1942 broché in octavo, dos abîmé, couverture défraîchie (léger manque de papier sur la première de couverture + traces de plis) dessins de Jean Ferrieu - 12 hors-texte de Madame R.-M. Blanchet, 254 pages, 1942 à Villefranche de Rouergue Salingardes Editeur,
Reference : 84
état moyen.
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Rodez, Archives Historiques du Rouergue, 1952-1967, 2 forts vol. gr. in-8°, lxxxvi-479 et 559 pp, une carte dépliante au tome I, préface de Jacques Godechot au tome II, index dans chaque volume, brochés, tome I en état correct : intérieur propre, mais couv. abîmée avec dos en partie manquant ; tome II en bon état (t. XIX et XX des Archives historiques du Rouergue). Le tome I a eu un tirage limité à 300 exemplaires. Il est rare. Le tome II a été tiré à 500 exemplaires ; envoi a.s. de Henri Guilhamon à Pierre Goubert au tome II
"Si toutes les provinces françaises étaient dotées pour le XVIIIe siècle d'un ensemble de documents d'une valeur aussi grande que celui que constituent pour le Rouergue et le Quercy les écrits d'Henry de Richeprey, comme la tâche des géographes préoccupés de décrire les anciens genres de vie serait rendue plus facile ! M. H. Guilhamon vient de publier, sous l'égide de la commission des Archives historiques du Rouergue, la première partie – consacrée au Rouergue – du Journal des voyages en Haute-Guienne, rédigé au cours d'une mission d'enquête dont Richeprey fut chargé en 1780. Cette mission en Haute-Guienne fut liée à la politique de réformes dont Necker avait fait admettre le principe par Louis XVI : une assemblée provinciale avait été créée dans la généralité de Montauban, qui avait alors le nom de province de Haute-Guienne. Elle se réunit le 14 septembre 1779 et nomma deux commissions chargées d'élaborer d'urgence un projet de reformes de l'assiette de la taille et de la capitation ; il apparut bientôt que la première tâche à accomplir était la réfection du cadastre : Richeprey fut chargé, avec le concours de quelques géomètres, de visiter les communautés de Haute-Guienne – Rouergue et Quercy – d'y examiner les cadastres, d'entendre les doléances des habitants, de proposer une classification nouvelle des sols et de nouveaux principes de détermination de revenu imposable. Richeprey se mit en route le 15 octobre 1780. En cinq mois, il accomplit à travers le Rouergue et le Quercy six voyages coupés par quelques jours de repos à Villefranche-de-Rouergue. Voyages exténuants, car Richeprey eut à parcourir à pied ou à cheval, en mauvaise saison, des pays accidentés aux chemins impraticables. La mission de Richeprey ne fut pas menée à bonne fin : arrivé le 24 février à Montauban, dans une ville où une majorité de propriétaires fonciers, disposant de terres peu imposées, avait de bonnes raisons de redouter une réforme des institutions, il se trouva aux prises avec une opposition farouche ; il y fit face courageusement mais, au bout de quelques jours, reçut l'ordre d'interrompre son ouvrage. Ces « incidents de Montauban » permirent à l'opposition parlementaire, écrit M. Guilhamon, de présenter à Louis XVI les réformes de son ministre comme génératrices de troubles dans les provinces. En fournissant aux adversaires de Necker un argument décisif, ils contribuèrent largement à sa chute. (p. LXIV). Mais pour nous, historiens et géographes, quel ensemble de renseignements précieux nous offre ce Journal ! C'est un ouvrage dont la lecture est passionnante, où se révèle toute la vie de communautés rurales à la veille de la Révolution. Pour en saisir toute la valeur documentaire, il faut savoir qu'à chaque village où il s'arrêtait, Richeprey convoquait les notables du lieu, curé, secrétaire de la communauté, avocat, notaire, médecin, principaux propriétaires ; il se faisait apporter le cadastre et, ce document en mains, invitait les personnalités présentes à dire sa valeur, à exprimer leurs idées sur le mode de répartition de la taille et de la capitation, à faire connaître les besoins de la communauté. Il arrive que de longues discussions s'engagent, que – comme à Laguiole – les thèses s'affrontent. (...) On saisit la richesse d'un tel document. Dans bien des cas, c'est une vraie monographie d'une communauté rurale à la veille de la Révolution que nous offre Richeprey. On y saisit non seulement les pratiques agricoles, mais encore les activités artisanales, la vie de relations, les conflits sociaux, et aussi les efforts faits ici et là pour améliorer les conditions de vie. Retenons au passage les pages instructives où sont décrits l'élevage dans le Larzac, la fabrication du fromage de Roquefort, l'empiétement des labours sur les pâtures et les conflits qui en résultent (pp. 120-129 ; 206-207) ; le remarquable chapitre qui évoque la vie de la montagne d'Aubrac (p. 51-60) ; l'analyse des migrations saisonnières ou définitives qui ont pour origine les pays les plus déshérités (pp. 38, 44, 49). Le Journal consacre de longues pages aux industries du Rouergue : les historiens y trouveront des données précieuses et ample matière à réflexion. A Saint-Affrique, nous dit Richeprey, « les manufactures ne sont pas d'aussi grands établissements que nous le présagions. Ce sont des artisants qui ont un ou deux métiers battants qui font des cadis dans la ville, car on ne fait plus de draps qu'à Saint-Félix... On ne fait à Saint- Affrique et aux environs qu'à peu près 2 000 pièces de draps ou de cadis. Le (ravail des petites communautés voisines y est compris parce qu'il est au compte des négociants de Saint-Affrique » (p. 220). Ici comme ailleurs en Rouergue, l'industrie en est encore au stade des petits ateliers. (...) Autant que les mérites de Richeprey, la qualité des commentaires et des notes dont est accompagné le texte du Journal font du livre de M. H. Guilhamon un ouvrage de qualité. L'introduction est excellente ; les notes, nombreuses et précises, accompagnent à chaque page le texte, l'éclairent, y apportent de précieux compléments, relèvent parfois des inexactitudes. La critique est toujours de bonne veine, et pertinente. Voilà du bon travail. Puisse le tome II, consacré au Quercy, voir bientôt le jour. Nous sommes un certain nombre à l'attendre avec impatience..." (Louis Papy, Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, 1955)
"Laboratoires Reaubourg, Zizine, Rolland. Mai 1953. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 55 pp., photographies noir et blanc : Dr. R. Bonnefous : Le Rouergue - G. Subervie : Promenade en Rouergue - Paul-Emile Cadilhac : Le Rouergue à table - P. Carrère : Tourisme en Rouergue - Dr. Pierre Delmas : La Lozère pays de tourisme - Gaston Sainsot : Rouergue et Causses. Itinéraire touristique - C. Burucoa : Millau et les grands Causses - Curnonsky : Roquefort en Rouergue - Louis Jourdan : Castelbouc - J. Vaylet : Coutumes et usances du Rouergue . ""Belles chose"" (chanson) - J. Cabantous : Au pays des Causses, des grottes et des Avens - Dr. J. Fau : Le pays de Conques, terre romane de Rouergue - Pierre Bories : Le Carnaval autrefois à Villefranche-de-Rouergue - Dr. Capoulade : Aubrac et fromage de Laguiole - Théo Reynes : Saint-Geniez d'Olt, la cité des fraises - A. Cazal : Spécialités gastronomiques de la Lozère - Recettes. . . . Classification Dewey : 641.59-Cuisine régionnale"
Classification Dewey : 641.59-Cuisine régionnale
AMIS DE PIERRE-CARRERE. 1988. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 656 pages - nombreuses photos et illustrations noir et blanc dans et hors texte. . . . Classification Dewey : 908.448-Régionalisme : Languedoc-Roussillon
Sommaire : R. Aussibal Chrisme et tympans romans - D. Reid : La grève des mineurs d'Aubin et de Cransac en 1913 - P. Lesueur : Quand le Haut-Rouergue devenait bonapartiste et le Bas-Rouergue républicain et orléaniste - J. Bousquet : Sur les Rouergue flamboyant - Rouergue en poésie, Lectures en liberté, Echos et nouvelles, Un trimestre en Rouergue Classification Dewey : 908.448-Régionalisme : Languedoc-Roussillon
Toulouse, Privat, 1969, gr. in-8°, 265 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Le texte édité par notre confrère Jacques Bousquet est d'un intérêt capital pour la connaissance du Rouergue au XVIe siècle. Il s'agit d'une enquête sur la richesse de cette province, nécessitée par des raisons fiscales ; les 4 provinces du Rouergue, du Périgord, du Quercy et de l'Agenais étant grevées d'impositions selon un chiffre global fixé par le Roi, chacune cherche à prouver qu'elle est surchargée par rapport aux autres. Les résultats ont été consignés dans un procès-verbal de visites qui correspond à des tournées réellement faites dans le pays avec le souci de chiffrer la production et les revenus ; dix témoins ont rectifié ou complété cette enquête ; fort habilement, l'éditeur a présenté leurs déclarations sur la même page que l'enquête, mais seulement lorsqu'elles apportaient quelque chose de nouveau. Cette enquête publiée avec beaucoup de soin et munie d'excellents index est précédée d'une copieuse introduction de plus de 120 pages. Les résultats y sont rassemblés et commentés dans un ordre méthodique et la situation du XVIe siècle est comparée, grâce à un rapport de 1699 et à une enquête de 1780, à celle des deux siècles qui vont suivre. Au milieu du XVIe siècle le Rouergue semble à un sommet de sa prospérité due essentiellement à l'essor de l'élevage, à l'exploitation des mines et à la vitalité commerciale. Villefranche en est le chef lieu administratif et la capitale marchande, Rodez la métropole religieuse, mais l'abondance des foires et marchés souligne la vitalité des petites villes. A une époque où la quasi totalité des transports se font encore à dos de mulets, le Rouergue est fort bien situé et traversé notamment par les grands axes Lyon-Toulouse et Marseille-La Rochelle ; le développement du roulage aboutit à l'anémie de la province au XVIIe siècle, les routes construites sous l'Ancien Régime contournant les régions montagneuses. Pour l'histoire sociale, l'intérêt de cette enquête est aussi considérable, car on y trouve des évaluations sur les revenus des seigneuries laïques et ecclésiastiques, et également des estimations des fortunes de quelques bourgeois et même de riches paysans. Ce sont là des renseignements d'ensemble très précieux et rares pour cette époque. L'auteur souligne aussi à cette occasion le rôle de mécénat du cardinal d'Armagnac évêque de Rodez, et de riches familles. En conclusion il s'interroge sur les causes du déclin du Rouergue entre le XVIe siècle et la fin de l'Ancien Régime : la grande crise de 1557-1559, les épidémies et les guerres de religion, les détournements de circulation, la centralisation qui attira nobles et prélats à la cour de Versailles. Ainsi cet ouvrage est non seulement une parfaite publication d'un document très riche pour la connaissance du Rouergue au XVIe siècle, mais aussi un essai d'explication sur l'évolution économique et sociale de ce pays depuis cette époque." (Édouard Baratier, Gazette des archives, 1970)
Toulouse, Privat, 1979, gr. in-8° carré, 508 pp, 28 pl. de photos hors texte, 11 cartes et illustrations dans le texte, biblio, index, reliure pleine toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Univers de la France et des pays francophones). Edition originale, un des 4000 ex. numérotés tirés sur vélin spécial Estérel
Par Henri Enjalbert, Roger Béteille, Jacques Bousquet, Gérard Cholvy, Jean Delmas, Michel Labrousse, Nicole Lemaître, Pierre Loubière. — "Un ouvrage admirable, richement illustré, fortement pensé et savoureusement écrit sur l'Histoire du Rouergue. On découvre dans ces pages brillantes la haute culture de M. Henri Enjalbert, la profonde connaissance de cette terre qui l'avait vu naître, et des hommes qu'il appréciait et connaissait si bien." (René Pijassou, 1983) — "Henri Enjalbert dirigea pour Privat, à Toulouse, l'organisation et la rédaction d'une monumentale "Histoire du Rouergue" dans laquelle il ne se contenta point d'écrire les seuls paragraphes géographiques. Dans sa conception de la géographie, le présent s'interprète à partir du passé, et le géographe s'affirme, méthodologiquement, comme un historien." (Pierre-Yves Péchoux, 1983) — "Dans la série « Histoire des provinces » de la collection « Univers de la France et des pays francophones », dont il forme le quarante-quatrième volume, un solide ouvrage retrace l'Histoire du Rouergue, sous la direction de notre collègue Henri Enjalbert, Toulouse, Privat, 1979, 508 p. Le Rouergue présente une continuité assez rare parmi les provinces françaises, puisqu'il n'a pas connu de rupture sensible en 1789-1790, se transformant alors tout naturellement en département. Les véritables bouleversements ne se produiront qu'au XXe siècle, avec la saignée de 1914-1918, la modernisation des techniques, la transformation de l'économie agricole... et des mentalités. L'originalité de la province – et de l'ouvrage – se manifeste dès le premier chapitre : H. Enjalbert y mêle intimement la géographie et l'histoire en rappelant les grandes étapes de la « conquête du terroir ». L'arrivée des premiers pasteurs-cultivateurs se situe aux environs de 3 500 av. J.-C., et a laissé le plus bel ensemble de dolmens (un millier) et de statues menhirs (une soixantaine) de toute l'Europe; l'occupation des sols ne sera cependant complètement achevée qu'à la fin du Moyen Age. Au cours des siècles suivants, abandons puis reconquêtes du sol alterneront avec des succès divers. L'empreinte romaine (par M. Labrousse) se fera sentir au lendemain de la conquête césarienne : à côté du latin, qui semble avoir été parlé par la masse de la population, Rome a apporté un nouvel art de bâtir et un net progrès des techniques de la céramique, sans compter un réseau fluide et dense de routes permettant des relations nouvelles. Rodez, capitale politique, administrative, commerciale est alors en fait la seule ville de la région et possède un amphithéâtre, des thermes et un aqueduc. Les destructions, des renouveaux se succèdent jusqu'à la fin de la période carolingienne (J. Bousquet). Le premier comte titré, Richard, n'apparaît qu'en 1112, et les luttes privées pour la conquête du pouvoir ne cessent que pour faire place aux guerres « extérieures »... Mutatis mutandis, la même évolution se produit pour les abbayes : aux initiatives locales (Conques notamment) succèdent les prieurés venus « de l'extérieur », avec les rivalités entre les grands ordres – notamment entre Saint-Victor de Marseille et Cluny. Les luttes ne cessent pas à la période suivante (1150-1350) : la guerre entre les maisons de Toulouse et de Barcelone se termine par la crise albigeoise, la fin des comtes de Toulouse, et l'entrée du roi de France. L'implantation royale se fait de plus en plus pressante, et la guerre de Cent ans marquera la seconde moitié du xiv* siècle qui verra la fin du pouvoir régional, favorisant paradoxalement une certaine résurrection de la vie locale. Entre 1350 et 1561, l'atonie littéraire est en quelque sorte compensée par la splendeur artistique. Une « vitalité contrariée sous l'Ancien Régime », tel est le titre du chapitre consacré à la période 1562-1788 (par J. Delmas) : les violences de tout genre opposent les villes du Rouergue entre elles, puisque Rodez adhère à la Ligue, tandis que Villefranche demeure royaliste, et Millau calviniste. L'exemple des présidiaux (un à Villefranche en 1551, puis un autre à Millau en 1635, transféré chez les Ruthénois par la suite) qui passent de ville en ville est symptomatique de ces difficultés politico-administratives locales, même une fois la paix rétablie. Dans le même temps souffle le vent des réformes religieuses (par N. Lemaître) : une politique episcopale de purification et d'ordre ne semble pas avoir réussi à transformer les mœurs du clergé, tant séculier que régulier, encore que les curés soient dans l'ensemble « dignes et sages ». Le « choc révolutionnaire » (par H. Enjalbert) ne paraît pas avoir été plus violent dans le Rouergue que dans les départements voisins. Notons cependant les combats menés par les Chouans de Nasbinal, sous la conduite de Charrier, notaire et ancien député du tiers à la Constituante : les « patriotes » de Marvejols sont vaincus par les royalistes qui mettent ensuite en déroute une armée régulière (mai 1793)... mais Charrier n'osa pas exploiter son succès et fut finalement arrêté. Les chapitres suivants, qui abordent la période 1802-1914, sont également dus à la plume d'H. Enjalbert. Les guerres napoléoniennes grossissent sans cesse les besoins en effectifs des troupes : les insoumis sont nombreux, mais pourchassés ; les recrues se mutilent pour ne pas partir, mais sont sanctionnées. Au retour de Louis XVIII, les Ultras triomphent, mais l'affaire Fualdès (procureur, assassiné le 19 mars 1817) démontre à l'évidence que les passions politiques continuaient à diviser l'ancienne province transformée en département. Par la suite, ces mêmes passions se retrouvent – moins sanglantes ! – dans les confrontations électorales, d'abord entre conservateurs, puis entre conservateurs et républicains : ces derniers l'emportent pour la première fois aux élections du conseil général en 1881, se voient éliminés par le scrutin de liste des législatives en 1885... et prennent leur revanche en 1893. Cette période est marquée par un développement économique certain mais limité : à titre d'exemple, citons la production des fromages de Roquefort, qui passe de 250 tonnes en 1820 à 1400 tonnes en 1850, tandis qu'à cette même date, Decazeville emploie 3000 ouvriers, livre 2000 tonnes de rails, de tôles et de fers au commerce. La période suivante (en 1860, le duc Decazes quitte la compagnie) voit les crises, les grèves se multiplier : de 1878 à 1894, plusieurs milliers d'ouvriers quittent la région pour Paris, la Californie ou l'Argentine. Rarement la vie d'une province française a été retracée avec autant de bonheur, de lucidité, d'attachement... et de précision scientifique." (Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1979)