Gallimard, Paris 1986, 14x20,5cm, broché.
Reference : 76252
Edition originale. Dos insolé et comportant quelques traces de suie, une partie de la bibliothèque de Gisèle Halimi ayant brûlé. Précieux envoi autographe signé de Régis Debray à Gisèle Halimi et son mari Claude Faux. Provenance : de la bibliothèque de Gisèle Halimi. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Conservée dans sa fine reliure de l’époque. Paris, Antoine de Sommaville, 1661.In-12 de (1) f.bl., (5) ff., 162 pp. Bandeaux, culs-de-lampe et nombreux petits fleurons gravés sur bois. Exemplaire rogné un peu court dans la marge latérale, à certaines pages au raz des manchettes. Relié en plein veau granité de l’époque, dos à nerfs richement orné, coupes décorées, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 145 x 81 mm.
Édition originale de ce beau recueil de panégyriques du célèbre poète normand Georges de Brébeuf. Brunet, I, 1215. Le présent ouvrage comporte des pièces poétiques circonstanciées : ‘Sur le mariage du Roy’, ‘A Monseigneur le Cardinal Mazarin. Panégyrique de la paix’, ‘Sur la maladie et la guérison de Monseigneur le Cardinal Mazarini’, ‘Histoire de la dernière campagne du Roy, en l'Année 1658’, ‘A Monseigneur Foucquet, procureur général au Parlement de Paris, Sur-Intendant des Finances et Ministre d'Etat’, ‘Pour la Reyne de Suede’... «C’est dans les ‘Eloges poétiques’ et dans les ‘Entretiens solitaires’ que Brébeuf montre le plus de qualités personnelles; c’est pour lui l’époque de la maturité, et si nous retrouvons dans ces poèmes les défauts déjà signalés, un goût trop marqué pour l’emphase, l’hyperbole, l’antithèse, jamais son inspiration n’a été plus forte, sa phrase plus vigoureuse, plus pleine et plus sonore, son vers mieux rythmé. Ces deux ouvrages offrent des caractères communs, qui les rapprochent l’un de l’autre et leur assurent une place à part dans l’œuvre de Brébeuf. Les ‘Eloges’ sont des panégyriques; ce genre, à la fois lyrique et épique, avait de quoi éveiller l’ardente imagination du poète; il célèbre les grands événements contemporains, la prodigieuse fortune et la gloire de Fouquet et de Mazarin, les exploits du roi et de son armée, les bienfaits de la paix que négocie le ministre; il prend ainsi sa part de la joie et de la prospérité du pays; mais toutes ces pièces et surtout celles qu’il adresse à l’évêque Auvry, à Fouquet ou à Mazarin, marquent aussi le désir de leur plaire, de se concilier leur bienveillance et d’obtenir un appui solide, sentiment qu’il concilie fort bien, comme nous le verrons, avec une admiration sincère pour les grands hommes et les grandes choses. Tous ces panégyriques ont été composés, semble-t-il, de 1653 à 1658.» (Essai sur la Vie et les Œuvres de Georges de Brébeuf, pp. 224 à 227). Georges de Brébeuf (Sainte-Suzanne-sur-Vire, Calvados, 1618 – Venoix, près de Caen, 1661) est un poète français descendant d’une illustre famille de la noblesse normande. «Son oncle, Jean de Brébeuf, missionnaire, fut martyrisé par les Iroquois en 1649. Après avoir fait ses études à Caen puis à Paris, Brébeuf, sans fortune, dut se consacrer à des tâches serviles; il fut pendant plusieurs années précepteur du futur maréchal de Bellefonds, puis il se fit poète à gages. A Rouen, il avait fait la connaissance de Pascal; à Paris, il se lia avec Conrart, Ménage, Chapelain, Mézeray et Corneille pour qui il eut toujours la plus vive admiration. Avec ‘LA Gageure’, recueil de cent cinquante épigrammes et madrigaux dirigés contre les femmes fardées, il se fit un grand succès dans les salons dont il fut un des favoris avec Balzac et Voiture [...]. Dans ses ‘Eloges poétiques’ (1661), Brébeuf a réuni des pièces écrites à la gloire de Fouquet, de Mazarin, du jeune roi, ou à l’occasion des victoires françaises, la bataille des Dunes en particulier. En 1660, Brébeuf avait quitté la cour et les salons et s’était retiré près de son frère, curé de Venoix.» (Dictionnaire des auteurs, I, 415). «Brébeuf avait le mérite rare en son temps d’écrire des vers beaux et énergiques.» (Dictionnaire des Œuvres, p. 436). «Georges de Brébeuf, ce poète normand qui a connu Pierre Corneille et sans doute subi son influence [...] ne mérite pas l’oubli où nous l’avons laissé tomber. Faguet, sui se plaisait à réhabiliter les poètes de ce temps, avait baptisé Brébeuf le Lamartine du XVIIe siècle» (H. Du Manoir, Maria, p. 56). Bel exemplaire très pur conservé dans sa reliure de l’époque. Provenance: ex libris manuscrit sur le titre.
Strasbourg et Paris, F.G. Levrault, 1819-1827, in-8, 3 vol, VIII-430-[1] + [4]-484-[1] + [4]-506-[1] pp, Demi-basane de l'époque, dos lisses, filetés et fleuronnés, pièces de titre et de tomaison rouges, tranches jonquille, Tome I : 1800 à 1810. Dont les éloges à Daubenton, Charles Bonnet et de Saussure. Tome II : 1811 à 1818. Dont les éloges à Fourcroy et Werner. Tome III : 1820 à 1827. Dont les éloges à Haüy, Berthollet, André Thouin, Corvisart et Pinel. En outre, le recueil contient le Discours de Cuvier prononcé ors de sa réception à l'Académie française, ainsi que plusieurs extraits. Un quatrième volume paraitra en 1832, année de la mort du célèbre naturaliste. Charnières usées, rousseurs. Bon exemplaire, au demeurant. Couverture rigide
Bon 3 vol., VIII-430-[1] +
1730 -1799. Un volume in-12 relié en demi-veau brun, dos lisse orné de filets, roulette et fleurons dorés, pièce de titre en chagrin rouge, tranches marbrées.
Le recueil est constitué des 8 ouvrages suivants: [Albert Henri Sallengre]: Éloge de l'ivresse. A Bacchopolis, de l'imprimerie du vieux Silène, l'an de la vigne 5555, et à Paris, chez Michel, an VI. 250 pages. [relié avec] [Abbé Pierre Jaubert]: Éloge de la roture dédié aux roturiers. A Londres, et se trouve à Paris chez Dessain junior, 1764. 94 pages. Édition originale. " La roture peut, aussi bien que la noblesse, faire valoir son ancienneté; sa puissance, son nombre, ses moeurs et ses richesses lui confèrent, au même titre qu'elle, la place d'un corps politique. Corps qui, en outre, est le plus utile à l'État." INED, 2350. [relié avec] [Louis Coquelet]: Éloge de la goute. A Paris, chez Antoine de Heuqueville, 1737. [2]-29-[1] pages. Édition originale. [relié avec] [Louis Coquelet]: L'éloge de quelque chose; dédié à quelqu'un. Avec une préface chantante. A Paris, chez Antoine de Heuqueville, 1730. 34-[2] pages. Édition originale. [relié avec] [Louis Coquelet]: L'éloge de rien dédié à personne. Avec une postface. id. [2]-35-[1] pages. Édition originale. [relié avec] [Louis Coquelet]: Le triomphe de la charlatanerie. Dédié au grand T***. id. 45-[1] pages. Édition originale. [relié avec] Éloge des normands ou histoire abrégée des grands hommes de cette province. A Paris, chez Charles Guillaume et Charles Robustel, 1748. [6]-145 pages. Première partie seule de cette réimpression de l'ouvrage de l'abbé Rivière avec addition par Philippe Le Cerf de la Vieville. [relié avec] [Jean Marie Deguerle]: Éloge des perruques, enrichi de notes plus amples que le texte. Par le Docteur Akerlio. De l'imprimerie de Crapelet. A Paris, chez Maradan, 7. X-215 pages. Édition originale. Ou en effet, l'auteur fait preuve d'érudition et commente dans les notes son texte. L'ouvrage se termine par une longue liste alphabétique de toutes les éloges que l'on a pu imprimer (16 pages tout de même). Pâle mouillure aux derniers feuillets. Des bibliothèques d' Albert Bart-Walser, avec son tampon, et d'Henri Joliet avocat et bibliophile dijonnais avec son ex-libris portant le monogramme CBMHI et la devise "Plus penser que dire". Rousseurs.
Edition originale collective de l’Histoire des membres de l’Académie française. A Paris, Chez P. Moutard, 1787. 6 volumes in-12 de : I/ (1) f. bl., xxxiv pp., vj pp., 559 pp., (5) pp., (1) f. bl. ; II/ (1) f. bl., (2) ff., xii pp., 437 pp., (1) f. bl. ; III/ (1) f. bl., (2) ff., 523 pp., (1) f. bl. ; IV/ (1) f. bl., (2) ff., 637 pp., (1) f. bl. ; V/ (1) f. bl., (2) ff., 668 pp., (1) f. bl. ; VI/ (1) f. bl., (2) ff., 378 pp. (1) f. bl. Plein veau blond granité, cadre de trois filets dorés autour des plats, dos lisse finement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert et rouge, coupes décorées, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 166 x 96 mm.
Edition originale collective, les cinq derniers volumes sur 6 paraissant ici pour la première fois. Les Eloges sont des biographies qui étaient lues aux séances de l'Académie. Elles regroupent tous les élus du XVIIIe au nombre de 100. Ces discours sont souvent annotés pour davantage de précisions. Il ne faut pas prendre le terme d'éloge au sens moderne, car il s'agit non seulement ici de biographies et d'études érudites d'une vie mais aussi de critique d'une œuvre et d'un personnage, et toutes ces vies fournissent des renseignements précieux. Jean Le Rond d'Alembert fut élu le 28 novembre 1754 à l'Académie française. Il en devint le secrétaire perpétuel le 9 avril 1772. « Les années 70 à 80 représentent la consolidation de la position de d’Alembert comme maître de l’Académie française et arbitre des questions littéraires. Sa tentative d'imposer à l'Académie des normes pour la poésie fut violemment rejetée par le public. Le but de tout écrit étant d'exprimer clairement des pensées, l'Académie jugera bon un poème lorsqu'il se rapprochera le plus de la prose, déclare-t-il dans ses Réflexions sur la poésie lues à l'Académie en 1760 et publiées en 1767. Fréron s'écrie contre « l'irruption des enfants d’Archimède dans le sanctuaire de la poésie. Elle expire frappée du fatal compas » ; et Diderot conclut : « Qu'il s'en tienne donc aux équations ; c'est son lot. » Par contre ses autres discours publics à l'Académie eurent un grand succès, et il utilisa ces occasions pour prêcher la tolérance et la philosophie. Ses « Eloges » lui acquirent la réputation de continuateur de Fontenelle, son prédécesseur dans le genre, Les Éloges lus dans les séances publiques de l'Académie française furent publiés en 1779, et on publia en 1785 une édition posthume de son Histoire des membres de l'Académie française morts depuis 1700, jusqu'en 1771 en trois volumes (vols. 4 à 6 en 1787). Pendant ses dernières années, d'Alembert remplaça de plus en plus l'aristocratie, qu'il avait toujours combattue, dans le rôle de mécène pour les jeunes littéraires qu'il aidait dans leur carrière. Le plus illustre de ses disciples fut Condorcet, dont il fit avec Watelet son exécuteur testamentaire. Il fut inhumé comme incrédule dans une fosse commune. John Pappas. Fort bel exemplaire relié en veau blond de l’époque, teinte recherchée.
MADEMOISELLE DE MONTPENSIER, DITE « LA GRANDE MADEMOISELLE » / MME DE LA FAYETTE / MME DE SEVIGNE / LA ROCHEFOUCAULD, ETC…
Reference : LCS-17847
Unique exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle. Paris, Charles de Sercy et Claude Barbin, 1659. 2 volumes in-8 de : I/ (16) ff. dont 1 frontispice, 452 pp. mal chiffrées 454 (la pagination saute de 16 à 25, de 40 à 31, de 258 à 257, de 355 à 362) ; pp. 455-916 mal chiffrée 912 (la pagination saute de 758 à 755), 3 pp. pour la Clef des noms des portraits qui sont abregez dans la galerie de peintures. Veau brun granité, filet à froid encadrant les plats, dos à quatre nerfs ornés à la grotesque, filet doré sur les coupes, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 166 x 102 mm.
Edition originale mythique du siècle des Précieuses, la seconde très augmentée, et l’un des livres les plus rares de la littérature française du XVIIe siècle, ayant fait l’objet de nombreuses rééditions et études commentées aux XXe et XXIe siècles. (Réédition B.n.F - Hachette le 1er juin 2012, réédition Hermann le 16 mai 2013, etc…). Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 607 ; Tchemerzine, IV, p 938 ; Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs, II, pp. 106-112 : 103 portraits dont 82 nouveaux. Edition b, à pagination unique décrite par Denise Mayer in Bulletin du Bibliophile, 1970, pp. 140-142. La même année fut publié à Caen un volume proche de format in-4 sous le titre « Divers Portraits ». Il ne contenait que 59 portraits. Ce recueil présente 103 portraits dont 82 nouveaux avec les deux les plus célèbres : - celui de Madame de Sévigné écrit par Madame de La Fayette ici en édition originale. Ce portrait constitue le premier texte imprimé de Madame de La Fayette. - celui de La Rochefoucauld par lui-même, premier texte imprimé de l’auteur des « Maximes ». Le recueil présente par ailleurs 16 portraits écrits par la Grande Mademoiselle (1627‑1693). Ces deux volumes sont ornés d’un superbe frontispice, véritable galerie de portraits, portant les armoiries de la Duchesse de Montpensier. Il fallut attendre l’étude approfondie de Denise Mayer consacrée à ce livre si important au siècle des Précieuses, le premier de la littérature française décrivant exclusivement des portraits et caractères, précédant de quelques années les La Bruyère, La Rochefoucauld et autres, pour déceler dans cette édition en 912 pages une véritable originale différente des Divers Portraits publiés à Caen la même année. Ce Recueil est d’une très grande rareté. Brunet ne cite qu’un exemplaire, celui de La Vente Libri en 1857 (II, 770). Tchemerzine (IV, 938) en mentionne deux dont l’exemplaire Rahir aux armes de La Grande Mademoiselle porté au prix colossal de 18 000 Fr Or sur le catalogue Fontaine de 1879. Un livre de bibliophilie se négociait alors à compter de 10 F Or , 1 800 fois moins. Le présent exemplaire en reliure de l’époque est le seul passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle en cette condition. Jacques Guérin mettait Les Divers Portraits à l’honneur de sa célèbre vente de 1984 et plaçait le titre de ce volume orné des armoiries de la Grande Mademoiselle « en frontispice de son catalogue ». Ce célèbre texte a fait l’objet de très nombreuses études récentes reproduites très partiellement ci-après : « Le Recueil des Portraits marque une date dans l'histoire littéraire entre la Clélie et les Caractères, entre Montaigne et la Princesse de Clèves : il suffit, pour s'en convaincre, de lire des portraits comme ceux, en prose, de Condé par Mademoiselle de Montpensier ou de l'abbesse de Caen par elle-même. Le Recueil des Portraits publié en 1659 par les soins de Mademoiselle de Montpensier est, selon le mot de Rebelliau, un « trésor des portraits », paru à l'heure où la mode du portrait, vieille de deux ou trois ans, est déjà sur son déclin.» (J. D. Lafond – xviiè Congrès de l’Association, Tours, le 29 juillet 1965). En 1659, Charles de Sercy écrivait : « Cet ouvrage qui est un ‘Recueil des Portraits de Leurs Majestez, de Vostre Altesse royale, & de tout ce qu'il y a de plus illustre dans nostre Cour, paroistra sans doute d'autant plus éclatant & plus merveilleux, qu'il n'a pour Artisans & pour Peintres que de grandes Princesses, ou Duchesses, & toutes les plus galantes Dames du Royaume, qui ont pris plaisir ou à se peindre elles-mesmes, ou à représenter leurs Amies d'une manière tout à fait tendre, délicate, & spirituelle’. » En février 2013, le professeur Leah Chang (Georges Washington Library) louait la nouvelle analyse des « Divers Portraits » réalisée par Sara Harvey. « La force du livre de [Sara] Harvey se trouve dans la relation qu'elle décrit entre le contexte historique durant lesquels les Divers portraits ont été produits, l'esthétisme du portrait littéraire et les caractéristiques physiques du livre lui-même. ( ... ) [Sara] Harvey nous prouve avec succès que la richesse apparente des Divers portraits n'était pas seulement un effet de style du portrait littéraire mais plutôt un instrument nécessaire dans les efforts de Mademoiselle de Montpensier pour clamer et promouvoir son statut de personnage central dans un cercle d'élites à l’influence culturelle et politique. » (Leah Chang, H-France Review volume 14-2014.) Le 16 mai 2013 sortait en librairie l’étude et édition critique des « Divers portraits » de Sara Harvey présentée ainsi par l’éditeur : « Cet ouvrage à une double vocation : il présente en première partie une lecture des Divers portraits de Mademoiselle de Montpensier et fournit, dans un second temps, la première édition critique complète de ce recueil de portraits littéraires publié à un tirage limité en 1659. L'étude proposée repose sur l'ambiguïté fondatrice des Divers portraits : œuvre de circonstance témoin d'une mode du portrait littéraire qui dura moins de trois ans (1656-1659) et livre d'apparat à prétention historique et mémorielle dédié à la gloire d'Anne-Marie-Louise de Montpensier. De la genèse des Divers portraits jusqu'à l'histoire de sa réception (xviiè-xxè siècle), les enjeux du recueil sont évalués sous l'angle de ce double statut de production mondaine et d'archive aristocratique. Afin de retracer les lignes de forces qui accusent de la singularité des Divers portraits, l'enquête fait dialoguer l'histoire littéraire et l'histoire du livre. Aussi accorde‑t‑elle une place centrale à l'histoire de la représentation de Mademoiselle de Montpensier dont la place est déterminante dans la constitution du recueil. L'édition critique des Divers portraits complète la lecture de cette galerie de portraits à plus d'un titre. Les nombreuses notes historiques, littéraires et linguistiques ancrent l'ouvrage dans son contexte social et culturel, alors que les notices annexées à chaque portrait, fournissent non seulement un éclairage biographique sur la communauté représentée dans le volume, mais apportent également des précisions sur l'architecture et la cohérence symbolique de l'œuvre collective. » En l’année 2005, Lucie Desjardins (Université de Montréal) écrit : « Dans les cercles précieux qui se réunissent autour de Mademoiselle de Montpensier et à la faveur de l'influence exercée par les romans de Madeleine de Scudéry, le portrait mondain devient un véritable divertissement de société dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Mais alors que le portrait romanesque s'élabore souvent sous la forme d'éloges hyperboliques adressés aux contemporains sous le couvert de personnages à clés, le portrait mondain, du moins si l'on en juge par le recueil de 1659, décrit généralement des êtres réels sans employer de pseudonyme et recourt à une technique assez fixe. Les auteurs proposent la représentation d'un modèle ou d'eux-mêmes en commençant généralement par une énumération des traits physiques à laquelle ils ajoutent une description de traits moraux. On retrouve, dans ce recueil, une majorité de modèles féminins, mais aussi plusieurs femmes portraitistes qui s'appliquent à décrire tantôt leurs propres qualités, tantôt celles des autres. En même temps, le portrait littéraire entretient des liens étroits avec l'art pictural, auquel il emprunte son vocabulaire (portraire, dessiner, peindre) et sa théorie qui, comme l’a montré Édouard Pommier est hantée, depuis la Renaissance, par le problème de la ressemblance. Par la mise en scène du moi, les portraits qui figurent dans les Divers portraits se trouvent à la fois à remplir les conditions de la mode en respectant ses règles, ses formules banales et convenues qui sont le fondement même de ce divertissement de société, mais aussi, paradoxalement, à introduire une distance critique entre le jeu et la réalité sociale. En effet, le portrait mondain se veut plus qu'un simple divertissement ; il invite à interroger non seulement sa représentation ou celle de l'autre, mais aussi l'importance et la valeur qui sous-tendent la représentation individuelle dans une société qui refuse de reconnaître la singularité de l'être. En ce sens, il témoigne peut-être d'abord et avant tout de la volonté et de la conscience qu'avaient les portraitistes de présenter une image de soi digne d'être offerte à la postérité et d'assurer une permanence de soi sur la scène d'un théâtre du monde où le fugitif l'emporte sur le durable. Enfin, ces différentes stratégies ne sont pas sans rappeler la posture d'un Montaigne décrivant le projet de se peindre dans l'avis au lecteur des Essais : C'est ici un livre de bonne foi, lecteur [...]. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis […]. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voit en ma façon simple, naturelle, ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve autant que la révérence publique me l'a permis. » (Lucie Desjardins, 2005, Université de Montréal) Rappelons enfin que la critique récente la plus exhaustive parait en Février 2013, œuvre de Leah Chang (George Washington University) : « In this first critical edition of Mademoiselle de Montpensier's Divers portraits (1659), Sara Harvey makes available to scholars a lesser-known work by Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier. Known as "La Grande Mademoiselle", Mademoiselle de Montpensier is most famous for her proximity to the throne during the reign of her cousin, Louis xiv, for her role in the Fronde, and for her Mémoires (first published in the eighteenth century). The Divers portraits are particularly distinctive as a collaborative work, for the 1659 volume contained literary portraits and self-portraits authored by both the duchess and those in her circle during the years 1653‑1657. In an extensive introductory study that precedes the critical edition, Harvey immediately lays out the interpretive question that underpins an analysis of both the material volume and the historical circle that generated it. Why, she asks, was the book published as an ornate, limited edition livre d'apparat (akin to a highly decorative vanity publication) when the vogue for this kind of literary portrait would last only about three years in mid-century? And what is the scholarly interest for such a book today? As Harvey outlines, the critical approaches to the Divers Portraits have generally taken two forms. On the one hand, literary historians have been interested in the Divers portraits principally as representative of the genre and form of the literary portrait it elaborates, its production among a circle of mondain participants, and its reception among a narrowly defined and elite audience. On the other hand, historians of the book have approached the Divers portraits as a "patrimonial object" whose historical value is largely found in its memorializing objectives. Harvey situates her presentation of the Divers portraits between these two critical perspectives. How, she asks, does the collection walk the line as witness both to an aristocratic, memorial endeavor and to the fleeting mondain tasse for the literary portrait? At the heart of the Divers portraits, Harvey argues, is Mademoiselle de Montpensier herself. When she was born in 1627, the birth of the future Louis xiv was still nine years away. As the only child of Louis xiii’s younger brother, Gaston d’Orléans, and Marie de Bourbon, Mademoiselle de Montpensier was, as a young child, the scion of the Bourbon dynasty. Her prominent identity as the “first child of France” earned her international visibility, an exceptional education, and an enviable position as both object and patron of countless writers and artists. It was in this culturally dynamic milieu during her early years, Harvey shows, that Mademoiselle first became the object of numerous visual and literary portraits, which worked to celebrate the young duchess as the flower of French nobility within a genealogical narrative of royal dynasty, inheritance, and female heroic power. After the Fronde (1648-1653), the duchess’s interest in the literary portrait took on a different dimension. During her period of exile, beginning in 1653, the composition of portraits served to entertain the duchess, but also to explore and construct the centrality of her own royal identity. By assembling the Divers portraits and printing the volume in limited edition with careful attention to its aesthetic design, Mademoiselle de Montpensier marked the creation and publication of the literary portrait as an exclusive affair in which she was the central and directive figure. In its material production, then, the volume of the Divers portraits became both the medium and the material incarnation of the duchess’s self-promotion. Harvey divides her book into two distinct sections : an extensive, three-part introduction, followed by a critical edition of the 1659 text. The introduction is particularly notable and exhaustive in its detail. The three parts trace the production of the Divers portraits from its first publication to its reception post-facto through the nineteenth century. Part One covers the origins of the literary portrait, the intersections of the development of the genre as it was intertwined with Mademoiselle’s personal history, the moral and political uses of the portrait, and the ways in which the duchess used the portrait to develop a personal mythology. Part Two analyzes aspects of the material production of the book, including paratextual material, frontispieces, the uses of titles and ornaments, the arrangements of the portraits within the collection, and dedications. The third and final part examines the reception of the Divers portraits from the seventeenth century onward. Harvey closely compares the Divers portraits to the Recüeil de portraits et éloges, another portrait collection also published in 1659, with which the Divers portraits is often confused (the publication in the same year of both collections testifies to the popularity, if ephemeral, of the genre). This comparison highlights the précieux backdrop that informed the composition and publication of literary portraits, and shows how the two collections followed two distinct modes: while Mademoiselle’s Divers portraits was indeed inspired by the literary pastimes of the aristocracy, it also sought politically to glorify and memorialize that elite, while the Recueil belonged more properly to the mode of “gallant literature.” After a discussion of seventeenth-century commentaries on the portrait, Harvey concludes the introduction by tracing the nineteenth-century reception of the Divers portraits, emphasizing in particular the ways in which its material form—as livre d’apparat—ensured its continued attention by historians of the book and paved the way for its historical reception as a memorializing endeavor, as distinct from the category of littérature mondaine in which the literary portrait could otherwise be inscribed... » (Leah Chang – George Washington University). Remarquable exemplaire de ce livre célèbre a grandes marges (hauteur 166 mm), le seul conservé dans sa reliure strictement d’époque passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle. Il est complet de la clef imprimée à l’époque, « que nous n’avons vue nulle part » dit Rochebilière (Cat. I, 1882, n°713). Des bibliothèques Louis de Monmerqué (1780-1860), avec note autographe, et Jacques Dennery, avec ex-libris.