Ambroise Dupont, Paris 1827, In-8 (13x21,8cm), relié.
Reference : 77043
Mention de troisième édition après la première de 1826 chez le même éditeur. Une figure sur chine contrecollée au frontispice par Deveria, et petits bois gravés en en-tête. Reliure en plein veau glacé framboise d'époque signée Vogel en queue (un des très grands relieurs de la période Romantique). Dos à nerfs orné de 4 fers monastiques caissonnés, mutiples filets en queue et tête. Pièce de titre de veau glacé grise. Grand ornement central sur les plats, frises d'encadrement à froid et à chaud. Frise intérieure. Tranches dorées. Quelques piqûres. Léger accroc au mors supérieur en tête avec manque. Très bel exemplaire d'un grand relieur en pleine peau. Ce premier recueil de poésie de Amable Tastu lui assura une rapide notoriété et lui permit de devenir rapidement une des fameuses muses romantiques (une rose éponyme fut créée en son honneur). Sainte-Beuve la considérait l'égal de Desbordes Valmore ou de Louise Labé. Une de ses poésies porte déjà en titre A Mr. Victor Hugo, pourtant alors âgé de seulement 24 ans, et qui avait encore peu écrit. Curieusement, la poésie de Mme tastu est debarrassée d'affeteries et de lyrisme et possède une grande fraîcheur. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Edition originale rarissime complète du troisième volume qui présente la célèbre « Élégie pour Monsieur Foucquet » de Jean de La Fontaine. A Paris, chez Pierre Le Petit, Imprimeur et Libr. Ordinaire du Roy, 1671. Avec privilège de sa Majesté. 3 volumes in-12 de : (16) ff., 418 pp. ; (6) ff., 414 pp. ch. 424, (4) ff., correction manuscrite p. 65 ; (4) ff., 368 pp. Frontispice gravé non signé, en tête de chaque volume. Plein maroquin rouge janséniste, armoiries frappées or au centre des plats, dos à nerfs, filets or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure signée Martin Held. 153 x 88 mm.
Edition originale rarissime complète du troisième volume qui présente la célèbre « Élégie pour Monsieur Foucquet » de Jean de La Fontaine. Ce « Recueil est composé avec goût et renferme plusieurs morceaux qu’on chercherait vainement ailleurs ». (Brunet). « Fouquet, dans le moment de sa plus grande fortune, et, à ce qu’il croyait, de sa plus haute faveur, fut arrêté à Nantes le 5 septembre 1661, c’est-à-dire dix-neuf jours après avoir donné à Louis XIV et à toute sa cour une fête splendide dans son superbe château de Vaux. Les rigueurs du roi à son égard firent craindre qu’on eût le dessein de le faire périr. La Fontaine s’adresse dans cette élégie aux nymphes de Vaux ; il leur confie ses douleurs sur le malheur de son ami, et il les supplie de fléchir le roi en faveur de celui qui a embelli leurs demeures avec tant de magnificence. Cette Élégie fut publiée d’abord dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes, Cologne, 1667, in-12, t. II, p. 195 avec ce titre : Pour le malheureux Oronte ; ensuite dans les Fables nouvelles et autres poésies de M. de La Fontaine, 1671, in-12, p. 105, avec ce titre : Pour M. F. ; et enfin dans le Recueil de poésies, 1671, t. III, p. 340, avec ce titre : Pour Monsieur Fouquet. « Élégie. Pour M. Fouquet. Remplissez l’air de cris en vos grottes profondes ; Pleurez, Nymphes de Vaux, faites croître vos ondes ; Et que l'Anqueuil enflé ravage les trésors Dont les regards de Flore ont embelli ses bords. On ne blâmera point vos larmes innocentes ; Vous pouvez donner cours à vos douleurs pressantes ; Chacun attend de vous ce devoir généreux : Les Destins sont contents, Oronte (Fouquet) est malheureux. Vous l'avez vû naguère au bord de vos fontaines, Qui, sans craindre du Sort les faveurs incertaines, Plein d'éclat, plein de gloire, adoré des mortels, Recevait des honneurs qu'on ne doit qu'aux autels. Hélas qu'il est déchu de ce bonheur suprême ! Que vous le trouveriez différent de lui-même ! Pour lui les plus beaux jours sont de secondes nuits : Les soucis devorans, les regrets, les ennuis, Hôtes infortunés de sa triste demeure, En des gouffres de maux le plongent à toute heure. Voilà le précipice où l'ont enfin jetté Les attraits enchanteurs de la prospérité ! Dans les palais des Rois cette plainte est commune, On n'y connaît que trop les jeux de la fortune, Ses trompeuses faveurs, ses appâts inconstants ; Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps. Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu'on croit avoir pour soi les vents & les étoiles, Il est bien malaisé de régler ses désirs ; Le plus sage s'endort sur la foi des Zéphirs. Jamais un favori ne borne sa carrière ; Il ne regarde point ce qu'il laisse en arrière ; Et tout ce vain amour des grandeurs & du bruit, Ne le saurait quitter qu'après l'avoir détruit. Tant d'exemples fameux que l'histoire en raconte, Ne suffisaient-ils pas, sans la perte d'Oronte (Fouquet) ? » « Ce Recueil de Poésies composé par Loménie de Brienne contient 24 pièces de La Fontaine : l’Épitre au prince de Conty, la Paraphrase du psaume XVII, dans le Tome I : l’Élégie pour Fouquet, une Ode au Roy, quatre fragments de Psyché, et 16 fables dans le tome III. L’achevé d’imprimer est du 20 décembre 1670. On trouve souvent le 3ème volume séparément. » (Tchemerzine). « Cette édition formée par Henri Loménie de Brienne ou Lucile Hélie de Brèves, suivant son pseudonyme, contient 24 pièces de La Fontaine. Au tome I, l’Épitre au prince de Conty et (pp. 413 à 418) la paraphrase du psaume XVII ; au tome II, aucune pièce ; au tome III (pp. 340 à 368), l’Élégie pour Fouquet, une ode au Roy, quatre fragments de Psyché et seize fables. – Le Tome II a le même titre que le tome III, sauf la virgule qui suit rue Saint Jacques et contient, dans les deux derniers feuillets, un privilège portant les dates du premier. Il faut reconnaître que La Fontaine y est le plus favorisé des auteurs par le nombre de ses pièces. M. P. P. Plan, dans un article du Mercure de France : Un texte non cité de La Fontaine (Tiré à part : Paris, Champion, 1903. Pièce in-8), lui attribue même la Préface du tome I. Les bibliographes semblent aussi, en disant que le tome III est rare à trouver avec les deux autres, en faire une édition séparée, ne veulent-ils pas parler plutôt du tome qui seul porte le titre de Poésies chrestiennes ? » (Rochambeau). Précieux exemplaire provenant des bibliothèques de Louis XIV (1638-1715) avec son chiffre entrelacé frappé au pied du feuillet de titre de chacun des trois volumes ; Pierre Michel Marie Double, évêque de Tarbes avec ses armoiries sur les plats ; Léopold Double (1812‑1881) ; baron Lucien Double (1848-1895) avec son ex-libris. Le baron Lucien Double (1848-1895) a été élevé au milieu des livres de la bibliothèque de Louis XIV que son père, Léopold, avait acquise en 1848. Ses deux centres d’intérêt étaient les livres de provenance royale ou princière et les livres d’une haute curiosité bibliographique (incunables, etc.). Sa bibliothèque fut dispersée à Paris en 1897.
Édition originale des Consolations de Sainte-Beuve, précieux exemplaire dont la dédicace manuscrite de l’auteur à son ami Alexandre Dumas témoigne de la relation unissant ces deux chefs de file du mouvement romantique. Paris, Urbain Canel, Levavasseur, 1830.In-18 de xxxii pp. pour le faux titre, le titre et la dédicace à Victor Hugo, 237 pp. Quelques pâles rousseurs. Relié en plein veau glacé vert de l’époque, encadrement de triple filet doré sur les plats, motif central doré, dos lisse finement orné, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches marbrées. Reliure de l’époque.148 x 100 mm.
Édition originale du premier recueil de poésies du théoricien du mouvement romantique, dédiée à son ami Victor Hugo. Carteret, II, 288 ; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, VII, 118 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 629 ; Bulletin Morgand et Fatout, 7826 ; Clouzot 239. Le livre est ainsi dédié à Victor Hugo : « Mon Ami, ce petit livre est à vous ; votre nom s’y trouve à presque toutes les pages ; votre présence ou votre souvenir s’y mêle à toutes mes pensées. Je vous le donne, ou plutôt je vous le rends ; il ne se serait pas fait sans vous » tandis que les Poésies I et V sont adressées à Madame Victor Hugo. Critique littéraire et poète, Sainte-Beuve est intimement lié à Victor Hugo et à sa famille depuis l’article extrêmement élogieux paru dans Le Globe en janvier 1827 qu’il consacre au premier volume des Odes et ballades. Il se montre fasciné par le poète et par l’image du couple idéal formé par Victor et Adèle. Victor Hugo, alors âgé de 27 ans, est déjà un écrivain à succès. Il constitue la figure maîtresse du Cénacle romantique qu'anime le poète Sainte-Beuve, théoricien du mouvement. Le Cénacle romantique tient ses réunions chez Hugo, à Paris, rue Notre-Dame-des-Champs et accueille presque tout ce que le romantisme français compta de gloires. On y rencontre Balzac, Alfred de Vigny, Lamartine, Alfred de Musset, Alexandre Dumas, Mérimée, Louis Boulanger, le peintre Delacroix,... Le Cénacle proprement dit est encore appelé "Cénacle de Joseph Delorme", en l’honneur du célèbre poème de Sainte-Beuve dans lequel ce terme se trouve appliqué au groupe d’amis et d’artistes qui, de 1827 à 1830, furent au cœur de la révolution romantique. Les partisans de la « révolution romantique » font tous partie de ce salon littéraire fondé par Hugo et Sainte-Beuve en 1827. Les relations entre Hugo et Sainte-Beuve éclateront en drame peu après, lorsqu’Hugo apprendra que sa femme entretient une liaison avec son ami. Les autres poésies du recueil sont dédiées aux proches de l’auteur : Emile et Antony Deschamps, Alfred de Vigny, Mérimée, … « Les ‘Consolations’, cette unique saison heureuse de ma vie – ainsi que les appelait Sainte-Beuve dans ‘Mes poisons’ – sont nées sous le signe de l’amitié de l’auteur pour les Hugo : cette amitié fut, à ses débuts du moins, comme un réconfort et une compensation à la longue solitude qui lui avait inspiré la ‘Vie, les poésies et les pensées de Joseph Delorme’. Comme après un long hiver de maladie lui reviennent l’amour de la vie et renaissent les espérances et la foi de l’adolescence. C’est à cette époque que se situe sa conversion au catholicisme. C’est ainsi que les ‘Consolations’ nous montrent un Sainte-Beuve rejoignant la religion ‘par le sentier de l’art et de la poésie’, ou, pour mieux dire, de l’amitié et de l’amour : la lettre-préface dédiée à Victor Hugo l’explicite pleinement [...] Toutes ces poésies témoignent du sentiment que l’auteur nourrissait déjà à l’égard de Mme Hugo, qui le recevait, seule, chaque après-midi. Soumis au charme de ce visage qu’il vénère encore de loin, il semble au poète qu’il faille porter devant Dieu cette amitié même, qu’il faille simplement et innocemment aimer, et cesser, pour un instant au moins, d’être ce rêveur inquiet. Mais la religion ne jaillit pas aussi facilement du cœur et surtout d’un cœur malade de volupté. Les textes religieux mis en épigraphes à chaque poésie (extraits, le plus souvent, de Saint-Augustin et de l’’Imitation’), disent assez clairement comment Sainte-Beuve cherche à fortifier en lui le sentiment religieux. Les ‘Consolations’ reflètent ce compromis entre l’amour et la religion que connut alors la vie de Sainte-Beuve, compromis qui ne pouvait durer et qui lui valut six mois de bonheur. Avec le ‘Livre d’Amour’ et les ‘Pensées d’Août’, publiées en 1837, on assistera au déclin du poète. » (Dictionnaire des Œuvres, II, 43). Très précieux exemplaire offert par l’auteur à son ami Alexandre Dumas, avec cet envoi autographe signé de Sainte-Beuve sur le faux-titre: « A mon excellent ami Alex. Dumas. Ste Beuve ». Cet envoi est d’autant plus intéressant qu’il témoigne des relations qui unissent ces deux chefs de file du mouvement romantiques en 1830, année marquée par l’apogée de la révolution romantique et période pendant laquelle ils fréquentent tous deux assidument le Cénacle de Victor Hugo. Sainte-Beuve, déjà admiratif du jeune Alexandre Dumas, écrit alors de lui dans un article qu’il « couvre d'immenses toiles sans fatiguer jamais son pinceau ni son lecteur ». Émouvant exemplaire de cette originale romantique de Sainte-Beuve dédiée à Victor Hugo, dédicacé par l’auteur à Alexandre Dumas et conservé dans son élégante reliure romantique de l’époque en veau glacé vert. D’après nos recherches, parmi les Institutions publiques françaises, seules la B.n.F. et la Bibliothèque de Troyes possèdent cette originale.
Exemplaire très pur conservé dans son vélin de l’époque. Paris, Augustin Courbé, 1649.In-4 de (10) ff., 328 pp., petite galerie de vers dans la marge blanche des pp. 143 à 150 et 293 à 308. Vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre inscrit à l’encre en tête. Reliure de l’époque. 168 x 220 mm.
Rare édition originale de ce recueil de poésies de Georges de Scudéry, dédié au duc de Richelieu. Tchemerzine, V, 775; Brunet, V, 250. «Un exemplaire relié en veau fauve a été vendu seul 37 fr. 50 c. Giraud» (Brunet), prix considérable pour l’époque. Ce recueil poétique esquisse le parcours et les amitiés de l’auteur, on y trouve ainsi des textes dédiés à des lieux qui lui sont chers ou des vers inspirés de personnalités de l’époque telles queMlle de Clermont D’Antragues, Me la Marquises de Rambouillet, feu Mr le Marquis de Pisani, Mr le Duc de Richelieu… «Lorsqu’en 1649 Georges de Scudéry fait imprimer ses ‘Poésies Diverses’, il donne la production de sa pleine maturité poétique: par les thèmes traités ainsi que par la maîtrise de la versification, il donne la preuve d’une longue expérience de vie et d’écriture poétique. La sensibilité du poète et sa constante attention aux goûts raffinés de son public font de ce recueil un des mieux réussis de son époque et placent l’auteur, au jugement de ses contemporains, et quoi que Boileau en dise par la suite, parmi les versificateurs les meilleurs de la première moitié du siècle.» (Travaux de Littérature. Libr. Droz). Plusieurs des poésies contenues dans ce Recueil obtinrent un vif succès, notamment l’Amour tyrannique. Georges de Scudéry (1601-1667) quitta à trente ans l’état militaire pour se consacrer à la littérature. Il revient à Paris où il entame une carrière littéraire, mais ses prétentions ne sont pas moindres: Il est peu de beaux arts ou je ne fusse instruit; En prose comme en vers mon nom fit quelque bruit Et par plus d’un chemin je parvins à la gloire. «Scudéry a beaucoup plus que Voiture le sens de la poésie. On doit le ranger, avec Colletet et Théophile parmi les derniers ronsardisants qui gardent un souffle de vrai lyrisme (…). La situation de Scudéry, que Chapelain nommait l’Apollon du Marais était alors assez brillante, pour que ce matamore des lettres se crût autorise à déclencher la plus fameuse des querelles littéraires; la querelle du Cid. Compatriote et ami du rouennais Corneille, ayant débuté en même temps au théâtre, il avait d’abor salué l’astre naissant “Le soleil s’est levé, disparaissez, étoiles.” Mais après le succès éclatant du Cid, “l’astre lui fait mal aux yeux”, dira Corneille, Scudéry lance ses ‘Observations sur le Cid’. Richelieu six mois plus tard, fait arbitrer l’affaire Corneille Scudéry par l’académie. Chapelain rédige ‘les Sentiments de l’Académie sur le Cid’, jugement mesquin, qui évitait de faire trop pencher la balance en faveur de l’un des adversaires.» (Dictionnaire des lettres françaises. Le XVIIe siècle, p. 1665). Précieux exemplaire d’une grande pureté conservé dans son vélin souple de l’époque. Provenance: de la bibliothèque P. Bourgeois. D. M. M avec ex libris gravé, autre ex libris formé d’initiales entrelacées non identifié.
Précieux exemplaire de ce rare recueil de poésies provençales, conservé dans son élégante reliure de l’époque en demi-chagrin bleu nuit. En Avignoun, Enco de J. Roumanille, Libraire, 1857.In-12 de ix pp., (3) pp., 144 pp. Relié en demi-chagrin bleu nuit, dos à nerfs orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin vert, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.172 x 106 mm.
Édition originale de ce recueil de poésies en provençal publié peu après la création du félibrige en 1854.C.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, p. 12.Campano mountado (La Cloche montée, 1857) est un poème héroï-comique composé de sept chants « à la manière » du Lutrin à savoir: Sabòly, Lou Journau, Lou Diable, Moussu lou Curat, Vitòri, L’aigo-signado, La man que dardaio.« La Cloche montée est l'histoire très-plaisante, et très-poétique par moments, d'un certain sonneur de l'église Saint-Didier d'Avignon, brave homme passionné pour ses cloches et qui passe sa vie à recueillir de l'argent, sou par sou, de porte en porte, afin d'enrichir de notes nouvelles le carillon de son église. On devine ce qu'un tel cadre offrait d'occasions piquantes au peintre des mœurs avignonnaises. Cette fois M. Roumanille a lâché la bride à sa fantaisie comique ; soyez sûrs pourtant que les pensées élevées paraissent toujours à propos au milieu des plus vives bouffonneries. C'est là, je le sais bien, une peinture toute locale; le héros du poème vit encore, et chacun peut le rencontrer dans la rue : qu'importe? Cette joyeuse folie de M. Roumanille ne dépare pas l'aimable gravité de ses œuvres. » (Saint-René Taillandier. La Renaissance de la vie provençale, p. 251).Joseph Roumanille, né à Saint-Rémy-de-Provence en 1818 et mort à Avignon en 1891, est un poète français écrivant en provençal.« Il était l’ainé de sept enfants dans une famille de paysans aisés, milieu catholique où l’on conservait pieusement les traditions du terroir et l’usage de la langue provençale. Le jeune Joseph fit ses études au Collège du Tarascon, et fut ensuite maître d’études à Nyons, dans la Drôme, puis à Avignon où il eut parmi ses élèves Frédéric Mistral et Anselme Mathieu. Attiré de bonne heure par la langue de sa province, il publia un premier recueil de vers en provençal : ‘Les Pâquerettes’, en 1847. Après la Révolution de 1848 il collabora au journal légitimiste d’Avignon ‘La Commune’, dans lequel il publia des pamphlets dialogués où se manifeste un talent remarquable de prosateur et de polémiste ; la plupart de ces écrits ont été réunis dans ‘Lis Oubreto’ (1860). De plus, Roumanille sollicita la collaboration des jeunes poètes provençaux de l’époque, dont il accueillit et analysa les productions dans les colonnes de son feuilleton ; il réunit le tout en volume en 1852 sous le titre de ‘Les Provençales’ (Li Prouvençalo’). Dès lors, Roumanille fait figure de chef d’école : il établit, d’accord avec Mistral, les principes de l’orthographe nouvelle du provençal, qu’il énonce dans la préface de ‘La Part de Dieu’ (1852), et il participe à la fondation du Félibrige le 21 mai 1854 à Font-Ségugne, près d’Avignon, aux côtés de Mistral, Aubanel, A. Mathieu, Giera, Brunet et Tavan. Il était l’aîné des sept ; il avait préparé le mouvement par son œuvre et son action personnelle ; aussi mérite-t-il d’être surnommé le ‘Père du Félibrige’. » (Dictionnaire des auteurs, IV, 143).En 1855, Joseph Roumanille devient libraire-éditeur, en Avignon. Sa librairie, rue Saint-Agricol, devient un outil de la cause félibréenne. De nombreux autres ouvrages sortiront de cette maison d'édition devenue le foyer de la renaissance provençale, tels que « Mirèio » de Mistral et « Armana Prouvençau ».Précieux exemplaire de ce rare recueil de poésies provençales, conservé dans son élégante reliure de l’époque en demi-chagrin bleu nuit.
Précieux et superbe exemplaire relié en maroquin citron de l’époque aux armes et pièces d’armes de Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue (1670-1736). Paris, Pierre Emery, 1684. Avec Privilege du Roy.In-12 de (1) f.bl., (14) ff., 390 pp., (1) f. d‘errata, (1) f.bl. Plein maroquin citron de l’époque, triple filet doré encadrant les plats, armoiries et mention « Meudon » au centre des plats, dos à nerfs orné de pièces d’armes, pièce de titre en maroquin rouge, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure. Reliure de l’époque.158 x 90 mm.
Première édition des Poésies d’Anacréon traduite en français par Longepierre, le célèbre bibliophile du règne de Louis XIV qui avait adopté l’insigne de la toison d’or comme emblème héraldique.Brunet, I, 254 ; Barbier, III, 924.Anacréon, poète grec du VIe siècle avant Jésus Christ, s’est immortalisé par ses poésies. Avec une simplicité extrême et une grâce enjouée, Anacréon y chante non la passion, à la manière de ses devanciers, les poètes de Lesbos, mais les jeux de l’amour, les caprices du désir, les plaisirs qui passent. Cette douceur exquise, cet abandon aux plaisirs tels qu’ils se présentent font d’Anacréon le plus ionien des poètes grecs. Son génie aisé lui valut un très grand nombre d’imitateurs.« Anacréon connut une longue gloire posthume ; à Rome, Horace et Catulle connaissaient par cœur ses œuvres et les imitaient. Tous ces poèmes furent repris par Henri Estienne lorsque celui-ci publia, en 1554, les poèmes anacréontiques qui soulevèrent l’enthousiasme de la Pléiade. Rémi Belleau en fit paraître, en 1556, une jolie traduction en vers français, la première qui ait été faite. »Jacques Brosse.« Longepierre, né à Dijon en 1659, eut de bonne heure pour l’étude une passion très-vive, que son père se plut à seconder ; ce fut lui, dit-on, qui l’engagea à traduire en vers français quelques-uns de ces poètes grecs qu’il s’était rendus familiers. Très-jeune encore, il publia des traductions d’Anacréon, de Sapho, de Théocrite, de Bion et de Moschus : les notes dont ces traductions sont accompagnées prouvent que Longepierre comprenait et sentait assez bien ces auteurs ». Michaud.Précieux et superbe exemplaire relié en maroquin citron de l’époque aux armes et pièces d’armes de Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue (1670-1736), provenant de la bibliothèque de sa maison de campagne à Meudon.« La comtesse de Verrue aimait passionnément les lettres et les arts : tableaux, sculptures, estampes, dessins, meubles, porcelaines, elle collectionnait tout ce qui était beau ; sa bibliothèque, qui contenait en majorité des romans et des pièces de théâtre, comptait 18 000 volumes de choix, reliés pour la plupart par les meilleurs artistes de l’époque. Au-dessus de ses armes, elle faisait souvent frapper une mention : « Paris », « Meudon » (où elle possédait une maison de campagne) ou « St Port » (actuellement Seine-Port, près de Melun). Presque tous ses volumes portaient aussi sur le dos et aux angles des plats les pièces de ses armes alternées. »Olivier, pl. 799.Provenance : des bibliothèques de la Comtesse de Verrue (armoiries) et Edouard Moura (ex-libris gravé).