1861 Paris, Charpentier, Libraire-Editeur, 1861; in-12 de 288pp.; reliure demi-chagrin vert foncé, dos à nerfs, pointillés dorés sur les nerfs, compartiments de double filet doré avec petits fers angulaires, titre doré sur étiquette de maroquin rouge.
Reference : 11733
Rarissimes rousseurs pâles. Exemplaire bien relié. (C01.CH1)
Livres Anciens N. Rousseau
Nadine Rousseau
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Madeleine N/P 1848 Un beau livre manuscrit, enregistrant les membres et les règlements du corps des pompiers de La Madeleine, aujourd'hui une banlieue au nord de Lille, qui comptait une population d'environ 1 800 habitants lorsque ce manuscrit a été commencé. Cahier cartonné en papier ordinaire, avec des planches couvertes de papier et des coins et un dos en tissu. Une étiquette en papier manuscrite avec le contenu se trouve au début de l'ouvrage. Elle est en partie masquée par une étiquette imprimée de la "Ville de La Madeleine". Le contenu est le suivant : Une page de titre, indiquant qu'il s'agit du registre du corps des sapeurs-pompiers de La Madeleine, et contenant des détails sur les membres et les règlements. Il est signé par le maire (Monsieur Bonnier) avec une signature ornée et daté de 1848. Il porte également le cachet de la Mairie. (ce cachet apparaît fréquemment dans le manuscrit). Les feuilles suivantes sont un "Control-Matricule" ou contrôle d'enregistrement. Il s'agit d'une liste de chaque pompier, avec son grade, sa profession et sa date de naissance. Cette page est également tamponnée et signée par le major. L'officier en chef est un sous-lieutenant (né en 1810 et tailleur). Il y a 39 pompiers sur la liste. (D'après leurs professions, on peut supposer qu'ils étaient tous volontaires ou à temps partiel). Suivent plusieurs pages de "Réglemens constitutif", dont les deux dernières sont les signatures du maire et de 26 autres personnes. Suit une copie d'une lettre concernant l'élection des officiers, les arrêtés de nomination, etc. Il s'agit des 11 premiers feuillets du document. À partir du 12e feuillet, on trouve le règlement mis à jour d'une nouvelle main et daté de 1853 (il semble que ce soit le résultat d'une réorganisation). Le règlement comprend des sections sur l'absence et la maladie, la discipline, etc. Nous sommes heureux de constater que Mme Bonnier est toujours maire et qu'elle signe encore ! A la fin de ce document, il y a encore deux pages de signatures. D'autres pages concernent le règlement du corps des sapeurs-pompiers spécifique à la commune de Madeleine. Au total, il y a 26 feuilles (52 pages) de manuscrit. Il y a également environ 150 pages blanches à la suite. Dans l'ensemble, il s'agit d'un document fascinant sur l'histoire des pompiers au milieu du XIXe siècle. La première page de couverture est pliée, et bien qu'elle se ferme proprement, elle s'est fissurée. Les pages sont propres, mais un peu assombries et roussies. 22cm x 18cm.
A lovely manuscript book, recording the members and regulations of the fire brigade in La Madeleine, now a suburb on the northern side of Lille, when this manuscript was begun it had a population of approximately 1,800. A hardback notebook of plain paper, with paper covered boards and cloth corners and spine. There is a hand written paper label with the contents to the front. This is partly obscured by a printed label from the "Ville de La Madeleine." The contents are: A title page, stating that this is the register of the Fire Brigade of La Madeleine, and contains details of the members and regulations. This is signed by the mayor (Monsieur Bonnier) with an ornate signature and dated 1848. It also beats the stamp of the Mairie. (this stamp appears frequently throughout the manuscript). The next sheets are a "Control-Matricule" or registration check. This lists each fireman, with their grade (rank) profession and date of birth. This page is also stamped and signed by the major. The leading officer is a sous-lieutenant (born in 1810 and a tailor). There are 39 firemen listed. (From the professions we can assume that they were all volunteers or part time). Following this are several pages of the "Réglemens constitutif."The last two pages of this are the sigantures of the mayor and 26 others. Following are a copy of a letter regarding the election of officers, appointment ordersetc. This is the first 11 leaves of the document. Starting on the 12th leaf, are the regulations updated in a new hand and dated 1853 (It seems a result of a re-organisation). The regulations include sections on absence and sickness, discipline etc. We are pleased to see that Ms Bonnier is still the mayor and still signing!. To the end of this are another two pages of signatures. Further pages concern the regulations for the fire brigade specific to the commune of Madeleine. In total there are 26 leaves (52 pages) of manuscript. There are also approx 150 blank pages following. Overall a fascinating piece of mid nineteenth century fire brigade history. The front board has a crease / bend across it, so although it closes neatly, it has cracked. The pages are clean, but a little darkened and foxed. 22cm x 18cm. .
[RENAUD, Madeleine].[BERNARD, Jean-Jacques.] — [GRANVAL, Charles.] — [SALACROU, Armand.]
Reference : 1332
- 2 L.A.S. de Jean-Jacques BERNARD (270 x 210), portant l’adresse du « 22, rue Eugène Flachat. XVIIe », Paris le 24 octobre 1938 et Paris le 28 octobre 1938.Fils du célèbre auteur dramatique et romancier Tristan Bernard (1866-1947), Jean-Jacques Bernard (1888-1972) s’adresse avec insistance à Madeleine Renaud pour lui proposer un rôle dans sa nouvelle pièce intitulée Louise de la Vallière, 3 actes et 10 tableaux, lui proposant le rôle principal de Louise : « Je ne doute pas que les hésitations que vous pouviez avoir devant le rôle effacé de La Vallière n’existeront pas devant un rôle aussi varié que Marie Stuart. »Malgré les courriers répétés, Jean-Jacques Bernard ne réussit pas à convaincre Madeleine Renaud ; la pièce fut en effet représentée au théâtre de l’Odéon pour la première fois le 13 mars 1945, avec dans le rôle titre Yvonne Gaudeau.Déchirure en bord de feuillet.- L.A.S. du comédien, sociétaire de la Comédie Française et metteur en scène Charles GRANVAL (1882-1943), également époux de Madeleine Renaud de 1922 à 1939, 2 pages in-4 (270 x 210), non datée, dans laquelle il s’excuse « auprès de J.L. [Jean-Louis Barrault] de descendre à son hôtel mais je voudrais l’hospitalité d’une nuit le temps de trouver (un jour sera suffisant pour cela) un coin. » Il veut savoir si Madeleine Renaud pouvait demander à Jean-Louis Barrault « de vouloir bien prévenir concierge (sic) de recevoir courrier Granval provisoirement à son hameau. » - L.A.S. de l’écrivain Armand SALACROU (210 x135), non datée, portant l’adresse du « 1bis Avenue Foch. XVIe Passy ». Il demande à Madeleine Renaud l’adresse de Jean-Louis Barrault : « Puis-je vous demander l’adresse de Jean-Louis ? Et de me dire s’il a reçu son manuscrit ? Je m’occupe toujours de sa période militaire, et c’est en bonne voie, mais j’aurais besoin de le joindre [...] nous répétons le 21 septembre...» La pièce évoquée ici est probablement Les Nuits de la Colère écrite par Armand Salacrou et mise en scène par Jean-Louis Barrault en 1946 au théâtre Marigny. Madeleine Renaud, qui jouait le rôle de Pierrette a ajouté une note manuscrite en marge de la lettre « j’ai répondu immédiatement en donnant ton adresse ».
La Découverte, 1999, in-8°, 439 pp, bibliographie des travaux de Madeleine Rébérioux, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Textes à l'appui)
"Une partie des nombreux collègues, amis et élèves de Madeleine Rebérioux se sont associés pour rédiger cet épais volume d'hommage qui rend compte de la diversité des curiosités et des activités de la grande spécialiste de Jean Jaurès, militante pour les droits des opprimés et pour l'accès à la culture de tous les exclus de l'abondance. Y est définie une histoire sociale combattante, « celle des hommes et des idées qui ont voulu donner une forme humaine au futur ». Si certains auteurs, passés ou non par le parti communiste, sont issus du marxisme, si presque tous restent définitivement « à gauche », malgré des nuances perceptibles chez les plus jeunes, la variété des contributions est extrême. Les trois maîtres d'oeuvre ont certes subtilement organisé cette trentaine d'articles selon une thématique générale forte, centrée sur « l'étude des milieux à l'écart des normes », qu'il s'agisse du monde ouvrier et même patronal, des femmes, des organisations syndicales et politiques ou des artistes et des écrivains, rassemblés dans une volonté inébranlable de changer un monde injuste ou figé dans des règles archaïques. Mais – ce livre en est une preuve éclatante – la discipline historique est actuellement si foisonnante, dans ses objets comme dans ses méthodes, que le lecteur tangue entre la représentation des mythes urbains, les méandres historiographiques de l'affaire Dreyfus et les difficultés de l'histoire des femmes. Chacun, au gré de ses centres d'intérêt et à l'ombre tutélaite de l'ancienne présidente de la Ligue des droits de l'homme, fera néanmoins son miel de l'une ou l'autre de ces études erudites, occasion quasi buissonnière de tester les qualités des historiens, « ces maîtres de l'imaginaire vrai ». En ce sens, la dette de la communauté vis-à-vis de Madeleine Rebérioux est fort bien acquittée et l'hommage proprement accompli." (Danièle Voldman, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2000) — « Au reste, qu'est-ce que l'histoire si elle ne pose pas à toute la trajectoire temporelle les questions du présent », écrit Madeleine Rebérioux en 1996 dans la Revue des revues (IMEC), reconnaissant ainsi les multiples liens qui rapprochent le passé, de l'avenir. Ces questions, l'historienne du socialisme, l'historienne de la citoyenneté, l'historienne de Jaurès, n'a cessé, de les poser à ce passé proche et lointain que constituent les XIXe et XXe siècles français. Pour mieux les révéler, elle a choisi de privilégier l'étude des personnes, des groupes, des idées ou des pratiques qui exprimaient toute la tension de l'humanité pour construire un monde meilleur, plus juste, plus égalitaire, plus riche de pensées, de sentiments, de cultures, d'images et d'imaginaires. Formée d'articles, de préfaces et d'interventions, l'oeuvre de Madeleine Rebérioux ne cesse ainsi de susciter des vocations, des prolongements, des débats. Dans cet esprit d'ouverture de champs nouveaux de l'histoire et d'attention particulière pour celles et ceux qui ont voulu frayer des chemins nouveaux à l'humanité, des élèves et des collègues de Madeleine Rebérioux ont choisi décrire ce livre en son hommage, qui est aussi et d'abord un hommage à l'histoire contemporaine. Ce choix de l'histoire est du reste la meilleure façon d'honorer une historienne du contemporain, engagée dans la politique parce que la politique est une autre manière de faire de l'histoire. Autour des pensées d'avenirs et des choix d'avant-garde, la diversité, des contributions de cet ouvrage reflète les multiples influences d'une histoire sociale, intellectuelle et culturelle en constant renouvellement, retrouvant une dimension politique qu'elle n'a jamais quittée. (4e de couverture)
Cartonnage de l'éditeur, 22X15 cm, 2000, 339 pages, collection colloques congrès et conférences sur la renaissance n° 17, Honoré Champion éditeur. Dos insolé, sinon très bon état.
1957 1957-1963. 23 ff. dont 22 manuscrits et 1 tapuscrit. 18 enveloppes conservées Belle correspondance en 20 lettres autographes signées adressée à Madeleine Chapsal entre mars 1956 et août 1963. Centré autour d'un entretien paru dans L'Express en mai 1959, cet échange témoigne du soin méticuleux --voire maniaque-- que Chardonne apportait au plus petit élément de son oeuvre. La journaliste Madeleine Chapsal, dans ses mémoires publiées sous le titre Envoyez la Petite Musique, évoque longuement sa rencontre avec Jacques Chardonne : c'est sur les conseils de Roger Nimier, admiratif des talents de styliste de Chardonne, que Chapsal lui propose une interview - et cela en dépit du fait que, de son propre aveu, elle trouve l'écrivain"aussi endormi que la Charente qui coulait non loin de son fief". Le 25 juin 1957, Chardonne accepte avec enthousiasme : C'est "l'interrogateur" qui est l'imagination, dans ce dialogue. Il me conduira où il veut." [...] Si cela n'est pas contraire à vos principes, j'aimerais bien que l'on me communique au moins les principales questions, quelques jours à l'avance. Il faut toujours un peu de réflexion. Après, je parlerai, et l'impromptu aura sa part. Je ferai peu de corrections. Élément d'impromptu qui en réalité n'est pas sans susciter quelque angoisse. À deux jours de l'entretien, il écrit : Je suis effrayé par les dimensions, étant un bavard qui dit tout en deux mots. [...] Pour les circonstances, on pourrait inaugurer le dialogue elliptique, en peu de pages (10 juillet 1957) L'événement se déroule au domicile de Madeleine Chapsal, en présence de Roger Nimier. La journaliste entreprend de "taquin[er] gentiment le vieux réactionnaire qui, tel un pachyderme habitué à ce genre de mouche, agitait vivement les oreilles et la queue, mais sans plus." L'entretien se poursuit cependant, ponctué de formules dont Chapsal soupçonne qu'elles ont été "polie[s] d'avance". L'Express tarde à faire paraître l'article : au cours du mois de juillet, Madeleine Chapsal réceptionne une salve de lettres dans lesquelles Chardonne ne cesse de revenir sur l'entretien, modifiant, retranchant, ajoutant : A une question sur le bonheur à Barbezieux, j'ai répondu vaguement. Roger Nimier possède le texte de la bonne réponse. J'ai écrit à nouveau deux paragraphes auxquels j'ajoute beaucoup d'importance. Nimier vous a fait parvenir ces textes nouveaux, je pense. Je vous supplie d'insérer ces nouvelles versions (changements de détails) et d'annuler les premières (18 juillet 1957) J'aimerais ajouter quelques mots à un passage que vous retrouverez facilement. Ce supplément, qui est court, me paraît intéressant. [ce supplément est joint à la lettre] (21 juillet 1957) Il me semble (je n'en suis pas sûr) que vous me posez cette question : - Êtes-vous satisfait de votre oeuvre. Croyez-vous qu'elle puisse durer ? (ou à peu près cela). J'aimerais que ma réponse soit : - Oui. Excusez-moi. (Strictement ces mots. Rien d'autre) (21 juillet, encore) "je crois avoir dit que ma nourrice était veuve à 22 ans, avec deux enfants. Il faut écrire "elle était veuve très jeune avec deux enfants"... Soyons exacts ; on lit l'Express à Barbezieux" (22 juillet 1957) Si vous y consentez, ces derniers mots, je vous prie, à la suite de la dernière phrase du dialogue : "Mourir calme suffit. C'est avoir tout accepté. On ne peut demander d'avantage [sic]" (23 juillet 1957) Chardonne n'hésite pas à recourir à la flagornerie pour faire accepter ces corrections : [sur le portrait d'Arland par Chapsal dans L'Express] pour ces deux pages de l'Express je donnerais toute la "littérature" du jour. C'est qu'elle a toujours besoin d'être "traduite"" (15 juillet) "Quand on offre à un hôte de passage un poulet froid si raffiné on a le goût de la bonté. J'en appelle au meilleur de vous même" (18 juillet) Mais les missives de l'écrivain sont si nombreuses que Chapsal commence à "prendre en grippe l'écriture de Chardonne [qu'elle] repérait de loin". Cela ne l'empêche pas de reconnaître l'intérêt de ces corrections, qui révèlent toute l'étendue de son travail stylistique : Obsédé, maniaque, et je dirais même ridicule, si chacun des changements qu'il me proposait ne révélait son art de la forme, son souci de l'expression parfaite, et n'apportait une amélioration indéniable à notre commun travail. Le 27 mai 1959, soit près de deux ans plus tard, L'Express fait enfin paraître l'entretien : au lendemain de la publication, Chardonne se déclare satisfait : C'est une curieuse sensation que de lire un texte de soi que l'on ne connaissait pas, entendre sa voix que l'on n'a jamais entendue. [Chapsal souligne dans ses mémoires l'ironie du propos] J'avais des appréhensions. Je suis rassuré. C'est vif, souvent drôle." (28 mai 1959) Mais ni Chapsal ni Chardonne ne sont parvenus au bout de leurs peines : bien que le journal soit déjà dans les kiosques, l'écrivain se remet au travail ! "J'ai lu avec un tremblement la conversation de l'Express (qui, en général, a beaucoup amusé). J'y parais avec une belle figure de "réactionnaire" ; cela ne me gêne pas ; au moins c'est original en ces temps. Un point me tracasse. Ce que je dis du conflit des ouvriers et des patrons, à Limoges, entre 1900 et 1914, est vrai. Je connais parfaitement la question. Si j'avais revu le texte, j'aurais supprimé la phrase : "les ouvriers sont des imbéciles." Cela sonne d'une façon désagréable (30 mai 1959). Quelques courriers amicaux suivent. Une invitation : "nous irons huit jours en Suisse, voir la petite chinoise (elle est chinoise en réalité, et cela vaut mieux pour elle) que Josette Solvoy a ramenée de Tahiti, et nous ferons l'expérience de Roscott (des bains de mer dans une baignoire remplie d'algues) (10 juillet 1959) Un curieux message traduit et tapuscrit par Chardonne pour un "ami" anonyme : "[Madeleine Chapsal] semble porter en elle le drame même de la France. Connaissez-vous le drame de la France ? C'est un pays qui a été si entortillé en lui-même plus ce qu'il pense ; ou plutôt (et c'est grave) pourquoi il pense cela" (30 juillet 1959) Puis, en janvier 1960, Madeleine Chapsal projette de faire paraître chez Julliard un recueil de ses entretiens littéraires. Chardonne ne manque pas de se manifester : "À la suite vous pourrez ajouter (si cela vous convient) une question sur un sujet dont je n'ai jamais parlé ; ce serait l'occasion, pour la première fois. (4 janvier 1960) "C'est très facile, ou bien impossible, d'ajouter quelques lignes en épreuves." (16 février 1960) "j'aimerais que le maire de la Frette puisse constater qu'une phrase qui a vexé les gens de la Flette (dans notre conversation publiée à l'Express) est supprimée dans votre livre. Je l'aurais effacée, si j'avais lu le premier entretien" (12 avril 1960) "C'est ainsi", note Chapsal, "que Jacques Chardonne commença à m'écrire et continua de nombreuses années..." Une dernière lettre, datée du 9 août 1963, constitue un témoignage final de la curieuse affection que l'écrivain avait fini par développer pour la journaliste : Vous êtes imprégnée de poisons. J'entends par "poisons" les remèdes que ma femme absorbe pour soulager une douloureuse arthrose. Ces remèdes ne guérissent rien, et ce sont des poisons. Vos poisons (et vous n'êtes pas la seule) c'est la politique. Pourtant, vos avez sauvé votre âme, préservé le goût qui est chez vous le plus fin, le plus sûr que je connaisse. [...] Je raconte souvent cette histoire : vous êtes venue à la Frette avec François Nourissier. Nous disions je ne sais quoi, des choses très simples. Tout à coup François Nourissier dit sur le ton le plus sérieux : "Elle ne comprend rien à ce que vous dites." Il ajouta avec le même air pénétré : "Ce sont les mots qu'elle ne comprend pas" ; et puis, il y eut un silence. Depuis, je n'ose plus parler."
Signé par l'auteur