 20 lignes sur un feuillet quadrillé. Si la lettre est incontestablement d'Antoine Blondin, il est peut probable qu'elle soit de sa main et l'un de ses acolytes a probablement prêté la sienne à la réalisation de cette farce. L'écrivain devenu Marijo, femme de chambre particulièrement illettrée évoque ses exploits sexuels avec "Monsieur Antouane". Belle manifestation de l'esprit anarchiste et loufoque qui dirigeait les pas, pas souvent assurés mais toujours imbibés, d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier. Sur un ton humoristique et très décalé, Antoine Blondin rédige dans une orthographe phonétique et plus que fantaisiste un récit pornographique du point de vue d'une femme de chambre de l'hôtel dans lequel il réside. En voici le texte avec toutes les fautes retranscrites : la femme de chambre raconte à son "Monsieur Rogeais [Nimier]"une soirée arrosée avec "Monsieur Antouane [Blondin]", dans un hôtel : "ce grand pendard [...] me fout sondard en cul. Je vous et cris à quat patte passqui pas raie quessa dit Latte les Saints Quetaires ou les cinq terres de mon peti cul. Je messe culse mai genêt pas beau cou d'ortograf si j'ai du temps pet rarement".Roger Nimier, son ami de beuveries et de festins mémorables est tenu au courant des aventures de son compère à grands renforts deses bons mots mis dans la bouche de cette camériste illettrée : "Hyères souar ou Pluto Sète nuids, Monsieur Antouane m'affet absorbet une bouteille de Pépère aide sic ! Onna bien riz parce queue cetté dans ma titte chatte qu'il mella mise". Jouant les bohèmes, les insouciants, Blondin a fini par accepter son image de joyeux drille, de poète ami de la bouteille et de la fête : "Sannan pêche pas con panse à vous. Un petit têtre qui vous susse en rêve", signe-t-il ou elle à la fin de sa lettre. A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteurdéclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait :«Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures." Blondin y joint une coupure d'un de ses articles de l'Equipe sur une course automobile ainsi qu'une carte de l'hôtel Restaurant Noël Galinier à Réalmon, où est inscrit le menu de son repas : "Ecrevisses / Saumon / Côtelettes d'agneau / Cèpes / Conneries". "Vins : Pas identifiés". Enveloppe jointe. L'écrivain de la France charnellerévèle une part de son univers personnel complexe et original à travers cette missive adressée à son grand ami. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Laval 23 Septembre 1957, 17x22cm, un feuillet + une enveloppe.
Etonnante lettre autographe signée d'Antoine Blondin, adressée à Roger Nimier à son bureau parisien de la N.R.F. , dans laquelle il narre, peut-être pas tout à fait à jeun, ses avanies à vivre "maritalement avec un séminariste du nom de Prébende Alexis". 29 lignes sur un feuillet remplié. Enveloppe jointe. Publiée dansÀ mes prochains:lettres, 1943-1984, éd. Alain Cresciucci, 2009, p. 110. Sur un ton humoristique et très décalé, Antoine Blondin dresse à son "cher ami" une liste d'édifiants évènements liés à son existence mayennaise et qu'il énumère, car "je crois que le moment est venu de t'instruire de certaines choses qui me sont arrivées." Il en vient à décrire le spartiate lieu d'habitation qu'il partage en colocation, certainement dans les effluves d'alcool, mais aussi pour se soustraire aux lénifiantes et pompeuses mondanités lavalloises auxquelles sa notoriété de plume le soumet, : "Nous habitons non loin du viaduc(que), une baraque en bois... de 7 mètres de long sur 3 mètres 25 de large. Elle doit dater de la première occupation américaine, celle de Pershing et Dos Passos." et les doutes qu'il nourrit à l'égard de son compagnon de cabane : "Je soupçonne Alexis, je l'appelle Alex, de ne pas être entièrement défroqué, car il s'absente aux heures de la messe en me laissant - naturellement - toute la vaisselle et tous les petits travaux. Dois-je m'en ouvrir à lui ?" Mais il tient tout de même à rassurer son ami qu'il poursuit un semblant de vie sociale même s'il concède, faussement ingénument, qu'il ne se sent plus trop en odeur de sainteté à Laval : "Je n'ai pas rompu pour autant mes attaches avec le Grand Hôtel mais je n'y passe que pour prendre mon courrier qu'on ne me donne qu'au compte-gouttes, car je suis devenu un sujet d'opprobre pour la cité - je me demande pourquoi." et qu'il honore malgré tout les invitations officielles : "Le préfet de la Mayenne, m'a traité hier avec quelques écrevisses et des perdreaux assortis de confitures d'airelles (!!), c'est un épicurien, comme toi et moi, célibataire et lettré. Je me permets de le citer." Cette agréable hospitalité préfectorale lui ouvre des perspectives qu'il livre à Roger Nimier, son ami de beuveries et de festins mémorables : "Il y a 93 ou 97 départements - en tout cas, moins de cent. Nous devrions vivre des préfectures. Ce sont de bons endroits. Il y règne un climat de famille que nous avions présavouré, si j'ose dire, à Lille. Morpion de préfecture, sans être une condition très honorable, est une situation d'attente." Pour finir, Antoine Blondin s'autorise cette demie interrogation empreinte de certitude : "Alexis m'embarrasse ?" Belle manifestation de l'esprit anarchiste et loufoque qui dirigeait les pas, pas souvent assurés mais toujours imbibés, d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier. A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteur déclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait :«Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures." - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris 29 Avril 1957, 21x27cm, une feuille + une enveloppe.
Lettre autographe datée etsignée de Jacques Chardonne adressée à sonami Roger Nimier (54 lignes à l'encre bleue) à propos du style de Paul Morand, père spirituel desHussards, Roger Nimier et Antoine Blondin étant considérés, bien malgré eux, comme chefs de file de ce mouvement littéraire. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre, enveloppe jointe. Jacques Chardonne entend battre en brèche deux fausses idées concernant Paul Morand, la première étant d'ordre stylistique : "Il y a une double méprise touchant Morand. On a vu en lui un "moderne"... mais il est essentiellement un "naturaliste" ; sa doctrine en art est exactement celle de Maupassant et Flaubert." tenant ce dernier pour un écrivain majeur : "Mais il a infiniment plus de talent et d'intelligence que les écrivains de l'école naturaliste." ; la seconde d'ordre psychologique : "Il est l'hygiène et la sagesse incarnées, dans sa personne. Mais il a encanaillé par son oeuvre la jeunesse qui venait après lui. C'est lui qui a failli tuer Sagan." Jacques Chardonne ironise ensuite sur les talents de Françoise Sagan tout en exaltant la prédominance et la maîtrise de son ami Paul Morand en tout ce qu'il entreprend de faire : "C'est Morand qui achetait les terribles voitures de Sagan. Mais lui sait conduire."tout en se rappelant les conseils de prudence que prodigua Bernard Frank à l'auteur de Bonjour tristesse : "Bernard Frank dit : elle ne tient pas la route, ta bagniole... Sagan, vexée, accelère. Et tout chavire." En grand frère de plume, Jacques Chardonne rassure Roger Nimier sur son propre talent : "Morand est très content de vous.Je dis que Gaston (Gallimard) semble avoir beaucoup d'amitié pour vous." et félicite son correspondant pour la qualité d'Artaban, revue à laquelle collabore Roger Nimier, Jacques Chardonne étant mis à l'honneur dans unrécent numéro: "... surpris de me voir en première page;le texte me remplit de fierté. J'ai méprisé les honneurs, afin d'être honoré. Je ne pouvais être mieux servi que dans ce petit texte." et attribue la paternité du texte le concernant à l'un de ses émules Hussards : "... je me dis : c'est Nimier, ou Hecquet, ou Milliau. A vrai dire, je ne sais. Et je remercie le Seigneur." Terrassé par tant d'hommages qui lui sont rendus, Jacques Chardonne, lucide, préfère éviter de trop être sous les feux de la rampe : "Voilà pourquoi je ne veux plus rien publier. Dès que l'on vous applaudit, il faut s'en aller." Très belle lettre de Jacques Chardonne encensant son ami Paul Morand, père spirituel des Hussards, et évoquantle terrible accident de voiture de Françoise Sagan à bord d'une Aston Martin le 13 Avril 1957. Evocation prémonitoire : Roger Nimier se tuant cinq ans plus tard sur l'autoroute de l'Ouest, le 28 Septembre 1962, également au volant d'une Aston Martin. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Laval 23 octobre 1956, 13,5x21cm, 2 feuillets + une enveloppe.
Longue et exceptionnelle lettre autographe signée d'Antoine Blondin adressée au hussard Roger Nimier à son domicile rue de Coëtlogon. Blondin prévoit un festin gargantuesque et détaille par le menu tous les vins qu'il prévoit de servir en fonction de chaque convive, tout en lançant d'amusantes remarques sur l'ontologie alcoolique de l'Homme : "Si tu avais simplement lu "Tiens, voilà du Bouddha !" d'Hubert Robert tu saurais : [...] que cet homme dualiste, sans unité intérieure, a besoin de Bourgogne et de Bordeaux". 56 lignes sur deux feuillets rempliés. Enveloppe jointe. Publiée dans À mes prochains:lettres, 1943-1984, éd. Alain Cresciucci, 2009, p. 84. Belle manifestation de l'esprit anarchiste qui dirigeait les pas souvent imbibés d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier. Dans cette superbe missive à son cher "Pomme à l'eau" Nimier, l'écrivain prépare une sauterie mémorable. Le buveur invétéré, qui effrayait ses convives par ses frasques avinées, avaitaffirmé :"Je ne suis pas un écrivain qui boit, je suis un buveur qui écrit".Il paire dans la lettre une quantité impressionnante de vins avec les mets du repas ; pensant à ses convives, il prend soin d"ajouter : "Question des vins, il faut compter avec les personnalités, ne pas travailler dans l'absolu, chercher des rimes. Je crains que Popaul n'ait le chanfrein un peu porté sur le bouquet cosmopolite, dans le genre cocktail extra-chlorydrique à se faire éclater l'ampoule de Vater". Très prévenant avec ses futurs hôtes, il adapte son marathon oenologique : "Considérons donc que le champagne de dessert [...] qui sent un peu la première communion, sauf s'il est administré en injections, risquerait d'indisposer le premier et d'achever le second. Proscrivons jusqu'aux cigares, puisqu'aussi bien nos lascars ne sont pas assez adultes pour se déglacer avec les bières." Il s'épanche sur les Sylvaner suisses, les Sauternes, et achève la lettre par un magistral bon mot sur les plus grands Médoc : "N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin. Tu as peut-être carencé rapidement sur les Côtes de Nuits ? Et pourquoi pas les deux ?" A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteurdéclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait :«Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures." Superbe missive de Blondin, le prince de la picole qui s'improvise en sommelier loufoque. - Photos sur www.Edition-originale.com -