1721 Cologne, Pierre Marteau [i. e. Amsterdam, Susanne de Caux], 1721 ; 2 vol. petit in-12, 312 pp. ; 347 pp., maroquin bleu nuit janséniste, dos à nerfs, coupes filetées, dentelle intérieure, tranches dorées (Thivet).
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VÉRITABLE DEUXIÈME ÉDITION, FORT RARE. Publiée à l'automne 1721, quelques mois seulement après l'originale, elle se distingue par un nombre plus faible de lettres (140 contre 150 pour la première), mais aussi par l'ajout de trois lettres qui seront conservées dans les éditions suivantes. Elle parut comme l'originale à l'adresse de « Cologne, chez Pierre Marteau », stratagème éditorial bien connu pour se prémunir de la censure et de l'interdiction de parution dont l'ouvrage, « réprouvé absolument », fut immédiatement victime. Rochebilière, en s'appuyant sur un article de Louis Vian, la croyait antidatée et faite pour les besoins de la candidature académique de Montesquieu. Il ajoutait : « Cette seconde édition est tellement rare que M. Vian avait cru longtemps que son exemplaire était unique. » On sait désormais avec certitude qu'elle parut en 1721, chez la même éditrice que l'originale, Susanne de Caux, veuve Desbordes. En revanche, les raisons de son remaniement demeurent mystérieuses... A-t-elle été composée sur un autre manuscrit ? Permit-elle à l'éditrice, qui avait imprudemment vendu son droit de copie, de profiter du succès du livre ? Seuls 3 exemplaires sont répertoriés par le CCfr (Bibliothèque nationale de France, Bordeaux et Versailles). Très bel exemplaire relié par Thivet durant le dernier tiers du XIXe siècle.- Dos légèrement foncés, petite galerie de ver traversant la marge extérieure du second volume, sans gravité (et sans atteinte au texte). Rochebilière, n° 775. Philip Stewart, « Lettres persanes », Dictionnaire Montesquieu [en ligne], sous la dir. de Catherine Volpilhac-Auger, ENS de Lyon, septembre 2013.
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À Cologne, Chez Pierre Marteau, 1721. 2 volumes in-12 (12,3 cm), titres en rouge et noir, 312 pages, (1) feuillet; 347, (1) pages [sign : A-N 12; A-O 12, P 6]. Reliure XVIIIe siècle demi basane noire, plats cartonnés papier brun marbré, têtes laquées, tranches mouchetées rouges. Dos lisses ornés de filets dorés. Dorures estompées, coins, coupes et coiffes frottés, 3 des 4 plats détachés. Petites rousseurs aux premiers feuillets. Annotations sur la garde du tome I et au verso du plat supérieur du tome II. Ex-libris Dr. Moriz Grolig in Wien. Bon exemplaire malgré les défauts de reliure. Brunet III, 1860. Graesse IV, 590. Tchemerzine VIII, 452 mentionne : « Une des 8 éditions parues la même année que l’originale ». Manque à Quérard, Cioranescu et Rahir. Catalogue Rochebilière mentionne : « Seconde édition originale donnée par l’auteur. Cette seconde édition diffère entièrement de la 1ère édition. L’ordre des lettres n’est pas le même, la 1ère lettre de cette édition étant précédemment la 6e, et il y en a 10 de moins. Cette 2e édition est tellement rare que Mr Vian avait cru longtemps que son exemplaire était unique ». Barbier : Supercheries II, 996 c. mentionne : « Les bibliographes n’avaient pas connu l’édition dont M. Louis Vian est l’heureux possesseur. Les 150 lettres sont réduites à 140 [tout comme notre exemplaire] ». Bibliographie des OEuvres de Montesquieu par Louis Vian, Paris, 1872, page 2 mentionne : « Édition rare, qui peut-être a été expurgée pour le cardinal Fleury ». Barbier : Anonymes II, 1283b mentionne : « Cet ouvrage a été mis à l’Index le 24 mai 1761 ». World Cat. OCLC 690456032 ne signale que 3 exemplaires connus. [ À propos de l’adresse bibliographique, Anne Sauvy mentionne dans Livres saisis à Paris entre 1678 et 1701, à la page 6, que : « […] de nombreuses villes donnaient le jour à des livres interdits […] Le nom de Cologne revenant d’ailleurs très fréquemment dans les adresses imaginaires, le plus souvent avec le nom non moins mythique du célèbre Pierre Marteau ».
Un grand classique de la littérature française publié du vivant de l’auteur de façon anonyme dans une de ses rares éditions.