12 juillet 1890, 11,2x17,9cm, une feuille.
Reference : 71350
Lettre autographe signée du physiologiste et neurologue Charles Edouard Brown-Séquard, datée du 12 juillet 1890, sur un feuillet remplié. Il expose un moyen scientifique de prolonger la vie humaine, tout en développant une série de réflexions philosophiques et épistémologiques sur la mortalité. Le successeur de Claude Bernard au Collège de France tente dans cette lettre de repousser les limites du vieillissement et de prolonger l'action nerveuse du cerveau : "Ne pas vieillir avant le temps et vieillir aussi tard que possible, voilà [...] ce qui doit préoccuper ceux qui aiment la vie ou ceux qui, sans l'aimer, ont besoin qu'elle dure". Brown-Séquard venait de publier une étude sur le sujet et affirmait apporter une stimulation nerveuse sans danger grâce à l'injection de sucs provenant de testicules animales. Citant l'exemple du flamboyant duc de Morny, fls d'Hortense de Beauharnais, mort à 53 ans, le professeur expose une théorie plus large que le simple remède neurologique : "Il dépend des hommes, que «la roue de la vie» tourne plus ou moins vite. Que certains hommes abusent de quelques-unes ou (comme M. de Morny) de toutes leurs puissances, la fassent tourner très rapidement, c'est là un fait certain [...]Tout le problème de l'augmentation de la longévité individuelle consiste, conséquemment, pour les Physiologistes et les Médecins, à trouver ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut faire pour ne pas augmenter et, tout au contraire, pour retarder le mouvement vers la mort naturelle." Soutenant les effets bénéfiques des sucs testiculaires animaux, Brown-Séquard les compare avec une substance stimulante plus néfaste, la strychnine, découverte quelques décennies auparavant : "Je crois avoir réussi à augmenter les diverses puissances d'action des centres nerveux, sans les stimuler, les exciter, les mettre en jeu, c'est-à-dire sans les faire diminuer par la dépense de leurs actions. Le liquide testiculaire agit comme la strychnine qui ne détermine pas d'action et qui seulement augmente la puissance réflexe de la moelle épinière. Mais la différence entre la strychnine et l'autre dynamogéniant est que celle-ci rend l'excitabilité morbidement exagérée de sorte que les moindres excitations causent des décharges de force nerveuse". - Photos sur www.Edition-originale.com -
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