Paris 29 décembre 1942, 13,6x17,9cm et 14x17,8cm, 6 pages sur un double feuillet et un feuillet simple.
Reference : 76137
Lettre autographe signée de Lucien Daudet adressée à Lucien Descaves ; six pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet et un feuillet simple. Pliures inhérentes à l'envoi. Belle et longue lettre inédite adressée à Lucien Descaves, à qui Daudet n'avait pas donné de nouvelles depuis deux ans. Il retrace dans les grandes lignes les tragiques événements survenus depuis : "Depuis ce temps, je suis resté à Paris, j'ai assisté aux jours de juin 40 [...] J'ai entrepris, pour oublier ma vie, d'écrire une vie de mon père [...] Puis au mois d'août, j'ai compris que j'étais très malade [...] j'ai été opéré, réopéré, en novembre j'étais mourant, je ne savais plus rien, puis une phlébite. [...] Un mois après j'apprenais la mort de mon frère." Tous ces tristes mésaventures ne l'empêche pas de songer à l'Académie Gouncourt qu'il évoque longuement dans cette missive. En effet, son frère Léon Daudet étant décédé quelques mois plus tôt, les académiciens lui cherchent un successeur et le nom de Lucien figure parmi celui des favoris : "Dès que les journaux ont prononcé mon nom pour l'Académie Goncourt, j'ai été très embarrassé."Il énonce cependant les raisons pour lesquelles il ne souhaite pas rejoindre les dix : "Parce que je ne pouvais pas avoir l'air, mon frère étant mort de dire 'à mon tour' [...] Et enfin, c'est difficile d'écrire quand on est le fils d'Alphonse Daudet, mais quand en plus on est le frère de Léon Daudet [...] la partie était perdue d'avance pour moi.". C'est finalement La Varende qui sera élu sur la recommandation de René Benjamin et Sacha Guitry et malgré ses certitudes ("Je me présenterais un jour ou l'autre à l'Académie") Lucien Daudet n'intègrera jamais le prestigieux jury. Lucien a adjoint à sa première lettre un autre feuillet dans lequel il commente le dernier roman de Germaine Beaumont : "Il ne faut pas avoir la moindre idée de ce qu'est un roman, unvrai roman, pour ne pas avoir compris que depuis des années on n'avait pas écrit un roman de cettedensité-là." Cette considération littéraire est l'occasion pour Daudet d'aborder le cas Céline, qui - toujours en France à cette époque - vient de publier son troisième pamphletLes Beaux Draps:"Vous, moi, quelques uns avons aimé Céline quand il avait un grand talent. Et puis tous les imbéciles l'ont découvert quand il s'est imité lui-même et que ça n'a plus été que le moule à gaufres..." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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