Didot, Paris 1803, 39,5x54cm, une feuille.
Reference : 29772
Gravure originale in folio, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon.Planche ornée d'une gravure subdivisée en 8 figures, ainsi décrites par l'auteur:N° 1. La face orientale de l'obélisque qui est devant le temple de Luxor (voyez planche L, n° 1). J'aurois desiré avoir le temps de dessiner les quatre faces, qui different entre elles, excepté pour les premieres figures du sommet, qui sont sans doute une espece de protocole de la dédicace du monument ; j'ai pensé qu'il seroit avantageux d'avoir cette inscription pour l'ajouter à la suite de celles que l'on a des obélisques qui sont à Rome et ailleurs. Le travail de celles-ci est d'une telle franchise, que l'on doit croire que les Égyptiens avoient une trempe particuliere pour les outils à tailler le granit ; toute cette sculpture est en creux et relief, de deux pouces de profondeur, et d'une conservation merveilleuse.N° 2. Ce fragment est le torse d'une statue colossale, en marbre blanc, placée en dedans d'une des portes du grand temple de Karnak ; il a cette particularité d'avoir une ceinture dans laquelle est passe un poignard à la maniere orientale : j'ai mis au bas la petite inscription gravée sur le médaillon qui décore cette ceinture.N° 3. Inscription, prise sur le chambranle de la porte d'un petit temple monolite en granit noir, dont on trouve les restes à Apollinopolis parva ou Kous. Ce fragment, si on parvient à le lire, indiquera l'usage de ces petits sanctuaires ; la lettre A indique le commencement de l'inscription, qui se prolonge en droite ligne à la lettre B, et se continue à la lettre C jusqu'à la lettre D, n° 3 bis, que le monument est rompu ; la perfection de ces hiéroglyphes est telle, soit par le style du dessin ; soit par la précision de l'exécution, que, n'eût-on trouvé que ce seul fragment en Égypte, il ne seroit pas permis de douter que la nation qui l'a anciennement habitée n'eût connu les arts, et n'eût porté leur perfection à un haut degré.N° 4. Une inscription, trouvée à Thebes sur une statue fragmentée.N° 5. Une grande figure en bas-relief, sur le plafond de la chambre où est le planisphere céleste, dans le petit appartement qui est sur le grand temple de Tintyra (voyez le plan , planche CXXX, n° 1) ; cette figure tient tout le diametre du plafond de cette piece ; quoique fragmentée comme on peut le voir, elle offre encore un contour bien roulant, et de belles proportions ; ses pieds , conservés, sont du plus beau style; elle ne présente aucun attribut, excepté un collier, que j'ai vu souvent aux figures d'Isis ; la chevelure est frisée en forme de tire-bouchon ; les deux inscriptions latérales sont exactes.N° 6. Une inscription monumentale, gravée profondément et avec soin sur le rocher de granit qui est auprès de l'isle de Philée (voyez la vue, planche LXXII, n° 3, et la situation dans la carte, lettre L, planche LXX). Il y avoit plusieurs especes de ces inscriptions ; les unes qui n'étoient que tracées ; les autres qui étoient monumentales, comme celles-ci, gravées de près d'un pouce de profondeur : ces inscriptions étoient sans doute des consécrations ou des dédicaces. Cette roche extraordinaire, à laquelle la nature avoit donné la forme d'un siege gigantesque, et auquel on avoit ajouté le travail d'un escalier pris dans la masse, étoit peut-être consacrée aux cinq divinités dont les images sont tracées au-dessus de l'inscription.N° 7. Une inscription du même genre que la précédente, gravée sur la partie supérieure du bras du colosse renversé, qui est près du Memnoniura, à Thebes (voyez planche XLII, n° 5, et planche XLV, n° 2). Cette inscription, qui est sculptée d'un pouce de profondeur, et qui a plus de 4 pieds de hauteur, ne fait pas plus d'effet sur la masse totale de cette figure gigantesque qu'un chiffre tatoué sur le bras d'un être vivant. S'il étoit possible de lire cette dédicace, elle aplaniroit peut-être toutes les questions, et leveroit tous les doutes sur la situation des statues, palais, tombeaux, et temples de Memnon et d'Ossimandue.Légères rousseurs, un accroc marginal, sinon bel état de conservation.Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres.Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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