La renaissance du livre 1930 485+447 pages in-8. 1930. brochés. 485+447 pages. I : Les assemblées révolutionnaires et les colonies. II : Les événements coloniaux - Avec 2 cartes hors-texte
Reference : 18122
Etat correct. Couvertures en bon état général. A noter des rousseurs importantes aux tranches. Intérieurs avec des rousseurs peu nombreuses et le papier non coupé
Bouquiniste
M. Thibault Hairion
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La Renaissance du Livre Broché 1930 In-8 (14,3 x 20,5 cm), broché, 485 pages, dos bruni, rousseurs sur les tranches et à l'intérieur, coiffes usées, état moyen. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
La Renaissance du Livre, 1930, 2 vol. in-8°, vii-485 et 447 pp, 2 cartes hors texte, pièces annexes, biblio, index, brochés, non coupés, bon état
"... cet ouvrage met en lumière un grand nombre d'idées et de faits encore mal connus du public. Ne dit-on pas communément que les hommes de la Révolution compromirent, ruinèrent par endroits ce qui restait de notre domaine colonial au nom des formules livresques, aussi intempestives que généreuses, de l'égalité des races et de l'assimilation à la métropole ? « Périssent les colonies plutôt qu'un principe », s'écria, n'est-ce pas ? Robespierre le 13 mai 1791 dans le débat sur l'esclavage. Mais précisément, outre que cette apostrophe fameuse fut lancée dans des termes un peu différents, elle perd de son outrance dogmatique (plus même que ne le pense M. S.), si on la confronte ayec son contexte : illustration de cette vérité que, si nos colonies succombèrent, ce fut pour des raisons plus complexes que l'illuminisme des assemblées délibérantes. Les responsabilités encourues par celles-ci demeurent, cela va de soi, fort lourdes : l'octroi des droits politiques aux mulâtres le 15 mai 1791 ; l'abolition de l'esclavage le 16 pluviôse an II, sans qu'eussent été prises les mesures transitoires susceptibles d'atténuer les contre-coups du bouleversement social et économique qui allait en résulter ; l'application sans ménagements aux colonies de la législation métropolitaine, etc., autant de manifestations inconsidérées de la politique des principes, que M. S. ne cherche nullement à pallier, au contraire. Mais il ressort avec une égale évidence des débats parlementaires analysés et discutés par lui que la Constituante (sinon la Convention) se départit plus d'une fois de la rigueur du système, quand elle eut compris qu'en y assujettissant brutalement les colons, elles les jetterait dans le désespoir et la révolte (elle toléra, par exemple, le 15 mai 1791, de ne jamais délibérer « sur l'état politique des gens de couleur qui ne seraient pas nés de père et mère libres sans le voeu préalable, libre et spontané des colonies »). De même, en matière économique, l'une et l'autre assemblées chaussèrent beaucoup plus exactement qu'on ne le croit les bottes de l'Ancien Régime, dont le principe intangible avait été la subordination de la colonie au seul enrichissement de la métropole par l'intermédiaire du système de l'Exclusif : en dépit de tempéraments imposés par les circonstances (l'ouverture des ports antillais au commerce des Etats-Unis le 19 février 1793), l'extension aux colonies de notre sévère régime douanier et l'Acte de Navigation du 21 septembre 1793 réservèrent presqu'aussi rigoureusement que par le passé à la France les productions de son domaine d'outre-mer, ou du moins les lui auraient réservées si la guerre avec l'Angleterre ne nous avait pas éliminés de l'Atlantique. Que cette, politique fût judicieuse ou non, on ne saurait donc faire grief à la Révolution d'avoir ruiné les colonies par une violation systématique de la tradition. C'est aux colonies elles-mêmes qu'il faut demander le secret de leurs infortunes : l'anarchie qui les submergea dès les premiers jours, la rupture des communications maritimes, réduisirent partout les décisions de la métropole à rester des déclarations de principe, inappliquées, inapplicables, bien qu'elles servissent de prétextes commodes à l'entretien de la rébellion. Les colonies accomplirent pour ainsi dire leur révolution en vase clos, par le conflit de forces différentes de celles qui s'affrontaient en France. M. S. en déroule avec précision les péripéties à la Martinique, à la Guadeloupe, dans les Mascareignes. Mais la catastrophe de Saint-Domingue, où l'étendue du sol comme le chiffre de la population donnaient à ces forces une vivacité exceptionnelle, est la plus significative et la plus navrante. Les Grands-Blancs, c'est-à-dire les riches propriétaires de l'île, avaient salué avec enthousiasme dans l'anarchie métropolitaine une occasion de se débarrasser du « despotisme militaire » dont ils gémissaient avec plus ou moins de sincérité depuis des années, et aussi d'ouvrir leurs rJbrts au trafic des nations étrangères ; à dix ans de distance, ils rêvaient de jouer les colons de la Nouvelle-Angleterre, d'aboutir comme eux à une indépendance quasi-complète : ils se donnèrent des assemblées locales, des troupes qu'ils opposèrent aussitôt à celles de l'administration ; ils bafouèrent les gens du roi et les commissaires de la Constituante, excitèrent contre eux la tourbe des Petits-Blancs ; ils auraient bafoué de même tout gouvernement qui n'aurait pas été leur créature. Mais, en se servant de la Révolution, ils entendaient qu'elle respectât leurs privilèges de caste ; ils refusèrent avec horreur de reconnaître les mulâtres comme leurs égaux en droits politiques. C'était, par une cascade de conséquences inéluctables, se condamner à mort ; car, non seulement la révolte de cette classe d'hommes, nombreuse et ambitieuse, contre l'intransigeance des blancs, dégénéra en un cortège abominable de pillages, d'assassinats et d'incendies ; mais il était fatal que la subversion de toute autorité jetât à leur tour dans l'insurrection les 640.000 esclaves des ateliers, exaspérés par leurs souffrances et nourris de rancunes accumulées : la guerre servile inonda Saint-Domingue de sang, elle aboutit en 1799 à la perte virtuelle de la colonie, abandonnée à la domination sans contrôle européen de Toussaint-Louverture..." (A. Reussner, Bulletin de la Société des professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public, 1931)
La Renaissance du Livre.1930.2 vols.br.Etat moyen.Tranches avec rousseurs.
1930 in-8, 485pp., index, br. Paris Renaissance du livre 1930,
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Paris, La Renaissance du Livre, 1930 2 vol. pet. in-8, VII-485 pp. et 446 pp., 2 cartes, index, broché. Mouillure au dos avec petits manques de papier.
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