‎VALLOTTON, Benjamin‎
‎Ceux d'Etobon. [D'après le Journal de Jules Perret.]‎

‎ Lausanne, Librairie F. Rouge & Cie., [s.d., 1949], in-8, br., 104 p., planches photos hors-texte. Signé de l’écrivain Benjamin Vallotton (très populaire parmi le lectorat protestant de Suisse et de l’Est de la France), ce livre est en fait l’oeuvre d’un maréchal-ferrant, Jules Perret, issu d’un petit village protestant de Haute-Saône, Etobon, et qui a tenu son journal d’avril 1943 à décembre 1944. De cet ensemble, volumineux et impubliable en l’état, Vallotton a tiré "les éléments d’un modeste ouvrage" qui respecte "le style de l’auteur, expression de sa sincérité". Le romancier assure même ne s’être jamais permis "d’intervenir" dans la rédaction, se "bornant à choisir parmi les matériaux qui [lui] étaient offerts". Le résultat est un journal passionnant, rédigé dans une langue verte et spontanée. Perret fait part des nouvelles du village liées ou non à l’Occupation – les morts, les lettres reçues, les moissons, les vaches réquisitionnées, les réfractaires et les juifs que l’on cache, des Hindous venus de Suisse que l’on secourt, les délateurs du coin que l’on pend ou que l’on abat, un soldat allemand tué qu’il faut enterrer (c’est l’auteur lui-même qui s’en charge, en septembre 1944), etc. – tout en chroniquant l’actualité politique et militaire. A l’approche de la Libération, les accrochages entre soldats allemands et maquisards se multiplient, tandis que les Américains approchent. Les rangs de la Résistance grossissent – Jules Perret s’engage durant l’été 1944 et "distribue les armes cachées" (15 août 1944). La pression de l’occupant s’intensifie. A la fin du mois de septembre 1944, le drame s’abat sur le village. Tous les hommes de seize à soixante ans sont convoqués. Quelques jours plus tard, les soldats de la Wehrmacht, des cosaques, abattent une quarantaine d’otages. Parmi eux, le fils de l’auteur. Lui-même échappe à la tuerie, avec une quinzaine d’autres hommes concernés. Dès lors, le journal est marqué du sceau de la douleur. En décembre 1944, Perret interrompt ses notes quotidiennes : "Je le termine [son journal], pour que la vérité soit connue sur la façon dont “ils” ont exterminé nos hommes et nos jeunes gens" (17 décembre 1944). L’ouvrage s’achève sur un hommage aux morts et aux déportés de la commune. ‎

Reference : 827


‎ État moyen: manque important au dos (muet), rousseurs sur les plats, intérieur propre et complet. ‎

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