De L'imprimerie de la République, à Paris 1804 - An XII, In-8 (14x21cm), broché.
Reference : 52792
Edition originale, et unique édition. Brochure de parution, sous papier gris. Dos muet. Manque en tête et mors supérieur ouvert sur 5 cm. Coins et bordures repliés. Déchirure avec petite atteinte au texte au feuillet N1. Exemplaire non rogné, et non coupé (sauf les 15 premières pages). Méhée de la Touche (1760-1826), espion au service de Bonaparte, monte en 1803 une opération d'infiltration des royalistes en exil à Londres, afin de déjouer une conspiration contre le Premier Consul. Il se fait lui-même passer pour un contre-révolutionnaire poursuivi par la police française et mystifie l'un des meilleurs agents anglais de l'époque, Francis Drake, diplomate à Munich et soutien des royalistes. L'Angleterre, ignorant bien sûr ses véritables intentions, dote Méhée d'une somme de 192 000 livres pour sa contribution au renversement de Bonaparte. Ces mémoires, pour le moins curieux, constituent un passionnant roman d'espionnage «fort piquant» (Biographie des contemporains, Paris, 1824, p. 167), l'auteur racontant en détail comment il s'introduisit dans les milieux officiels, de Berlin à Hambourg, en passant par Strasbourg: «Il me semble, explique-t-il, que mon aventure offre des leçons qui peuvent n'être perdues. On y voit à nu les ressorts méprisables de cette politique qui semble se nourrir des larmes et du sang dont elle inonde le globe, depuis que nos voisins l'ont adoptée. [...] La voix de la justice ne peut manquer de se faire entendre plutôt ou plus tard en faveur de l'homme dont les circonstances seules aient pu rendre les opinions dangereuses; mais l'infamie, pire que l'échafaud, menace quiconque ose méconnaître la loi sacrée qui attache l'homme au sol qui l'a nourri.» Cet ouvrage forme aussi une rare description de la vie d'espion en ces temps d'incessants complots. Il contient, outre la correspondance compromettante de Drake, des portraits caustiques des exilés. Ainsi, à propos du Duc de Berri, Méhée écrit: «Le duc de Berri est un jeune homme d'une figure assez désagréable: il n'est guère aimé que de ceux qui ont servi dans le corps qu'il commandait pendant la guerre. Il est très libertin; manque souvent d'argent: le général Villot vient quelquefois à son secours. Il déteste l'évêque d'Arras, et lui reproché, en présence de plusieurs personnes, de n'avoir jamais donné que de mauvais conseils à son père.» A propos d'un ancien député, il note, non sans un humour acide: «Henri Larivière, arrivé sans un sou, avec une femme et un enfant, n'ayant pour toute fortune qu'une douzaine de mille francs de dettes, un orgueil difficile à justifier, et un caractère imployable, n'a rien trouvé à Londres qui répondît à son attente. [...] Henri se console des petites tracasseries qu'il éprouve en buvant beaucoup de rum [sic] et d'eau-de-vie: il est souvent dans un état qui a fait calomnier sa tempérance. Il m'a invité vingt fois à entrer avec lui dans des public-houses, espèce de cabarets où ce qu'on appelle les honnêtes gens n'entrent guère; mais je n'ai pas cru qu'un républicain dût être plus difficile à cet égard qu'un président du conseil des Cinq-cents, et j'y suis entré souvent avec lui. Le mal est qu'il est très difficile de l'en faire sortir.» D'autres fois encore, Méhée se montre cruellement lapidaire: «Le Duc de Serent: Ancien gouverneur des enfans [sic] du comte d'Artois, et fait duc depuis son émigration. Il n'a aucune influence.» Méhée de la Touche avait commencé sa carrière d'agent secret grâce au Comte de Mirabeau et au Marquis de La Fayette, qui l'avaient envoyé à Saint-Pétersbourg où il fut cependant vite démasqué. Il oeuvra ensuite en Pologne, avant de revenir en France en 1791-1792. Il prit alors part à l'attaque du Palais des Tuileries et devint Secrétaire de la Commune de Paris, puis Premier Secrétaire du Ministère de la Guerre sous le Directoire. A la suite du Coup du 18 Fructidor, il fut condamné au bagne mais s'échappa avant d'être envoyé à Cayenne. Réintégré par Bonaparte, il fut dépêché en Angleterre pour effectuer sa mission d'espionnage des royalistes exilés. Ce livre fut ensuite désavoué par son auteur, lui qui connut la disgrâce sous la Restauration. Autorisé à regagner la France en 1819, il mourut dans la pauvreté en 1826 à Paris. Ce récit peu commun, composé de nombreuses lettres, réflexions, analyses et anecdotes qui lui donnent tout son charme, livre l'image complexe d'une époque charnière, entre l'enterrement définitif de l'Ancien Régime, la chute des idéaux révolutionnaires et l'avènement d'un pouvoir impérial très puissant. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Imprimerie de La République.Paris.Germinal An XII.In-8 demi-relié.276 et 50 pages.BE.Rares rousseurs.Demi-reliure récente avec pages de garde ; dos orné avec caractères dorés et initiales en queue.
De l’Imprimerie de la République, Paris, Germinal an XII (1084)
Un volume petit in-8°, dépourvu de sa reliure cuir dépoque dont un bout minuscule subsiste, 274 pages (il manque la page 275/276 (une lettre). Edition originale, laquelle ne fut pas rééditée de son temps. Son auteur, Méhée de la Touche (1760-1826) commença par devenir Agent secret à Saint-Pétersbourg à la demande de Mirabeau et de La Fayette. Démasqué, il oeuvra ensuite en Pologne. Il revient en France en 1791-92 et devint Premier Secrétaire au Ministère de la guerre sous le Directoire. Après avoir pu échapper par la suite à une déportation au bagne de Cayennes, il part en mission en Angleterre pour espionner le milieu des exilés royalistes. A la suite du présent livre qu’il dut désavouer, il connut la disgrâce sous la Restauration. Autorisé à revenir en France en 1819, il mourut dans le dénuement en 1826.Le livre de ce personnage peu commun, qui relate des événements semble-t-il véridiques, offre la possibilité de découvrir une époque charnière entre la Révolution français et le rétablissement (provisoire) de la Monarchie. Il est émaillé de nombreuses remarques personnelles qui enrichissent sa relation des faits.En raison de sa rareté, malgré son état actuel, ce livre meriterait bien un reliure .
À Paris, de l'Imprimerie de la République, an XII-1804 in-8, 276 pp., demi-basane maroquinée verte, dos à nerfs (rel. moderne). Qqs rousseurs.
Très intéressant témoignage de l'utilisation des agents doubles par le premier Consul : Méhée de La Touche (1760-1826) se faisait passer à Londres pour un royaliste pourchassé par la police et monta une opération pour compromettre l'un des meilleurs agents anglais, Drake, résidant à Munich, à l'œuvre derrière la plupart des conspirations du Consulat. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
À Paris, de l'Imprimerie de la République, an XII-1804 in-8, 276 pp., basane fauve, dos lisse orné, grecques en encadrement sur les plats, tranches mouchetées de rouge (rel. de l'époque). Début de fente au mors supérieur sinon bon exemplaire.
Très intéressant témoignage de l'utilisation des agents doubles par le premier Consul : Méhée de La Touche (1760-1826) se faisait passer à Londres pour un royaliste pourchassé par la police et monta une opération pour compromettre l'un des meilleurs agents anglais, Drake, résidant à Munich, à l'œuvre derrière la plupart des conspirations du Consulat. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
À Paris, de l'Imprimerie de la République, Germinal an XII-1804 in-8, [2]-276 pp., demi-chagrin rouille, dos à nerfs (rel. moderne). Qqs piqûres éparses.
Très intéressant témoignage de l'utilisation des agents doubles par le premier Consul : Méhée de La Touche (1760-1826) se faisait passer à Londres pour un royaliste pourchassé par la police et monta une opération pour compromettre l'un des meilleurs agents anglais, Drake, résidant à Munich, à l'œuvre derrière la plupart des conspirations du Consulat. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT