Editions Ryôan-ji, André Dimanche, éditeur, 1985, broché, couverture illustrée à rabats , 15,5x21,5 cm, 131 pages , préface de Georges Limbour, dessins d'André Masson, tirage à 50 exemplaires sur vergé édition dont 15 hors commerce. (cet exemplaire est l'un des 15 H. C.)
Reference : 4580
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Le Barde Bourguignon
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La lettre fait référence à l’article demandé par le critique pour sa revue, texte qu’il lui adresse en lui précisant qu’il n’est pas opposé au changement du titre. Fort intéressant texte sur la musique contemporaine qu’il aborde avec conviction. Il considère que les moyens mis à la disposition du compositeur contemporain sont à la fois une source de renouvellement « fertile » mais semé d’embuches de tout ordre : « stylistique, esthétique, social et politique. En effet l’époque où le cerveau nous offre tant de possibilités et de découvertes, exige plus qu’aucune autre la réflexion, le filtrage, la discrimination entre les moyens et les objectifs à atteindre... On ne renverse ni n’invente jamais rien dans l’art, mais on découvre les potentialités nouvelles dans une continuité immuable quasi organique. La rupture avec cette continuité, qui est la tradition, le désir de "révolution" avec la dévaluation des valeurs acquises par la recherche volontaire de faire à tout prix, ce qui n’a pas encore été fait, n’est pas un phénomène esthétique mais psychique [...] Il n’existe pas d’avance des panacées couvrant toutes les recherches... Ainsi la découverte de l’écriture atonale ou sérielle avait été d’une importance primordiale pour l’évolution du langage musical contemporain. Aboutissement d’un chromatisme poussé à l’extrême, son apport n’a rien qui s’oppose à la tradition... La grande question, pour moi, reste avant tout celle de l’apport de la personne humaine à l’acte de la création ». Il craint que dans la musique électronique, l’artiste ne devienne esclave de la machine. « Il est très significatif que certaines œuvres-clefs ouvrent et ferment en même temps leur propre cercle et ne sont pas sujettes à prolongement fertile...Comme c’est le cas pour Pelléas, Wozzek, ou sur un autre plan, l’Opéra de quatre sous ». Il veut témoigner, en sa qualité d’ami de Schönberg et de Berg, que «rien ne leur était plus étranger qu’une attitude d’iconoclaste vis-à-vis des moyens d’expression musicale ». Il rappelle la phrase de Schönberg sur le langage sériel : « Mais est-ce qu’ils y mettent aussi de la musique ? ». Enfin, il pense que la musique n’a aucun rôle social. « Dans notre époque du réel et du concret, la musique... avec la poésie, reste encore le seul phénomène abstrait dont le but n’est pas totalement dirigé vers une application pratique. Sachons lui garder un caractère de superstructure sociale... ».