Gallimard, Paris 1956, 12x19cm, broché.
Reference : 72867
Edition originale sur papier courant, mention de quatrième édition sur la page de titre. Agréable exemplaire, une petite déchirure recollée en tête du dos et du premier plat. Envoi autographe daté et signé d'Henri Pierre Roché : "Sèvres 23 Nov. 158. Hommage pour monsieur René Massat en sympathie Henri Pierre Roché". - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Ces deux romans essentiels d'Henri-Pierre Roché sont intimement liés à François Truffaut, puisqu'il les adaptera tous les deux. La lecture, en 1953, de Jules et Jim, « premier roman d'un vieillard de soixante-quatorze ans, a déterminé ma vocation de cinéaste. [...] J'ai eu le coup de foudre pour ce livre ». Dix ans plus tard, il fera tourner Oskar Werner, Henri Serre et Jeanne Moreau pour incarner les personnages de Jules, Jim et Catherine. Avant de découvrir Les Deux Anglaises et le Continent, adapté en 1971, qu'il considéra comme son chef-d'oeuvre cinématographique.Ils sont ici réunis par la reliure dans diptyque composé par Louise Bescond. Paris, Gallimard, (mars) 1953 et (avril) 1956. 2 vol. (125 x 190 mm) de 252 p. et 1 f. ; 306 p. et 1 f. Reliures souple en veau naturel blanc estampé d'une plaque originale à l'eau forte figurant chacune un décor, gardes de chèvre velours, titres à la chinoise à la feuille d'or blanc, tranches dorées sur témoins à l'or blanc, chemises et étui (reliures signées de Louise Bescond - titrages Claude Ribal, 2020). Édition originale. Un des 55 et 25 premiers exemplaires sur pur fil (n° 50 et n° 10).
Ces deux romans essentiels d'Henri-Pierre Roché sont intimement liés à François Truffaut, puisqu'il les adaptera tous les deux. La lecture, en 1953, de Jules et Jim, « premier roman d'un vieillard de soixante-quatorze ans, a déterminé ma vocation de cinéaste. [...] J'ai eu le coup de foudre pour ce livre ». Dix ans plus tard, il fera tourner Oskar Werner, Henri Serre et Jeanne Moreau pour incarner les personnages de Jules, Jim et Catherine. Avant de découvrir Les Deux Anglaises et le Continent, adapté en 1971, qu'il considéra comme son chef-d'oeuvre cinématographique. À cette date, Roché était mort. Non sans avoir laissé ses mémoires, qu'il tiendra jusqu'à l'avant-veille de sa mort, en avril 1959 : il y livre de nombreuses clés, en parlant en toute franchise de sexe, d'art et de littérature. Il revient évidemment sur l'importance de son diptyque formé par Les Deux Anglaises et Jules et Jim, qui lui donne l'envie de publier un jour son Journal, prévoyant de l'intituler Victor : « Tandis que [ce dernier] reflète ma vie de trente à quarante ans, Deux Anglaises la refléterait de vingt à trente ans. Mais peut-être serait-il plus courageux et plus attachant de bâtir un ensemble sur ma vie sentimentale et ‘virile', avec mon journal intime ? ». Ce dernier sera publié en 1991. Exemple étonnant de premier roman écrit à l'âge de soixante-quatorze ans, Jules et Jim a inspiré un film célèbre à François Truffaut, qui adaptera également Les Deux Anglaises et le continent. « Je peux dire que la lecture, en 1953, de "Jules et Jim", premier roman d'un vieillard de 74 ans, a déterminé ma vocation de cinéaste. J'avais 21 ans et j'étais critique de cinéma. J'ai eu le coup de foudre pour ce livre et j'ai pensé : si un jour je réussis à faire des films, je tournerai "Jules et Jim". J'ai peu après rencontré l'auteur du livre que l'idée d'un contact avec le cinéma enchantait. Au début 61, j'ai pensé que le moment était venu de concrétiser ce vieux rêve. J'ai essayé de transposer fidèlement ce beau livre que l'éditeur Gallimard présentait ainsi : "Un pur amour à trois". » Avant d'être élevé au Panthéon du Cinéma français, le film échappe de peu à l'interdiction totale, pour sa prétendue immoralité. Il sort en France avec une interdiction aux moins de 18 ans. Jules et Jim est la célèbre histoire d'un amour à trois : Jules, un poète juif allemand séjournant à Paris avant la première guerre mondiale, rencontre Jim, poète français qui devient son inséparable ami. Ils font de concert quelques conquêtes féminines, jusqu'à ce que Jules épouse Kathe, allemande elle aussi, en visite culturelle en France également...l'amour de Jules pour Kathe ne fonctionnant vraiment que s'il est complété par celui de Jim... Monument fondateur du polyamour, il est largement autobiographique : Jules et Jim se sont rencontrés à Paris, alors qu'ils étudiaient ensemble. Henri-Pierre Roché va raconter l'histoire de leur amitié et de leurs amours entre la France et l'Allemagne à 10 000 lieues des soubresauts de la Grande Guerre. Jim, c'est lui, ou presque ; et Jules et Kathe sont directement inspirés par l'écrivain autrichien Franz Hessel et par Helen Grund (Berlinoise, fille d'un banquier prussien protestant) : ils sont les parents de Stéphane Hessel. Mais l'histoire remonte aussi à un peu plus loin : Henri-Pierre Roché fut un bourreau des coeurs, peintre, écrivain et marchand d'art qui rencontre en 1916 Marcel Duchamp. A Paris, Roché se faisait le mécène des femmes artistes qu'il séduit, fréquente le Montmartre du Bateau-Lavoir avant d'être missionné aux Etats-Unis par le Haut-commissariat de la République française chargé d'encourager l'entrée en guerre des USA. C'est là qu'a lieu la rencontre avec Marcel Duchamp, alors la coqueluche des élites à New York. Duchamp vient de rencontrer Beatrice Wood, le 27 septembre 1916, pour laquelle il éprouve, tout de suite, un fort penchant ... ce qui ne l'empêche pas de la présenter à Roché qui devient le premier amant -l'initiateur- de la jeune femme, tout en restant officiellement avec Marcel Duchamp. cet étrange trio franco-américain, Roché s'en souviendra vraisemblablement aussi au moment de rédiger son roman, comme beaucoup d'autres histoires de sa prime jeunesse où, pendant ses études à Paris, entre 1898 et 1900, "Hachepé", comme l'appelle Duchamp, mène «une double vie au cours de laquelle il enterre sa vie de garçon avec une rouerie systématique en abusant d'annonces matrimoniales (...) et diverses manipulations sentimentales qui resteront une constante de sa vie (...) L'expérience est assez déstabilisante pour qu'en mars sa mère l'envoie quelques semaines en cure hydrothérapeutique à l'institut Sonnenberg de Carspach en Alsace ».
Gallimard. non daté. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 18 pages.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
1995, nrf Gallimard, in-8 broché, roman | Etat : bon état (Ref.: ref96540)
nrf Gallimard
L'Avant-Scène Cinéma - Magazine culturel bimensuel créé en 1949
Reference : 8332
(1972)
1972 N° 121 de janv 1972 - Grand in-8 Broché - revue illustrée
Bon état