Julliard, Paris 1965, 15,5x24cm, broché.
Reference : 78720
Edition originale sur papier courant. Bel exemplaire, iconographie. Envoi autographe daté de 1965 et signé de Serge Lifar à Maryelle Krempff qui acheva sa brillante carrière de danseuse comme danseuse étoile de l'Opéra Comique avant que d'enseigner la danse auConservatoire National de région de Saint-Maur des Fossés de 1969 à 1989 : "Pour Maryelle Krempff, ma vie pour la danse. Très cordialement." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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En conclusion de son livre, Houellebecq rend hommage à Lovecraft poète : « il a réussi à transformer son dégoût de la vie en une hostilité agissante.Présentées ainsi, les choses paraissent presque simple. Et pourtant, les réussites sont rares dans l'histoire de la littérature. Howard Phillips Lovecraft constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et éventuellement, à réussir leur oeuvre. Encore que, sur ce dernier point, le résultat ne soit pas garanti.» Du Houellebecq avant l'heure.Rare premier ouvrage de l'auteur. Paris, Éditions du Rocher, coll. «Les Infréquentables», 1991 1 vol. (115 x 190 mm) de 135 p., [4] et 1 f. Broché, sous étui (Elbel). Édition originale (sans grand papier). Envoi signé : «Pour Max, à Paris, le 1.7.2000. Michel Houellebecq».
En 1991, Houellebecq entre à l'Assemblée nationale comme secrétaire administratif au service informatique, poste peu enchanteur, semblable à celui qu'il occupait auparavant au ministère de l'Agriculture, mais le statut de fonctionnaire lui assure désormais une sécurité matérielle propice à l'écriture. À cette époque, il a déjà publié, de manière confidentielle, quelques poèmes dans la Nouvelle Revue de Paris, dirigée par son ami Michel Bulteau, qui lui proposera, dans sa collection « les infréquentables » initiée aux Éditions du Rocher, de publier son premier livre, un essai sur l'auteur américain Howard Phillips Lovecraft, le maître du récit fantastique. Lecteur de l'auteur de L'appel de Cthulhu, de Dagon et des Montagnes hallucinées, à l'âge de seize ans, Houellebecq n'a jamais cessé de le lire. Tout autant une biographie qu'une analyse brillante de l'oeuvre du « reclus de Providence», Lovecraft contre le monde, contre la vie contient, en germes, les thèmes fédérateurs de l'oeuvre à venir chez Houellebecq : l'atomisation humaine dans la montée de l'individualisme, la nature comme force aveugle, la disparition progressive de toute forme de spiritualité, l'effritement des valeurs, la vanité d'une existence sans but, et le monde comme une jungle : compétition, combats, victoires et écrasements s'y succèdent, exposant une filiation d'écriture avec le poète qu'il est déjà et le romancier qu'il deviendra. Quelques traits cueillis au fil du texte disent mieux que de longs discours le ton du futur auteur d'Extension du domaine de la lutte : « on ne s'étonnera pas que Lovecraft n'ait guère éprouvé de sympathie pour Freud, le grand psychologue de l'ère capitaliste. Cet univers de ‘transactions' et de ‘transferts', qui vous donne l'impression d'être tombé par erreur dans un conseil d'administration, n'avait rien qui puisse le séduire. » Et en conclusion de son livre, Houellebecq rend hommage à Lovecraft poète : « L'oeuvre de sa maturité est restée fidèle à la prostration physique de sa jeunesse, en la transfigurant. Là est le profond secret du génie de Lovecraft, et la source pure de sa poésie : il a réussi à transformer son dégoût de la vie en une hostilité agissante. » «Présentées ainsi, les choses paraissent presque simple. Et pourtant, les réussites sont rares dans l'histoire de la littérature. Ce n'est guère plus facile, en réalité, que de créer une nouvelle religion.» Et d'ajouter, en terme de conclusion devenue célèbre maxime, que «Howard Phillips Lovecraft constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et éventuellement, à réussir leur oeuvre. Encore que, sur ce dernier point, le résultat ne soit pas garanti.» Notons enfin la « brève bibliographie » en fin du volume et « classée par ordre de préférence » agrémentée de remarques personnelles remarquables de l'auteur. Dans la même collection paraîtra aussi Arthur Rimbaud et la liberté libre d'Alain Jouffroy, aussi en 1991 ; Baron Corvo, l'exilé de Venise de Michel Bulteau en 1990 ; Dashiell Hammett, Underworl USA de Jean-Pierre Deloux en 1994. Le Lovecraft de Houllebecq sera réédité en 2005 chez le même éditeur avec une introduction de Stephen King, traduction de sa préface à l'édition américaine.
L'élaboration du roman lui vint un samedi d'avril alors qu'il rédige Netchaïev est de retour : « Je racontais une scène où l'un des personnages du roman se rendait à Buchenwald pour tenter de retrouver un compagnon de résistance déporté. Tout cela devait tenir en deux pages. Ce jour-là, l'écriture a dérapé complètement. Je me suis retrouvé en train d'écrire, à la première personne, un autre livre : c'étaient les premières pages de L'Écriture ou la vie (...) La première nouvelle entendue le lendemain fut l'annonce du suicide de Primo Levi... Dans ces conditions, il me fallait évidemment mener ce livre à son terme ». Sobre et puissante reliure de Louise Bescond. Paris, Gallimard, (20 septembre) 1994. 1 vol. (145 x 215 mm) de 318 p., [2], 1, [1], 2 et [1] f. Veau naturel estampé d'un motif de bandes verticales composées à partir du texte de l'ouvrage, évoquant la tenue de déporté, teinté en dégradé brun et noir, contreplats bord à bord du même cuir, trois tranches dorées sur témoins à l'or blanc par Jean-Luc Bongrain, gardes de chèvre velours crème, chemises et étuis assortis, titres classique sur le plat avant et en long sur la chemise, au film crème et à l'or blanc, par Claude Ribal (reliure signée de Louise Bescond, 2021). Édition originale. Un des 30 premiers exemplaires sur vélin chiffon.
« Quand je suis rentré de Buchenwald, à la fin d’avril 1945, j’avais un peu plus de vingt ans. Depuis l’âge de sept ans, j’avais décidé d’être écrivain. Dès mon retour, j’ai donc voulu écrire sur l’expérience que je venais de vivre. Quelques mois plus tard, après avoir écrit, réécrit et détruit des centaines de pages, je me suis rendu compte qu’à la différence d’autres expériences, notamment celles de Robert Antelme et surtout de Primo Levi, qui se sont dégagés de l’horreur de la mémoire par l’écriture, il m’arrivait précisément l’inverse. Rester dans cette mémoire, c’était à coup sûr ne pas aboutir à écrire un livre, et peut-être aboutir au suicide. J’ai donc décidé d’abandonner l’écriture pour choisir la vie, d’où ce titre. Et ce ‘ou’. » Lequel titre lui viendra dix-sept ans plus, un samedi d’avril alors qu’il rédige Netchaïev est de retour : « Je racontais une scène où l’un des personnages du roman se rendait à Buchenwald pour tenter de retrouver un compagnon de résistance déporté. Tout cela devait tenir en deux pages. Ce jour-là, l’écriture a dérapé complètement. Je me suis retrouvé en train d’écrire, à la première personne, un autre livre : c’étaient les premières pages de L’Écriture ou la Vie. L’inconscient, ou je ne sais quoi, m’avait joué un curieux tour : ce samedi 11 avril était l’anniversaire de la libération de Buchenwald, et la première nouvelle entendue le lendemain fut l’annonce du suicide de Primo Levi… Dans ces conditions, il me fallait évidemment mener ce livre à son terme ».
Légères tâches au dos, sinon bon exemplaire. Paris, Denoël, (25 septembre) 1967. 1 vol. (130 x 200 mm) de 165 pp. et [1] f. Broché. Édition originale. Exemplaire du premier tirage. Envoi signé : " pour Claude Contamine, en lui souhaitant que [Les choses de la vie] nous réunissent quelque part en mer. Très amical hommage. Paul Guimard ".
« Je suis absolument dans mon droit mais je suis piégé. Je vais exactement un peu trop vite, la camionnette est exactement un peu trop de travers, le camion est exactement un peu trop prêt, la route est exactement un peu trop étroite. Et merde ! Il n'y a pas une probabilité sur un million pour que tout tourne aussi mal, pas sur un milliard, et ça tombe toujours sur un type qui n'a rien à se reprocher, qui roule trop vite, d'accord, mais sans excès (...) Tout s'est joué en deux secondes, je voudrais savoir lesquelles. ». Paul Guimard avait écrit ce roman après avoir lui-même frôlé la mort à Casablanca en 1963. Son titre lui avait été inspiré par le grand écrivain Valery Larbaud qui, à l'instant de glisser dans la mort, articula dans un souffle : « Adieu les choses de la vie. » Un beau titre pour une « mise en perspective unique des choses que nous souhaitions faire, de celles que nous avons faites, des choses que nous avions voulu dire et de celles que nous avons dites. » Dixit Claude Sautet, qui décide d'adapter le roman deux ans plus tard. Avec Les Choses de la vie, Sautet va inaugurer son cycle de portraits intimistes contemporains qui vont devenir sa marque de fabrique et constituer sa renommée. C'est Pierre Garnier-Deferre, en lui montrant des rushes du film La Piscine, qui convainquit le réalisateur de retenir Romy Schneider pour le rôle d'Hélène. C'est sa première collaboration avec Claude Sautet pour qui elle va être ensuite son actrice fétiche. Ils vont tourner ensemble quatre autres films.
Paris, Galilée, (janvier) 2019. 1 vol. (185 x 225 mm). Broché, étui-chemise, dos lisse, titre argent (Elbellibro). Edition originale. Un des 40 premiers exemplaires sur (n° 6) et parmi ceux-ci un des 25 premiers enrichis d'une page autographe de Quignard. Parfait état de neuf.
En marge de son chantier majeur, Dernier royaume, qui compte désormais dix volumes, Pascal Quignard publie régulièrement des œuvres vagabondes qui n’ont cependant rien de mineur. En témoigne ce nouveau livre, La vie n’est pas une biographie, sur la dimension onirique de la vie, qui permet à l’auteur de récuser de mille façons l’idée même de biographie, serait-elle constitutive de la manière dont nous concevons nos existences. La biographie est une construction toujours rétrospective à quoi tout échappe de ce que les Romains appelaient la vera vita viva, la vraie vie vive – qui est bien ce dont veut ici témoigner Quignard en écho à une merveilleuse citation de T. S. Eliot : « Nous n’avons existé que pour cela : pour cela/qui n’est pas consigné dans nos nécrologies. » (Bertand Leclair, in Le Monde, mai 2019).
[Jersey], Imprimerie universelle, (2 décembre) 1852 1 vol. (70 x 110 mm) de 16 p. Demi-maroquin brun, dos lisse, titre doré en long. Tiré à part, d'après une pièce extraite de l'édition non expurgée des Châtiments.
« Les Châtiments », recueil vengeur a paru pour la première fois en 1853. Victor Hugo, exilé après le Coup d'État du 2 décembre 1851, y donne libre cours à la haine qu'il voue à Napoléon III, devenu pour lui le symbole de la tyrannie. « Le premier tirage a été presque exclusivement expédié à l'étranger et le second, plus correct, fut réservé à la France ; c'est Hetzel qui, le 21 novembre, en envoya à Paris le premier exemplaire, c'est-à-dire le lendemain de la mise en vente, à Bruxelles, d'une édition tronquée. Mais bien vite la frontière fut étroitement surveillée pour empêcher l'introduction en France des Châtiments. Ce fut réussi, car dès la fin de décembre son imprimeur belge Samuel signalait à Hugo que la vente était loin de répondre à ses espérances ; c'est à peine, assure-t-il, s'il parvenait chaque semaine à faire parvenir à Paris une centaine d'exemplaires des Châtiments [...] Il eut alors l'idée d'imprimer séparément, dans le format in-32, quelques pièces du recueil, de manière à faire une sorte de propagande pour l'ouvrage complet ; ces minces brochures étaient ensuite expédiées par la poste sous enveloppe fermée, et échappaient ainsi à la vigilance de la police. Le 13 décembre, Samuel, lui écrit : "J'ai dû faire faire en toute hâte deux extraits, l'un que vous avez déjà [Nox], l'autre que je vous envoie ici, L'Expiation [...] Maintenant, je fais les pièces que vous m'avez indiquées [Joyeuse vie et A l'obéissance passive] ; je vous en enverrai épreuve... J'ai tiré quatre mille extraits des deux premières - deux mille de chaque pièce." Ces extraits imprimés par Samuel sont au nombre de trois seulement ", précise alors Lacretelle : Expiation et Nox, à deux mille exemplaires, et Joyeuse vie, à plus petit nombre. Et le bibliographe refute la dernière : « La composition d'une quatrième, "A l'obéissance passive", était achevée, et Victor Hugo en avait même corrigé les épreuves, lorsqu'il se ravisa et ordonna à Samuel de décomposer. Il s'aperçut en effet que cette poésie, lue isolément, risquait être interprétée par ses adversaires comme une insulte à l'armée française. » En effet, « A l'obéissance passive », qui commence par le célèbre « O soldats de l'an deux ! ô guerres ! épopées ! », Victor Hugo glorifie les soldats de la Révolution mais s'élève ensuite contre leur utilisation par Napoléon III pour réprimer « les défenseurs de la liberté ». Elle fut in fine finalement imprimée - le travail devait être trop avancé - mais ne connut ni le tirage conséquent des deux premières, ni sa diffusion, sans doute pour les raisons évoquées par Lacretelle. C'est quoi qu'il en soit la plus rare des quatre plaquettes, imprimées à un nombre infime d'exemplaires. La précipitation de la composition de ce dernier tiré à part et sa non diffussion sont d'ailleurs confirmées par le caractère inachevé de la page de titre : à la différence des trois autres, elle ne contient ni le titre général des Châtiments, ni le nom de l'auteur et encore moins la préface introductive. C'est également la seule à être datée de 1853. Les trois autres le sont de novembre et décembre 1852. D'après Clouzot, les deux premières, « Nox » et « Joyeuse vie », « ont été tirées à 2000 exemplaires, les deux dernières, « L'Expiation » et « A l'obéissance passive » à un nombre infime (10 ou 12 peut-être ?), sans qu'on en comprenne la raison. » Rareté confirmée par Vicaire, qui n'a pu effectivement croiser et recenser que les deux premières sur les quatre. Carteret, lui, n'en parle même pas et elles sont également de la grande collection Zoumeroff.