1757 reliure plein veau havane marbré in-octavo, dos 5 nerfs frottés - entre-nerfs à fleuron au centre avec des petits fers isolés en remplissage et des feuillages exécutés aux filets courbes aux angles dans un encadrement à double filet (manque de dorure) - titre frappé or (manque de dorure) -, coiffe inférieure légèrement défraîchie, coins du premier plat défraîchis, filet sur la tranche des plats (manque important de dorure), toutes tranches dorées (manque de dorure), illustrations : bandeaux + lettrines et culs-de-lampe, XXII + 347 pages, 1757 à Paris Chez Jean-Thomas Herissant Libraire et Chez Cl. Hérissant Libraire-Imprimeur,
Reference : 3608
nouvelle édition qui contient les Offices selon l'usage de Rome, avec les Messes des principales Solemnités - belle reliure à l'origine légèrement défraîchie
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Provenance: Bibliothèque Hulthemiana, n° 604? Paris, Antoine Vérard. s.d. Almanach pour les années 1503 à 1520. In-8 de 98 feuillets imprimés sur peau de vélin. 8 ff, a8, b8, c8, d6, e4, f8, g8, h8, i4, A8, B8, C12. Pt. trou d’épingle ds. le f. de titre. Veau brun, large plaque à la cathédrale dorée insérée dans un encadrement de roulette à froid et double filet or, dos à nerfs orné de même, tranches dorées. Reliure romantique. 221 x 136 mm.
Précieux et rarissime livre d'Heures parisien imprimé sur peau de vélin par Antoine Vérard, le plus renommé des éditeurs parisiens de la fin du XVe siècle, inconnu de Bohatta, Lacombe, Brunet, Tenschert, Nettekoven, Macfarlane. L’iconographie comprend 16 grandes figures sur bois à pleine page et 40 vignettes, outre la marque de Vérard sur le titre et la figure de l'homme anatomique. Les sujets des grandes gravures sont empruntés au Nouveau Testament à l'exception de 2 sujets. - Saint-Jean et Aristodème (184 x 125 mm). - Présentation an temple. - Baiser de Judas. - Massacre des Innocents. - Arbre de Jessé - Mort de la Vierge. - Annonciation. - Crucifixion, - Le Roi David - Pentecôte. - Nativité - David et Urée. - Annonce aux bergers. - Résurrection de Lazare. - Adoration des mages. - Trinité. Toutes ces grandes figures ont été finement peintes à l'époque et rehaussées d'or. Les 40 vignettes, peintes elles aussi, sont essentiellement consacrées à La Vie des saints. L’exemplaire, réglé à l'encre rouge, est entièrement rubriqué en initiales dorées sur fond rouge et bleu alterné. Dans la Bibliotheca Hulthemiana, n° 604, un exemplaire de 98 ff. est décrit (notre exemplaire?) «Ces heures si remarquables et qui sont inconnues au supplément de Brunet ont pour titre un écusson avec la légende d’Antoine Vérard au milieu duquel est un cœur inscrit du monogramme AVR au-dessus duquel s’élèvent les trois fleurs de lys soutenues par deux anges.» (Bibliotheca Hulthemiana, 604). Les gravures sont toutes rehaussées en coloris de l’époque, témoignant de la volonté de se rapprocher encore le plus possible de l’esthétique des manuscrits enluminés. Le coloris est proche des œuvres rattachées à l’atelier du Maître des entrées parisiennes. Cette édition présente la particularité de conserver des bordures et marges très pures, sans gravures ni compositions ornementales. De plus elle associe deux types de gravures, celles plus anciennes des incunables d’après les modèles du Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne (ou Maître de l’Apocalypse, parfois identifié comme Jean d’Ypres, fils de Colin d’Amiens ou Maître de Coëtivy, actif 1480-1510) commanditées pour un autre libraire Simon Vostre (cycle in-octavo pour Vostre, circa 1495-1498, voir Tenschert et Nettekoven, 2003) et celles plus dans le goût de la Renaissance réalisées d’après les modèles de Jean Pichore (cycle réalisé pour l’édition des Heures Pichore/De Laistre de 1503/1504 ; autre cycle réalisé pour Gillet Hardouyn en 1505-1506, voir Zöhl, 2004). Les livres d’heures imprimés constituaient plus d’un quart de la production globale d’Antoine Vérard et la présente édition témoigne de l’utilisation de cycles de gravures empruntées par Vérard à d’autres libraires-imprimeurs tels Vostre et Hardouyn. La datation des présentes Heures est difficile à évaluer : certes son Almanach couvre les dates 1503-1520 mais l’emploi des gravures d’après les modèles de Pichore, pour certaines datables après 1503/1504 suggère une datation un peu postérieure pour ces Heures proposées par Vérard. Si l’on accepte de plus que certaines autres gravures d’après Pichore ont été utilisées pour la première fois par Hardouyn en 1505-1506 et utilisées par Vérard seulement à partir de 1507 (voir Macfarlane, no. 238 ; Tenschert et Nettekoven, 2003, vol. II, pp.537‑538), il faudrait repousser la date de la présente édition après 1507. L’almanach pour les années 1503-1520 a servi dans un certain nombre d’impressions de Vérard associant les bois d’après le Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne et ceux de Jean Pichore, par exemple des Heures à l’usage de Paris, Paris, Antoine Vérard, datés 21 juin 1510 (voir Tenschert et Nettekoven, 2003, vol. II, n°79). Le coloris du présent livre d’heures et celui de Tenschert (n°79) présentent de réelles similitudes et peuvent être associés au style de Jean Coene IV (Maître des entrées parisiennes), un enlumineur actif entre 1500-1520, contemporain de Jean Pichore, étudié entre autres par E. König et I. Delaunay. Texte : Sig. [que]1 r, Titre, avec marque typographique d’Antoine Vérard ; sig. [que]1 v, Homme anatomique et les quatre éléments/tempéraments; sig. [que]2 r, Almanach pour 1503-1520 ; sig. [que]2 v-[que]8 r, Calendrier ; sig. [que]8 v-aa2v, Péricopes évangéliques ; sig. aa3 r-aa8 r, Passion selon saint Jean ; sig. aa8 v-d3 v, Heures de la Vierge (le texte sous l’Arbre de Jessé indique : « Hore intemerate virginis marie secundum usum Romanum », avec le dernier mot instruit à l’encre); sig. d3 v-d6 v, Prières, dont Salve Regina ; prières pour les défunts (manquent sig. d7 et d8) ; sig. e1 r-e3 v, Office de la Vierge pour l’Avent ; sig. e3 v-e4 v, Heures de la Conception ; sig. f1 r-f2 r, Heures de la Croix ; sig. f2 v-f3 v, Heures du Saint Esprit ; sig. f4 r, Prière, Suscipe sancta trinitas… ; sig. f4 v-g5 v, Psaumes de la pénitence et litanies, suivies de prières ; sig. g6 r-i4 v, Office des morts et prières ; sig. A1 r-C2 v, Suffrages et prières, dont Missus est Gabriel ; Te deprecor ; sig. C3 r-4v Office de la Conception de la Vierge ; sig. [a]1 r- [a]8 v, Sept psaumes : Sensuivent les sept pseaulmes en francoys translatez au plus pres en latin ; suivi des Sept prières de saint Grégoire : Les sept oraisons saint Gregoire. Illustration : Ces Heures comptent 16 grandes gravures sur bois : sig. [que] 8 v, Saint Jean l’Evangéliste et la coupe empoisonnée devant Aristodème ; sig. aa3 r, Baiser de Judas ; sig. aa8 v, Arbre de Jessé ; sig. b1 r, Annonciation ; sig. b4 v, Auguste et la prophétie de la Sibylle Tiburtine ; sig. b8 v, Nativité ; sig. c2 v, Annonce aux bergers ; sig. c4 v, Adoration des Mages ; sig. c6 r, Circoncision ; sig. c7 v, Massacre des innocents ; sig. d2 r, Dormition de la Vierge ; sig. f1 r, Crucifixion ; sig. f2 v, Pentecôte ; sig. f5 r, David et Urie ; sig. g6 r, Résurrection de Lazare ; sig. A1 r, Trinité et Ecclesia. Suivent 40 petites gravures sur bois rehaussées (certains sur métal ?) : sig. [que]1 v, quatre figures représentant les quatre tempéraments (colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique) ; homme anatomique. – sig. aa1 v, saint Luc. – sig. aa2 r, saint Mathieu. – sig. aa2 v, saint Marc. – sig. e1, Femme tenant une rose. – sig. e3v, Pietà. – sig. f4v, Christ bénissant. – sig. A1 v, Christ bénissant ; Christ de pitié. – sig. A2 r, Pentecôte ; Véronique et le voile avec la Sainte Face. – sig. A2 v, Pietà. – sig. A5 v, Pietà. – sig. A6 r, saint Michel. – sig. A6 v, saint Jean-Baptiste ; saint Jean l’Evangéliste. – sig. A7 r, saints Pierre et Paul. – sig. A7 v, saint Jacques. – sig. A8 r, saint Etienne ; saint Laurent. - sig. A8 v, saint Christophe. – sig. [B]1 r, saint Sébastian. – sig. [B]1 v, saint Nicolas; saint Claude. – sig. [B]2 r, saint Antoine. – sig. [B]2 v, Anne apprenant à lire à la Vierge ; Marie Madeleine. – sig. [B]3 r, sainte Catherine ; sainte Marguerite. – sig. [B]3 v, sainte Barbe. – sig. [B]4 r, sainte Apolline. – sig. [B]5 v, Christ de pitié. – sig. [B]6 r, Christ bénissant. – sig. [B]7 r, Pietà. – sig. C3 r, Pietà. – sig. [a] r, Christ bénissant. Bibliographie : Bohatta, H, Bibliographie der Livres d’Heures : Horae BMV, Officia, Hortuli Animae, Coronae BMV, Rosaria und Cursus BMV des XV und XVI Jahrhunderts, Vienna, 1924; Bonicoli, Louis-Gabriel, La production du libraire éditeur parisien Antoine Vérard (1485-1512) : nature, fonctions et circulation des images dans les premiers livres imprimés illustrés, Université Paris Ouest (thèse d’histoire de l’art sous la direction de Jean-Pierre Caillet), 2015; Delaunay, Isabelle, Échanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris (vers 1480-1500), Université Paris-Sorbonne (thèse d’histoire de l’art sous la direction de Fabienne Joubert), 2000; Lacombe, P. Livres d’heures imprimés au XVe et XVIe siècle, conservés dans les bibliothèques publiques de Paris, Mansfield Centre (CT), 2002 (reprint); Macfarlane, J. Antoine Vérard, Londres, 1900; Maddocks, H, « A Book of Hours by Anthoine Vérard in the University of Melbourne Library », University of Melbourne Collections, issue 16, June 2015; Moreau, B., Inventaire chronologique des éditions parisiennes...tome I, 1501-1510, Paris, 1972; Nettekoven, Ina, Der Meister der Apokalypsenrose der Sainte Chapelle und die Pariser Buchkunst um 1500, Turnhout, 2004; Nettekoven, Ina, Heribert Tenschert et Caroline Zöhl. 365 gedruckte Stundenbücher aus der Sammlung Bibermühle. 1487-1586, Antiquariat Heribert Tenschert, 2015; Tenschert, H. et I. Nettekoven, Horae BMV. 158 Stundenbuchdrucke der Sammlung Bibermühle 1490-1550, H. Tenschert, 2003; Winn, Mary Beth, Anthoine Vérard: Parisian Publisher 1485-1512, Genève, 1997 ; Zöhl, C. Jean Pichore: Buchmaler, Graphiker und Verleger in Paris um 1500, Turnhout, 2004.
Nombre de critiques considèrent cette production Philippe Pigouchet - Simon Vostre comme le plus bel incunable européen illustré du temps. 22 août 1498. Petit in-4 gothique imprimé sur peau de vélin de (72) ff., a-i8, 33 lignes par page, marque de l’imprimeur sur le titre, bordures historiées pour chaque page, 21 grandes gravures à pleine page sans compter l’homme anatomique, nombreuses petites initiales enluminées à l’or sur fond rouge ou bleu. Plein maroquin havane entièrement décoré de motifs à froid avec mosaïque de maroquin brun foncé, dos à nerfs orné, coupes décorées à froid, double encadrement de filets dorés intérieurs, tranches dorées. Élégante reliure signée de Marius Michel. 208 x 145 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2023/09/Video-Heures-Pigouchet.mp4"][/video] Edition incunable en partie originale achevée d’imprimer sur peau de vélin à Paris par Philippe Pigouchet pour Simon Vostre considérée par nombre de critiques comme le plus beau livre français illustré du temps. «Le verso du titre contient l’almanach de 1488 à 1508, le recto du 2ème f. l’homme anatomique, et le verso le saint Graal différent de celui de l’édition de 1497. Il y a dans le texte 21 figures, 6 de plus que dans celle de 1497, et parmi lesquelles on remarque l’Arbre de Jessé, le Combat où Uric fut tué, le Jugement dernier et la Messe de S. Grégoire. Plusieurs des anciens sujets ont été refaits sur de nouveaux dessins meilleurs que les premiers. Dans les bordures qui sont aussi fort belles, on remarque les Vertus théologales et cardinales, la Vie de J.-C. et de la Vierge Marie, Suzanne, l’Enfant prodigue, les 15 Signes, 48 sujets de la Danse des morts, et divers ornements répétés. Il y a des exemplaires qui n’ont que 18 grandes planches. Les sujets de la Dans des morts occupent les huit ff. du cahier f. Un exemplaire sur vélin est conservé dans le cabinet de M. Didot; c’est peut-être le même que celui qui a été vendu 399 fr. Le Prévost, en 1857; un autre se trouve à la Bibliothèque impériale.» (Brunet, V, 1582-1583). Peu de temps après qu’Udalric Gering et ses deux associés eurent introduit à Paris l'invention miraculeuse de Gutenberg, perfectionnée par Fust et Schoyffer et y eurent ainsi fait succéder la régularité du composteur et l'économique célérité de la presse au travail si lent, si peu exact, et surtout si dispendieux des scribes et des rubriqueurs, les libraires de cette capitale songèrent à exploiter à leur profit un art qui, en simplifiant d'une manière si sensible la fabrication des livres, leur offrait une moisson aussi abondante que facile à recueillir. Comme ils cherchèrent d'abord à appliquer la typographie à des ouvrages d'un débit rapide, il semble qu'ils auraient dû commencer par ces livres de prières à l'usage des fidèles de toutes les classes, que plus tard ils imprimèrent sous le titre d'Horæ et d'Officium, ou sous celui d'Heures et d'Office, et qui depuis longtemps formaient la principale branche de leur commerce ; mais voici la difficulté qui retarda quelque temps l'impression de ces sortes d'ouvrages. Les livres de prières dont on se servait alors étaient tous écrits sur vélin, décorés d'initiales peintes en or et en couleurs, et presque tous aussi enrichis de miniatures plus ou moins nombreuses et plus ou moins bien exécutées. Au calendrier, c'était des petits sujets délicatement peints, où figuraient les travaux, les occupations et les jeux analogues à chaque mois de l'année ; aux fêtes mobiles, au propre des saints et à l'office des morts, se trouvaient de plus grandes miniatures représentant des sujets tirés de l'Écriture sainte, ou relatifs au mystère que l'on célébrait, ou à la vie du saint qu'on invoquait ; on y voyait presque toujours figurer, par exemple, le Martyre de saint Jean l'évangéliste, la Salutation angélique, la Naissance de Jésus-Christ, la Vision des bergers, l'Adoration des mages, la Fuite en Égypte, le Massacre des innocents ordonné par Hérode, David et Betzabée, etc. On remarquait aussi dans une partie de ces manuscrits précieux des bordures plus ou moins variées, plus ou moins riches, qui en entouraient toutes les pages, et qui offraient ordinairement des fleurs, des oiseaux, des insectes et des arabesques gracieuses, où l'or se mariait habilement aux couleurs les plus vives. Ces riches volumes étaient avec raison considérés comme des bijoux de prix, et se transmettaient par succession dans les familles, de génération en génération. Accoutumé qu'on était alors à lire ses Heures dans des livres ainsi décorés, comment aurait-on pu accueillir de simples productions typographiques entièrement dépourvues de ces ornements devenus un accompagnement nécessaire de toute lecture pieuse ? Pour réussir dans ce genre de fabrication, il fallut donc emprunter le secours de la gravure sur bois qui commençait à se perfectionner, et reproduire autant que possible les dessins répandus dans les Heures manuscrites, et en décorer les imprimées. Si jusqu'ici les bibliographes n'ont pu tomber d'accord sur la véritable date du plus ancien livre d'Heures illustré qu'ait produit la presse, ils reconnaissent pourtant généralement que l’imprimeur Philippe Pigouchet et le libraire Simon Vostre furent les premiers à Paris qui surent allier avec succès la gravure à la typographie. Il est à croire que ces deux libraires avaient déjà pratiqué par eux-mêmes la taille sur bois, et qu'ils surent s'adjoindre des tailleurs assez habiles pour donner successivement à leurs petits bois le degré de perfection auquel ils les ont portés. C'est donc à des artistes anonymes de la fin du quinzième siècle, et non pas, comme l'a prétendu Papillon, à Mercure Jollat, venu trente ans plus tard, qu'il faut attribuer la principale part dans la gravure de ces Heures si remarquables par la beauté du vélin, la qualité de l'encre, et surtout par la variété des bordures, où, à des arabesques les plus agréables, à des sujets grotesques les plus singuliers, succèdent alternativement des chasses, des jeux, des sujets tirés de l’Écriture sainte, ou même de l'histoire profane et de la mythologie, et enfin ces Danses des morts, imitées de la Danse macabre des hommes et des femmes, qui était alors dans toute sa vogue, petites compositions dont on admire encore la piquante expression. Ces bordures, qui, ainsi qu'on peut en juger par les spécimens placés autour de ces pages, sont d'ailleurs plus remarquables pour le fini de la gravure que pour le dessin, se composaient de petits compartiments qui se divisaient, se changeaient, se réunissaient à volonté, selon l'étendue et le format du volume où elles devaient figurer ; en sorte que, tout en employant presque toujours les mêmes pièces, il était cependant si facile de donner aux différentes éditions qu’on publiait une apparence de variété, qu'à peine en trouve-t-on deux qui se reproduisent exactement page par page. Les grandes planches destinées à recevoir l’embellissement de la peinture sont en général moins terminées que les petites, mais on y reconnaît toujours un même faire. Laissons parler ici un bibliographe anglais, qui a consacré cent pages au moins du plus intéressant de ses ouvrages à décrire les anciennes Heures imprimées à Paris, et à en figurer, avec une exactitude scrupuleuse, les plus curieux ornements. Voici donc comme s’exprime T.-F. Dibdin, à la page 7 de la seconde journée de son Bibliographical Decameron: «Let us howerer… suppose that some spirited Collector, or a select committee of the Roxburghe Club, should unite their tastes and purses, to put forth, from the Shakespeare press, an octavo volume of prayers from the liturgy, decorated in a manner similar to what we observe in the devotional publications just alluded to – do you think the attempt would be successful? In other words, where are the ink and vellum which can match with what we see in the Missals of old? The doubtful success of such an experiment would render it extremely hazardous; even were it not attended with, what may be called, an immensity of expense. Welcome therefore, again, I exclaim, the rich and fanciful furniture which garnishes the texts of early printed books of devotion…. » « Ces impressions parisiennes, dont les étrangers sont les premiers à reconnaître toute la supériorité…». Philippe Pigouchet a non seulement imprimé presque toutes les Heures publiées par Simon Vostre de 1488 à 1502, ainsi que plusieurs autres Heures pour Pierre Regnault, libraire de Caen, et pour Guillaume Eustache, libraire de Paris, dont on trouvera plus bas l’article; mais avant d’avoir mis sa presse au service de ces trois libraires, il avait déjà publié sous son seul nom et pour son propre compte plusieurs livres d’Heures, dont l’Almanach, indiquant les dates de Pâques, commence à l’année 1488. Le nom de Simon Vostre, qui commence à paraître l’année 1488 au plus tard, ne se trouve plus après 1520. C’est dans ce genre de publication que Simon Vostre l’a emporté sur tous ses concurrents. Nous devons à son goût éclairé les charmantes bordures en arabesques qui décorent toutes ses Heures, et les jolies petites figures qu’offrent ces mêmes bordures. D’abord peu variées, mais déjà fort remarquables dans les éditions données par lui vers 1488, ces bordures présentaient dès lors une suite de petits sujets, qui, peu à peu se multiplièrent assez pour qu’il pût enfin se dispenser de répéter plusieurs fois de suite les mêmes planches, comme il avait été obligé de le faire dans l’origine, et même pour qu’il fût possible de les varier d’une édition à l’autre. Toutes ces suites sont ordinairement accompagnées d’un texte fort court, en latin, ou de quelques vers français d’une naïveté remarquable, et où se lisent des mots qu’on est fort surpris de trouver dans un livre de piété, des mots qu’on n’oserait plus imprimer en toutes lettres maintenant, même dans les ouvrages les plus mondains. Voilà peut-être ce qui contribue le plus à faire rechercher aujourd’hui ces singulières productions, et ce qui en augmentera le prix à mesure que nous nous éloignerons davantage de l’époque de leur publication. Les exemplaires les plus curieux, à notre avis, sont ceux qui renferment un plus grand nombre de ces pieux quatrains, et qui réunissent la plus grande partie des petites suites que nous venons de signaler. Pour le choix des épreuves, pour la variété des arabesques, pour la beauté du tirage, les éditions données vers 1498 l’emportent sur les dernières. C’est là un avantage que ne négligeront ni les artistes ni les amateurs d’anciennes gravures sur bois, et qu’ils trouveront surtout dans les exemplaires en grand format, que nous leur conseillons de choisir non enluminés. «Il est un fait certain, c'est que les Heures de Pigouchet, exécutées pour Simon Vostre ont fait de tout temps l'admiration des bibliophiles et des connaisseurs. Elles portent le cachet artistique de la vieille École française. Le dessinateur, dit J. Renouvier, est entré d'emblée dans le plan de l'iconographie gothique ; il place aux premières pages les représentations que le sculpteur mettait aux marches de l'église, sur les côtés du portail, et il ajoute de son gré des motifs plus familiers et plus gais, de petits sujets de mœurs dont la gentillesse nous touche d'autant plus que nous en voyons la tradition fidèlement observée par les campagnards et par les enfants. On n'a rien fait de semblable à l'étranger ; c'est de l’art français par excellence. En tournant ces feuillets, on se croirait transporté sous les nefs de nos vieilles cathédrales gothiques. On sent vibrer, dans ces images de la vie du Christ, des Sacrements, des Signes de la fin du Monde et de la Danse macabre, la foi naïve et robuste de nos pères. Outre les bordures dont nous avons présenté des échantillons, la plupart des livres d'heures exécutés pour Simon Vostre dans la seconde manière de Pigouchet, en contiennent d'autres figurant la Danse macabre des Hommes et des Femmes. Le cycle complet de la Danse des Morts se compose de soixante-six sujets ; trente scènes sont contenues dans dix bordures pour la Danse des Hommes, et trente-six scènes en douze bordures pour la Danse des Femmes. Ce sont les mêmes personnages qui figurent dans la Danse macabre de Guy Marchant. Le dessinateur dispose adroitement ses couples dans un petit espace. Il drape la Mort d'un bout de linge, lui donne pour instruments le pic et la pelle, plutôt que la faux qui tiendrait trop de place, et il la fait grimacer comme un singe en présence d'un partenaire merveilleusement signalé par son costume. C'est un vif dialogue, une mimique piquante qu'ont avec la Mort, le Bourgeois, l’Usurier, le Médecin, l'Enfant, la Reine, la Chambrière, la Mignote, la Femme de village, tous entraînés vers la danse finale.» (A. Claudin). Claudin (Histoire de l'imprimerie en France) consacre 20 pages et de nombreuses reproductions à cette édition que l’on peut considérer comme l’une des plus belles de l’imprimerie incunable d’Occident et qui constitue une date importante dans l'évolution de l'ornementation : «des personnages fantastiques accompagnent dans leur chevauchée des chimères de toutes sortes, le tout brochant sur une flore incomparable : telles sont ces bordures d'une exquise conception » Claudin 44. Superbe exemplaire imprimé sur peau de vélin de ce livre d’heures incunable si important dans l’histoire de l’imprimerie en France, entièrement rubriqué à l’or sur fond rouge et bleu alterné. La pureté de son tirage est telle qu'il entra dans la collection du grand amateur Georges Wendling avec ex-libris. En 2004, Pierre Berès décrivait et cataloguait 130 000 € les Heures de 1498 de Simon Vostre reliées au XIXe siècle. (Réf: Pierre Berès, 15-28 septembre 2004, n°2).
, Brepols, 2022 Paperback, 482 pages, Size:178 x 254 mm, Illustrations:29 b/w, 31 col., Language: French. ISBN 9782503593777.
Summary Les livres d'heures, best-seller durant six siècles, sont le meilleur témoin des mutations qui affectent l'objet-livre entre le XIVe et le XXe siècle. L'économie dans laquelle il s'insère, les mutations iconographiques et textuelles, enfin les usages symboliques qu'en font leurs propriétaires sont révélateurs des inflexions majeures que connaît le livre au cours du temps. Au-delà d'une classique histoire du livre, cet essai entend aussi et surtout prolonger la réflexion en direction des usages patrimoniaux des livres de prière : comment un livre conçu pour les oratoires domestiques renaît-il aujourd'hui dans les réserves climatisées des bibliothèques publiques d'Occident ? Ce parcours est retracé dans le détail, des cabinets des collectionneurs depuis le XVIIe siècle jusqu'aux équipements culturels actuels, en passant par les salles des ventes, les bureaux des érudits depuis le XIXe siècle, les manuels scolaires, les tables à dessin des enlumineurs amateurs. Une attention particulière est réservée aux politiques culturelles et aux mesures conservatoires édictées par l'État depuis le début du XIXe siècle, et aux effets des « classements » sur les biens patrimoniaux. Cette histoire des livres d'heures entend donc articuler le temps de la production et de la consommation d'une part, et celui des requalifications patrimoniales sur le temps long. TABLE OF CONTENTS Introduction Première partie: Six siècles de livres d'heures Chapitre premier: Le temps des manuscrits Chapitre 2: Imprimer les Heures: la naissance d'une catégorie éditoriale Chapitre 3: Vers 1730 - vers 1900: des Heures au Paroissien Deuxième partie: La requalification du livre d'heures dans le champ du patrimoine: redécouvertes et mise sous protection Chapitre 4: Le temps des collectionneurs Chapitre 5: Le temps de l'érudition Chapitre 6: Le livre d'heures, objet d'attention publique Troisième partie: Le livre d'heures et ses médiations: lieux et acteurs Chapitre 7: Le livre d'heures et le public: histoire d'une rencontre Chapitre 8: De la médiation comme outil à l'enjeu social de la bibliothèque: valoriser les livres d'heures Conclusion
Turnhout, Brepols, 2003 Hardback, 212 p., 100 b/w ill. + 100 colour ill., + ills., 21 x 30. ISBN 9782503510446.
Separe du Breviaire et du Psautier, le Livre d'Heures etait devenu des le XIIIe siecle le livre de devotion du laic. Il correspondait a l'extension de la pratique de la lecture dans les couches de la societe, alliee a un evident detachement par rapport a l'emprise de l'eglise. L'intensification du culte porte a la Vierge Marie firent d'elle le theme central du Livre d'Heures qui s'organisa autour du petit Office qui la celebrait. Il contient aussi le textes d'autres Offices, dedies en general au Saint Esprit, a la Croix et aux morts ainsi que toute une serie de prieres et invocations variant selon la devotion de leur possesseur et commanditaire. Ce Livre n'etait pas destine aux Offices celebres dans l'Eglise; il etait sense etre utilise par n'importe quel laic, regulierement, aux heures canoniales, dans la solitudes de sa journee domestique. La pratique de recueillement que ce livre impliquait etait en meme temps un hommage et un lien avec la Vierge mais aussi un plaisir pour les yeux, car il fut des le debut, abondamment illustre et decore. Le Livre d'Heures devint ainsi un des joyaux dont s'enorgueillaient les plus riches et les plus nobles qui pouvaient se permettre les services des meilleures miniaturistes de l'epoque. Il fut aussi, plus modestement, celui de tout un chacun, a la mesure de ses moyens financiers. Le nombre impressionnant de le Livres d'Heures executes firent que l'on les appelle couramment aujourd'hui, les "best sellers" des derniers siecles de l'epoque medievale et ceux des annees qui suivirent l'introduction de l'impression. L'abbaye benedictine d'Einsiedeln (Suisse) est depuis des siecles une importante eglise de pelerinage. Sa bibliotheque abrite, parme des tresors insignes, douze Livres d'Heures qui sont ici etudies et publies pour la premiere fois. Leur provenance, la date d'execution et l'artiste ou l'atelier responsables de leur illustration etaient restes inconnus. Il s'est avere que parmi eux se trouvent aussi bien un manuscrit parisien d'une grande elegance , oeuvre d'un maitre repute, qu'un Livre d'Heures pittoresque et extremement rare illustre par une moniale alsacienne et destine a une nonne d'un Monastere suisse. Le corpus d'Einsiedeln comprend egalement un precieux et minuscule manuscrit flamand, ainsi qu'un Livre d'Heures "retouche" et transforme en Suisse au XVIe siecle a partir d'une ebauche abandonnee, realisee au nord de la France un siecle plus tot. Leur etudes nous a pose des problemes concernant leur datation, leur attribution et leur localisation, ainsi que la determnation du role que peut jouer un maitre au talent reconnu lors de l'illustration partielle ou totale d'un manuscrit modeste. Cette etude se propose de donner au lecteur la possibilite d'entrevoir quelques aspects de la piete du laic medieval par l'etude iconographique, liturgique et stylistique de ces douze Livres d'Heures realisees en France, dans les Flandres, dans le Rhin superieur ou en Italie, entre la fin du XIVe et le debut du XVe siecle. Languages : French.
Ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier. France, Tours, vers 1485-90. Manuscrit enluminé sur peau de vélin, en latin et en français ; 1 miniature pleine page, 8 grandes miniatures et 21 petites miniatures par le maître de Jean Charpentier. 96 feuillets le dernier blanc, 5 feuillets vierges, manque des feuillets uniques après les feuillets 13 et 17, et 2 feuillets après les feuillets 37 et 43, cahiers principalement de 8 feuillets (sauf i-ii 6 , xiv 2) ; 22 longues lignes à l’encre carbone ; réglures à l’encre rouge ; foliotation au crayon ; cursiva formata ; calendrier en rouge, bleu et noir, titres en en rouge, bouts-de-lignes et initiales sur une et deux lignes d’une conception délicate en or liquide sur des motifs rouge-brun et bleus, 21 petites miniatures avec bords illuminés aux trois-quarts, les miniatures font de 7 à 10 lignes, principalement 8 lignes, deux d’entre elles sont des initiales historiées (feuillets 82 et 87v), les bords peints représentent des motifs de feuilles d’acanthe colorées et des motifs de fleurs et fruits partiellement colorés sur un fond d’or, dont des dragons, des oiseaux, des représentations grotesques ornementales, des créatures hybrides, etc. , 9 miniatures très grandes ou pleine page avec bordure totale encadrant toute la page par des compartiments légèrement arqués, le tout doté généralement d’une grande initiale et de 4 lignes de texte sous la miniature, la première contenant les premiers mots du texte peints dans le cadre inférieur, (en excellent état avec de grandes marges, quelques petites taches inconséquentes et petites taches dans les marges). Grand in-8 relié en maroquin rouge anglais vers 1700, dos à 5 nerfs à compartiments dorés, titre « hores.mss », riche décor à la Duseuil sur les plats, trois encadrements dont deux à la roulette, motif central quadrilobé orné de rinceaux, feuilles et fleurs, le même fer est apposé de moitié au centre de chaque côté du second encadrement, roulette sur les coupes, tranches dorées, gardes de papier marbré, petit manque en coiffe supérieure, coiffe inférieure légèrement fendue, nerfs et coupe frottés, conservé dans une boîte de palissandre probablement anglaise datant de la fin de l’époque victorienne, vers 1870- 80, incrustations en ivoire, sycomore et bois fruitier imitant les reliures à la cathédrale, bordé de velours rouge, fermoir défectueux et étui dans l’ensemble très fragile. 213 x 152 mm. (calendrier: 125 x 80 mm).
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/06/Heures-a-lusage-de-Catherine.mp4"][/video] Véritable livre d’images, dans un état exceptionnel, ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier, un proche suiveur du peintre et enlumineur tourangeau Jean Fouquet et proche collaborateur de Jean Bourdichon. Pour un manuscrit relativement court, le livre contient un grand nombre de miniatures, 9 pleine-page et 21 vignettes accompagnées d’un riche décor secondaire. Il est en excellent état et a été créé sur commande probablement pour une femme nommée Catherine, dont le nom apparaît plusieurs fois. Pourrait-il s'agir de Catherine Le Camus, l’épouse de Jean Charpentier, d’où provient le nom de maître à l’artiste ? D’une perfection technique indéniable, les miniatures contenues dans les présentes Heures dites de Catherine Le Camus présentent une palette lumineuse et une utilisation brillante de l’or liquide. Texte : − ff. 1-6v : Calendrier en latin et français − ff. 7r-10: Péricopes évangéliques. − ff. 13-43v : Heures de la Vierge, à l’usage de Rome − ff. 44 : Heures de la Croix − ff.44v-46v : Heures du Saint Esprit − ff. 47-56v : Psaumes pénitentiels suivis des litanies. − ff. 57-80v : Office des morts à l’usage de Rome − ff. 82v-84v : Diverses oraisons : « Deus qui voluisti » et « Obsecro te ». − ff. 87-95v : Suffrages. Iconographie: L’identification de l’artiste s’est faite sur plusieurs décennies, un artiste anonyme a été pour la première fois reconnu par François Avril dans une publication de 1976. En 1982, John Plummer divise un corpus de manuscrits très proche par le style pictural entre deux enlumineurs qu’il dénomme les « Maître du Morgan 96 » et « Maître du Morgan 366 ». En 1993, Nicole Reynaud signale que les manuscrits new-yorkais sont « trop apparentés dans la modestie de leur ambition pour ne pas être issus d’un même atelier qu’il est plus prudent d’étudier comme un ensemble unique », l’œuvre de l’atelier dès lors regroupé autour du « Maître de Jean Charpentier », nom d’emprunt donné à partir d’un livre d’heures exécuté pour Jean Charpentier, notaire et secrétaire du roi de France Charles VIII. Beaucoup des livres d’heures produits étaient à l’usage de Tours mais l’atelier semble avoir travaillé dans une zone plus vaste qui allait de l’Anjou au Poitou en passant par le Comté de la Marche et même Rouen. Le style est caractérisé par une large palette de couleurs avec des ors liquides, du bleu, vert, rouge et mauve ; des personnages aux postures fières, la peau blanche, le front large et des drapés somptueux (voir l’Annonciation). Les compositions trahissent l’influence de Jean Fouquet et la technique se rapproche du Maître d’Adelaïde de Savoie (actif à Angers et Poitiers entre 1450 et 1470). - Liste des miniatures pleine page : – f.13r : Annonciation – f.23v : Nativité – f.26r : Annonce aux bergers – f.29r : Adoration des mages – f.31v : Circoncision – f.24r : Mort de la Vierge – f.44v : Pentecôte – 92r : David et Bethsabée – f.47r : Job sur son fumier recevant ses trois amis. Provenance: ce manuscrit fut réalisé pour une femme appelée Catherine et citée dans les prières figurant sur les feuillets 82 et 88v. Sainte Catherine est également la première Sainte figurant dans les suffrages des feuillets 93-93v. Il serait heureux de rapprocher cette Catherine à la femme de Jean Charpentier, Catherine Le Camus. Elle aurait pu recevoir ce livre en cadeau ou l’aurait commandé après avoir admiré le manuscrit de son mari que notre artiste avait réalisé. Bibliographie: - Avril (François), « Manuscrits à peintures d’origine française à la Bibliothèque nationale de Vienne », Bulletin Monumental, 134 : IV (1976), p. 333-335 et fig. 2 et 3 (329-338). - Plummer, The Last Flowering, French Painting in Manuscripts, 1420-1530, from American Collections, 1982, cat. 59-61, p. 44-46. - Avril et Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520. Quand la peinture était dans les livres, 1993, cat. 158-159, p. 288-290.