René Béhaine, de son vrai nom René Gaston Béhenne, né le 17 juin 1880 à Vervins (Aisne) et mort le 2 janvier 1966 à Villefranche-sur-Mer, est un écrivain français. L’œuvre de René Béhaine fut, entre les deux guerres mondiales, saluée par une partie de la critique. Ainsi Léon Daudet, codirecteur de l’Action française et grand découvreur de talents, le plaçait sur le même plan que Marcel Proust et écrivait après la parution d’Avec les Yeux de l’Esprit : « On dirait qu’il a déjà vécu une première vie, dont il se souvient dans une seconde existence... » À la fin des années 1930, il fit la connaissance de Pierre Guillain de Bénouville puis celle de Jacques Guérin, l’un des plus grands mécènes du XXe siècle ; l’un et l’autre le soutinrent jusqu’à la fin de sa vie et l’aidèrent à publier ses trois derniers livres - sans doute les plus importants - qui parurent en Suisse. Lettre autographe signée adressée à Louis Guitard - s.l.n.d. (1955 noté au crayon dans le coin supérieur) - 2 pages sur un feuillet format 21 x 27 - bon état, petit manque dans le coin inférieur "Cher monsieur, J'ai été très sensible au soin que vous avez bien voulu prendre de m'assurer de la persistance d'un projet qu'une singulière malchance fait remettre à plus tard. Vous ne me connaissez pas, mais en vous promenant dans le Palais vous avez certainement rencontré une ombre dont je suis bien proche. Mon père en effet a longtemps présidé la 1e Chambre du Tribunal civil, et son cabinet se trouvait dans la tour qu'un petit couloir sépare de la Chambre du conseil. Si, un jour, vous entrez dans la salle d'audience, vous y verrez une autre ombre, la mienne, ouvrant la petite porte qui s'ouvre à gauche dans la boiserie. Derrière un seau et un balais, s'ouvre un escalier étroit. Peut-être le connaissez-vous? C'est par là que la Reine Marie-Antoinette arrivait, venant de son cachot, dans la salle du tribunal révolutionnaire, présidé par les résistants de l'époque. Dans la cour d'assises, vous [...] , assis sur un des bancs réservés au public, un adolescent qui fut brusquement expulsé pour avoir applaudi Labori, plaidant pour Dreyfus. Comme j'étais "antimilitariste", en ce sens que je jugeais insensé que Pascal ou Balzac fissent l'exercice dans la cour d'une caserne, j'étais (car c'était encore moi) hélas ! dreyfusard. Mais quelques années plus tard, cet ancien dreyfusard, assistant au procès intenté par l'ignoble Bajot à Daudet, était assis derrière la Cour. Tout à coup, le [...] qui déposait s'arrêta net en déclarant - " Si on continue à me regarder comme ça de derrière la Cour, je m'arrêterai." Ce on était toujours moi. J'avais sans doute un regard très expressif. Le lendemain quand je voulus reprendre ma place, un huissier me demanda courtoisement si j'étais magistrat et, sur une réponse négative, me pria d'aller m'assoir sur les bancs réservés au public, et j'allai prendre place derrière madame Daudet. Je n'étais plus, et je ne suis plus dreyfusard. Vous pouvez donc constater que nous avons dû nous rencontrer bien souvent. Nous sommes donc de vieilles connaissances, et c'est à ce titre que je vous prie de croire à mes bien sympathiques sentiments. Béhaine"
Reference : PZX-24
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