Didot, Paris 1803, 40x54cm, une feuille.
Reference : 29770
Gravure originale in folio, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon. Planche ornée d'une gravure subdivisée en 9 figures, ainsi décrites par l'auteur : Une seconde planche de frises emblématiques. N° 1. L'ornement qui décore la partie supérieure de la principale porte de la nef du temple d'Apollinopolis magna : le soleil qui répand sa lumiere sur la terre ; opinion d'autant plus probable que le temple étoit dédié à Apollon, et que le lieu où est cet ornement est un des plus remarquables ; des ailes au soleil sont peut-être l'emblême de son mouvement, de sa marche autour de la terre, dont la figure est au-dessous ; le scarabée ailé, surmonté de deux têtes de serpents, qui est sur la figure de la terre, autre emblême de la sagesse, du courage, et de l'industrie, qui sont les attributs de la terre ; l'espece de nud qui forme un anneau autour de la queue du grand serpent ailé se trouve presque partout ; il est joint à toutes les palmes que l'on porte dans les cérémonies, au bâton que l'on met à la main des divinités ; il enferme nombre d'inscriptions, de celles qui paroissent par leur position être les plus sentencieuses. N° 2. Un des ornements qui entourent par bandes le fût des colonnes de Tintyra (planche XL, n° 4). N° 3. Tables d'offrandes avec des vases enlacés de fleurs de lotus en bouton ; cet ornement est sculpté en bas-relief sur les tablettes qui engagent les colonnes du temple ouvert de Philée, et lui servoient de clôture. N° 4. L'ornement du soubassement d'un des temples de Tintyra, composé de la tige du lotus, du bouton de cette fleur au moment où elle s'épanouit, et à celui où la floraison est à sa perfection. N° 5. L'ornement qui décore toutes les corniches du grand temple d'Apollinopolis magna. N° 6. J'ai trouvé très souvent cette figure sans que rien ait pu m'en indiquer la signification ; je l'ai trouvée en soubassements rassemblés, comme on les voit ici ; j'en ai trouvé d'isolées avec d'autres hiéroglyphes servant à l'écriture ; j'en ai trouvé en tableaux dans le sacré du temple d'Hermontis. N° 7. Ornement peint dans le plafond du portique du temple principal de Philée. La figure de dessous est celle de la terre sur une barque : ce qui signifieroit que les Égyptiens donnoient aussi un mouvement à la terre ; la petite divinité à la pouppe en dirige le mouvement. Les Égyptiens ont toujours exprimé le mouvement par un bateau, ce qui est naturel à un peuple qui vit toute l'année, ou sur le bord d'un fleuve, ou au milieu d'un débordement ; le scarabée, le vautour, le globe ailé, employés alternativement, pouvoient être le soleil, la divinité, avec un attribut de circonstance : je croirois qu'ici les ailes étoient le ciel qui enveloppe la terre ; les scarabées, la divinité ou le soleil ; et le serpent, la providence ou la sagesse qui regle tout : ce qui détermine encore mon opinion, c'est que cette figure est voisine d'autres figures astronomiques. N° 8. Autres ornements des colonnes du temple de Tintyra, cites au n° 2 de cette planche. N° 9. Soubassement du temple qui est près de l'isle de Philée : cet ajustement ingénieux de deux signes sacrés est d'un excellent effet ; ce bâton terminé par une tête, qui a plus l'air d'une tête de huppe que de toute autre chose, est toujours à la main de quelques divinités. La huppe est un des oiseaux les plus abondants de l'Egypte, et y est familiere jusqu'à devenir presque domestique ; les anciens Égyptiens lui auront peut-être attribué quelque qualité dont elle sera devenue l'emblême. L'autre figure à laquelle sa forme a fait donner le nom du tau grec, et que l'on a cru, je ne sais pourquoi, être un phallum, à tous les rapprochements que j'ai pu en faire, est la clef des digues ou des canaux, l'emblême de l'inondation, et pour l'Égypte le signe du plus grand bienfait de la divinité. Légères rousseurs marginales, sinon bel état de conservation. Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres. Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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