s.l. 26 octobre 1955, 20,9x26,9cm, une page sur un feuillet.
Reference : 75564
Lettre autographe signée de Jean Cocteau adressée à Igor Markevitch. Une page rédigée au stylo à bille bleue et signée "Ton Jean". Quelques pliures inhérentes à la mise sous enveloppe et une agrafe en marge haute gauche. Belle et longue lettre dans laquelle Jean Cocteau prend la défense de son ami le chef d'orchestre et compositeur ukrainien Igor Markevitch victime des foudres du critique Antoine Goléa. «Je suis stupéfait par ce qu'on me rapporte de Goléa. » Il ne nous a pas été possible de trouver la moindre trace d'un article de Goléa au sujet de Markevitch, mais l'Université de Caen conserve un dossier intitulé «Affaire entre Igor Markevitch et Antoine Goléa» daté de l'année de notre lettre. Il semble en effet, d'après ces archives qu'un procès ait bien eu lieu et que l'appel soit demandé par Goléa en octobre 1955; Cocteau commente à ce propos: «J'ai toujours été la victime de ces étranges procès qu'on gagne en appel - mais bien à la longue - et parfois après sa mort.» Jean Cocteau, dont l'écriture paraît ici torturée, semble en tout cas avoir été très atteint par cette histoireet loue le talent de son ami: «Ta prodigieuse maîtrise et le sacrifice que tu as fait de ton uvre au service de celles des autres.[...] il est incompréhensible qu'un esprit de sa culture ne reconnaisse pas, entre autres, que personne au monde ne conduit ce Sacre comme toi. » Plus qu'une lettre de soutien, ce document est un véritable plaidoyer en faveur de la liberté de création des artistes et une condamnation du mercantilisme culturel: «Mais a-t-il pensé que nos uvres dès qu'elles passent par un éditeur, une salle de concert, une salle d'exposition, deviennent des produits? [...] Hélas, nos professions ne comportent pas de «diplômes» et nous courons le risque de professions libres. Notre seule chance est que le public se trouve rarement d'accord avec ses juges.» A cette époque les professions culturelles sont en effet assez mal encadrées et il faudra attendre 1959 et la création du Ministère pour l'Art et la Culture par De Gaulle et Malraux pour que les choses évoluent. Cocteau déplore enfin que la critique oriente le choix des «consommateurs»: «Déconseiller ces «produits» revient à leur causer le plus grand dommage.» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Librairie Le Feu Follet – Edition-Originale.com
Edition-Originale.com
31 rue Henri Barbusse
75005 Paris
France
01 56 08 08 85
Nos ouvrages sont complets et en bon état, sauf indications contraires. Nos prix sont nets. A partir de 30 €, les envois se font en recommandé avec A. R. Le port est à la charge du destinataire. Les réservations par téléphone ne pourront dépasser 72 h.