‎VIVANT DENON Dominique & GALIEN (sculpsit)‎
‎Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Bas-relief historique d'un temple près Medynet-abou à Thèbes. (Planche 134).<br />‎

‎Didot, Paris 1803, 76,5x54cm, une feuille.‎

Reference : 29798


‎Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon. Planche dépliante ornée d'une gravure subdivisée en 55 figures, ainsi décrites par l'auteur:N° 1. Triomphe d'un roi d'Égypte, de Sésostris, d'Ossimandue, de Memnon, d'un des rois conquérants qui ont régné à Thebes ; ce bas-relief historique est sculpté sur le mur intérieur d'une des galeries d'une cour du temple, ou du palais de la partie sud-ouest de Thebes, près le bourg de Médinet-Abou (voyez le plan, n° 4, planche XLVI, lettre Z).N° 2. Ce bas-relief commence à la lettre V ; les trois premieres figures de la ligne supérieure sont des soldats portant leurs lances et leurs boucliers ; des prêtres, avec des habits longs, et des panaches, marchent devant eux, tenant de longues palmes ; deux autres tiennent des tablettes, et des bâtons à fleurs de lotus ; deux autres semblent faire des proclamations.N° 3. Quatre personnages portent des gradins, pour monter sans doute à la chaise triomphale et en descendre.N° 4. D'autres prêtres tiennent des plumes, et sont couverts de tuniques transparentes.N° 5. Deux enfants tiennent des bâtons avec des fleurs de lotus.N° 6. Douze personnages portent sur un brancard le triomphateur, assis sur un trône, couvert d'un baldaquin ; le lion, le sphinx, l'épervier, le serpent, sont les emblêmes de la force, du mystere, de la vélocité, et de la prudence, qui caractérisent le héros ; le calumet et les palmes sont ceux de la victoire et de la paix : de plus petits enfants que les premiers marchent à côté du siege, portant les armes du héros ; le triomphateur est décoré des attribus de la grande divinité de Thebes ; il a un collier, et sur son vêtement est une tunique transparente comme celle des prêtres ou des initiés ; son nom ou ses victoires sont peut-être inscrits à côté de sa figure.N° 9. Un prêtre en haut, un autre en bas, lui présentent l'encens.N° 10. Deux autres en grand costume lisent et proclament ses victoires, et huit autres tiennent de grandes plumes ; couverts de tuniques, ils marchent devant lui : ils arrivent au temple de la grande divinité ; elle est sous un portique formé de deux tiges de lotus terminées par leur fleur, sur lesquelles pose une corniche, composée de serpents ; le héros, en habit de guerre, recouvert d'une tunique sacerdotale, présente d'une main l'encens à la divinité, et de l'autre fait une libation sur les préparatifs d'un sacrifice, composé de vases, d'eau, de curs et de cuisses de victimes, et de fleurs de lotus : ensuite la marche recommence ; deux personnages, n° 21, portent une espece d'autel, sur lequel sont cinq vases renversés ; figure que j'ai souvent trouvée à côté de la grande divinité.Au-dessus, n° 20, deux autres personnages portent une grande tablette, sur laquelle étoient peut-être écrites les victoires du héros ; ensuite la grande divinité, portée par vingt-quatre personnages, est entourée de toute la pompe des cérémonies, de panaches, de calumets, de trophées, de fleurs ; le triomphateur marche devant, coiffé d'un autre bonnet, et toujours accompagné de son génie tutélaire ; il est précédé du buf Apis, décoré de bandelettes, portant le disque d'Isis entre ses cornes ; un enfant lui présente l'encens ; vingt-une figures tiennent chacune une divinité ou l'attribut d'une divinité, ou des oiseaux, et autres animaux sacrés. Arrivés à une espece d'autel, un prêtre paroît être au moment de sacrifier devant ce triomphateur une jeune victime humaine ; un autre laisse aller un oiseau, qui semble être l'emblême de l'ame qui se sépare du corps de la victime ; ce qui attesteroit l'usage, que les Grecs nous disent égyptien, de sacrifier après une victoire le plus jeune des captifs de l'un ou de l'autre sexe : l'inscription qui y est jointe en est peut-être la consécration ; le personnage qui est au-dessus, n° 36, et qui tient une tige de lotus rompue dont la fleur n'est pas épanouie, est peut-être l'emblême de la mort prématurée de la victime.Vient après, n° 40, un sacrifice moins barbare, fait par le héros lui-même, d'un faisceau d'épis au dieu Apis, porté sur les épaules des prêtres.Dans une proportion plus petite, n° 41, le même héros tient une chaîne, supportée par neuf figures, qui pourroient bien être l'emblême des nations vaincues par lui ; son génie protecteur tient le signe de la victoire : un personnage lui présente l'encens ; l'autre, marqué 43, semble inscrire ou proclamer ses conquêtes.Si je me permets de prononcer avec confiance sur des objets si importants et tellement perdus dans la nuit des temps, ce n'est pas par la prétention de convaincre mon lecteur de mes opinions, mais pour l'arrêter un moment par des idées quelconques, pour exciter sa curiosité, même sa contradiction : le voyageur observe, parcequ'il n'est occupé que de ce qu'il est venu chercher, de ce qu'il a payé de tant de peines et de soins ; le dessinateur, obligé de se traîner lentement sur les objets, est contraint d'en considérer tous les détails ; le curieux, qui le reçoit si commodément tout rédigé, glisse facilement sur eux, s'il n'y est ramené par des observations minutieuses, par des observations même qui le blessent, et lui en font souvent enfanter d'autres qui amenent des découvertes. C'est dans l'envie de satisfaire les questions de l'homme que tout intéresse que j'ai dessiné tant d'objets ; c'est pour aller au-devant de sa curiosité que j'ai encore fait à part, et dans une proportion plus grande, n° 42, la tête du triomphateur, qui est sans doute portrait, puisqu'elle est toujours la même dans toutes ses répétitions : si c'est celle de Sésostris, il est assez piquant d'en connoître les formes, et de s'assurer non seulement qu'il n'avoit rien du caractere africain, mais qu'il avoit toute la noblesse et l'élégance des figures grecques.Après cette longue bande de bas-reliefs sans interruption, et qui appartient par conséquent au même sujet, suivent de grandes pages d'inscriptions, qui sont sans doute l'explication de cette cérémonie, ou l'histoire du héros qui en a été l'objet.Après ces inscriptions viennent des tableaux fracturés, qui représentent des faits d'armes, des combats ; à travers les dégradations j'ai pu reconnoître le même héros poursuivant des ennemis qui fuient à la nage, n° 46 ; dans le fragment que j'ai pu dessiner j'ai rendu compte de la maniere d'atteler les chevaux, d'en attacher les rênes à la ceinture pour laisser les deux mains libres, et les conserver pour combattre ; j'ai fait connoitre la forme des chars, leurs petites proportions, la maniere d'y être placé, les carquois et la maniere d'en faire usage.Dans le tableau qui suit et qui termine cette planche, le héros, après la bataille , assis en arriere de son char, dont ses pages ou archers tiennent les chevaux, fait compter devant lui le nombre des morts par celui des mains qu'on leur a coupées ; le personnage qui les compte tient encore le coutelas sous son bras, un autre les inscrit, un autre, en grand habit, semble en proclamer le nombre : derriere lui sont des prisonniers à longues chevelures, qui servent quelquefois à leur lier les bras ; leur coiffure, leur barbe, et leur costume, sont absolument étrangers à l'Égypte ; une longue suite de ces derniers se perd dans les dégradations occasionnées par les différents usages que l'on a faits de ces temples à diverses époques (voyez le journal, tom. II, page 298). Discrètes rousseurs principalement marginales, sinon bel état de conservation. Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres. Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie. - Photos sur www.Edition-originale.com - ‎

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